La clairière était là, et je me retrouvais seule. Pas même la louve ou même Cameron en loup, n'était là pour me tenir compagnie. J'étais seule avec la lune, qui était bien grosse et ronde dans le ciel. Les rayons argentés, éclairant la clairière, semblait fluctué. Tantôt intense, tantôt faible. Comme si la lune essayait de me faire passer un message. Ce que je n'arrivais pas comprendre. Habituellement, il y avait quelqu'un pour me montrer quelque chose, interagir avec moi. Même si ce n'était pas des mots, je pouvais comprendre, mais là... c'était limite si la lune faisait du morse et m'envoyait un message de SOS. Alors que je regardais l'astre, perplexe, j'entendis le bruissement des feuilles. Mon attention fut tournée vers les arbres, qui devenaient menaçant. Plus que d'habitude, comme si ils refermaient un danger imminent. Je m'approchais de la barrière végétale, et à peine avais-je eu le temps de voir une ombre, que j'entendis qu'on m'appelait. Je tournais la tête vers la personne qui criait mon nom. Le temps d'un battement cil, tout s'arrêta. Je pouvais dévisager Peter qui hurlait vers moi, et la louve qui essayait de faire de moi son déjeuner. Le temps d'un nouveau battement de cil, le temps reprit son cour et des crocs me déchirèrent.
Je me réveillais en sursaut, repoussant avec frénésie la couverture qui me collait à la peau, tout comme le t-shirt. J'avais transpiré comme une folle, et mes yeux affolés chercher quelque chose dans la pièce, pouvant me permettre de me stabiliser. Mes mains allèrent droit vers mon cou, afin que mes doigts palpent la morsure de Cameron. Elle était toujours là, rassurante. Je pris une inspiration, puis deux, et enfin, je me calmais. Mon cœur battait encore la chamade, mais tout allait bien. J'étais censée être avec Harold. Je me levais du lit, cherchant à rejoindre les autres dans le salon ou la cuisine. J'ouvris la porte, mais au moment de l'ouvrir, mes jambes me lâchèrent et je partis en arrière. La porte s'était ouverte, et mes fesses étaient douloureuses.
« Saloperie. Grommelai-je, dans ma barbe.
- Tu veux de l'aide ? Me proposa Benjamin, hésitant.
- Non, ça ira. Tu sais où est Peter ? Demandai-je, en me relevant sur mes jambes et testant mon équilibre cette fois-ci.
- Il est toujours avec Amélie. Répondit-il, en souriant fébrilement.
- Ça ne va pas, Ben ? M'enquis-je, en fronçant des sourcils.
- Ça va... enfin je crois... »
Je regardais Benjamin, le pauvre était bouleversé. Je finis par le prendre dans mes bras et ce dernier se blottit contre moi, naturellement, comme il l'avait toujours fait quand il était plus jeune. Il enfouit son nez dans le creux de mon épaule, humant mon odeur, comme si celle-ci l'apaisait. Je lui caressais les cheveux, alors qu'il posa sa joue sur mon épaule.
« J'ai peur, Lylie. Ces types... ils sont... terrifiants. Raconta-t-il, en me serrant un peu plus fort contre lui.
- Je sais..., soufflai-je en comprenant sa peur.
- C'était horrible..., chuchota-t-il. »
Je pinçais mes lèvres, et me mordais l'intérieur des joues pour ne pas crier et aller arracher les yeux de chacun de ses loups russes. Benjamin avait beau être un loup-garou, il n'en restait pas moins un enfant. Et un adorable enfant, avec le cœur sur la main, comme mon petit Ben n'aurait jamais dû voir quelque chose d'aussi affreux. J'étais sûre qu'Harold ne m'avait pas tout dit à propos de tout ça. Ils avaient dû avoir des pertes plus lourdes que ça, aussi non, ils ne se seraient pas réfugiés ici. Je lâchai un soupir, alors que Benjamin s'éloignait de moi. Il m'offrit un petit sourire, pas très convaincant, avant de retourner en bas. Je le regardais descendre, la peine dans l'âme. Avoir tout ces problèmes qui me tombaient dessus, en voyant à quel point ça détruisait les miens, ceux que j'aimais, je n'avais qu'une envie c'était de hurler au ciel, à qui pouvait l'entendre, mon chagrin et ma haine. Les larmes de rages pointaient le bout de leur nez, et je les essuyais avec vigueur pour les faire disparaître. Pas encore, je ne pouvais pas encore pleurer. De plus, je n'avais pas mon mouchoir favori sous la main. D'ailleurs, ce dernier n'était pas censé être arrivé ce matin ?
Bon tant pis, je n'avais pas le temps de m'occuper de Cameron. De plus je lui en voulais toujours à cet abruti de loup. J'allais dans la chambre de ma mère, qui veillait sur le sommeil de mon petit frère. Il ne l'avait pas quittée de la nuit, bien trop inquiet sûrement. En me voyant arriver, son regard bienveillant se changea en quelque chose de plus triste et en observant bien, je voyais aussi sa colère. Envers qui ou quoi ? Je l'ignorais mais j'avais la conviction qu'elle était envers moi. Je m'approchais en silence, faisant en sorte de ne pas réveiller Peter. Il en avait bien besoin après ce qui s'était passé hier. Tout devenait catastrophique ces derniers jours, et même si il tentait de cacher son angoisse avec sa nonchalance, et son insolence, ainsi que son humour à deux balles, je savais qu'il avait dû mal à le supporter. Je lâchai un soupir, et m'insultai de tout les noms. C'était mon petit frère et je ne lui avais même pas accordé le temps qu'il méritait pour savoir le fond de sa pensée.
Je caressais ses cheveux, en passant à côté de lui. Je m'assis sur une chaise de l'autre côté du lit. Le regard de ma mère toujours plongé dans le mien, j'essayais de ne rien laisser paraître. Que ce soit mon angoisse, mes peurs, ma peine et ma douleur. J'avais toujours fait semblant d'être forte devant elle, devant tout le monde d'ailleurs. À part ce stupide loup, qui m'avait trahi et qui me manquait énormément. Sous le regard inquisiteur de ma mère, je lui offris un sourire rassurant.
« Je n'aime pas ce sourire, et tu le sais. Chuchota-t-elle, sur un ton de reproches.
- Tu m'en veux ? Demandai-je, d'une voix douce.
- Écoute, Haylie, je...
- Est-ce que tu regrettes de m'avoir accepté ? Continuai-je, sans lui laisser le temps d'en dire plus.
- Quoi ? Non ! Répliqua-t-elle, avec véhémence. »
Je lui souris, avant de me lever et lui déposer un bisou sur sa joue. Je soufflais un merci, avant de quitter la chambre. Je me devais de faire quelque chose. Ce n'était peut-être pas dans mes compétences, mais je ne pouvais tout simplement pas rester là, les bras croisés. J'avais toujours le téléphone de Peter, je pouvais contacter les loups russes en tapant le numéro de Ben. Il fallait que je comprenne ce qu'il se passe. En revanche, je n'avais pas de plan de secours si cela tournait mal. C'était déjà un truc ahurissant, et carrément dingue de vouloir les appeler pour les tromper. Et je ne pouvais qu'espérer que Cameron prenne l'initiative de venir à mon secours si jamais ça tournait mal, voir très mal. Enfin si il me pardonnait mon geste, quoi qu'il l'avait bien cherché. Je lâchai un soupir, avant de me concentrer sur ce que je voulais faire.
« Haylie, où cours-tu comme ça ? S'enquit Harold, en sortant de la cuisine.
- Je vais voir si Cameron est arrivé. Mentis-je promptement, en ouvrant et claquant la porte d'entrée. »
Je m'étais mise à courir, avant que quelqu'un ne me rattrape et ne comprenne ce que je désirais vraiment faire. J'espérais seulement que les loups russes ne me massacrent pas avant. Cela risquait de faire foirer mon plan, quoi qu'il risquait d'échouer si ils venaient à vouloir se débarrasser de moi. Je lâchai un soupir, j'avais menti à Harold, et d'une telle facilité que ça me faisait presque peur. J'avais déjà menti par le passé, pas de cette manière. Si rapidement et si naturellement. J'espérais que cela n'allait pas entraîner des problèmes et des conséquences chez moi. Si j'en venais à mentir à Cameron... que Dieu me préserve de cette abomination. Je détestais mentir à mon Alpha, je pouvais lui donner des réponses sarcastiques, mais j'avais toujours mis un point d'honneur à lui dire la vérité, ou à ne rien dire du tout. Jamais de mensonges, que des omissions. Je lâchai un autre soupir, et quand je vis que je m'étais plus qu'éloignée de la maison de campagne, je sortis le portable de Peter. Je vérifiais quand même que j'avais du réseau avant d'appeler le portable de Ben. C'était vraiment très risqué, mais je devais au moins savoir qui il voulait. Même si j'avais une petit idée sur la question, avoir la certitude me permettrait d'avoir un meilleur plan. Peut-être...
« Allô ? Grogna la voix russe.
- Qui voulez-vous exactement ? Demandai-je, me félicitant de ne pas avoir la voix faiblarde mais forte et non tremblante.
- On veut la fille. Me dit-il, simplement comme un disque rayé.
- Laquelle ?! M'exclamai-je, en sentant mon cœur battre, tandis que la chair de poule me couvrait.
- On veut... »
Alors qu'il allait me répéter la même phrase, le téléphone changea de main. Je pus entendre plusieurs voix, avant qu'un silence se fit de l'autre côté. Je fronçais des sourcils face à cette mascarade, parce que visiblement, il ne savait que dire la même phrase. Était-il des robots ou bien des enregistrements ? Difficile à dire, la voix me semblait assez claire pour ne pas sortir d'un enregistrement. Je finis par lâcher un soupir.
« Surtout ne vous précipitez pas pour me donner une réponse. Grommelai-je, en sachant pertinemment qu'ils pouvaient m'entendre.
- Vasilisa Dragunov. Rapportez-la nous. Si vous ne voulez pas perdre plus que ce que vous venez de perdre. Me répondit une voix rauque et glaciale. »
Un désagréable frisson me parcourut. Ce n'était pas le ton mielleux de Steven Brock Senior, mais je pouvais presque entendre le suintement répugnant et malsain de la noirceur de son cœur. Je ne pensais pas rencontrer un autre homme capable de me faire sentir aussi mal que lui le pouvait. Avait-il un jumeau ou une connerie du genre ? Un doppel peut-être... en tout cas, je n'avais aucune envie avoir ce type en face de moi. Si cela se trouvait, il était pire que l'autre serpent. Je pris une petite inspiration.
« Vasilisa Dragunov ? La fille de l'Alpha de la meute Dragunov ? M'enquis-je, sur un ton que j'espérais détaché, voir ironique.
- Vous m'avez bien compris. Si elle ne nous est pas remise d'ici trois jours... ce ne seront pas que les loups de cette côte qui subiront. Menaça-t-il, calmement.
- Que voulez-vous dire ? Rétorquai-je, en crachant presque ma question.
- Vous le savez très bien. Cette petite dame ne restera pas en vie encore très longtemps. Ricana-t-il, sombre et malsain. »
La liaison fut coupée, alors que mon ventre se tordait de terreur. Venait-il de dire qu'il allait s'en prendre à ma mère ? Ma petite maman ? Mon cœur se mit à battre plus fort, et mes pensées m'échappaient, les unes après les autres. Ces loups n'avaient aucun scrupule pour impliquer des innocents. Ils voulaient Vasilisa Dragunov et ils étaient prêts à tout pour l'avoir. Vasilisa... Lisa... la petite Lisa que j'avais recueilli à la maison. Elle était la fille de l'Alpha de la meute de Russie. De la meute de Vlad. Je commençais à ne plus rien comprendre. Kathya avait dit qu'elles s'étaient enfuies à cause d'une dispute, mais si Lisa était la fille de l'Alpha. C'était tout à fait naturel qu'ils veuillent la récupérer, mais pourquoi des loups cherchaient-ils, Lisa ? Ils étaient sûrement des ennemis, mais si je me souvenais, Harold m'avait dit qu'ils avaient été séparé d'une de leurs compagnes et d'une petite fille. Ma tête commençait à me faire mal, et tout s'embrouillait.
Il me fallait un éclaircissement, mais personne ne pouvait m'en donner un. La seule personne, le pouvant, avait été renvoyée par ce satané Alpha de Perseigne. Je grinçai des dents, alors que je m'étais mise à marcher. Je devais mettre tout ça au clair, et faire un tri pour avoir le fin mot de cette histoire. Lisa était le centre de tout. Il fallait donc que je parte d'elle. Je ne savais pas grand chose de la petite, mais peut-être que cela serait suffisant pour comprendre son rôle. Elle était Vasilisa Dragunov, fille du puissant Alpha d'une meute de Russie. Elle était arrivée en France parce que leur mère, à elle et Kathya, s'était disputée avec leur père...
En y réfléchissant bien, cela ne tenait pas debout. Je le savais déjà, mais cette louve ne serait pas partie de Russie juste pour une simple dispute avec l'Alpha, cela devait être bien plus grave. Pour qu'elle en vienne à fuir son propre pays, cette dispute devait découler de quelque chose de plus gros. Un complot ou je ne savais quoi. Il y avait aussi le fait que Vlad m'avait annoncé, qu'elle n'était pas la mère de Lisa. Ce qui signifiait que ce n'était pas une dispute de couple, mais plutôt familiale. Peut-être sur la façon de protéger Lisa ou d'un sujet dont j'ignore la teneur. Mais si cela se rapportait à Lisa, cela pouvait en venir au fait que sa vie était en danger, et que pour la protéger sa tante l'ait fait traverser des pays pour la mettre en sécurité. L'Alpha pas très content de cette rébellion, même si cela visait à protéger sa fille, avait envoyé Vlad pour les rattraper. Cela expliquerait aussi sa raison sur nos terres. Par contre, il y avait un énorme point noir. Kathya. Que venait-elle faire là ? De plus, si ces loups cherchaient à avoir la main mise sur l'Alpha Dragunov, n'était-ce pas mieux d'avoir ses deux filles ?
Quelque chose clochait... Et c'était Kathya. Cette adolescente me rendait à présent perplexe. En y repensant, son attitude était bizarre par moment, et ses explications ne tenaient pas la route. Elle semblait s'inquiéter pour Lisa, mais la petite ne semblait pas s'attacher à elle, comme elle le devrait. Si Kathya était la sœur de Lisa, cette dernière ne la lâcherait pas d'une semelle, et plutôt que de venir vers moi, elle irait vers elle. C'était vraiment très étrange tout ça. Je devais en avoir le cœur net. Il fallait que je retourne en Perseigne pour demander des explications à Kathya, même si j'aimerais pouvoir parler avec Vlad avant. Malheureusement, un très gros abruti l'avait renvoyé. Je devais donc trouver un moyen de le contacter. Je lâchai un soupir, en m'arrêtant de marcher. J'avais déjà un bout du puzzle, mais il me manquait trop de pièces encore. Je me voyais mal faire tout un voyage jusqu'en Russie pour parler avec Vlad.
Alors que je me décidais de retourner à la maison d'Harold, afin de pouvoir trouver un moyen de retourner en Perseigne, le portable de Peter sonna. Je regardais le numéro s'afficher. Un numéro inconnu. Je fronçai des sourcils, mais décrochai tout de même.
« Allô ?
- Haylie ? Me répondit la voix de Vlad.
- Vlad ? Mais comment ?
- Votre frère m'a donné son numéro avant que je ne me fasse renvoyer chez moi. »
Seigneur Dieu, comme je bénissais mon frère. Peter était le meilleur. Il faudrait que je lui témoigne toute ma gratitude, en lui faisant ses pâtes. Je lui en ferais autant qu'il le voudra. Je me demandais bien quand il avait eu le temps de le lui donner d'ailleurs. Enfin bref, je pouvais maintenant avoir la version de Vlad qui apporterait peut-être la lumière nécessaire sur cette affaire.
« Vlad, j'ai besoin d'en savoir plus sur Lisa, ou plutôt Vasilisa Dragunov. Vous m'aviez dit que vous ne leur voulez pas de mal, donc vous vouliez les ramener auprès de leur père.
- Exact. C'est l'Alpha Dragunov qui m'avait demandé de lui prêter assistance. Sa fille lui a été enlevé, et j'ai été chargé de la récupérer. Confia-t-il.
- Assistance, donc vous n'étiez pas seule ?
- Non, la tante de Vasilisa m'accompagnait. »
De quoi ? Je n'arrivais plus à comprendre. Mon cerveau tournait à cent à l'heure et tout s'embrouillait encore plus qu'avant. Je lâchai un soupir, avant d'essayer de reprendre les informations qu'il venait de me donner.
« Vous étiez avec la tante de Vasilisa ? La louve qui est morte ?
- Oui.
- Donc.. donc ce n'est pas vous qui l'avez tuée ? Questionnai-je, en sentant la panique monter en moi.
- Non ! Pourquoi aurais-je commis un acte aussi abominable ? Elle était considérée comme la Femelle Alpha de la meute Dragunov, depuis que sa sœur est morte ! S'insurgea-t-il, comme si je venais de l'insulter.
- Désolée, je devais savoir... donc... je voulais savoir qui était Kathya par rapport au reste.
- Je l'ignore mais gardez un œil sur elle. Elle peut être dangereuse aussi bien pour vous que Vasilisa. Répondit-il, d'un ton très sérieux. »
Je fronçais des sourcils, tout aussi perplexe que lui. Il fallait que je vois Kathya. Je le remerciais, avant de raccrocher et de courir jusqu'à la maison de campagne pour rejoindre Harold et lui dire que je devais retourner en Perseigne. Je devais aussi trouver une excuse plausible, et je n'avais pas à chercher bien loin. Lisa en était une. Je m'inquiétais pour elle, et même si elle était en sécurité au sein de la meute de Cameron, une angoisse profonde m'assaillait. Je devais retourner en Perseigne, et le plus vite possible.
Je rentrais dans la maison dans un fracas assourdissant, grimpant les marches quatre à quatre, avec la voix d'Harold derrière moi. Il devait sûrement me demander ce qui n'allait pas, mais je n'avais aucune envie, et pas le temps, pour répondre à ses questions. J'ouvris la porte de la chambre que j'avais occupé, pour récupérer mes affaires, et à ma grande surprise, je vis Peter debout avec mon jeans. Il me le tendit et je le mis rapidement, pour ensuite enfiler mes chaussures. Je lui lançais un regard pour savoir ce qu'il voulait, malgré son visage impassible, je voyais sa détermination, qui me disait que je pouvais toujours courir pour la jouer en solo. Sans un mot, sans un regard vers Harold, nous étions sortis.
« On va où ? Me demanda-t-il.
- On retourne en Perseigne. Répondis-je, en jetant un regard à la ronde.
- Ils ne sont pas encore arrivés.
- Je me demandais juste par quels moyens on rentre. Je n'ai aucune envie de refaire une chevauchée sur ton dos. Déclarai-je, très sérieuse.
- Dans ce cas, j'espère qu'Harold n'aura rien contre notre petit emprunt. Dit-il, en esquissant un rictus moqueur. »
Je fronçais des sourcils, en lui lançant un regard interrogateur. Il sortit de sa poche des clefs de voiture, et visiblement, elles appartenaient à Harold. J'étais partagée entre rire et lui faire des remontrances, mais je préférais seulement sourire avant qu'il ne me traîne jusqu'à la voiture de notre voisin. C'était un 4x4 noir. Il ouvrit le véhicule avant de me jeter les clefs.
« J'espère que tu n'as pas peur de conduire ça ? Plaisanta-t-il, en grimpant du côté passager.
- Tu rigoles ! C'est dedans que j'ai appris à conduire ! Pouffai-je, en montant du côté conducteur. »
Sans plus attendre, nous étions en route pour rejoindre la Perseigne.