Anissa - Mariage forcé [ TOME...

Por Queen_BlackSen

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Sa vie, elle l'avait imaginé, comme toutes personnes d'ailleurs. Bien sûr ce scénario ne faisait pas partie... Mais

Présentation
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Partie | 60 |
Partie | 61 |
Partie | 63 |
Partie | 64 | FINALE |

Partie | 62 |

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Por Queen_BlackSen

Salam Aleykoum
_____

POINT DE VUE D'ANISSA

La première chose que je vois en ouvrant les yeux c'est la lumière aveuglante avant d'être assaillie par un violent mal de crâne.

Un mal de tête qui fait remonter tous les événements d'avant mon trou noir ;

Ma soirée espionnage sur la « femme » d'Ilyass avec Lynah, Mariame et Salia, moi qui m'absente aux toilettes, le coup que j'ai reçu sur la tête, le trou noir, la piscine, Maïssa, Farès, mon dieu !

Je me relève d'un coup avant d'être prise d'un vertige. Je grimace et attrape ma tête comme pour contenir la douleur.

Les souvenirs affluent dans mon esprit d'une vitesse et mon cœur se serre quand l'un d'eux me renvoie au moment où Farès est au dessus de moi, trempés.

En parlant de lui, c'est en me redressant que je le retrouve assit sur une chaise le visage entre les mains.

Dieu merci, il va bien.

Moi : Farès ?

Ma voix n'est pas si forte mais ça a le mérite de lui signaler ma présence. Il se redresse directement et la première chose que je remarque ce sont ses yeux rouges.

Farès : Anissa...

Il se lève et me rejoins pour me prendre doucement dans ses bras, je m'accroche à lui de toutes mes maigres forces pendant qu'il me caresse les cheveux.

Farès : Je suis désolé...wallah je...c'est ma faute. Je t'ai embarqué dans tout ça, je voulais pas, tu méritais pas ça...

Sa voix se brise à la fin ce qui me pince le cœur. Je desserre l'étreinte et tente un sourire rassurant.

Moi : C'est pas ta faute Farès.

Sa culpabilité le bouffe et ça me fait mal, il est le premier à toujours dire aux autres d'oublier leur culpabilité pour faire le contraire en première ligne.

Ses yeux brillent et c'est bien la première fois depuis que je le connais que je vois ce côté vulnérable en lui. Il ne pleure pas, mais son regard trahit toute sa peine.

Farès : Je suis désolé Anissa. T'aurais pu mourir.

Je pose sa main contre mon cœur.

Moi : Il bat encore. Et il continuera de battre Farès, je suis là pour l'instant, je ne vais nul part.

Farès : Tu sais que je t'aime ? Tu sais que je t'aime à en crever ? Que mon cœur peut plus se passer de toi ?

Cette fois, ce sont mes yeux qui se remplissent de larmes.

Pour seule réponse je dépose mes lèvres contre les siennes avant de poser mon front contre le sien.

Moi : Mon cœur ne peut plus se passer de toi aussi Farès. On est foutus ensemble tu te souviens ?

J'arrive à lui tirer un faible rire ce qui me fait doucement sourire.

Farès : La tarée et le briseur de verre hein ?

Moi : Ici bas et dans l'au delà.

Farès : Toujours...

Moi : ...Toujours.

Il dépose un baiser sur mon front puis serre ma main à nouveau, comme pour s'assurer que j'étais bel et bien réelle.

Moi : Je suis là.

Farès : Je sais.

On reste ainsi de bonnes minutes à profiter de la chaleur de l'un l'autre, quoi que j'ai un doute sur la capacité de ma température à faire son taff. Après tout je me suis retrouvé attaché dans une piscine non ? Bref vaut mieux en rire qu'en pleurer.

Moi : Comment Maïssa a finit ?

Farès : Ilyass s'en occupe.

Je grimace. Ça risque de ne pas être beau à voir du coup.

Farès : Comment tu t'es retrouvé avec Maïssa ?

Moi : C'est encore flou...mais je me rappelle uniquement l'avoir vu là où j'étais avec les filles, elle m'a injecté un truc et ça a été le trou noir. Les souvenirs sont là mais ça reste en partie flou...

Il hoche de la tête et garde la tête baissée.

Moi : Les enfants ? Ils vont bien ?

Il se crispe et arrête de caresser ma main.

Moi : Ne me dis pas que notre famille a débarqué en trombe ici ? À force les employés vont nous virer.

Farès : Ils sont repartis il y a un moment, Kaïla et Ilyass vont bien. Ils sont chez tes parents...

Il ne me regarde plus désormais.

Moi : Farès ?

Il relâche ma main puis passe la sienne sur son visage.

Moi : Tu ne me dis pas tout.

Farès : Tu es enceinte Anissa.

Mon sang se glace immédiatement après sa révélation et je suis incapable d'aligner ne serait-ce qu'une phrase dans ma tête les 5 premières secondes.

Moi : Enceinte ?

C'est impossible ? On s'est protégés ces derniers mois, enfin...le seul soir c'était...

Farès semble lire dans mes pensés puisqu'il répond à ma question ;

Farès : Ce fameux soir-la.

Le fameux soir où on s'est enfin retrouvés.

Je finis par ancrer mon regard dans le sien et pince mes lèvres.

Moi : Et...tu n'es pas content ?

Il se raidit.

Farès : Je t'ai mis toi et le bébé en danger Anissa...tu te rends compte j'ai...

Je le coupe ;

Moi : Farès...

J'attrape son visage en coupe.

Moi : Je vais bien je t'ai dis, bon j'ai plus de force mais je vais bien...et le bébé aussi...je pense ?

Le bébé...mon dieu...mettre des mots dessus me fait encore plus réaliser la chose.

Je suis enceinte...et un potentiel problème me fait malgré tout peur. 

Farès : Tu t'rends pas compte.

Moi : Je me rends compte que d'une chose Farès, je suis en vie, je vais bien. Tu le vois.

Sa seule crainte ce n'est pas uniquement le fait de nous remettre potentiellement en danger et je le vois, il flippe. Qui dit deuxième grossesse pour moi dit première grossesse pour lui, il n'a jamais vécu cette « période » ni avec Kaila ni avec Ilyass, c'est donc nouveau.

Moi : Tu seras à la hauteur.

Il relève sa tête vers moi et je souris avant de caresser sa joue.

Moi : Tu seras à la hauteur pour nous rendre heureux et nous protéger. D'accord ? Ne doute jamais de toi parce que si il y a bien une personne plus forte que tout à mes yeux, c'est toi.

Farès : Tu seras à mes côtés, alors ouais j'doute pas.

Il se relève et tente de dissimuler ses mains tremblantes mais je ne le relève pas auprès de lui.

Farès : Je vais appeler un médecin, essaye de te reposer. J'reviens vite.

Il se penche au dessus de moi et dépose un baiser sur mon front.

Farès : Je t'aime.

Moi : Moi encore plus.

Il sort de la chambre et je me rallonge sur le lit. Le temps de quelques minutes seulement car il réapparaît avec un médecin.

Lui : Madame S**** vous êtes réveillé. Comment vous sentez vous ?

Moi : Fatiguée.

Il s'approche de moi sous l'œil méfiant de Farès puis commence à m'ausculter tout en me posant des questions de droite à gauche.

Le médecin : Bien...nous allons vous garder un petit moment en observation. Il est préférable de ne pas recevoir de visiteurs pour le moment, votre repos est primordial, vous comprenez ?

J'hoche de la tête.

Farès : Vous allez la garder en observation combien de temps ?

Le médecin : Cela va dépendre de son état...enfin de leur état.

Le téléphone de Farès se met à sonner alors il le sort de sa poche avant de me regarder.

Farès : C'est ta mère.

Moi : Prend l'appel et dis lui que je vais bien.

Farès : Je reviens vite.

Il jette un dernier regard méfiant en direction du médecin puis sort de la chambre pour prendre l'appel.

Quant à moi je focalise mon attention sur le médecin une fois la porte fermée.

Moi : J'ai une question.

Le médecin : Dites moi tout.

Moi : Lors de ma dernière grossesse j'ai eu affaire à de légères complications. Ma gynécologue m'a alerté sur les potentiels risques si je venais à retomber enceinte.

Il expire longuement avant de se rapprocher.

Le médecin : Je ne vais pas vous mentir madame, le pourcentage est très mince pour garantir le déroulement d'une grossesse sans risque. Je ne vous apprends rien, les complications liées à ces dernières heures ne vont pas jouer en votre faveur, nous attendons tout de même les autres résultats pour être sûrs à 100%.

Je le savais...

Moi : Hm...d'accord. J'ai une dernière chose à vous demander, une faveur.

Le médecin : Oui ?

Moi : Ne prévenez pas mon mari. Je préfère penser que tout va bien se passer, si il l'apprend ça risque de compliquer les choses.

Je suis consciente que ce choix est à double tranchant ; Farès mérite de savoir et en même temps, je vois à quel point sa culpabilité joue énormément sur sa rationalité. Il se sent assez responsable de tout, je préfère le préserver d'au moins ça.

Le médecin : Comme vous le souhaitez madame. Je ne lui en parlerais pas.

Merci.

Il n'y a plus qu'à prier pour que tout se passe bien.

[...]

Farès : T'es sûre que c'est une bonne idée de partir ?

Je relève un sourcil avant de me tourner vers lui, bras croisés.

Moi : Tiens, cette situation me dit quelque chose.

Farès : On devrait quand même attendre que tu sois bien reposé j'sais pas moi.

Il jette un coup d'œil aux sacs déjà prêts mais malheureusement pour lui je devine bien trop rapidement ce qu'il s'apprêtait à faire, à savoir les défaire. Je m'approche alors de Farès et attrape son visage entre mes mains.

Moi : Je. Vais. Bien. Je te le jure.

Farès : Fais 20 pompes là tout de suite et je te crois.

Je pouffe de rire et relâche son visage pour terminer de faire mon dernier sac.

Moi : J'en fais même pas 5 habituellement tu me parles de 20, dégage.

Il souffle et s'assoit sur mon lit le temps que je finisse de rassembler les derniers affaires dans mon sac.

Farès : T'es resté qu'une semaine, et pourtant c'est limite si je devrais pas aller chercher une valise.

Moi : Ha. Ha. Trop drôle...Attends !

Je pivote vers lui et plisse les yeux.

Moi : Je crois que j'ai oublié un truc, rentre dans ma tête vite fait.

Un sourire amusé prend place au coin de ses lèvres.

Farès : Tu sais que t'es folle ?

Moi : Parce que j'ai oublié un truc ?

Il rigole et tire ma main pour me rapprocher de lui, résultat je me retrouve assise sur ses genoux, mon dos contre son torse.

Farès : T'es dans le speed là, ralentis un peu.

Je me détends directement dans ses bras et décide de finalement m'attribuer une petite pause.

Sauf que...

Moi : On doit partir bientôt.

Farès : Rien à foutre.

Bon, au moins comme ça, ça a le mérite d'être clair.

Moi : Oh !

Farès : Quoi ?

Moi : Je sais ce que j'ai oublié !

Je me lève rapidement de ses genoux pour l'instant d'après entrer dans la salle de bains.

Je repère rapidement le bracelet crée par Kaïla sur le rebord du lavabo et souffle de soulagement.

En le perdant, j'étais partie pour une crise de boudage interminable.

Moi : C'est bon !

Farès : Tout ça pour un bracelet à la con ?

Moi : Je vais dire à ta fille que t'insulte son bracelet.

Il lève ses mains et enfile sa veste avant de se pencher pour récupérer les sacs à ses pieds.

Farès : Fais bien le tour parce que je commence à en avoir ma claque de l'hosto. Je veux plus y mettre les pieds.

Moi : T'es marrant toi, je dois te rappeler qu'on va y revenir bien souvent ?

Ses yeux se posent directement sur mon ventre ce qui le fait tilter.

Farès : En sah, tu penses qu'on devrait prendre un abonnement ou au moins réserver une place de parking spéciale  ?

Je lève les yeux au ciel face à sa bêtise (quoi qu'il paraissait bien sérieux pour déconner) et ouvre la porte pour qu'on sorte tous les deux de la chambre.

Farès : Attends.

Moi : Oui ?

Il lâche les sacs et m'attrape à nouveau pour me ramener contre lui, il me bloque en m'enlaçant avec ses bras tout en reposant son menton contre ma tête.

Moi : Tu t'es transformé en bisounours ? C'est mignon.

Farès : Ta gueule et réfléchis deux minutes. T'es sûre que ça va ? Si ça va pas on reste, reste deux mois de plus si tu le sens pas je vais...

Moi :...Quelqu'un d'autre a sûrement plus besoin de cette chambre que moi Farès...

Il me coupe en retour.

Farès :...Et ? Depuis quand la situation des gens m'importe face à la tienne ?

Je relève ma tête vers lui en même temps qu'il abaisse la sienne afin que nos regards se croisent.

Moi : Je vais bien. Une fois à la maison je te les ferais tes 20 pompes, compris ?

Farès : Sur moi ?

Je le fusille du regard ce qui le fait rire. C'est ça rigole.

Moi : Après c'est moi la tarée ?

Il dépose un baiser sur mon front puis desserre doucement l'étreinte.

Farès : Je rigole, détends toi. Pour en revenir aux faits, oublie pas que si faut briser des verres sur des têtes je suis là, alors me battre pour une chambre d'hôpital ? Du gâteau.

Moi : Excuse nous le sauvage mais ça va. Je vais bien, en plus les enfants me manquent, j'ai qu'une envie les prendre dans mes bras.

Son sourire disparaît au fur et à mesure de ma phrase ce qui me met en alerte directement.

Moi : Qu'est-ce que t'as fais ?

Farès : Baaaaah...je me suis dis que t'allais pas sortir aujourd'hui mais que j'allais surtout réussir à te convaincre de rester donc...les enfants sont chez ta mère. Pour le week-end...

Moi : T'as fais quoi ?!

Il fait un pas en arrière quand j'en fais un en avant.

Farès : Tu vois ! Je savais que t'allais pas être d'accord c'est pour ça que je t'ai rien dis.

Moi : Far...

Je n'ai même pas le temps de finir de crier son prénom qu'il se met à courir en direction de la sortie, les sacs en mains.

Je vais le tuer...

[...]

Ok...je ne l'ai pas tué. Et disons qu'au lieu de ça je me retrouve à répondre au baiser qu'il a provoqué sur le pallier de la maison.

Ironique non ? Ok bon je le tuerais plus tard.

Moi : T'es pas pardonné tu le sais ça.

Farès : Je m'en fou, à un moment ou un autre je le serais.

Il me fait un clin d'œil avant d'ouvrir la porte de la maison, seulement au lieu de retrouver notre chez nous en parfait état, c'est le bazar, sans compter le fait qu'il y a du scotch par terre censé représenter deux zones ?

Moi : Euh ?

Je me tourne vers Farès pour avoir une explication mais en le voyant froncer des sourcils je me demande si il joue la comédie ou si comme moi il est tout aussi perdu.

Farès : C'est quoi ce bordel ?

Je manque de glisser sur de la farine en entrant mais Farès me rattrape de justesse avant de poser mes affaires.

??? : Eh je crois qu'ils sont là ?

4 têtes dépassent de la porte de la cuisine et je plaque ma main sur ma bouche pour m'empêcher de rire en voyant Mariame, Salia, Wassim et Abdoulaye couverts de farine.

Moi : Vous savez plus faire la cuisine ?

Salia fusille du regard Wassim avant de sortir la première de la cuisine.

Salia : Visiblement c'était une mauvaise idée d'initier les gars à la pâtisserie. Ils ont 5 ans d'âge mental.

Abdoulaye : Eh !

Wassim : 5 ans ? Tu savais que les enfants de 5 piges pouvaient être plus matures que certains adultes ? J'prends ça pour un compliment.

Farès : Garde la pêche mec.

Mariame rigole puis s'approche de moi pour me prendre dans ses bras, bientôt suivie par Salia une fois assurée qu'elle n'avait plus trop de farine sur elle.

Mariame : Re-bienvenue chez toi !

Je rigole à mon tour.

Moi : Merci merci, mais qu'est ce que vous faites là ?

Mariame : Farès nous as envoyé un message d'urgence pour nous dire que tu rentrais...donc on s'est dit qu'on allait te faire une petite surprise.

Moi : Et la surprise c'est...

Wassim sourit fièrement avant de s'empresser d'aller chercher un saladier.

Wassim : Un layer cake maison préparé par des beaux gosses.

Abdoulaye : Vous avez juste un temps d'avance sur ce qu'on s'était fixé quoi. On avait parié que vous alliez batailler au minimum 5 heures pour savoir si il fallait partir ou rester.

Wassim : Personnellement j'ai parié 7.

Salia : Perso 7 et demi.

Mariame : Je suis raisonnable je suis restée à 4.

Mariame et Abdoulaye s'échangent un regard complice qui n'échappe pas à Farès.

Farès : Rassurez moi, les derniers chiffres c'est en minute.

Seul le silence lui répond et à nouveau je me retiens d'éclater de rire.

Farès : Je me disais putain.

Wassim : C'est raisonnable 7 heures non ?

Salia : Totalement !

Sortit de nul part, un coussin vole en notre direction qu'ils esquivent tous sauf Farès qui finit par l'attraper à la dernière seconde pour ne pas qu'il m'atterrisse en pleine tête.

Farès : Et ces deux-là ?

Il indique Ilyass et Lynah qui descendaient les escaliers, du scotch en main tentant de délimiter deux zones distinctes.

Lynah : Dégage tu grignotes mon passage là.

Moi : Me dites pas qu'ils sont sérieux là ?

Salia : Si Wassim et Abdoulaye ont 5 ans d'âge mental, imagine ces deux-là.

Farès : Ouais...là on a atteint un stade de non retour c'est trop.

Face au silence qui suit Lynah est la première à remarquer notre présence avant de courir me sauter dans les bras.

Lynah : Le retour de la star !!

Moi : C'est moiii !

Ilyass : Ils étaient pas censé rentrer dans 10 heures eux ?

Pour seule réponse il se prend le coussin jeté par Farès dans la tête.

Farès : La ferme et retirez moi tout ce scotch !

Ilyass : Après avoir galéré à en foutre dans la chambre de mon homonyme ? Jamais de la vie.

[...]

Salia : T'inquiète je m'occupe du glaçage.

Elle me récupère la poche à douille et commence à ajouter la garniture sur le layer cake qu'on prépare depuis une bonne petite heure avec les filles depuis qu'on a viré les garçons qui servaient plus à rien qu'autre chose finalement.

Mariame : Tu veux pas aller te reposer ? Farès a raison, ils aurait dû te garder un peu plus longtemps c'est pas pro.

Moi : Ça va...et puis un médecin est censé venir surveiller mon état dans la semaine à venir, donc ça va le faire.

Je sais qu'elles ont pas l'air très convaincue et moi aussi d'ailleurs, mais j'ai insisté pour une raison ; ma grossesse. À l'hôpital j'étais constamment sous la pression mais surtout sous la peur que quelqu'un parle à Farès, au moins à la maison finito le stress non ?

Lynah : Une personne qui vient te voir carrément ? Eh bah ils ont sortit l'artillerie lourde c'est même pas à toi de te déplacer. T'as bien de la chance, quoi que je me sens tellement coupable que j'aurais pu t'emmener faire 40 allers retours à l'hôpital pour être sûre que tout va bien.

J'expire puis prend Lynah dans mes bras. Je sais déjà qu'elle se sent coupable, Farès m'a raconté à quel point cet épisode a été dur pour elle, et c'est justement pour ça que je ne peux pas lui en vouloir. De 1 je ne pourrais jamais en vouloir à Lynah pour quoi que ce soit, et de 2 personne n'est responsable des actes et de la folie de Maïssa.

Moi : Je suis là, c'est ce qui compte.

Salia : Moi je trouve que c'est bien, ma cousine a eu un peu le même délire. Elle était enceinte et c'était compliqué, ils ont alors préférés envoyer des médecins toutes les 2 semaines pour éviter qu'elle se déplace.

Oh...

Mariame : Elle a dû être alité ta cousine ?

Salia : Nope, mais faut croire que ça arrive aux femmes enceintes. Mais comme Anissa n'est pas enceinte je dois sûrement me tromper.

Je pince mes lèvres au même moment ou un silence s'abat sur la pièce. Les filles s'échangent de longs regards suspects avant de les braquer sur moi.

Salia : N'est ce pas Anissa ?

Moi : Je crois que j'ai des des petits confettis en sucre pour le gâteau, attendez je vais retrouver ça.

J'ai à peine le temps de me retourner que Mariame me tire en avant pour m'asseoir.

Mariame : Anissa ?! T'as quelque chose à nous dire ?????

Moi : Euh...surprise ?

3...2...1...elles finissent par hurler à l'unisson ce qui alerte les garçons qui entrèrent en trombe dans la cuisine.

Wassim : Y'A QUOI ?!

Abdoulaye : Ilyass l'arme !

Mariame : Attends comment ça l'arme ?!

Farès se glisse derrière moi et je le rassure en prenant sa main avant d'être assaillie par un millier de « ça va ? Tu veux repartir à l'hosto ? ».

Moi : Ilyass t'as une arme avec toi alors que des enfants vivent ici ?

Ils lèvent ses mains en l'air, coupable.

Ilyass : Pour ma défense les gosses sont pas là !

Farès : Qu'est ce qu'il s'est passé ?

Lynah : C'est plutôt à vous qu'on devrait dire ça Farès ?! Qu'est ce qu'il s'est passé pour en arriver à un élargissement de descendance ?!

Seuls Wassim, Ilyass et Abdoulaye semblent ne pas comprendre parce qu'on affiche toutes un sourire amusé, à l'inverse de Farès qui me questionne du regard.

Moi : Me regarde pas elles ont deviné toutes seules !

Abdoulaye : On peut savoir c'est quoi le quiproquo là ?

Ilyass : J'te jure, je te cache pas que je suis du-per là.

Farès : Anissa est enceinte.

Un nouveau silence radio s'abat dans la pièce avant qu'Ilyass ne le rompe.

Ilyass : T'es une poule pondeuse enfaite ?

Lynah : Imbécile.

Abdoulaye lui frappe le torse avant de donner un high five à Farès.

Abdoulaye : Félicitation wesh !

Wassim : Inattendu purée mais c'est lourd ! On va avoir un troisième mini vous genre ?

Ilyass : Troisième guerre mondiale assurée.

Ce dernier s'approche de nous avant de m'attraper Farès et moi par le cou pour nous joindre à lui.

Ilyass : Pitié appelez le Ilyass.

Moi : Qui t'as dis que ce sera un garçon ?

Il me fait un clin d'œil.

Ilyass : Instinct de futur tonton.

Farès : Revoie ta définition d'instinct, elle a toujours été à chier.

Lynah tousse en même temps qu'on l'entend dire « je confirme ». Chose qui n'échappe pas à Ilyass qui se mit à la fusiller du regard.

Wassim : Purée t'es sortie rapidement alors, comment ça se fait qu'ils ne t'aient pas gardés plus longtemps ?

Farès : Je me demande aussi pourquoi, hein Anissa ?

Je tourne ma tête vers Farès et répond à son sourire forcé en faisant la même chose.

Moi : Un médecin est censé venir surveiller mon état dans la semaine à venir, inutile d'en faire toute une histoire. Et puis je commence un peu à détester les hôpitaux donc franchement c'est pas plus mal que je sois partie.

Le téléphone d'Ilyass interrompt notre discussion et il décroche avant de s'éloigner de nous tous.

Lynah : Je vous jure que si c'est une nouvelle meuf, je brûle sa maison.

Wassim qui suivait Ilyass du regard pouffe de rire avant de lâcher ;

Wassim : Ça doit être sa fiancée.

On observe directement tous la réaction de Lynah et en la voyant afficher un air mauvais Salia tape le torse de Wassim qui finit, lui même, par se rendre compte de sa gaffe.

Wassim : Ou pas ! Il parlait d'une voiture en location je crois tout à l'heure, hein Abdoulaye ? Farès ?

Abdoulaye lance un regard paniqué à Farès mais celui-ci le fuit et se tourne vers le frigo pour attraper une bouteille d'eau fraiche.

Wasim : Je vous déteste...

Lynah rigole nerveusement avant de récupérer la bouteille d'eau des mains de Farès pour la boire rageusement.

Farès : De rien clocharde ?

Lynah : Qu'est-ce que je raconte de toute façon, il fait sa vie, il ne me mérite pas, quelqu'un d'autre me mérite, à savoir Thomas (son ex) pas vrai ?

Personne ne lui répond alors elle sort de sa petite bulle et réitère sa question.

Nous : Ouais ! T'as raison...Bien sûr quelle question.

??? : Quelle hypocrisie.

Ilyass rentre dans la cuisine, peu touché par notre "mini trahison" et enfile sa veste.

Ilyass : Même lui ne te mérite pas.

Lynah : Déjà mieux que toi.

Il ne répond pas à sa pique et nous informe d'un imprévu avant de s'en aller.

Lynah : Un imprévu ! Tiens c'est nouveau ça.

Elle s'assoit sur une chaise haute et croise ses bras tout en marmonnant je ne sais quoi.

Ilyass : Euh les gars ?

Wassim : Il est encore là lui ?

On sort tous de la cuisine avant de trouver Ilyass à l'entrée, tenant la porte de la maison à quelqu'un.

Je me fige sur place tout comme Farès en reconnaissant la silhouette de la personne.

Mariame : Noam ?

Farès : T'as le culot de te ramener ici ?

Il lâche ma main et s'approche de Noam mais est rapidement bloqué par Ilyass.

Ilyass : Eh on va éviter le carnage, et si tu nous expliquais ce que tu faisais ici le trompeur ?

Noam se gratte la tête, gêné, puis pose son regard sur moi. Le mien dévie sur la petite mallette à ses côtés et je comprends directement.

Noam : Croyez moi...c'est une pure coïncidence...

Moi : C'est toi qui est en charge de venir surveiller mon état, je me trompe ?

Toutes les têtes se tournent vers moi mais la seule qui suffit à retenir mon attention est celle de Farès. Je vois ses poings se serrer petit à petit et je crais le pire.

Farès : Hors de question. Remballe ta trousse et dégage de chez moi.

Noam : Écoutez ! J'ai essayé de me dédouaner de cette tâche mais mon patron refuse que je mêle vie privée et vie professionnelle alors autant ne pas rendre la tâche encore plus compliquée, non seulement pour vous mais aussi pour moi...Après tout, je viens surveiller l'état de mon ex qui est actuellement...enceinte.

Un sourire mauvais prend place sur les lèvres de Farès.

Farès : De moi, enceinte de moi. Tu peux le préciser.

Je lève les yeux au ciel face à sa remarque.

Lynah : Tu viens un peu en avance non ? Hâte de retrouver ton ex enceinte d'un autre ?

Ilyass : De son mari qui plus est.

Wassim : Avec qui elle a déjà 2 enfants.

Salia : Et qui sont très heureux ensemble.

Noam souffle avant de croiser ses bras. Signe de méfiance ? Après tout, il a quand même affaire à notre groupe complet.

Noam : On peut parler en privé ?

Abdoulaye : T'inquiète Noam, tu peux tout nous dire.

Mariame : À t-o-u-s.

Cette fois Noam fronce des sourcils et me regarde.

Noam : Ah ouais ? Tout c'est bien ça ?

Sous sous entendus me fige sur place et je perds mon petit sourire amusé. Connard.

Avant de prendre une quelconque décision, je jette un regard à Farès mais le sien m'ordonne une toute autre chose que j'avais décidé.

Moi : Viens Noam.

Farès : Anissa, non. Il dégage. Ce ne sera pas concluant de toute façon, tu viens de quitter l'hosto aujourd'hui.

Moi : Au moins ce sera fait.

Un échange silencieux se joue entre nous deux et j'espère qu'il comprendra mon choix. Moi aussi je ne suis pas enchantée de savoir que c'est Noam qui a été chargé de surveiller mon état mais plus vite ce sera fait, mieux ce sera. Et puis, après avoir appris que je suivais une grossesse à risque, j'ai encore quelques questions supplémentaires que je n'ai pas pu poser à l'hôpital.

Farès : Je reste.

Je mords ma lèvre, c'est déjà ça de gagné.

Noam : Ce serait préférable que je m'entretienne seul avec An...

Il le coupe ;

Farès : Ferme-la. Si je dis que je reste avec ma femme, je reste. Contente toi de faire ton job.

Noam : Par contre, je ne vais pas garder mon calme très longtemps donc...

Cette fois c'est Ilyass qui lui coupe la parole en rigolant.

Ilyass : Bah alors, il est passé où le côté professionnel ? Allez salam la famille.

Il finit cette fois par sortir en claquant la porte de la maison ce qui nous plongea tous dans un silence gênant.

Que bien évidemment Lynah finit par rompre ;

Lynah : Blague à part, c'est une fille qu'il est allé voir ?

[...]

Noam : Tout m'a l'air ok.

Farès, présent à mes côtés se met à souffler. Je me disais bien qu'il n'allait pas se contenir aussi longtemps. Pourtant il s'était bien garder d'ajouter n'importe quel commentaire, adossé contre le mur, se contentant simplement de fusiller Noam du regard.

Farès : Bien sûr que tout va bien. On est sortis de l'hosto aujourd'hui, si il y avait eu le moindre problème on l'aurait su.

Noam : Aucun instant n'est à négliger Farès, et ça tu le saurais si t'avais été présent lorsqu'elle portait Ilyass, moi je l'étais.

Farès se redresse d'un coup beaucoup plus menaçant avant de s'approcher de Noam, je m'interpose alors entre les deux et attrape la main de Farès.

Moi : Farès s'il te plait. Et Noam arrête les commentaires inutiles.

Noam : Bien sûr, comme c'est moi le problème depuis tout à l'heure.

Moi : Autre chose ?

Il expire puis croise les bras, beaucoup plus sérieux cette fois.

Noam : Tu as besoin de savoir autre chose ?

Ok, si je n'étais pas encore convaincue du fait qu'il était au courant de ma grossesse à risque, là c'est sûr qu'il le sait. Et comme Farès n'est pas dupe, ça ne m'étonne pas de le voir m'interroger du regard.

Mais Dieu merci, au même moment son téléphone se met à sonner. Il décroche donc et s'éloigne un instant à l'autre bout de la cuisine après avoir menacé Noam du regard.

Noam : Toujours à cran à ce que je vois.

Je ne relève pas sa remarque et jette un coup d'oeil à Farès, une fois assurée qu'il s'était désintéressé de nous je me focalise sur Noam.

Moi : T'es au courant ?

Noam : Faudrait être débile pour venir se renseigner sur sa patiente sans connaître les détails, donc oui.

En voyant ma mini détresse Noam souffle puis baisse la voix.

Noam : Je lui dirais rien si c'est ton choix, Anissa. Je sais que t'as une mauvaise opinion de moi maintenant, mais sache que je n'irais jamais à l'encontre de ce que tu souhaites.

Je relève un sourcil.

Moi : Mais...?

Noam : Mais tu ne devrais pas le cacher à Farès, vous devriez en parler et établir tous les risques possibles afin d'être prêt en cas de problème.

Moi : "En cas de problème"....Est-ce qu'il y a un risque ?

Noam : Un risque ?

Je n'ose pas prononcer un mot de plus et il comprend directement, son regard s'adoucit et il inspire avant de jeter un coup d'oeil à Farès, toujours au téléphone, sûrement avec Malik.

Noam : Oui. Il y a ce risque, d'où mon conseil d'en parler à Farès le plus rapidement possible. Même si la réponse est ridiculement logique.

Moi : Comment ça ?

Il se lève de sa chaise avec ses affaires ce qui attire l'attention de Farès, mais avant que ce dernier nous atteigne, Noam glisse une dernière phrase qui m'atteint au plus profond de mon coeur.

Noam : Parce qu'il est clair que ce mec-là combattrait le monde entier pour te garder à ses côtés. Ta vie avant celle des autres, c'est sa philosophie Anissa.

[...]

??? : Anissa ?

Je tourne ma tête vers Farès qui me regardait bizarrement, un plaid dans ses mains.

Moi : Oui ?

Farès : Qu'est-ce que t'as ? T'es ailleurs.

Moi : Pas du tout.

Il dépose le plaid sur moi et s'accroupit face au canapé sur lequel j'étais installée.

Farès : Pas à moi.

Moi : Je vais bien je te jure.

Farès : Jure moi encore une fois un mensonge, vas-y.

Merde, trouve un mensonge Anissa, vite !

Moi : Avant de partir Mariame m'a conseillé d'appeler ma mère concernant ma grossesse, elle pense qu'elle sera plus à même de me conseiller sur la manière dont je devrais l'annoncer à mon père.

Alors que je m'attends à un "mens mieux que ça" de sa part, il hoche simplement de la tête alors intérieurement je souffle. Après tout, ce n'est pas vraiment un mensonge, non ce n'est pas ce qui occupait mon esprit à ce moment-là mais c'est tout comme.

Farès : Tu veux que je m'en charge ?

Moi : Non t'en fais pas je vais m'en charger, je vais l'appeler, tu peux me donner mon téléphone ?

Il me le tend et je me lève du canapé.

Farès : Je peux rester à côté de toi si t'as peur.

Je lui adresse un petit sourire avant de l'embrasser histoire de le rassurer, ou me rassurer finalement ?

Moi : T'inquiète, je gère. Tu devrais appeler tes parents aussi.

Farès : Ouais...

Il récupère lui aussi son téléphone et s'en va direction le jardin, pour ma part je m'isole et compose le numéro de ma mère. Seulement, après la deuxième sonnerie je vois à travers la fenêtre Ilyass arriver en panique devant la porte de la maison avant de toquer. Je me décide donc à aller lui ouvrir mais ma mère décide de décrocher à ce moment là.

Moi - Salam maman, je peux te rappeler ?

J'ouvre à Ilyass et dès qu'il se retourne face à moi sa panique semble gagner en intensité.

Ma mère - Tshiiip, TU m'appelles, je décoche pour qu'ensuite tu me dise de raccrocher ?

Je rigole.

Moi - Pardon la meilleure, je te rappelle attends.

Avant même que je n'éloigne mon oreille pour mettre fin à l'appel, elle me devance et raccroche. Je me concentre alors sur Ilyass qui faisait les cent pas à présent à l'entrée de la porte.

Ilyass : Il est où Farès ? Je dois lui parler.

Je regarde derrière moi pour avoir une vue sur le jardin mais ne le voit pas devant, il a sûrement dû s'isoler un peu plus loin.

Moi : Au téléphone, pourquoi ?

Il semble hésiter tout en fuyant mon regard ce qui me fait froncer des sourcils.

Moi : Ilyass, qu'est-ce qu'il y a ?

Ilyass : Faut vraiment que je parle à Farès, Anissa.

Et c'est à ce moment-là que je comprends...

Moi : Maïssa, elle t'a échappé ?

Il s'immobilise sur place avant de baisser la tête.

Ilyass : Mes hommes sont déjà sur le coup, mais elle a laissé un message. Pour dire qu'elle allait faire "ce qu'il fallait".

Moi : "Ce qu'il fallait" ?

Ilyass : J'en sais rien et c'est justement ça qui me fait flipper sa mère. Faut que je prévienne Farès, faut que vous partiez avec les petits, je sais pas où mais il le faut. La connaissant d'ici quelques jours elle va débarquer.

Moi : Non.

Il a un mouvement de recul et fronce à son tour des sourcils.

Ilyass : Non ?

Moi : Non, t'as très bien compris.

Ilyass : Putain Anissa tu comprends pas là, elle est folle. Ok ? C'est une folle à liée, elle va s'en reprendre à vous.

Moi : J'en suis consciente, c'est pour ça que je vais te demander qu'une seule chose. Demande à tes hommes de veiller sur toute notre famille, sans exception, y compris sur les autres. Mais un petit conseil, tu devrais aussi en informer la police.

Même si je sais qu'il déteste cette idée.

Ilyass : Anissa...

Moi : On ne va pas passer notre vie à nous cacher Ilyass. Elle veut venir, qu'elle vienne. Fuir n'est pas l'unique option et j'en ai marre, si elle veut s'en prendre à nous elle le fera, ici ou à l'autre bout du monde.

Il expire mais ne dit rien, parce qu'au fond il sait que j'ai raison. Alors oui, ce n'est pas la solution la plus prudente à prendre, peut-être même que la meilleure solution serait de faire nos valises et de partir mais j'en ai assez de mettre ma vie en pause pour elle. J'en ai assez de fuir et de vivre dans la peur, parce qu'il est question de ça maintenant. Je me suis rendue compte d'une chose avec Maïssa, elle est pathétique, alors autant la traiter en conséquence.

Moi : Donc s'il te plait ne dis rien à Farès.

Ilyass : Bien, comme tu veux, je préviens mes hommes mais je me charge personnellement de votre maison, je reste dans le coin au cas où. Un de vos vieux voisins m'a invité à une cession jardinage.

Je regarde l'heure.

Moi : À 23h ?

Ilyass : Pose pas de question. Bref, si c'est aussi ce que que tu veux je ne dirais rien à Farès.

??? : Comment ça ? Qu'est-ce que tu dois ne pas me dire ?

En entendant la voix de Farès je sursaute légèrement tout comme Ilyass puis me tourne vers lui.

Il ferme la baie vitrée et son regard jongle entre Ilyass et moi.

Eh merde.

Moi : Une surprise ?

Farès : Une surprise ?

Moi : Oui.

Farès : Et c'est ?

Moi : Si je te le dis ce ne sera plus une surprise.

Il m'analyse de haut en bas avant de s'approcher de moi et de passer son bras autour de ma taille pour me ramener vers lui. Il dépose ensuite un baiser sur le haut de ma tête.

Farès : Tranquille, Ilyass va me le dire alors. Tu sais que j'aime pas les surprises, hein khoya ?

Ilyass me cherche du regard mais je suis trop occupée à soutenir celui que Farès m'adresse. Un regard plus que suspicieux.

Ilyass : Ouais euh...

Farès : Vous me prenez pour un con ?

Ilyass : N...

Moi : Ilyass a prit des cours avec le vieux qui t'invite souvent dans sa serre ! Voilà ! Et du coup il n'osait pas te le dire parce qu'il avait honte.

Ilyass me foudroie du regard et un long silence s'en suit avant que Farès n'éclate de rire.

Farès : Bah putain, bon courage mon frère.

Ilyass se met à rigoler, pas du tout serein.

Ilyass : Pourquoi ? Parce que je pourrais devenir accro aux plantes comme toi ?

Farès : Je t'emmerde.

Le sujet change rapidement et je souffle de soulagement. Au final Ilyass reste un moment à la maison avant de s'absenter...enfin s'absenter dans la maison d'en face.

Farès : On va se coucher ?

Moi : Ça me va.

Je retire le plaid sur mes épaules et me lève mais au dernier moment Farès attrape doucement ma main.

Farès : J'suis pas con Anissa, je sais que tu prépares un truc foireux.

Mon sang ne fait qu'un tour et je bredouille un truc à la con pour me justifier mais il me prend de court et continue.

Farès : Détends-toi je suis pas énervé. Si t'as décidé de ne rien me dire c'était sûrement pour une bonne raison. Alors j'te fais confiance.

Il se lève à son tour du canapé et me sourit. Sauf qu'à cet instant mon coeur se serre douloureusement dans ma poitrine ; je me sens mal d'avoir à lui mentir non pas une mais deux fois de suite pour des choses qui ne sont absolument à ne pas négliger.

Quelques heures plus tard

Ilyass avait tord de penser que Maïssa allait s'en prendre à nous d'ici quelques jours. Très tord.

Un bruit provenant du salon en bas me réveille et je tourne ma tête vers Farès, toujours endormi, son bras sécurisant ma taille. Après quelques tentatives je finis par m'extirper doucement de ce dernier et envoie un message à Ilyass avant de sortir de la chambre. Je descend ensuite prudemment les marches des escaliers pour atteindre le salon et retrouve une silhouette assise sur le canapé.

Une silhouette qui appartient bel et bien Maïssa.

Elle dépose un cadre photo de notre famille sur la table puis se lève pour me faire face. Malgré le peu de lumière je distingue quand même ses quelques hématomes présents sur son visage ce qui me fait grimacer.

Les hommes d'Ilyass ne l'ont pas loupé.

Maïssa : Tu n'es pas surprise ?

Je jette un regard au jardin.

Moi : Pourquoi je le serais alors que j'ai volontairement laissé la baie vitrée ouverte. T'aurais pu envoyer un message de plus, j'aurais pu laisser la porte de la maison ouverte.

Bon ok, c'était pas la meilleure décision de laisser la baie vitrée ouverte mais cette folle a un penchant pour s'introduire chez les gens.

Maïssa : Je ne suis pas là pour te faire du mal.

Je relève un sourcil.

Moi : Dixit la meuf qui a une arme à la main ?

Maïssa : Ce n'était qu'une précaution. Farès a été très clair sur le fait qu'il comptait me tuer la prochaine fois qu'il me verrait.

Sa phrase me fait réaliser quelque chose de supplémentaire ; elle n'est pas venue pour Farès, mais pour moi. La question c'est pourquoi.

Dans l'attente de réponses je finis donc par m'asseoir sur le canapé face à elle et elle se rassoit.

Moi : J'ai alerté Ilyass, t'as un peu moins de 5 minutes avant qu'il ne débarque.

Mon avertissement ne la rend pas plus craintive, au contraire un rictus s'affiche sur son visage.

Maïssa : Tu as pensé à tout pas vrai ?

Moi : 4min et 50 secondes, abrège.

Maïssa : Je pars. Pour de bon. Je souhaitais uniquement te mettre en garde.

Je relève un sourcil.

Moi : Concernant ?

Maïssa : Concernant le mal qui va toucher ta famille. Tu es affilié à Farès pour la vie Anissa, sa vie n'est pas un aussi bel havre de paix qu'il souhaite te faire croire.

Moi : Tu ne m'apprends rien.

Elle reste silencieuse un instant puis sort une photo de sa poche que je reconnais immédiatement ; la photo présente dans la chambre de Farès chez ses parents. Encore cette femme dessus...

En voyant que je ne récupère pas la photo elle la pose d'elle-même sur la table.

Maïssa : Tu finiras par comprendre.

Moi : Tu n'adresses pas une dernière parole pour Kaïla ?

Maïssa : Non.

Connasse.

Maïssa se lève du canapé et enfuis les mains dans son long manteau noir avant de s'avancer vers la sortie prête à partir...enfin.

Maïssa finit tout de même par s'arrêter au pas de la porte et se retourne pour m'adresser un tout dernier regard ;

Maïssa : Tu es bien la seule sur les 3 femmes qui ont été présentes pour lui qu'il a sauvé.

Je fronce des sourcils n'ayant pas compris sa remarque mais elle ne me laisse pas le temps de lui demander des explications qu'elle passe la porte pour sortir de la maison fermant la porte derrière elle.

C'est Ilyass, arrivé quelques minutes après qui me sort de mon moment de réflexion en entrant dans la maison.

Ilyass : Elle t'a pas tué ?

Je secoue la tête.

Moi : Non, je suis vivante ! Bon, je vais dormir.

Le ridicule de la situation le laisse sans voix mais il ne dit rien avant que son regard ne se pose sur la photo présente sur la table. Il se fige et me regarde dans l'attente d'une quelconque réponse mais j'hausse simplement des épaules.

Moi : Je ne m'en mêle pas...fais ce que tu veux de cette photo. Je ne veux rien savoir du passé de Farès, je lui ai promis de le laisser là où il est sans jamais le ressasser.

Je me lève puis ferme cette fois la baie vitrée menant au jardin. Une fois fait, je monte dans la chambre où Farès dormait encore et le rejoins avant de retourner dans ses bras. Ces derniers s'enroulent presque naturellement autour de moi et je souris doucement.

Dire que l'on aura plus jamais de problème c'est mentir, dire que Maïssa s'absentera de nos vies pour toujours aussi. Mais un poids s'enlève de mes épaules, elle est partie. Et c'est ce qui compte.

Moi : Farès ?

Je le secoue un instant et c'est à moitié endormi qu'il me répond après quelques longues secondes.

Farès : Hum ?

Moi : Je t'aime.

...Et c'est enfin finit.

________

Queen_BlackSen

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