Nous sommes déjà vendredi, la semaine est passée vite, vraiment trop vite, j'ai l'impression d'avoir eu le temps de rien faire.
Annie m'a appelé hier, elle reste auprès de sa sœur jusqu'à au moins mardi, elle semblait soucieuse, mais je n'ai pas voulu lui poser plus de questions au téléphone. Pourvu que sa sœur aille mieux, et que ce soit rien de grave.
J'ai vu Tom, le fils de Mike mardi comme prévu et aussi hier, tout c'est très bien passé, un ado adorable, très gentil et à l'écoute, il a bien travaillé. J'espère qu'il aura une bonne note à son devoir, il doit m'envoyer un message quand il le saura. En tout cas, ça m'a bien plu de l'aider, je crois que je me suis bien débrouillée.
En dehors de ça, je suis resté calme, j'ai été courir tous les matins avec Lilie, elle n'en revient toujours pas, et malgré les courbatures, je me sens bien. Je pense d'ailleurs continuer, peut-être pas tous les jours, une fois que j'aurais repris le travail mais, une à deux fois par semaine pourquoi pas.
C'est moi qui viens de dire ça ! Non, j'ai dû être hypnotisée...ou droguée.
Je me sens mieux, plus énergique, j'ai même recommencé à écrire, une autre histoire, ce n'est que le début, mais ça fait un bien fou, un esprit sains dans un corps sain, enfin, je ne vais quand même pas arrêter de manger et boire.
C'est bien connu, on nous recommande cinq fruits et légumes par jours, la menthe et le citron ça compte ?
Je chantonne même, gaiement, une de mes chansons préférées de l'excellent Bruno Mars, en attendant Lilie qui se prépare, elle finit de se préparer.
Oui c'est moi qui l'attends ce matin !
- « Aller Lilie, je t'attends, je n'arrêterais pas de chanter tant que tu ne seras pas devant moi ! »
J'improvise même quelques pas de danse ridicule dont j'ai le secret, un mélange entre Kung fu panda et sexy dance, le sexy en moins.
- « J'arriveee, je t'en supplie, arrête, tu vas attirer la pluie. Qui aurait cru qu'un jour, tu m'attendrais pour aller courir ! »
- « Personne, c'est clair »
Attention, j'abandonne Bruno pour entamer une danse de la pluie, sautillant d'un pied à l'autre comme une indienne qui aurait abusé du sirop contre la toux ! Je suis dans une forme olympique et je ne sais même pas pourquoi.
Lilie sort enfin de la salle de bains, elle paraît fatiguée.
- « Tu as une petite mine, tu veux rester te reposer ? »
- « Non, on va courir, je me reposerais cet après-midi avant d'aller travailler.
Avec Lilie, on s'est à peine vue cette semaine, elle a revu la fameuse Sarah et n'a pas dormi à la maison cette nuit, ce qui explique certainement la fatigue.
Nous voici dans la rue, en petites foulées direction le parc pour éviter la foule et les voitures, c'est bien plus agréable.
- « Alors hier soir ? »
J'arrive maintenant à parler en courant, je ne pensais pas qu'une sportive sommeillait en moi. Bon d'ici cinq minutes, j'avoue que je n'en serais plus capable.
Lilie rougit, elle a le sourire aux lèvres, elle réfléchit avant de répondre, cherchant ces mots.
- « Je sais pas, avec elle c'est différent, on peu discuter pendant des heures, rire, puis rien se dire sans ressentir de malaise »
- « Tu m'as l'air bien heureuse, je suis super contente pour toi, tu comptes me la présenter un jour, ou tu as peur que je lui en raconte trop sur toi ? Elle n'aurait pas un frère par hasard ? »
- « Désolée ma chérie, elle est fille unique ! »
- « Décidément, je vais finir seule, et peut-être adopter une dizaine de chats, qui finiront par manger mon cadavre... »
- « T'es gore ! Arrête tes bêtises, tu es bien trop belle, drôle et intelligente pour finir seule, et puis tu n'aimes pas vraiment les chats ! Non, il faut juste que tu évites de leur renverser un verre dessus, de leur marcher sur les pieds en dansant, ou leur refermer les portes sur les doigts... »
Je la coupe, elle pourrait passer l'heure à énumérer des gaffes, que j'essaye pourtant d'effacer de ma mémoire.
- « Mais je n'y peux rien, je suis une catastrophe ambulante »
Nous continuons de courir, tout en riant. Qu'est-ce que je ferais sans elle, je suis certaine d'une chose, je ne serais pas ici à courir. Je serais surement en France dans notre petit village natal à rêver d'une vie ici. Je ne sais pas si j'aurais pu sauter le pas sans elle et son soutien, nous étions perdues quand nous sommes arrivées ici, mais nous étions ensemble c'est tout ce qui importait.
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Nous sommes déjà prêtes pour le travail, alors qu'il est tout juste seize heures.
Lilie porte une combinaison pantalon noire, avec des petits escarpins simples à talons, elle est sublime, un mannequin tout droit sorti d'un de ces magazines de mode.
Je porte une robe noire que j'adore une création de Lilie, enfin une customisation d'un vêtement que j'allais jeter. Il y a un V dans le dos en dentelle tout comme les manches et le décolleté qui met ma poitrine en valeur sans la dévoiler. Elle ne me moule pas et s'évase légèrement jusqu'aux genoux, j'ai mis des collants fins noirs, normalement, je ne porte que des bas avec des portes jarretelles c'est tellement plus sexy, et c'est bête mais ça me donne confiance.
Un truc qui ne tourne pas rond chez moi ? Non !
Mais avec ma chance, il va y avoir un problème et je vais devoir passer la soirée à les remonter ou même les enlever et dévoiler mes jambes si blanches qu'elles en font mal aux yeux et pourraient aveugler quelqu'un.
Je porte mes ballerines compensées que j'adore avec une fine bride autour de ma cheville, non aucune remise de peine pour les escarpins, je leur en veux toujours, mais j'ai quelques paires de chaussures de rechange, je suis une fille après tout...
Je me sens bien dedans, j'ai presque l'impression de marcher nu pied et avec cette tenue aucune chance de me retrouver poitrine à l'air, contrairement à une certaine robe bustier.
Lilie a relevé mes cheveux en un chignon flou, qui tient bien, normalement j'aurais besoin d'aucune retouche de la soirée. Et pour le maquillage un liner noir pour des yeux de biche et du mascara pour agrandir le regard, un soupçon de rouge à lèvres et c'est bon, simple et efficace.
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Nous arrivons à l'heure à la salle, nous sommes une douzaine rien que pour le service, je les ai déjà tous rencontrés, je commence à les connaître maintenant.
Mike nous a réunis dans la pièce derrière les cuisines qui nous sert de vestiaire, uniquement réservées aux personnels.
- « Bonsoir à tous, j'espère que vous êtes en forme ? »
Comme chaque début de soirée, il paraît un peu stressé, c'est compréhensible, surtout qu'il nous a dit que c'était un très gros client assez exigeant.
- « J'espère que vous avez tous bien retenue les descriptifs des amuses-bouches et des différente boissons disponibles, si un client a une demande spéciale, venez me voir pour trouver la solution, le client est roi, soyez polie et souriant, bref faites de votre mieux. Prenez vos masques et vos badges avant de sortir, aller prendre vos marques dans la salle et sur le toit.
- « T'es ou ? » me demande Lilie quand nous sortons des cuisines.
- « Je suis sur le toit, heureusement, j'ai pensé à prendre une veste pour plus tard si ça se rafraîchit. »
- « Oh... on n'est pas ensemble » reniflant l'air malheureux.
- « On pourra surement échanger au cours de la soirée ou se retrouver, dis donc, on est belle avec nos masques, de vrais femmes fatales, il nous manque plus que Monsieur Grey.. »
- « Je savais que tu étais une petite coquine dévergondée ! »
- « Pff ! Aller range ton fouet et file sur le toit. Amuse-toi bien, à tout à l'heure, et fait attention à ne bousculer personne »
- « C'est plutôt valable pour toi... aller, je te fais confiance ce soir tout va bien ce passer.. »
Je passe rapidement chercher ma petite veste dans les vestiaires, j'en profite pour regarder si tout est en place si mon maquillage n'a pas fait de sienne. Je crois que je vais adopter définitivement ce masque, il fait ressortir mes grands yeux verts, tout fin en dentelle, il va parfaitement avec ma robe. Encore merci Lilie.
Il est bientôt vingt-deux heures, la soirée à commencé depuis quelques temps, mais pour le moment pas de bousculade sur le toit, c'est calme, seul quelques fumeurs viennent prendre l'air, qui c'est déjà bien rafraîchit. Heureusement des chauffages d'appoint ont été installés.
- « Tu peux m'en faire descendre deux, tout de suite, s'il te plaît ? »
- « Oui, je t'envoie Julia et Alex. »
- « Parfait »
J'ai reconnue la voix de Mike, Mélissa a une sorte de talkie, pour discuter avec lui ou pour demander du ravitaillement.
- « Julia tu prends Alex et vous descendez en bas au chaud. »
- « Ok, à tout à l'heure, amuse-toi bien... » je lui fais un clin d'œil et me dirige vers Alex pour l'informer des changements.
Dans l'ascenseur, je croise rapidement Lilie.
- « Tout se passe bien ? »
- « Oui, c'est plutôt calme pour le moment »
- « Tout le monde est encore en bas, l'ambiance est sympa, il fait chaud, un peu d'air frais va me faire du bien, les gens devraient pas tarder à sortir prendre l'air. Bon courage »
Je l'embrasse rapidement sur la joue avant de la laisser sortir et à mon tour descendre avec Alex.
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