Pour bien protéger sa vie numérique, il va être impératif de changer vos habitudes et vos logiciels. En effet, je le détaillerai plus loin, la majeure partie des logiciels que vous utilisez ne sont pas totalement fiables. Windows, comme Mac Os, sont des outils totalement fermés, il est impossible de savoir comment ils fonctionnent avec exactitude. Ces systèmes renvoient également énormément de données vers les serveurs de Microsoft, parfois sans votre consentement. L'idéal serait d'abandonner ces systèmes. Cependant, je suis bien conscient que cela peut faire peur : il faut changer ses habitudes, réapprendre un nouveau système, et dans certains cas, pour les professionnels, les logiciels ne sont pas adaptés. Cependant, vous pouvez déjà limiter la casse, en adoptant au maximum des logiciels libres et en coupant plusieurs paramètres de Windows.
Quelques mots sur le logiciel libre
Un logiciel libre, de base, est un logiciel qu'on peut acquérir librement et qu'on peut repartager sans restriction. Sa licence, généralement la General Public License (GPL) dispose de quatre principes fondamentaux :
0 la liberté d'exécuter le programme, pour tous les usages ;
1la liberté d'étudier le fonctionnement du programme et de l'adapter à ses besoins ;
2la liberté de redistribuer des copies du programme (ce qui implique la possibilité aussi bien de donner que de vendre des copies) ;
3la liberté d'améliorer le programme et de distribuer ces améliorations au public, pour en faire profiter toute la communauté.
Il va sans dire que vous avez donc accès au code source (le code du programme en lui-même) afin de pouvoir l'étudier ou le modifier par vous même. C'est totalement l'inverse des logiciels, dits propriétaires (celui que vous achetez en magasin). Si vous achetez un windows, un word, un photoshop,... vous êtes totalement contraint par le fabricant du dit logiciel et devez vous plier à ces propres désirs. De plus, vous n'avez aucun moyen de voir comment le programme propriétaire se comporte et s'il fait des choses dans votre dos (j'y reviendrai plus tard). Vous vous dites certainement en ayant lu ces lignes, que ça ne vous concerne pas trop, mais je vais maintenant souligner certains points, à mon sens éthiques, et démontrer les dérives que le logiciel propriétaire peut découler.
Attention cependant ! Un logiciel libre ne veut pas dire un logiciel forcément gratuit ! Tout comme un logiciel gratuit n'est pas forcément libre : en effet, beaucoup de programmes gratuits sont des programmes propriétaires, et leur licence n'offrent pas les libertés proposées par la GPL. Regardez toujours la licence d'un programme avant de procéder à son installation.
Les dérives et dangers des logiciels propriétaires
Je parle donc ici des logiciels que vous acquérez en magasin, et que pour pouvoir l'utiliser, vous devez accepter des conditions d'utilisation (qui font en moyenne une trentaine de pages) et qui bien sûr, ne sont jamais à votre avantage. Voici donc ces dérives en quelques points :
1.Vous payez pour vous cadenasser dans une certaine utilisation.
Comme je l'ai dit juste au-dessus, utiliser un logiciel propriétaire vous cloisonne dans une certaine utilisation. Vous ne pouvez pas faire ce que vous voulez avec le programme, vous devez faire comme le concepteur du programme a décidé. Bien sûr, le concepteur va mettre des nouveaux ajouts continuellement dans son programme et si vous voulez en profiter, il faudra de nouveau sortir son porte-monnaie. Un exemple flagrant me vient à l'esprit avec le logiciel word. Vous recevez un document word d'un ami, collègue,... qui dispose de la toute dernière version du logiciel. Et bien vous, qui disposez d'une version antérieure, ne savez absolument pas le lire ! Afin de pouvoir lire le fichier correctement, il va vous falloir passer par la case achat de la nouvelle version.
2.Vous payer un logiciel propriétaire pour avoir le droit de vous taire.
C'est malheureusement bien le cas. Lorsque vous acquérez un logiciel propriétaire, vous devez vous plier aux exigences du concepteur sous toutes ses formes. Vous donnez directement votre accord lorsque vous lancez ou installez ce programme pour la première fois. En effet, vous devez accepter les conditions d'utilisation du programme afin de pouvoir l'exécuter. Si vous n'êtes pas d'accord et que vous refusez les termes du contrat, et bien vous avez juste dépensé de l'argent pour rien. En effet, il n'est plus rare maintenant que les revendeurs refusent de reprendre le logiciel, simplement parce que la boite est ouverte. Dans ces conditions d'utilisation, il n'est pas rare de voir que vous renoncez à différents droits. Par exemple, dans le cas d'Apple, vous ne pouvez utiliser un logiciel que sur du matériel agréé par cette dernière (et donc bien sûr, que sur leurs appareils). Dans le cas de Windows, vous acceptez également que vous pouvez payer le logiciel et que Microsoft s'en lave les mains si cela ne fonctionne pas sur votre matériel.
3.Souriez, vous êtes espionné !
Comme vous ne savez pas comment le logiciel se comporte, celui-ci peut donc renvoyer des informations ailleurs. On appelle ce type de fonctions un backdoor, ou en français un porte dérobée. Comme le code d'un programme d'un logiciel libre est accessible à tous, une faille éventuelle de ce type est rapidement corrigée.
4.La technologie acquise ne vous appartient pas.
Si vous lisez bien les conditions d'utilisation d'un logiciel propriétaire, vous constaterez en fait que vous n'achetez pas un logiciel. Vous achetez le droit de l'utiliser, le propriétaire restant donc le concepteur du programme. Cependant, cela ne se limite pas qu'à ce cas de figure, il peut également s'appliquer au matériel. Je vais prendre ici les cas d'Apple, avec ses smartphones et tablettes. Vous n'avez aucun contrôle sur votre appareil, Apple a inventé une technologie appelée « Kill Switch » . Le Kill Switch permet à Apple (ou à la personne/organisation à qui il a vendu la technologie) de couper quand ça lui chante diverses fonctions de l'appareil sans votre accord, ou même d'éteindre complètement l'appareil. Alors, pourquoi acheter un appareil lorsque celui-ci ne fait pas ce que vous demandez ? De plus, toujours dans le cas de la firme à la pomme, celle-ci peut très bien décider que votre appareil est obsolète et que vous deviez le remplacer. Plus de mise à jour de sécurité et même parfois plus de réparation si celui tombe en panne.
Débuter avec des logiciels libres
La méthode que je préconise généralement, pour changer ses habitudes est de le faire petit à petit. Limiter la casse en paramétrant votre système pour qu'il renvoie le moins d'informations possibles, et de remplacer au fur et à mesure vos logiciels propriétaires par des logiciels libres. Commencez par des petits programmes, comme, par exemple, votre navigateur internet. Passez sous Firefox ou Chromium. Pensez à remplacer votre suite par LibreOffice ou Apache OpenOffice. Car oui, avec le logiciel libre, vous avez le choix de vos outils ! La liberté commence par avoir le choix de vos logiciels, et de plus, ces derniers savent lire et modifier le document quel que ce soit le programme de départ, en utilisant des standards ouverts !
Le communautaire est notion essentielle dans le logiciel libre. Des centaines de personnes interagissent entre elles pour échanger des informations, s'entraider si on n'arrive pas à telle ou telle chose avec un logiciel. Une personne va rajouter une fonctionnalité au logiciel et en faire profiter les autres... vous avez une communauté derrière vous !
Ce dernier argument montre aussi un autre point essentiel : la sécurité. Avec une communauté réactive, le libre accès au code source, les failles de sécurité du logiciel sont plus vites corrigées que celles d'un logiciel propriétaire. Et ce n'est absolument pas négligeable !
Equivalences programmes propriétaires/ logiciels libres
Voici un petit tableau résumé des applications les plus courantes et leur équivalent libre :
Voilà, c'est tout pour ce gros morceau! Le prochain chapitre sera consacré au surf sur internet, à l'aide de Firefox et de quelques petites extensions indispensables. Je dédicace ce segment à lucsaty avec qui j'ai eu une bonne discussion hier sur les licences libres.