J'ai finalement dis à Erwan de se rendre chez moi vers 18h30, le seul problème c'est qu'il est 18h25 et que je ne sais pas vraiment comment me comporter avec un garçon dans ma chambre.
Mais je ne devrais pas stresser comme ça! Erwan est juste un ami, au même rang qu'Emma !
Et c'est juste pour faire nos devoirs.
J'ai juste un peu peur, comment cela va se passer avec ma mère ?
Je décide d'aller voir Kylian, je pourrais le questionner sur ce qu'il aimerais faire s'il est invité chez quelqu'un, Erwan a peut-être les mêmes intérêts que lui.
Je toque trois fois à sa porte avant d'ouvrir.
Il est allongé de tout son long dans son lit et joue à un jeu vidéo.
-Salut ! Je lance.
Il se retourne et me sourit tandis je m'assois à côté de lui.
Je commence alors :
-Je me demandais... Qu'est ce que tu aime le plus, toi, comme hobbies, par exemple?
Je vois qu'il ne me répond pas, il semble fixer quelque chose... Mon décolleté...
Je claque des doigts devant ses yeux en m'exclamant:
-Kylian ! Je suis en train de te parler!
-Oui, désolé. Tu disais?
Je me mets à soupirer en répétant cette fois ci en détachant toutes les syllabes :
-Qu'est ce que tu aimes faire la plupart du temps ?
-Je sais pas... J'aime bien jouer aux jeux vidéos, aller sur les réseaux sociaux, écouter de la musique.
-D'accord... Merci.
J'allais m'en aller mais il me retient en m'attirant vers lui.
Il m'embrasse doucement, puis un peu plus passionnément.
Mais la sonnerie retenti, ce qui me fait comprendre qu'Erwan est là et qu'il faut rapidement que je lui ouvre.
Je me détache de Kylian et lui dis :
-Je dois y aller.
-D'accord...
Je dévale alors les escaliers avant d'ouvrir la porte.
Je découvre Erwan, habillé d'une chemise et d'un jean, son sac sur son dos, tenant un bouquet de roses bleus.
Je lui fais la bise avant de demander :
-Pourquoi as-tu ramener ça?
-Pour ta mère, j'espère qu'elle aime les fleurs...
-Bien sûre ! Entre.
Je lui lance alors :
-Je te préviens... Tu es le premier garçon que j'invite chez moi...
-Quel honneur !
-Je ne dis pas ça pour ça... Je veux dire attends toi à ce que ma mère te harcèle.
-Ne t'inquiète pas, je sais gérer ça.
-Vraiment ?! Je m'étonne.
-Tu dis qu'aucun garçon n'est venu mais Kylian ?
-Ça n'a aucun rapport !
Il me sourir de nouveau, faisant apparaître ses si belles fossettes.
J'entends les talons aiguilles de ma mère raisonner par terre et sa voix s'écrier :
-Je me demandais à quoi tu ressemblais!
Elle s'approche d'Erwan, lui fait la bise avant de le détailler.
-Erwan, c'est cela?
-Exact. Enchanté madame Roy. Je vous ai ramener cela. Dit-il en tendant le bouquet.
Ma mère le prends en s'exclamant :
-Merci. Il est magnifique ! Elle me chuchote à l'oreille : je ne parle pas que du bouquet...
Je sens mes joues se chauffer mais Erwan ne remarque rien.
-Je vous remercie de m'accueillir chez vous.
-Voyons! Tutoie moi et appelle moi Charlotte! Enfin. Je vais mettre ces fleurs dans un vase. Amuse toi bien Alice avec ton copain... ou ton petit copain...
Elle me chuchote avant de s'éloigner :
-Je l'aime déjà.
Je sens mes joues s'enflammer tandis que je regarde Erwan avec gêne.
Lui, se contente de sourire en disant :
-J'aime bien ta mère.
-Tant mieux, écoute ! On va dans ma chambre ?
-Oui.
Je monte alors les escaliers. traverse le couloir avant d'ouvrir la porte de ma chambre.
-C'est ici! J'indique.
Il entre en inspectant ma chambre, mon univers.
Il fait le tour de la pièce en marchant avant de s'arrêter sur mon mur de photo.
-J'adore ce mur... Il chuchote, puis il dit plus fort, les yeux toujours rivés dessus: Toute ta vie est sur ce mur ?
-À peu près oui.
-Tu aimes prendre Emma et ta mère en photo à ce que je vois.
-Eh bien oui!
Il se retourne et me sourit avant de se diriger vers mon bureau.
Je lui montre une chaise en indiquant :
-Assis toi je t'en prie.
Il s'exécute tandis que je prends une autre chaise pour m'asseoir à ses côtés.
Il sort son cahier de mathématiques de son sac en demandant :
-Alors, qu'est ce que tu n'as pas compris ?
-Ça te dérangerais si je te disais tout?
Il se met à rire en ouvrant son cahier sur le dernier cours fait :
-On va commencer par ça.
Jamais je ne m'en serais douter mais Erwan est très bon professeur, je suis vraiment épatée !
Quand il m'a tout expliquer, je conclue:
-Eh bien, que c'est dur, les maths! Je suis beaucoup plus douée en français !
-Vraiment ? Alors, tu pourrais m'aider pour le devoir qu'on a à faire en français ?
-Celle sur l'analyse de texte ? Je demande.
-Oui... Je dois l'avouer, je n'ai pas vraiment compris le texte.
-Je peux t'aider pour ça.
Je prends donc mon cahier de français et récite à voix haute le texte qui nous intéresse:
-"O lourde légèreté! Sérieuse vanité ! Et chaos difforme de belles apparences! Plume de plomb, fumée lumineuse, flamme glacée, santé malade, Sommeil qui toujours veille et n'est pas ce qu'il est ! Voici l'amour que je ressens."
Erwan me regarde en souriant avant de plaisanter :
-Tu as vraiment un ton théâtrale.
-C'est ce qu'il faut pour réciter du Shakespeare ! Alors lisons la première question : Quel procédé poétique est répété dans cet extrait ?
Il relit le texte à voix basse tandis que je le regarde simplement en souriant.
Au bout de quelques secondes, il dit :
-Une antiphrase ?
-Pas dans ce cas là, une antiphrase est une phrase qui veut dire le contraire de ce qui est écrit comme si on dit "bravo" a une personne qui fait tomber quelque chose.
-Je vois. Mais je ne sais pas du tout quel est le procédé, professeure. Dit-il tout sourire.
Je grimace.
-Ne m'appelle pas comme ça ! Je glousse légèrement avant de dire simplement : c'est une antithèse et une oxymore.
Il regarde une nouvelle fois les phrases avant de s'exclamer :
-D'accord ! Je comprends. Mais donc Roméo parle de ses sentiments avec des contradictions ?
-Oui. Des fois, les sentiments sont si contradictoires, le désir, la réticence, l'amertume, la douceur, la légèreté, la lourdeur... En amour, tout cela se mêle en un parfait mélange.
Il me regarde longuement avant de souffler :
-Quelle poétesse...
Je me contente de sourire à sa remarque, peut-être est-ce poétique, mais c'est ce que je pense avant tout.
Le reste de la soirée se passe tout aussi bien, il m'aide pour tout ce qui est science et mathématiques et moi je l'aide pour le français, l'histoire, la géographie et l'éducation civique.
Je me rends compte qu'Erwan est parfaitement bilingue en anglais et français mais ne peut m'aider pour l'allemand car il fait espagnol.
Tandis que nous attaquons notre exercice d'anglais à faire pour lundi, j'entends ma mère nous appeler d'en bas :
-À table tout le monde!
On se regarde un moment avant qu'il se lève en s'étirant les bras, comme si s'asseoir tant de temps avait engourdi ses muscles.
Il met une main devant moi en disant avec un accent anglais légèrement charmeur :
-Go to this delicious meal together, miss. (Allons à ce délicieux repas tous les deux, mademoiselle )
Je me mets à rire en prenant sa main :
-Tu joue le gentleman anglais ?! Très bien, je jouerais donc la belle allemande...
Je racle ma gorge avant de dire de ma voix la plus grave :
-Ja, das ist güt! (Oui, c'est bien/bon)
Il se mets à rire, s'il parlait allemand, il saurait sûrement que cette phrase n'a aucun rapport avec ses dires.
Nous sortons de ma chambre, descendons les escaliers rapidement avant d'arriver dans la cuisine où flotte une délicieuse odeur.
Je lance alors :
-Qu'à tu préparer maman? Ça sent si bon !
-J'ai préparée un cop au vin! Dit-elle en apparaissant dans la cuisine. Asseyez vous, je vous en prie !
On s'assoit tout les deux, l'un à côté de l'autre.
Je suis si étonnée, comme ça, avec son tablier fushia, sa grande marmite dans ses mains gantés, ma mère à l'air d'une parfaite femme de maison mais le plus étonnant c'est le grand sourire qui se dessine sur son visage, qu'est ce qui la rend si joyeuse? La présence d'Erwan ?
Je remarque qu'elle a posée au milieu de la table le beau bouquet de notre invité dans un vase bleu pastel.
Kylian apparait alors à l'embrasure de la porte et dit tout comme moi:
-Ça sent vraiment bon.
Il pose ensuite son regard sur moi et sourit avant de croiser celui d'Erwan.
Il a d'abord une étrange expression mêlant l'étonnement et la colère avant de sourire en s'asseyant sur la chaise à côté de ma mère.
-Bonjour, Erwan. Ça va ? Dit Kylian à mon ami.
-Ça va merci, et toi ? Dit-il poliment.
-Ça va, comme d'habitude.
Ma mère sert l'assiette d'Erwan, celle de Kylian,la mienne avant de servir la sienne.
Ce coq au vin sent tellement bon!
Alice... Reprends toi, c'est ta mère qui a préparer ça... Ça ne peut pas être beau, sentir bon et être bon !
Je trifouille alors la viande mais elle a l'air cuite à la perfection, la sauce est liquide en étant crémeuse, les pommes de terre et les carottes n'ont pas l'air trop durs.
Ma mère s'exclame alors, joviale :
-Bon appétit !
-Merci, vous aussi! répond Erwan.
Je regarde Kylian et nous pensons à la même chose : Est-ce comestible ?
On voit alors Erwan attaquer son plat avec appétit.
Aucune grimace. Il reprend une bouchée.
Je goûte à mon tour.
C'est juste délicieux !
-Maman, c'est vraiment bon! Je lui souris.
-Merci, Ma puce !
Sérieusement ?! M'appeler comme ça devant mon petit copain et mon ami ?
Je lui lance alors un regard entendu en montrant Erwan et Kylian du menton.
Erwan me sourit malicieusement et Kylian retient un rire tandis que ma mère, venant de comprendre, S'exclame :
-Ah ! Désolée, Alice. Je ne me rappelais plus que tu n'apprécie pas mes surnoms, surtout devant des garçons...
-Oui, maman... Je soupire.
-D'ailleurs je me demandais si tu avais un cop-...
-Maman, Erwan reste jusqu'à quelle heure ? Dis-je en la coupant pour changer de sujet.
Elle réfléchit un moment :
-Il peut partir quand il le souhaite. Elle s'adresse ensuite à lui: tu es toujours le bienvenu !
-Merci, Charlotte. Mais je ne resterais pas trop longtemps, je ne voudrais pas vous gêner.
-Tu ne me dérange pas ! Mais si tu reste la nuit, préviens moi, que je prévois tout ce qu'il faut.
Ne me dites pas qu'elle parle de ce que je pense ?!
Je me sens rougir mais elle dit simplement:
-Oui, il te faudrait un matelas pour dormir.
-Je ne resterais pas la nuit, merci tout de même.
Après s'être servie en eau et en avoir proposer, elle sourit à Erwan :
-Je suis très contente de te rencontrer! Comme tu étais partit avec Alice pendant trois jours, je me demandais quel genre de garçon tu étais, les fréquentations de ma fille m'intéresse vraiment, j'espérais que tu n'étais pas de ce genre de garçon tordu, fumant et buvant à tout bout de chant. Mais je suis agréablement surprise, tu as l'air d'être un garçon bien élevé et de très bonne compagnie.
-Je vous remercie. Sachez que votre fille ne traine qu'avec des personnes de confiance, comme Emma ou bien Kylian. Répond calmement mon voisin de table.
Ma mère hoche la tête, comme pour confirmer avant de demander si quelqu'un veut encore du plat.
Kylian qui, jusqu'à maintenant, ne s'était pas exprimer demande en regardant Erwan :
-Qu'est ce que vous faisiez?
-On s'aidait pour nos devoirs, et avant de venir ici, nous faisions de l'anglais. Je lui réponds.
-D'accord.
Le repas se termine en silence avec comme dessert un excellent gâteau au chocolat.
Pendant que nous débarrassons, car Erwan ne voulait pas que ma mère le fasse seule, je demande à cette dernière:
-C'était vraiment bon, tu as tout fait ?!
-Je dirais plutôt que le traiteur s'en est chargé ! Je voulais un bon plat pour ton ami.
Je lui souris.
C'est vraiment une mère attentionnée.
Une fois la table débarrassée et nettoyée, Erwan et moi retournons en haut.
Nous continuions nos devoirs jusqu'à ce qu'on les ai tous terminés.
-Et voilà!Que faisons nous maintenant? Demande mon invité.
-Je... Je ne sais pas.
Je n'ai jamais passée mon temps libre avec un garçon dans ma chambre...
Il est grand temps d'appliquer les conseils de Kylian.
Je me lève et me dirige vers ma sono en demandant :
-Tu veux que je mette un peu de musique ?
-Si tu veux!
Je lance alors une playlist avant de m'asseoir sur mon lit.
Erwan s'assoit à mes côtés en s'exclamant :
-C'est cool de faire ses devoirs ensemble... Tu es douée.
-Juste pour le littéraire!
-Et moi juste pour le scientifique.
Je me mets à rire.
-Comme on dit, les contraire s'attirent.
Erwan pose alors son regard bleu sur moi, me regarde longuement avant de dire tout bas :
-Oui... Les contraires s'attirent.
Nous restons un moment silencieux avant qu'Erwan me lance:
-Vu que la dernière fois je t'ai avoué pleins de choses sur moi,j'aimerais que tu fasse de même.
-Je veux bien mais je n'ai pas grand chose à raconter.
-Parle moi de ton père.
Mon père...
Quand je parle de lui, d'habitude, il est dur que je retienne mes larmes ou ma colère, mais Erwan a du ressentir la même chose en me parlant du sien la dernière fois.
J'inspire un moment avant de lancer d'une traite :
-Mon père était un très bon père, un très bon mari pour ma mère aussi. Je me souviens que ma mère était la femme la plus heureuse avec lui. Hormis moi, mon père Était celui qui le rendait la plus heureuse. Au départ, leur amour passionnée me donnais la nausée mais, au fur et à mesure, je trouvais cela incroyable. Je ne les ai jamais vu se crier dessus, ils étaient un couple uni.
Erwan sourit tandis que je lui révèle un de mes rêves:
- En fait, un de mes buts dans la vie est d'avoir un mari comme mon père et la même vie de couple que mes parents. Être heureuse avec un bel homme qui me comprends, qui est aussi drôle et intelligent que l'a été mon père. Un mari comme ça serait aussi un merveilleux père, J'aimerais juste qu'il ne meure pas dans un bête accident de voiture...
-Alice, pour être franc, vu la fille belle et gentille que tu es, tu n'auras aucun soucis à te trouver un mari comme ça. Peut-être même que tu l'as déjà rencontré, déjà parlé. Peut-être même que c'est Kylian !
Je me mets à rire.
-Kylian ? Pourquoi pas? Ça fait un peu étrange de parler de mon petit ami en disant que c'est l'homme de ma vie, surtout que je n'en suis pas sûre...
-C'est vrai que c'est un amour d'adolescence. Mais il peut se transformer en l'amour d'une vie. Une étude a montrer qu'une adolescente sur deux avait déjà rencontrée l'homme avec qui elle allait se marier au lycée.
Il se met à rire et moi aussi, les études sont des fois étranges.
-Si ce n'est pas Kylian, je ne vois pas vraiment quel garçon que je connais cela peut être.
-Moi.
Je me tourne vers lui, les joues que je sens brûlantes. Je sens mon coeur battre.
Qu'est ce qu'il insinue ?
Il se met lui aussi à rougir et se gratte la nuque en disant simplement :
-C'est juste une idée. Je sais que c'est une pensée bizarre en sachant que tu es en couple...
-Ce n'est pas si idiot. Ça peut-être n'importe qui. Alors ce serais possible.
-C'est vrai. Dis m'en plus sur ton père.
Je me le remémore alors, bel homme qu'il était.
-Il avait les cheveux toujours bien coiffés avant de partir au travail et complètement décoiffés quand il en revenait. Un peu comme toi !
Il se pointe du doigt, l'air innocent.
-Tu insinue que j'ai les cheveux en pagaille ?!
Je passe ma main dans ses cheveux pour les ébouriffer.
-J'insinue très bien, mon cher.
Il se met à rire, tout comme moi.
Je continue :
-Il avait des yeux d'un vert très foncé. Il était très grand comparé à moi. En somme, c'était un grand brun. Il était toujours souriant, c'est ce que j'aimais le plus chez lui. Mon père était un grand blagueur.
-De ce que tu me dis, j'aurais aimé le connaitre.
-J'aurais aimé que tu le connaisses aussi...
Je n'arrive pas à croire que j'ai réussi à parler de mon père sans pleurer.
J'aimerais que ma mère réussisse la même chose.
Je lance alors :
-En fait... J'aime bien parler des souvenirs de mon père avec toi.
-C'est normal. Les souvenirs c'est ce qui font vivre notre présent. Tout le monde devrait le comprendre.
-Tu as raison, Erwan... Et je ne pourrais jamais oublier mon père, c'est un si beau souvenir...
Il s'approche doucement de moi et me dit doucement :
-C'est la même chose pour moi, je ne pourrais jamais t'oublier, Alice. Tu es trop précieuse pour ça.
Je sens mes joues se chauffer jusqu'à me brûler.
Quand il prononce mon nom, cela me fais frissonner jusqu'au plus profond de moi. Pourquoi ? Cette réponse m'est inconnue.
Erwan sourit sincèrement et son beau sourire fait apparaitre ses fossettes.
Quand je les voies, j'ai envie de les frôler du bout des doigts.
Ses cheveux tombent sur son visage jusqu'à cacher ses yeux d'un bleu merveilleux, j'ai juste envie de les repousser.
Sans m'en rendre compte, j'ai tant approchée mon visage du sien que je sens son souffle sur mes lèvres.
Erwan est beaucoup plus grand que moi, je pose alors mes deux mains sur ses cuisses pour m'avancer un peu plus.
Il me regarde, il y a une étrange lueur dans ses yeux, entre le questionnement et l'envie.
La même lueur doit se trouver dans les miens. Je ferme mes yeux et m'avance vers lui, jusqu'à sentir mes lèvres presque toucher les siennes.
Quand nos lèvres se frôlent doucement, je rouvre immédiatement les yeux.
Qu'est ce que j'allais faire ?!
Allais-je... L'embrasser ?
Oh mon dieu ! Non!
Et Kylian?
Suis-je folle ?
Je m'écarte rapidement d'Erwan qui a les joues rouges.
Je chuchote alors, scandalisée par moi-même:
-Mais qu'est ce que j'allais faire ?!
-Alice... Dit Erwan tout bas, avec un regard un peu triste.
-Je suis vraiment désolée, je ne voulais pas! Je voulais juste... Au départ je voulais juste...
-Ce n'est rien...
-Je voulais juste te dire que tu étais toi aussi important pour moi. Je ne voulais pas...
-Ce n'est pas grave.
-Si, ça l'est ! J'ai faillit...
-Tu ne le voulais pas, c'est un incident, OK ? Dit-il en me regardant d'un air bienveillant.
-Oui, je ne... Je ne le voulais pas.
C'est idiot, la façon dont je me mets à bafouiller, cela fait 15ans que j'apprends à parler pour en arriver à ce genre de situation.
Tout mon être s'en veux, Ça me sert le coeur.
Pourquoi une voix, au plus profond de moi est assurée du contraire et me répète que ce comportement, ces pensées étaient totalement voulu?
Je ne veux pas croire qu'elle a raison.
Je dois changer de sujet ! Ne plus parler de ça ! Si Kylian le sais...
Je m'approche alors de ma télévision, dans un coin de ma chambre et empoigne deux manettes en demandant en me tournant vers mon invité :
-Ça te dis un jeu de course ?
-Vraiment ? Demande-t-il en haussant un sourcil.
-Bien sûre!
-Ok... Prépare toi à perdre...
-C'est ce que tu crois.
Nous passons la fin de la soirée à faire des courses de voiture, et Erwan m'a battu un bon nombre de fois, mais je me suis tout de même bien défendue!
J'en ai même oubliée pendant un temps l'incident...
-Je vais rentrer chez moi, je pense. Dit Erwan.
-Bien. Je te raccompagne.
Nous descendons tous les deux les escaliers et près de la porte je lance:
-Je me suis bien amusée !
-Moi aussi, on se refera ça ?
-Évidement.
Sauf la scène du baiser. Ça, je veux l'éviter. Du moins pas dans cette situation, pas en couple avec un autre.
Il ouvre la porte et sort en me saluant une dernière fois.
Je referme derrière lui et quand je me retourne, je découvre Kylian, devant moi, le regard indéchiffrable.
-Alice. Lance-t-il doucement.
-Bonne nuit,Kylian.
Je marche rapidement jusqu'à l'escalier et monte les marches quatre par quatre.
Je ne peux pas lui parler maintenant, après ce qu'il s'est passé, je n'en ai tout simplement pas la foi.
Je suis si désolée...
Qu'est ce qui m'arrive? Pourquoi une partie de moi ne regrette rien ?