Unique

SenaFic द्वारा

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Souvent, on nous raconte comment deux personnes se mettent ensemble, la façon dont elles se sont rencontrées... अधिक

Chapitre 1 : Et on appelle ce truc un petit-copain ?
Chapitre 2 : « Espèce de copain indigne »
Chapitre 3 : « Tu veux plaire à Natsu, oui ou non ? »
Chapitre 4 : Zut !
Chapitre 5 : « Très belle rencontre »
Chapitre 6 - Partie I - "Viens chez moi"
Chapitre 6 - Partie II : « Tu dois te faire soigner »
Chapitre 6 - Partie III : « Ton humour me fait peur parfois »
Foire Aux Questions : Si ma vie vous intéresse.
Chapitre 7 - Partie I : « T'es ridicule »
Surprise !
Surprise ! (Suite)
Surprise ! (Suite de la suite)
Chapitre 7 - Partie II : « Réponds ! »
Chapitre 7 - Partie III : « Tu vas mourir ? »
Chapitre 8 : « Je suis entièrement une crotte »
Chapitre 9 : « Je déteste les gosses ! »
Chapitre 10 : « Poussin de mais » [?]
Chapitre 10 : « Poussin de maïs »
Chapitre 11 : « Je t'aime. »
Chapitre 12 : « Mensonge. »
Chapitre 13 : « Un océan de souvenirs. »
Chapitre 14 : « Ta rupture te rend folle. »
Chapitre 15 : « C'est moi, l'étranger ? »
Chapitre 17 : « Je suis désolé. »
Chapitre 18 - Partie I : « Froussarde. »
Chapitre 18 - Partie II : « T'es incroyable. »
Epilogue
10 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur Unique et sur Sena
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie I
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie II
Oopsi
☆ RETOUR ☆
♡ Bonus facultatif : Mariage
♡ Bonus facultatif 2 : Histoire des parents ♡
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie III
♤ Bonus 2 : Transition Au Lemon
♤ Bonus 2 : Première fois - Version I
• Mot de fin •

Chapitre 16 : « On est en couple ? »

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SenaFic द्वारा

Je ne sais pas ce que je fous dans cette chambre inconnue devant un miroir, mais il y a un élément choquant qui me laisse bouche bée : je suis belle.

Enfin, c'est surtout parce qu'une coiffure super sophistiquée orne ma tête et que je suis vêtue d'une magnifique robe rouge - ornée de motifs et de pierres précieuses - quoique très lourde. J'ai l'air d'une princesse tout droit sortie d'un film historique, c'est dingue.

- Ah, enfin ! Crie Levy en entrant dans la chambre. Le bal a déjà commencé.

Elle porte une longue robe jaune tout aussi jolie et... elle a de longs cheveux ?

D'accord. Tout est clair. C'est un rêve.

En soupirant, le temps que je me réveille, je descends un immense escalier jusqu'à arriver dans une salle géante remplie de monde. Il y a pleins de gens qui me saluent, comme si j'étais quelqu'un d'important, dans une langue hyper soutenue et je décide de m'amuser en donnant des réponses hors contexte comme « Wesh. », « Ça va, tranquille et toi ? », « Bien ou bien ? », « Wah, t'es défoncé toi », « Ok, cool, cool. », « C'est où que vous pissez ? ». Le résultat est évident : chacun me regarde d'un air confus ou indigné.

En apercevant Sting dans la foule, je fais vite demi-tour et sors de ce bâtiment qui ressemble à un château. La brise me caresse le visage. Il fait nuit. Et on voit les étoiles, c'est un truc de fou ! Soudain, un cheval noir charbon arrive au galop dans ma direction avant de freiner juste devant mon visage. Le cavalier descend sans attendre pour venir déposer gallamment un baiser sur ma main. C'est Natsu ! Cheveux roses, yeux verts, mais des vêtements médiévaux. Mes joues commencent à chauffer.

- Vous m'aviez énormément manquée, souffle-t-il.

Il me vouvoie ? Je dois faire pareil ? Je décide de faire un effort même si c'est un rêve.

- Vous...

Pouahahah, je n'y arrive pas !

- Vous m'avez manqué aussi, je pouffe.

- Venez, je ne peux plus attendre.

Je ne comprends pas de quoi il parle mais je me laisse entraîner dans une pièce vide qui semble être la chambre de quelqu'un. Il m'embrasse alors fougueusement en me faisant reculer jusqu'au lit sur lequel je tombe. Les sens en alerte, j'écarquille les yeux :

- Qu'est-ce que tu... vous faites ?

Il ouvre petit à petit le corset de ma robe avec un mince sourire :

- Je n'ai pas eu le plaisir de voir ma jolie femme depuis plusieurs mois, que vouliez-vous que je fasse d'autre ?

- Ta femme ? Je suis ta femme ?! Je m'exclame en oubliant le vouvoiement.

Natsu ne semble pourtant plus m'entendre et se met à embrasser toute la peau qu'il voit, mon front, mes joues, mon cou, le haut de ma poitrine. Il recule un instant pour enlever sa chemise, dévoilant son torse. Oh. Gosh. Mon coeur s'affole tout seul tandis que Natsu revient attraper mes lèvres, avec tellement d'ardeur que je ressens son impatience jusque dans mes veines.

C'est très loin de me déplaire. Mais il faut que je me réveille. Il faut absolument que je me réveille, sinon je vais faire ma première fois dans un foutu rêve, avec mon ex en plus ! Du coup, je lui donne une grosse baffe.

Je me réveille la seconde d'après, le souffle court. Je pense que mon fort intérieur ne voulait pas voir sa réaction. L'écran de mon portable indique qu'il est seulement une heure du matin. Mais j'ai peur de me rendormir et de faire d'autres rêves chelous, alors je me mets debout à contre-coeur et descends jusqu'au salon en courant.

Je ressens encore une forte chaleur dans tout mon corps. C'est pas vrai, c'est pas vrai ! Je suis une fille innocente et pure, non ? Non, en fait. Depuis longtemps déjà. Mais je n'ai jamais fait un tel fantasme ! Le pire, c'est que je ne voulais pas que ça s'arrête. Je deviens folle. Ouais, juste folle. Ouais, juste un peu malade. Ça va passer. Sûrement. Oui, oui, ça va passer. Je commence à taper ma tête contre le mur en me maudissant intérieurement. Ça fait mal. J'ouvre ensuite le frigo et verse de l'eau glacée dans ma gorge.

- Hop ! Voilà ! Un peu de fraîcheur. Quelle fraîchchcheuuurrr ! Au revoir, foutue chaleuuur ! Et plus un pour la magnifique rime, hehe. 

Une dame en chemise de nuit, les cheveux en pétard devant le visage, fait soudain apparition à ma droite et je pousse un hurlement strident digne des films d'horreur. Avant de me rendre compte que c'est juste ma mère. 

- TU PEUX PAS LA FERMER AU MOINS LA NUIT ?

- Je... désolée. Je suis juste un peu malade.

Je ne précise pas que cette maladie s'appelle l'amour-combiné-au-désir. Elle dégage les cheveux de son visage et lève un doigt strict dans ma direction :

- La petite-fille de mon grand-père a dit un jour : « Un orchestre est d'autant plus majestueux que les instruments sont en harmonie. »

Je me contente de hocher la tête, même si je ne vois pas en quoi ça va m'aider. Le passe-temps préféré de ma mère est de parler pour dire des trucs qui n'ont aucun sens. La dernière fois, elle a sorti « Pourquoi chercher une cigarette sans avoir de frigo ? ». J'ai essayé de décrypter ça, en vain.

- T'as mal où ? Demande-t-elle.

- A la tête, au ventre...

Au coeur aussi.

- Migraine, dit-elle. C'est parce que tu es beaucoup trop détendue ! La migraine est la maladie des nobles, qui ne travaillaient pas. Il faut donc que tu bosses pour aller mieux. VA BOSSER.

Ma mère a toujours su me rassurer également. Par exemple, le jour où j'avais cassé mon bras pour la première fois et étais allée lui montrer en pleurant, elle m'avait décrété : « Dis-toi que, au moins, tu n'as pas de fille débile ». Ça m'a calmée direct.

- J'ai un remède pour toi qui m'a été conseillé par la nièce unique de mon oncle, ajoute-t-elle en prenant un bol.

Elle y verse du lait, du miel, de l'eau, du thé. Bon on va dire que pour l'instant, ça va. Mais lorsqu'elle passe un doigt sur le microondes pour ramasser toute la poussière et l'ajouter aussi au mélange, je commence à paniquer.

- Tu bois ça, m'ordonne-t-elle.

Je regarde le bol en transpirant.

- Euh... il ne faut pas attendre que les produits réagissent entre eux ?

Elle se gratte le menton d'un air pensif.

- T'as raison. Tu attends un peu.

Et elle s'en va, par bonheur. Je me dépêche de prendre le bol et de jeter son contenu par la fenêtre. Une voix d'homme dans la rue lâche un juron. Oops.

Bah il n'a qu'à pas se balader ici à une heure du matin !

Je m'affale ensuite sur le canapé et, sans m'en rendre compte, je m'endors doucement.

Cette fois, je rêve de Minerva qui crie avec la voix de Pikachu à mon adresse :

- Péga... Péga Péga... PégaAASUUUUUUS !

Je me réveille en sursaut, le front en sueur, et vérifie l'heure. Seulement dix minutes sont passées. Roh. La seule solution pour ne pas dormir est de sortir, parce que je n'ai aucune envie de faire un autre de ces rêves traumatisants. Dans un soupir, je m'habille, ne me coiffe pas, ne me lave pas, et quitte la maison pour me retrouver en pleine nuit à marcher toute seule dans la rue pendant plus d'une demi-heure.

Bizarrement, j'aime bien. 

Un aboiement sinistre se fait soudain entendre. J'ai dit quoi, que j'aimais bien ? Je retire mes mots, je n'aime pas du tout.

On dit que le chien est l'ami de l'homme. J'espère donc que cet énorme rottweiler sans liasse, qui est en train de courir vers moi, veut seulement me demander comment je vais.

Il n'a pas l'air super amical pourtant. C'est pas grave, il ne faut pas juger en se basant sur l'apparence. Faut d'abord que je cherche à le connaître, apprendre des trucs sur lui, pour finalement savoir qui il est.

Il court vers moi à une vitesse incoyable. Je commence à m'inquiéter. Pourquoi ai-je l'impression qu'il ne compte pas s'arrêter, mais plutôt se jeter sur moi pour me dévorer ?

Sans réfléchir, je prends vite mes jambes à mon cou et me mets à courir comme une tarée à en perdre haleine.

- WAAAAAAAAAAAAAAHHH !

Il est dit qu'il ne faut jamais s'enfuir devant un chien, mais ce truc n'est pas un chien, c'est un monstre ! Je cours dans la direction d'un arrêt de bus, parce que je suis assez loin de chez moi et que je ne peux pas faire demi-tour. La rue est vide. Pourquoi il n'y a jamais personne quand on en a besoin ?!

Je ne veux pas mourir. Pas maintenant. Je n'ai pas encore fait tout ce que j'ai à faire ! Seigneur, si tu existes, sauve-moi, et, promis, promis, promis, je m'excuserai devant Natsu pour tout ce que je lui ai fait !

Soudain, un bus s'arrête à l'arrêt que je veux atteindre et je sprinte comme jamais. Je saute dans le véhicule et crie au chauffeur :

- Fermez les portes, monsieur, fermez les portes ! Vite !

Il obéit et le chien se prend la vitre de la porte, avant que le bus ne démarre. Pouahah, bien fait.

- Et ben dites donc, vous avez eu de la chance, fait le chauffeur en riant.

- Ouais, c'est rare chez moi.

On dit que seuls les meilleurs d'entre nous meurent en premier.
Mais je ne suis pas morte.
Mon égo vient de se prendre un coup.

Je regarde s'il y a des passagers et me fige directement. Il y en a trois seulement. Et l'un d'entre eux est assis près de la vitre : devinez qui. Allez, je vous laisse un peu de temps, devinez.

NATSU bien sûr ! Ceux qui ont raté la devinette, je vous prie de prendre vos valises et de quitter ma vie.

C'est bon, arrête de parler à un public invisible, ils te regardent tous bizarrement.

Je me tourne vers le chauffeur, désespérée :

- Ouvrez les portes, monsieur, ouvrez les portes !

- Je ne peux pas m'arrêter en plein milieu de la route, jeune fille.

Je me mords la lèvre, stressée.

- Je ne compte pas te bouffer, je viens d'avaler un truc, m'informe Natsu moqueusement.

Je me tourne vers lui avec un sourire crispé :

- Je prends quand même mes précautions, vois-tu, haha... ha.

J'ai honte d'avoir rêvé de lui en train de...
Enfin. Mes joues recommencent à chauffer par embarras. Qu'est-ce qu'il fout ici à presque deux heures du matin d'ailleurs ? Ce genre de situation n'arrivent que dans les fictions d'habitude, j'ai l'impression d'halluciner.

Ah, en plus, je dois m'excuser. Je ne sais pas si j'aurais préféré mourir ou pas. Lentement, presque en slow-motion, je m'approche du siège de Natsu. Celui-ci lève ses yeux vers moi et mes mots se bloquent dans ma gorge devant leur belle couleur.

- Si tu veux parler, assied-toi et parle, dit-il en désignant la place près de lui.

Je m'assois doucement comme si j'étais constipée, en gardant une certaine distance entre nous.

- En fait... Je suis désolée. Voilà.

Je veux me relever mais il m'arrête vite :

- Désolée pour quoi ?

- Pour tout.

- Précise.

- Hé ! Tu veux me ridiculiser en me faisant faire toute la liste de mes maladresses ?

- Ça ne me dérangerait pas, plaisante-t-il avec un mince sourire.

Je ne peux m'empêcher de sourire aussi.

- Et qu'est-ce que tu fais ici ? Je demande.

- J'étais quelque part. Et toi ?

- Moi aussi, j'étais quelque part, je grommelle en croisant mes bras.

Et on se tait tous les deux. Un long silence gênant s'installe. Seul le moteur du bus se fait entendre. Mon rêve me revient alors en mémoire, et je fixe le sol en jouant avec mes mains. Il faut que je parle avant de me souvenir des détails.

- Haha, imagine un matin, ton alarme sonne et tu veux l'éteindre, mais au lieu de s'éteindre, ça explose.

- Ce serait... alarmant.

On éclate tous les deux d'un rire franc.

Puis on se regarde dans les yeux sans rien dire. L'attention de Natsu est à nouveau attirée par mes lèvres, comme en cours de TP. Je sais que c'est absurde mais on pourrait presque penser qu'il veut m'embrasser !

J'ose lui demander :

- Qu'est-ce qu'il y a ? Mes lèvres sont bizarres ?

- Elles sont un peu violettes.

- Et en Physique-Chimie, elles étaient quoi, jaune fluo ? Je ris.

- Non, elles sont vraiment violettes, Lucy. Enfin, disons qu'elles ont perdu leur couleur naturelle.

D'un air soucieux, il enveloppe mes mains dans les siennes.

- Et tu es glacée. Qu'est-ce qui t'a pris de sortir sans te couvrir ?

C'est à ce moment-là je me rends compte que j'ai extrêmement froid. Mes dents commencent à claquer et un frisson parcourt tout mon corps. C'est vrai que les nuits d'automne sont glaciales ici.

- Tu ne regardes jamais la météo avant de sortir ?

- Non, j'essaye d-d-de deviner en observant le ciel, comme les druides.

- Tu n'es définitivement pas un druide, vu le résultat.

Je secoue la tête, dramatiquement.

- Personne ne me comprend.

- Que veux-tu dire par là ? Demande-t-il exprès.

Je lui lance un regard faussement vexé, en réprimant mon envie de rire, tout comme lui.

En réalité, à l'intérieur, mon coeur ne cesse de bondir irrégulièrement, parce que mes mains se trouvent toujours dans celles de Natsu. Et je n'ai aucune envie de les retirer.

- Et puis, toi non plus, tu n'as pas de veste ! Je fais remarquer.

- Je n'ai pas dormi chez moi.

J'écarquille les yeux.

- T'étais chez qui... ? Ah non, je n'ai plus le droit de poser cette question. C'est vrai. Stop. Désolée. Ça ne me regarde plus.

Il arque un sourcil intrigué devant mon mini-monologue incompréhensible, avant de me dire :

- Changeons de place, mets-toi près de la vitre, je descends dans quelques arrêts.

Malheureusement, il lâche mes mains pour se lever, je me décale vite vers son siège précédent et il s'asseoit à ma place. Le fait qu'il prenne soin de moi me met un peu mal à l'aise, c'est d'abord inhabituel, et deuxièmement très bizarre si on pense au fait qu'on n'est plus ensemble. C'est sûrement la sociabilité de Natsu qui fait ça. Ouep, définitivement. Il a toujours su comment communiquer avec les gens grâce à son côté charismatique, même s'il est nul pour les compliments. J'ai sommeil.

Je baille avec autant de grâce que d'habitude, puis ferme les yeux.

Au bout d'un moment, une main tapote ma joue et j'entends la voix de Natsu :

- Lucy... Lucy !

- Hm ?

- Ne t'endors pas.

- Jamais..., je murmure sans ouvrir les yeux.

- Lucy.

J'aime sa voix. Elle m'a manquée. Sa voix bien sûr. Pas Elle.

- Lucy [...] N'oublie pas que t'es dans le bus. Je vais devoir descendre au prochain arrêt [...] Tu m'entends ?

Je l'entends seulement par bribes de mots comme si j'avais bu de l'alcool. Il tapote ma joue, puis me secoue carrément par les épaules.

- Tu les enlevés ? Je demande.

- Enlevé quoi ?

- Les requins.

- Ne me dis pas que tu rêves déjà... Ouvre les yeux au moins !

Avec beaucoup de difficulté, je finis par les ouvrir et découvre le visage de Natsu penché sur moi. Il décrète :

- Très bien. Dis-moi ton âge.

- Huit ans d'âge mental.

Je le vois sourire, amusé.

- Et ton vrai âge ?

- Dix-sept ans, bientôt la retraite.

- Maintenant, reste éveillée.

Je lui fais un garde-à-vous maladroit avec ma main contre mon front.

- A vos ordres... mon capitaine.

Je le vois m'observer avec un sourire moqueur, avant de baisser son regard et de froncer les sourcils à la vue de mon cou.

- C'est quoi ça ?

- Hm ? Y a quoi ?

- T'as un suçon, dit-il en reculant de quelques centimètres.

- Ahnnn... ça... c'est vrai.

- Qui te l'a fait ?

L'impatience ou le début d'un énervement s'entend dans sa voix.

- Hm... Mira.

Court silence.

- Tu te fous de moi ? souffle-t-il. Je dois croire à ça ?

Je passe mes mains sur mon visage. Il m'embrouille totalement, ce gars.

- Roooh... mais ça ne te regarde plus maintenant... si ?

Je vais vraiment me rendormir d'un instant à l'autre.

- Depuis quand ça ne me regarde plus ? [...] Tu te laisses embrasser, te faire un suçon, te draguer [...] Tu fais des trucs qui me font vraiment chier, tu sais ?

- Hein ?

- Je pensais que c'était évident, mais tu n'as pas l'air de comprendre qu'un couple est basé sur [...] Tu fais tout l'inverse.

- Un couple, je répète.

- Oui, un couple.

- On est en couple ?

- Putain, rendors-toi, s'agace-t-il, furieux.

Ses pas s'éloignent peu à peu, et je me retrouve dans une autre dimension. Je crois que je fais un rêve éveillé. Ou à moitié éveillé. Ou à moitié pas éveillé.

En tout cas, je me trouve à l'accueil d'un grand restaurant dans une tenue serrée, un carnet et un stylo à la main. Un homme vêtu en pharaon ( à moins qu'il soit vraiment un pharaon vu que c'est un rêve ) arrive et prend la parole :

- Bonjour. Puis-je réserver une table pour ce soir ?

Je comprends le but de mon travail et réponds :

- Bien sûr. Votre nom ?

- Toutânkhamon.

Ouh là. Ça sonne beau à l'oreille mais je n'ai pas assez de culture pour le reconnaître.

- Excusez-moi mais vous pouvez me l'épeler ?

- Oiseau, vague, encore oiseau, soleil, tête de chien, pyramide, soleil, triangle, étoile, scarabée.

Je demeure immobile, ne sachant que faire, le stylo bloqué au-dessus du carnet.

- Jeune fille !... Mademoiselle !... La blonde !

Croyant que c'est mon prof de sport qui m'appelle, j'ouvre brusquement les yeux, prête à sauter quelque part, avant de comprendre que je suis dans le bus. Qui est d'ailleurs vide de passagers à part moi. Le chauffeur me crie :

- Votre petit-ami m'a dit de vous faire descendre à cet arrêt, c'est sûrement un endroit que vous connaissez.

- Ce n'est pas mon copain, mais merci beaucoup ! Je réponds en me levant, toute frigorifiée.

Je touche mes lèvres, étonnée de ressentir une certaine chaleur dessus, comme si on m'avait embrassée.

- Il s'est présenté comme tel.

- Ah bon.

Ça doit sans doute être juste par habitude. Je descends du bus et me retrouve dans une rue... qui m'est inconnue. Non, je la connais peut-être, mais il ne fallait pas s'attendre à ce que je la retienne si je ne l'emprunte pas au moins deux fois par jour.

Natsu aurait dû le savoir ! D'ailleurs, il paraissait furieux, pour je-ne-sais quelle raison. Ça m'inquiète un peu. Et notre conversation m'est totalement floue. Je crois qu'on avait parlé d'un couple.

Je regarde attentivement autour de moi. Personne. D'après mon portable, il est encore deux heures et quelques du matin. Ça passe lentement. Je me demande s'il y a des gens debout a cette heure-ci. Mais je ne peux pas déranger ceux qui dorment. Moi, j'aurais pété un câble en m'entendant demander de l'aide.

Ma mère nous a dit une fois, à moi et aux autres monstres qui me servent de frère et de soeurs : « Si vous vous êtes perdus quelque part, que ce soit forêt ou désert, commencez à parler de politique. Il y aura forcément quelqu'un pour venir débattre avec vous »

Je me racle donc la gorge, et veux prendre la parole, mais aucun son ne sort de ma bouche, à part un petit nuage. Génial, le froid me bloque les cordes vocales. De toute façon, je ne sais quasiment rien sur la politique. Je m'assois sur le trottoir comme une mendiante et attends un miracle.

***

- Je me suis couchée à une heure et je me suis réveillée à une heure, en gros mon rêve n'avait duré que quelques minutes, je raconte en regardant le rayon des sucreries dans le magasin. Bon, j'ai fait d'autres rêves aussi, mais à chaque fois, c'était court et rapide. Puis j'ai attendu les yeux grands ouverts dehors jusqu'à ce qu'il y ait un piéton, à qui j'ai demandé le chemin jusqu'à chez moi. En gros, je n'ai pas dormi.

Levy m'observe un instant :

- Ça se voit un peu.

Je n'ai pas pris la peine de me regarder dans le miroir avant de sortir. Je prends mon portable et allume la caméra frontale.

- Oh, mon Dieu. Je ressemble à un panda !

- Moi, j'aime les pandas, me rassure ma meilleure amie. Ils sont doux et mignons.

Je lui souris, reconnaissante. Soudain, un enfant à la touffe orange s'accroche à ma jambe. Je me plains :

- Léo, lâche-moi... J'ai mal au foie.

Il pouffe grâce à ma rime et me lâche. Je jette ensuite un regard en arrière pour voir où sont les deux autres gnomes. Virgo se tient droite devant un rayon et Scorpio marche avec un sachet de biscuits presque vide. Je m'approche de celui-ci, prête à le gronder.

- Tu as mangé tous ces biscuits ?!

- Non, répond-il, la bouche pleine. C'est les ninjas.

- Je n'en vois pas, là.

- Personne les voit !

Je ne peux m'empêcher de sourire.

- Malin ! Bon, tu es gracié. Mais il faut quand même payer.

Je lui prends le sachet et rattrape Levy pour le poser dans le caddie qu'elle pousse.

J'ai tellement envie de faire un truc marrant là. Par exemple, tourner d'un air suspect autour d'un rayon d'étagères, puis soudain m'enfuir du magasin, et, quand le garde me rattrape après plusieurs quartiers, lui avouer que tout ce que j'ai volé, c'est son temps. Pouahahah !

Sauf que je dois imiter les gens responsables devant les enfants de Céleste.

- Hé, les trolls, venez tous ici ! Arrêtez de rester sur place comme de maudits zombies !

Les trois courent vers nous.

- T'as encore fait une nime ! S'exclame Léo, tout joyeux.

- Une rime, rectifie Scorpio.

Levy me murmure avec un sourire :

- Tu sais, tu ressembles de plus en plus à ta mère.

- Quoi ? Je m'exclame, horrifiée. Pourquoi tu m'insultes ?

- Ce n'est pas une insulte ! Ta maman est tout à fait une bonne personne.

- Oh non... Non, non, non. C'est à cause des gènes. Ces foutus gènes ! Ça me gêne. Pffhahahaha !

Elle rit avec moi.

- Des fimes ! Et des fimes ! Et des fimes ! Chantonne Léo.

Scorpio croise les bras, visiblement furieux que son frère ne retienne pas un mot si simple.

On passe devant un rayon de produits de beauté et de parfumerie. Attirée par un flacon de parfum assez mignon, je le prends dans une main pour voir, mais Virgo, qui avait été silencieuse jusque-là, m'arrête :

- Non ! Ne prends pas. Il y a écrit : eau de toilette.

Je me retiens de rire pour éviter de la vexer. Elle pense sûrement que ça provient de l'eau des canalisations.

- Tu sais, le pipi, c'est très bon pour la santé, je plaisante comme une andouille.

Son visage reste impassible mais je vois dans ses yeux que mes mots l'ont très perturbée. Mince, je viens de la traumatiser. Je repose le parfum à sa place, ce qui semble la rassurer, et on rattrape Levy et les deux autres.

- A l'école, j'ai frappé un garçon ! Raconte Scorpio, fièrement.

Je lui lance un regard scandalisé et ajoute pour la rime :

- Espèce d'ourson.

Je ne sais juste pas comment le gronder. Léo et Virgo se mettent à rire, tandis que Levy semble intéressée par un truc. Elle saisit un pot de miel et demande :

- On le prend ?

Je grimace.

- Je n'aime pas trop.

- Pourtant, ça contient presque toutes les vitamines nécessaires à notre organisme.

- Une étude a démontré que la plus grande quantité de vitamines se trouve à la pharmacie, je réplique pour plaisanter, malgré son sérieux.

- Pas ici, conclut Léo avec sa rime.

Ma meilleure amie glousse doucement.

- Leur mère doit en avoir marre de leurs rimes à cause de toi !

- Hé ! Je leur apprends à réfléchir. Leur cerveau se développe plus vite grâce à moi. Elle devrait plutôt me remercier, hehe.

- Dit comme ça...

Voyant que les enfants sont déjà à quelques mètres de nous, on accélère le pas. J'ai très envie de m'asseoir dans le caddie et de rouleeeeer. Je soupire. Rien n'est permis avec ces trois-là. Je devrais sortir plus souvent et venir faire les courses, juste pour pour ce caddie. Je me mets à chanter doucement en prenant des produits de temps en temps :

- Comme un hooomme, sois plus violent que les cours du torrent... Sois plus puissant que les ouragaaaans...

- Mulan ? devine Levy.

- Ouais, elle est coincée dans ma tête maintenant. Plus jamais Disney avant de dormir !

- Mais tu n'as pas dormi.

- Plus jamais Disney avant de pas dormir.

On éclate de rire.
Puis ma voix se bloque en apercevant une femme aux cheveux rose clair peser un sachet de pommes. La mère de Natsu. Après avoir demandé à Levy de garder les enfants, je me précipite vers elle.

- Ilia !

La jeune femme lève la tête à l'entente de ma voix et un sourire éclaire son visage :

- Oh, bonjour Lucy. Ça fait longtemps.

Je hoche la tête.

- Je suis contente que vous me parlez encore malgré la situation, je lui avoue, mal à l'aise.

- Quelle situation ?

- Bah, puisque Natsu et moi avons rompu.

Elle agrandit ses yeux de surprise.

- P-pardon ?

- Il ne vous l'a pas dit ? Je m'étonne.

- Il ne me raconte jamais rien. Je... ne sais pas comment te rassurer, Lucy, je suis tellement désolée pour vous ! Je sais à peine prendre soin de mon propre fils. Surtout en ce moment, tu sais, puisqu'il passe à l'hôpital chaque jour et qu'il manque de sommeil. Hier, par exemple, il y est resté jusqu'à une heure du m...

Je la coupe sans ménagement :

- Comment ça, l'hôpital ?

- Pour son père, bien sûr. Tu sais, son diabète...

- Non, je ne sais pas ! Je m'exclame, ahurie. Quel diabète encore ?

- Il ne te l'a pas dit ?

- Pas un mot. Enfin, je pense qu'il y a eu quelques indices, mais je n'ai pas été assez intelligente pour en déduire quelque chose.

La détresse m'envahit peu à peu. Je me sens tellement mal que j'en ai envie de vomir. Conne. Je suis conne. Il n'y a pas d'autre mot. Je devrais au moins rendre visite à Igneel.

- Natsu a toujours été comme ça, soupire-t-elle faiblement. Il a beau être sociable, il n'aime pas raconter ses problèmes et déteste le contact physique, même le mien.

Ah, ça, je l'ai bien remarqué.

- Mais c'est quelqu'un d'assez sensible et gentil.

M'ouais, m'ouais, quand il veut.

- Il a toujours aimé plaisanter.

Et se moquer de moi aussi, c'est vrai.

Je ne sais pas pourquoi elle me raconte tout ça, mais elle a l'air d'avoir besoin de se libérer, alors je l'écoute sans rien dire.

- Les mots d'amour ne sont pas son fort en revanche... Et je n'ai même pas le droit de le prendre dans mes bras, ou d'arranger ses cheveux.

Alors là, ça ne se fait pas. J'ai envie d'aller trouver Natsu pour lui écraser le pied. Comment peut-il être aussi méchant envers sa propre mère ?

- D'ailleurs, c'est son anniversaire aujourd'hui, non ? J'interroge.

- Oui. Ses amis lui ont organisé une sorte de goûter ou quelque chose de similaire, mais il ne me semble pas vraiment d'humeur... Je pense que votre rupture l'a démoralisé.

Je ne peux m'empêcher d'éclater de rire. Elle est pas mal, celle-là ! Comme si c'était possible.

- Non, je pense pas, ça doit sûrement être l'état de son père qui le rend nerveux. Au fait, est-ce que je peux aller voir Igneel ?

Ilia semble mal à l'aise :

- Mais si Natsu ne t'a rien dit, c'est qu'il ne voulait pas que tu...

- JE VOUS EN SUPPLIE.

Je me mets à genoux et joins mes mains devant mon visage, choquant les autres clients.

- S'il-vous-please ! Je me sens obligée d'aller le voir ! Il a toujours été celui qui me défendait contre les horribles remarques de Natsu.

Un petit rire s'échappe de ses lèvres.

- Si tu insistes tellement... On peut y aller quand tu veux, mais ne dis rien à Natsu, d'accord ?

On n'est pas en état de se dire quoi que ce soit, de toute façon.

~~~~~~~~

Heeeeey !

Je suis bête, et vous aviez raison, c'était impossible de ne faire que deux chapitres xDD Je suis beaucoup trop inspirée pour respecter mes limites. Du coup, ben, il reste encore deux chapitres maintenant, sauf si j'arrive à tout foutre dans un seul xD

Désolée d'avoir publié puis dépublié ce chapitre au début, je voulais juste enregistrer mon brouillon mais j'avais appuyé sur publier sans faire exprès :')

Bisous ♡
-Sena l'Andouille-

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