Unique

By SenaFic

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Souvent, on nous raconte comment deux personnes se mettent ensemble, la façon dont elles se sont rencontrées... More

Chapitre 1 : Et on appelle ce truc un petit-copain ?
Chapitre 2 : « Espèce de copain indigne »
Chapitre 3 : « Tu veux plaire à Natsu, oui ou non ? »
Chapitre 4 : Zut !
Chapitre 5 : « Très belle rencontre »
Chapitre 6 - Partie I - "Viens chez moi"
Chapitre 6 - Partie II : « Tu dois te faire soigner »
Chapitre 6 - Partie III : « Ton humour me fait peur parfois »
Foire Aux Questions : Si ma vie vous intéresse.
Chapitre 7 - Partie I : « T'es ridicule »
Surprise !
Surprise ! (Suite)
Surprise ! (Suite de la suite)
Chapitre 7 - Partie II : « Réponds ! »
Chapitre 7 - Partie III : « Tu vas mourir ? »
Chapitre 8 : « Je suis entièrement une crotte »
Chapitre 9 : « Je déteste les gosses ! »
Chapitre 10 : « Poussin de mais » [?]
Chapitre 10 : « Poussin de maïs »
Chapitre 11 : « Je t'aime. »
Chapitre 12 : « Mensonge. »
Chapitre 13 : « Un océan de souvenirs. »
Chapitre 15 : « C'est moi, l'étranger ? »
Chapitre 16 : « On est en couple ? »
Chapitre 17 : « Je suis désolé. »
Chapitre 18 - Partie I : « Froussarde. »
Chapitre 18 - Partie II : « T'es incroyable. »
Epilogue
10 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur Unique et sur Sena
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie I
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie II
Oopsi
☆ RETOUR ☆
♡ Bonus facultatif : Mariage
♡ Bonus facultatif 2 : Histoire des parents ♡
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie III
♤ Bonus 2 : Transition Au Lemon
♤ Bonus 2 : Première fois - Version I
• Mot de fin •

Chapitre 14 : « Ta rupture te rend folle. »

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By SenaFic

Le sang gicle partout, une tête tombe sur le sol, et je me pince les lèvres de toutes mes forces pour ne pas faire de bruit.

Je me retiens, je me retiens, je me retiens.

Une petite fille munie d'une hache ensanglantée se met à hurler d'une voix stridente.

- Pfffttt..., je couine entre mes lèvres, alors que Levy, à ma gauche, tremble comme une feuille.

Je me retiens, je me retiens, je me...

- POUAHAHAHAHAHA !

Le rire s'échappe de ma gorge et je me mets à glousser sans contrôle. Je reçois quelques grognements choqués et des « chuuut » de la part des gens dans la salle de cinéma. Mais j'ai du mal à m'arrêter, je n'ai jamais vu un film d'horreur aussi drôle.

D'autres cadavres tombent par terre avec des membres cassés et je me mets à rire de plus belle en recrachant le popcorn que je viens de mettre dans ma bouche. Le spectateur assis devant moi reçoit le crachat sur son crâne.

Je m'accroupis vite en mettant ma main devant ma bouche pour éviter de rigoler encore plus fort. Cependant, quand je remarque Levy toujours regarder le film le visage crispé, les yeux grand ouverts, les mains serrées sur sa chaise, des larmes jaillissent de mes yeux et je mets à pouffer hystériquement malgré mon effort surhumain de respecter le public.

Soudain, une main forte se pose sur mon épaule et me tire en arrière. Il s'agit d'un grand homme musclé, habillé en noir, que je devine être un garde. Mince.

-5 minutes plus tard-

Bref, j'ai été expulsée du cinéma, tel un bouchon s'envolant de la bouteille de champagne. Je marche maintenant dans une rue sombre avec une Levy traumatisée par le film. Elle sort de son mutisme pour me demander :

- Qu'est-ce qui t'a pris pour choisir ça comme divertissement ? Pourtant tu détestes les films d'horreur autant que moi, non ?

- Je sais, mon but était de me faire peur, mais ce soir, j'ai eu l'impression de voir une comédie, je ris en me rappelant de toutes les scènes de sang.

- Ta rupture te rend folle.

Je secoue la tête d'un signe négatif.

- Ma conscience Michelle me dit que je m'en fous.

- Pour la énième fois, ce n'est pas une conscience ! S'exclame-t-elle en s'arrêtant pour me regarder. Une conscience ne parle pas, c'est... c'est physiquement, mathématiquement, biologiquement, impossible. Tu lis trop de fictions. C'est juste une voix que tu as élaborée pour te rassurer. A ton avis, pourquoi elle ne s'allume que lorsque Natsu est dans les parages ?

Il faut changer de sujet tout de suite.

- Hmmm... Deviens psychologue, ça te va bien !

- Eh bien. Je comptais déjà le devenir grâce à... à quelqu'un, me sourit-elle. Ah, d'ailleurs, je veux me convertir.

- Hein ? En quoi ?

- Bouddhisme.

Je cligne des yeux.

- Waouh, ok. Tu vas donc constamment... bouder ? Je demande avant d'exploser de rire. Pouahahahaha pardon !

Levy roule des yeux en souriant sans répondre. Je redeviens sérieuse :

- Tu choisis la religion que tu veux, je m'en fous. Athée, croyante, noire, blonde, bridée, frisée, grosse, anorexique, rousse, maladroite, petite, plate, tarée, je t'aimerais. Sauf si tu mets ton lait avant les céréales.

Elle se met à rire :

- Je n'oserais jamais !

- Y a intérêt. D'ailleurs, tu t'es remise de ton traumatisme avec Gajeel ?

Levy baisse instantanément les yeux et se triture les mains :

- A propos de ça, je ne t'ai pas dit, mais... je crois que je vais sortir avec lui.

Ma réaction se déclenche après quelques secondes.

- Hein ?! Sortir ? Sortir comment ? Sortir acheter un truc au supermarché, ou sortir sortir ?

- Sortir en général, comme un couple, explique-t-elle timidement. Je sais que ça peut sembler fou, mais je l'ai toujours aimé, depuis le début, et... enfin... je suis prête à accepter ses excuses, je pense.

Je la regarde bouche bée.

- T'es masochiste, c'est ça ?

- Je n'en sais rien, rit-elle brièvement. Mais il y avait quelque chose que je ne savais pas à propos de Gajeel, et Natsu est venu m'expliquer la situation un jour en me disant de garder le sujet secret.

- Natsu est venu te parler ? Je m'étonne.

- C'était avant votre rupture ! Me rassure-t-elle.

Le dernier mot me donne à nouveau un pincement dans le coeur.

- Bref, bref, bref ! Si jamais Gajeel te fait du mal, tu me contactes, ok ?

- Il ne me fera r...

- Ok ou ok ?

- Ok, ok !

On continue de marcher et je reprends sérieusement :

- Sache que je vais toujours te protéger, Levy, coûte que coûte, à mes risques et pér... Wah ! Fais gaffe, y a du caca !

Je la pousse vers la gauche et jette un mouchoir sur la crotte dans un geste de superhéros.

- Ouf, on y a échappé belle ! Je m'exclame.

Levy éclate de rire en se pliant en deux. Je m'approche d'elle pour l'entourer de mes bras en poursuivant ma comédie dramatique :

- Visiblement, y a beaucoup de dangers qui rôdent ici, c'est pire que ce que j'imaginais. Tu sais quoi, je vais t'accompagner jusqu'à chez toi, qui sait combien de crottes et de mouches on peut encore trouver sur le chemin.

Elle continue de rire, les larmes aux yeux. Je caresse alors ses cheveux en murmurant :

- Chchch, ne pleure pas, je suis là.

Elle rit de plus belle :

- S'il-te-plait, Lucy, arrête, j'ai mal au ventre !

- D'accord, mon amour, allons-y.

***

Je me réveille, les jambes sur le lit et la tête sur le sol. Je ne sais pas comment j'ai fait ça. Mon chaton bleu vient lécher ma joue, puis se met à mâcher mes cheveux.

D'ailleurs, cette nuit, pour la première fois, il a dormi sur mon ventre. Lorsqu'il a commencé à ronronner, j'ai cru que c'était la vibration de mon téléphone, alors je l'ai plaqué sur mon oreille avant de dire « Allô ! »

Je soupire. Qu'est-ce que ces créatures ne nous font pas faire.

Je prends une tenue au hasard dans l'armoire, m'habille, puis me place devant mon chat.

- Alors, Stroumpf, t'en penses quoi, ça me va bien ?

- Miaow.

- Ouais, je trouve aussi.

Je descends dans la cuisine où sont assises les jumelles : Angel qui regarde son portable, et Yukino qui regarde son portable. Tandis que je prépare mes céréales, Angel murmure de manière mélodramatique :

- Le truc le plus difficile dans le monde, c'est arrêter d'aimer celui qui ne t'aime plus...

- Hum, non, je la contredis en fronçant les sourcils, je pense que remettre le dentifrice en trop dans son tube est quand même plus difficile. J'ai essayé.

Mais elle ne semble pas m'écouter. C'est maintenant sa soeur Yukino qui prend la parole dans un soupir théâtral :

- J'ai un sentiment trop bizarre. C'est dur à expliquer. Genre tu vis, tu ris, tu souris, mais à l'intérieur, y a quelque chose qui ne va pas...

Je hoche la tête :

- Ouais, j'ai déjà ressenti ça quand j'ai avalé mes clés.

- Arrête de casser nos réflexions. T'es chiante.

- C'est même pas vos « réflexions », ce sont des phrases piquées sur Internet, je vous connais assez pour le savoir, je réplique avec un sourire, avant d'avaler une bouchée de mes céréales.

- C'est pas parce que ton mec t'a larguée que tu dois nous gâcher la vie !

Aïe. Ça fait mal.

- Il ne m'a pas larguée, on s'est largué tous les deux.

- J'ai mal à la tête ! Hurle Roméo en entrant dans la cuisine pour nous signifier de nous taire.

Yukino pose son portable sur la table et relève son regard vers notre petit frère.

- Tu t'es pris pour qui à crier comme ça ?

- Ouais, je te rappelle que t'es le cadet ici, t'es comme un moustique devant un groupe de guêpes, j'ajoute en croisant mes bras.

- Grave. Redescends à ton niveau, poursuit Angel.

- Tu hausses encore une fois ta voix et tu regretteras d'exister, menace Yukino.

On le fusille toutes les trois du regard pour accompagner nos propos. Il a été considéré comme un prince jusqu'à ses dix ans, il faut que ça s'arrête maintenant.

- Je le regrette déjà, réplique Roméo. J'ai fait quoi pour mériter trois grandes soeurs ?

Tandis que les jumelles se craquent les doigts et le cou comme pour se préparer à un combat, je tapote la tête du garçon avec un grand sourire forcé :

- Oh, mais moi je suis géniale, non ? Moi, je ne te fais pas regretter ton existence, n'est-ce pas ? C'est les jumelles, c'est pas moi, hein ?

- Si. Tu changes de camp à chaque fois, grimace-t-il.

Même ma famille me déteste. Le fait que Natsu m'ait quittée n'est plus aussi surprenant.

- Mais je vais t'aimer si tu me dis ce que j'ai, reprend-il avec son air royal. Je me sens pas bien.

Je roule des yeux.

- La filière scientifique n'a rien à voir avec la médecine, tu sais ? Mais je vais essayer, huhu, j'adore ça. Assied-toi.

Il me regarde avec méfiance et murmure en reculant :

- En fait, j'ai changé d'avis...

Je l'arrête par la capuche de son gilet.

- Assied-toi, j'ai dit.

Il ne se fait pas prier, et j'approche mon oreille vers sa cage thoracique.

- Hum... Le battement du coeur m'a l'air bien. Respire un peu pour voir.

- Je respire déjà, t'es bête ou...

Je lui donne une violente tape sur la tête.

- Respire fort, je veux dire.

- Bah faut préciser...

- Ne m'énerve pas et prends de grandes inspirations.

Il se met à respirer profondément.

- Hum hum..., je fais en hochant la tête comme une professionnelle. Maintenant, tousse.

- C'est utile ?

- Tousse.

Il tousse un peu.

- Tousse plus fort !

Il se met à tousser avec plus de force.

- Intéressant...

Je recule.

- Je crois que... t'as la toux, je lui annonce en me retenant de pouffer.

Il semble confus, avant de comprendre ma plaisanterie.

- C'est pas drôle.

Je glousse doucement et secoue la tête.

- Si ! En tout cas, moi je me fais rire. Quel rabat-joie tu es.

- Je te dis que je me sens pas bien et tu t'en fous !

- Ok, d'accord, dis-moi où t'as mal, je reprends avec plus de sérieux.

- Je crois que j'ai un problème... genre... avec le coeur.

Je vous assure, je fais un grand effort pour me retenir de plaisanter sur ça.

En vain.

- Et tu crois que tu n'auras pas de problèmes sans ton coeur ? Je ris.

Roméo met deux secondes à saisir ma blague. Mais, au lieu de rigoler en se roulant par terre, il se lève de sa chaise, furieux, et sort de la cuisine d'un pas rapide.

Oops ? D'après sa réaction, je suis une horrible grande soeur finalement, je suppose. Le pire dans tout ça, c'est que je ne fais même pas exprès.

A cet instant, mon père nous rejoint aussi dans la cuisine en traînant des pas et les cernes sous les yeux. Je m'étonne :

- Et toi, qu'est-ce que tu as ?

- Je me réveille tout le temps de mon propre ronflement la nuit.

- Eh bien, dors dans une autre chambre, je plaisante.

- Ok, répond-il.

« Ok » ? Ok.

***

« Mets une belle tenue et fais-lui regretter de ne pas t'avoir retenue ! Go, girl ! » m'a dit Mirajane hier à propos de ma rupture. Mais je n'en vois pas l'intérêt. A quoi bon tenter de le reprendre ? Les ex ne doivent pas se remettre ensemble. J'ai lu ça sur Internet.

- Tu as fait ton DM ? Demande Levy pendant qu'on se dirige vers les casiers.

Soudain, je tombe par terre sans aucune raison. Et me relève la seconde d'après comme si de rien n'était, sous les yeux surpris de ma meilleure amie. Je crois que je manque de vitamines.

- Quel DM ? J'interroge.

- Celui de maths pour vendredi.

- Euh, non, mais je le ferai. Je le ferai demain.

Levy sourit avant de dire :

- « Demain » : endroit mythique où se trouvent toute la productivité, la motivation et les objectifs de l'humanité.

- Exactement ! Je ris, amusée.

- Comment va ton chat, au fait ?

- Bien. Je lui ai appris à faire caca dans le sable de notre jardin.

J'aperçois tout à coup Minerva qui passe près de nous et tente de me faire un croche-patte. Je l'esquive à temps par bonheur. Et elle poursuit son chemin, hautaine malgré son échec.

Je jette un regard en arrière pour la voir s'éloigner d'un pas de reine. Pas besoin de croche-patte pour que je tombe, pégase. Je suis autonome, moi.

Je redirige mes yeux devant moi et vois, contre toute attente, Gajeel s'approcher doucement de Levy avec une sorte d'hésitation, comme s'il lui demandait son autorisation par télépathie. Celle-ci lui sourit chaleureusement en se triturant les mains. Je me sens de trop et recule un peu. Vous savez, dans les fictions, la meilleure amie hyper cool et adorée au début mais qui est finalement délaissée par la suite ? Ben, c'est moi.

Sans trop s'approcher, Gajeel lui prend une main et la bleutée se met à rougir à vue d'oeil. La façon dont ils se regardent me donne une rangée de frissons. Est-ce qu'on ressemblait à ça, Natsu et moi ?

Pff. Genre ! On n'a jamais eu ce type de scènes romantiques. Est-ce qu'on était un couple au moins ? Je commence à douter de mes propres souvenirs.

Je décide de les laisser seuls. Mais avant ça, je pointe Gajeel du doigt et décrète :

- Hey, sale étron puant, si tu la blesses, mon pied rendra visite à ta joue !

Levy glousse timidement tandis que Gajeel se contente de grogner.

Je tourne les talons, marche quelques minutes solitairement seule à deux avec moi-même (hein?), entre dans la salle vide de philo en avance et m'assois près de la fenêtre.

Petit à petit, les élèves arrivent par groupes d'amis. Et évidemment, Natsu aussi. Je détourne le regard vers l'extérieur en faisant la moue, les sourcils froncés.

T'es pas crédible, tu sais. Ça se voit à mille kilomètres que t'es pas indifférente.

Il ne manquait plus que toi.

Yep. Et un autre mec, regarde.

Un gars de ma classe - je ne retiens jamais les prénoms - s'approche et veut s'asseoir à la place que j'ai réservée pour Levy près de moi.

- Non ! Je crie en lui faisant stop de la main. Il y a déjà quelqu'un ici.

Il jette un regard confus sur la chaise vide sans comprendre.

- Un ami imaginaire ? Glousse Minerva, faisant rire la moitié de la classe.

J'allais dire non au début et m'expliquer.

Mais ce serait moins marrant.

Alors je me tourne vers la chaise près de moi et murmure dans le vide :

- T'inquiètes, personne ne prendra ta place, mon cher.

Là, tout le monde se fige, se demandant sûrement s'il faut me prendre au sérieux ou pas.

- Bonjour, les enfants, arrive notre prof de philo à ce moment-là.

Le gars s'éloigne et s'asseoit autre part. Je crois lui avoir enlevé toute envie de m'approcher. Huhuhu.

C'est pourquoi t'as si peu d'amis. Et plus de copain.

Ahahah... dégage.

Vexée ?

Non. Sincèrement. J'en ai juste marre de t'entendre.

Vexée, donc.

Je secoue la tête et écoute la prof qui nous annonce :

- Aujourd'hui, contrôle ! Comme prévu.

Elle nous distribue les feuilles tandis que tout le monde soupire, avant de placer une chaise en bois à la vue de tous.

- Faites en sorte qu'elle soit invisible.

Mon visage se crispe.

- Quoi ? S'exclame la moitié de mes camarades.

La prof sourit et explique :

- Autrement dit, prouvez-moi que cette chaise n'existe pas.

Elle tape dans les mains pour que tout le monde se taise, et le silence s'installe, pendant que la confusion prend place dans nos esprits. C'est plutôt différent de nos sujets habituels.

Je fixe ma copie vierge sans savoir quoi dire. Bon, pour commencer, j'écris la question, c'est déjà bien. Puis je regarde autour de moi et vois tout tout le monde essayer de mettre quelque chose sur leur feuille d'un air concentré. Mais qu'est-ce qu'ils écrivent ? Natsu semble gribouiller un truc également alors qu'il est complètement nul dans cette matière.

D'ailleurs, ce samedi, il aura dix-huit. C'est-à-dire dans deux jours. Je me demande s'il va les fêter avec ses amis. Sans moi.

Non, de toute façon, je m'en fous, fêter rime avec péter, donc les fêtes ça pue.

Des questions existentielles prennent soudain place dans mon cerveau. Par exemple : pourquoi on n'aurait pas le droit de péter, c'est naturel, non ? C'est comme éternuer. Et c'est notre derrière qui éternue dans ce cas. D'ailleurs pourquoi on ne dit jamais « à tes souhaits » quand notre derrière éternue ? C'est discriminant.

J'ai honte d'être ta conscience.

Je jette un regard dehors pensivement. Si je n'étais jamais née... est-ce que j'aurais existé ?

Alors là...

Si on saute par la fenêtre, on tombe ?

Non, non, on lévite. Mais quelle abrutie.

On évite qui ?

Juste tais-toi.

C'est qui, tais-toi ?

Ok, je m'en vais.

Yesss ! Je peux enfin penser en paix. Paix. Paix. Pourquoi ça rime avec pet aussi ? Pourquoi je pense tout le temps à ça ? Changeons de sujet. Allez.

Est-ce qu'un arbre peut aussi avoir un arbre généalogique ? Et dans ce cas, ce serait une forêt ?

Hum, les arbres consomment du CO2 pour émettre de l'O2... Oh purée, on respire leurs pets en fait.

Est-ce que l'orange est la seule couleur qui peut être goûtée ? C'est impressionnant qu'on soit capable de manger une couleur au sens propre et au sens figuré.

D'ailleurs, tout ce qu'on mange, ce sont des ingrédients pour fabriquer.... du caca. Et on le fait sans recette !

La sonnerie retentit.

Quoi ? Déjà ?!

- Posez vos stylos, fait la prof.

Oh mince.

Je relis la question : « Prouvez-moi que cette chaise n'existe pas. » Je saisis mon stylo et écris à la va-vite :

« Quelle chaise ? »

Après quoi, je sors de la salle dans le but de retrouver Levy qui n'est pas apparue. Serait-elle en train de sécher à cause de ce gros pou qui lui sert de copain ? J'avais jarté mon pauvre camarade pour rien finalement.

- Lucy !

Je me retourne pour apercevoir justement ma meilleure amie se précipiter vers moi.

- Je suis tellement, tellement désolée ! J'étais avec Gajeel. Le contrôle était dur ?

- J'en étais sûre, ce gars est une mauvaise influence ! Le contrôle, enfin, c'était plus bizarre que difficile. Mais pourquoi tu as séché ?

Levy rougit :

- Notre conversation a pris plus de temps que ce que je pensais. Vraiment désolée !

- Vu comment vous restez bloqués à vous regarder dans les yeux, je ne suis pas trop surprise ! Je rigole. Et toi, tu deviens une vraie thug.

Je ferme les yeux pour éviter ce qui va arriver mais, à mon plus grand désespoir, un flashback m'envahit quand même.

□■□■□■■□■□■□

- Cette fonction est donc dérivable, m'expliqua Natsu en pointant un truc bizarre sur son cahier de brouillon. Tu comprends ?

Nous étions assis à une table basse dans le salon, chez lui. Cela faisait, je crois, un mois que l'on sortait ensemble. Comme il n'était pas du genre à vouloir organiser des soirées romantiques de couple, je lui avais demandé de m'aider en maths - en plein été oui - en lui mentant que je voulais m'avancer un peu pour mon année de terminale.

- Euhm... disons que... En fait, ça veut dire quoi « dérivable » ?

Natsu reposa son crayon sur la table avec agacement, tandis que son père Igneel, qui mangeait non loin de nous, se mit à rire gravement en rejetant sa fumée de cigarette dans l'air.

- Ne fume pas en mangeant, lui dit Natsu, semblant un peu inquiet. Surtout si c'est pour avaler cette merde trop salée.

- Qui est le fils et qui est le père entre nous, je me demande ? plaisanta Igneel.

Je me mis à rire un peu. Il était vachement différent de mon père. J'étais légèrement jalouse de mon copain sur coup-là. Celui-ci se tourna à nouveau vers moi :

- Pourquoi m'avoir appelé si tu n'essayes même pas de te concentrer ?

- J'essaye, réellement ! Mais il y a un truc qui me torture l'esprit depuis tout-à-l'heure.

- Quoi exactement ?

- D'où vient le mot « thug » ? Tout le monde l'utilise en ce moment.

Natsu me regarda fixement.

- Et c'est quoi le rapport avec les maths ?

- Non, aucun, mais ça m'est venu comme ça.

Igneel toussa en riant encore, avant avant de se lever :

- Je vais mourir si je reste ici. Pas de bêtises, compris ?

Sur ces mots, il sortit en nous laissant seuls, moi, Natsu et mon malaise.

- Pour répondre à ta question, thug est un mot anglais qui signifie en général voyou, et qui est souvent utilisé par des adolescents prépubères pour dire qu'ils ont fait un truc risqué alors que c'est loin d'être le cas. D'autres l'emploient de manière ironique. Par exemple : « Je suis arrivé cinq minutes en retard au lycée. ThugLife ! »

- Oh, je vois ! Ris-je bruyamment. Moi aussi je suis une thug alors. Je suis tellement une thug que je joue à la Wii sans mettre la lanière autour de mon poignet.

Natsu éclata de rire et se joignit à mon délire :

- Moi, je suis tellement un thug que je clique sur le bouton « j'accepte les conditions d'utilisation » sans même les avoir lues.

- Waouh ! Pouffai-je. Je suis tellement une thug que je dors sans mon doudou.

- C'est risqué, en effet. Je suis tellement un thug que je peux porter des lunettes de soleil chez moi la nuit.

- Je suis tellement une thug que quand ma mère m'a dit d'arrêter de regarder YouTube, je lui ai dit « encore une vidéo » mais j'en regardé deux.

- Je suis tellement un thug que lorsqu'on me demande l'heure, je réponds, par exemple, qu'il est 14 heures alors qu'il est en réalité 13 heures 59.

J'explosai d'un long fou rire en me tapant la cuisse et en manquant de tomber en arrière. Natsu contourna la table basse pour diminuer la distance entre nous, ce qui stoppa mon rire de manière instantanée. Il prit ensuite mon visage dans ses mains et m'embrassa sur les lèvres. Tout simplement. Mon coeur faisait des sursauts inquiétants. C'était notre deuxième baiser. Lorsqu'il s'écarta, avec un mince sourire, pour voir ma réaction, je demeurai de marbre. Puis, je baffouillai sans réfléchir :

-Euhm... euh... oui... donc... Tu ne t'es jamais demandé à quoi servent les sourcils ?

□■□■□■■□■□■□

- Lucy ? Eho ! Lucy ! Lucy, on a un TP noté en Chimie, il faut y aller !

La voix de Levy finit par me tirer de mes pensées.

- Hein ?

- Tu t'es déconnectée du monde pendant un moment. Dépêchons-nous !

J'attrape mon sac et, ensemble, nous courons rapidement jusqu'à notre salle de Travaux Pratiques. Une fois à l'intérieur, notre prof, Monsieur Atome, nous annonce qu'il va lui-même choisir les binômes.

- Vous travaillez moins quand vous vous êtes avec vos amis, explique-t-il de sa voix monotone. Surtout Lucy avec Levy, ajoute-t-il. Il y en a une qui travaille beaucoup plus que l'autre.

J'affiche un sourire crispé, me sentant coupable.

- Donc écoutez bien. Voici les groupes. Jett avec Rogue. Léon avec Droy..., énumère-t-il.

Je manque de m'endormir avant qu'il ne prononce enfin mon prénom :

- Lucy...

Pas Natsu, pas Natsu, pas Natsu. Je prie de toutes mes forces.

- ... avec Minerva.

Eww. Je ne sais pas si je préfère la reine des pégases ou le roi des aliens.

La concernée n'a pas l'air plus enchanté que moi, vue sa façon de me rejoindre à notre table en me jugeant du regard. Je sens qu'on va s'amuser autant que des puces à la piscine.

- Et Levy avec Natsu, termine le prof. Les sujets sont sur les tables. Commencez.

Levy me lance un regard mitigé en s'approchant de Natsu. Je hausse les épaules pour lui signifier que ça ne me fait rien. Je pense que je suis plutôt contente qu'ils bossent ensemble. Même s'il ne me portait pas beaucoup d'attention, Natsu est quelqu'un qui sait s'appliquer dans son travail presque autant que Levy.

En réprimant une grimace, je me tourne vers Minerva, puis enfile ma blouse et des gants, ainsi que les grosses lunettes en plastique qui me font ressembler à une mouche.

- Quelle vie de merde, soupire la brune en faisant la même chose que moi.

J'acquiesce de la tête.

- C'est vrai. Surtout à cet instant. Avec ton odeur de cigarette.

Elle pose une main sur sa hanche en me fixant dans les yeux.

- Tu te trouves drôle ?

- Ouais, de temps en temps, et toi ? Je souris.

- Non.

- Ow, tu ne te trouves pas drôle ? C'est dommage ça. Tu dois t'ennuyer.

- Salope, je parlais de t...

- Toutes les deux, un peu de calme, s'il-vous-plaît, nous interrompt le prof, un carnet à la main, en arrivant à notre table. Je relève les projets pour le futur chez tous mes élèves. Lucy, que planifiez-vous de faire ?

Je réfléchis un instant avant de répondre :

- Déjeuner.

- Non, je veux dire, un projet à long terme.

- Dîner ?

Confus, Monsieur Atome secoue la tête d'un air impuissant. Minerva, elle, roule des yeux avec orgueil. C'est ça, roule des yeux, vas-y, roule des yeux jusqu'à ce qu'ils s'arrachent de ta tête. Ugh, je la hais plus que la géographie.

- Et vous, Minerva, vos projets ?

- J'sais pas, soupire la brune. Me saoulez pas avec ça, c'est ma vie.

Je me surprends à la soutenir mentalement. Le prof, sans répondre, va vers la table derrière nous.

- Que voulez-vous faire plus tard ?

- Médecin, répond quelqu'un.

- Vous, médecin ? Bon, vous avez au moins l'écriture qui correspond.

Revenant à mon TP, je lis le protocole sur ma feuille, puis saisis un bêcher et un liquide au nom imprononçable.

- N'explose rien, ces vêtements m'ont coûté cher, prévient Minerva. J'en prends soin, moi.

- En fait, pourquoi t'es aussi détestable avec moi ? Je lui demande sincèrement.

- Je t'aime pas.

- Je sais, mais j'ai rompu avec Natsu, alors je n'en vois plus trop l'intérêt.

Elle me lance un regard très surpris. Natsu ne lui a pas dit ?

- Je m'en fous, c'est toi que je visais surtout, parce que t'es exactement le genre de meufs que je supporte pas.

Je n'arrive pas à lui en vouloir, je ne me supporte pas non plus.

- Mais si vous avez vraiment cassé, tant mieux. Il mérite mieux que toi.

Sur ce point, elle n'a pas tort.

- Quelqu'un comme toi ? Je ris.

- Non plus. Quelqu'un de presque-parfait.

Je plisse les yeux.

- Mais tu ne l'aimes pas ?

- Ben, non. C'est un ami d'enfance.

- Attends, attends. Quand tu lui collais dessus, c'était juste pour me faire chier ?

- Exact, tranche-t-elle narquoisement.

J'aggrandis mes yeux et souffle :

- Waouh ! Eh bah, tu dois vraiment avoir une vie ennuyeuse pour t'en prendre aux autres.

Après m'avoir fusillé du regard, elle saisit un chiffon sale et me le jette sur le visage.

- Prend ça, salope !

- Du calme, silence ! Intervient le prof, tandis que tous les autres élèves nous observent en murmurant entre eux.

- Elle cherche trop la merde, cette meuf ! Crie Minerva en me pointant du doigt.

Je veux me retenir de répliquer mais les mots s'échappent tous seuls.

- Non, pas besoin de chercher la merde, elle est juste devant moi, je rétorque en la fixant.

Elle semble avoir envie de m'étrangler, mais le prof nous coupe à nouveau :

- Vous réglerez vos affaires après les cours ! Pour l'instant, travaillez.

Levy me regarde d'un air inquiet. Je lui souris pour lui dire que ça va. Puis, mon sourire disparaît en voyant Natsu m'observer aussi avec une lueur moqueuse dans les yeux. Tss. Je décide de me concentrer sur ma tâche. J'assemble tous les liquides nécessaires.

Pendant que j'ai le dos tourné, Minerva peste doucement :

-Grosse vache...

-Meuuuuhhh ! je beugle pour toute réponse, avant de verser le liquide violet dans un erlenmeyer.

- Starfallah, soupire le prof.

Je me mords la lèvre à nouveau. Je dois apprendre à placer un filtre entre ma bouche et mon cerveau.

- Je n'ai pas le choix, il est nécessaire de vous mettre avec quelqu'un de plus sérieux, nous dit Monsieur Atome avec fatigue. Échangez avec le binôme Natsu-Levy. Lucy avec Natsu. Minerva avec Levy. Vite.

- Oh, non ! Je m'exclame.

Non seulement je vais me retrouver avec mon ex, mais en plus, ma meilleure amie sera sous le contrôle d'une sale pégase. Je m'approche vite de Minerva pour chuchoter :

- S'te-plait, dis-lui qu'on est amies et qu'on va travailler. Si tu veux, je te paye !

- C'est ma décision finale ! S'énerve le prof. Lucy, améliorez votre attitude, et obéissez maintenant.

- Oui, monsieur, je réponds, honteuse de moi-même.

Tandis que Levy prend ma place, je m'approche de Natsu le plus lentement possible en traînant des pieds, et les yeux fixés vers le bas juste pour éviter de croiser les siens. Je sens qu'on va s'éclater encore plus ici.

~~~~~~

Hey hey,
Bonnes vacances, mis cariños,
Ou bonne merde pour ceux qui vont passer leur brevet ! :3

J'ai, en effet, un peu dépassé les deux mois prévus, hehe... oops xD

Sinon : 4716 mots ici ! Un record ! Je voulais sincèrement écrire un peu plus, je n'aime pas couper mes chapitres comme ça, mais cette partie est vraiment trop longue et ça beugue trop à cause de ça xD
J'espère que ça vous aura plu, même s'il ne se passe quasiment rien :')

Si ça vous intéresse : je trouve un peu de mon inspiration chez les Youtubeurs comiques comme Superwoman ou Nigahiga. Ceux qui comprennent l'anglais, je vous invite à aller voir, ils sont assez marrants xD

A bientôt ♡
-Sena-

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