Le syndrome des Dumas 2 - Maë...

By MaevaAndStories

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Maëlys est belle, intelligente et gagne bien sa vie. Oui en effet, celle qui est source du complexe d'infério... More

Avant-propos
Prologue
• AVRIL •
Maëlys ou la femme parfaite
Quand tout part en vrille
Conflit avec madame la juge
Tentative de séduction échouée
Dédoublement...ou pas
• 2 •
Tu regretteras
Vous me sortez par les yeux
Fuck la famille
Sombre secret
Mauvais karma
• MAI •
La malchance est ma meilleure amie
Ce salaud m'a entubée
Non, je ne chialerai pas en discothèque
Occupe-toi de ta vie et fous-moi la paix !
Épilogue
Bonus : Dans la tête de Bastien
Une série spin-off

« Va le rejoindre et botte-lui les fesses »

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By MaevaAndStories

Je passe mon dimanche à râler à propos de tout et n'importe quoi. Je pète même un câble face à une vieille qui me regarde de la tête aux pieds tandis que je vais chercher du lait à l'épicerie du coin. Ma tenue, dit-elle, est si minime que l'on voit tout.

Sale sainte-nitouche de merde !

Mon retour au boulot me fait penser à monsieur Minot. D'ailleurs, celui-ci me contacte vers les douze heures, comme s'il avait lu dans mes pensées. Si lui parler au téléphone après le petit cinéma que j'ai fait devant lui, est étrange, je n'ose pas imaginer comment je me sentirai une fois dans son bureau pour l'entretien qu'il m'a fixé pour mercredi matin.

Au moins, parmi toutes ces emmerdes, il y a un point positif : j'ai peut-être retrouvé un boulot qui soit à la hauteur de mes attentes.

Étant en pleine période de partiels, Anaïs ne travaille pratiquement pas de la semaine et c'est aussi bien, car je ne me sens pas d'attaque à répondre à ses copies doubles de questionnements du type : « Comment te sens-tu désormais ? Es-tu en phase avec toi-même ? As-tu ressenti de la sérénité à dire toutes ces horreurs à Bastien ? N'es-tu pas en train d'exploser en remarquant que ce dernier ne te rappelle pas (chose que tu lui as demandé après tout) ? » Tu parles de bienveillance et de non-jugement oui ! Dia, rien que d'y penser, je me sens agacée.

Sauf que la Anaïs de mon imagination a raison : j'ai l'impression que je vais péter un câble, chaque fois que je réalise que je n'ai pas de nouvelle du châtain. Plus les jours passent et plus une bombe nucléaire menace d'exploser (moi dans le rôle de la bombe, si toute fois vous n'aviez pas compris). C'est dingue ! Comment peut-il rester aussi silencieux après notre engueulade (qui a mis un sacré froid aux trois quarts d'heure de route que l'on s'est tapé pour rentrer à Toulouse). Pourquoi n'est-il pas venu toquer à ma porte pour me dire que je suis une petite garce avant de m'embrasser et me faire l'amour comme jamais personne ne me l'a fait ?

— Mais merde quoi ! Quel abruti celui-là ! soupiré-je en m'engageant dans mon couloir.

— Laisse-moi deviner, lance Céline qui est adossée à ma porte, tu penses à un grand châtain aux yeux clairs. Il a un charme fou, du répondant qui nous donne parfois des envies de meurtre mais peut se montrer aussi agréablement attentionné, si on fait abstraction de ses poussées d'honnêtetés sans filtre.

Non mais ce n'est pas vrai ! Elle n'avait qu'à camper sur mon paillasson aussi tant qu'elle y est.

— Maman, la maîtresse elle a dit que ce n'était pas bien de parler de meurtre, lance une voix enfantine.

Mes yeux se posent sur un petit garçon, à moitié caché derrière les rondeurs de la brune. Si je ne savais pas que Bastien est le frère de Céline, je soupçonnerai celui-ci d'avoir un fils caché car le petit Sam (si je me souviens bien) est son portrait craché.

— Maëlys, je te présente mon fils : Sam. Sammy, voici ta tata, Maëlys, finit les présentations la brune.

Et son « tata » manque de me faire mourir sur place.

— Je t'ai noté son adresse, m'informe-t-elle en me tendant un petit bout de papier. Il se morfond de toi tel un idiot de première classe depuis le début de la semaine. Va le rejoindre et botte-lui les fesses.

Je hausse un sourcil et regarde la feuille. Il n'habite pas loin de chez moi en plus. Mais cela ne résout pas le problème. Je lui ai demandé qu'il me foute la paix et bien que ce soit étonnant, il semblerait qu'il respecte mon choix.

Non mais quel con, je vous jure !

— Merci Céline, souris-je avant de grattouiller la chevelure dense de Sam. Elle est géniale ta maman tu le sais ça ?

— C'est la meilleure des mamans de tout l'univers ! me répond-il les yeux brillants, les mains agrippées à la taille de la brune.

Cette dernière rigole en même temps que moi. Je lui fais un signe de tête et sans plus perdre de temps, me dirige vers l'ascenseur.

J'ai une longue discussion à avoir avec un ancien banquier reconverti en barman super sexy qui n'a pas la langue dans sa poche.

J'arrive à sa maison trente minutes plus tard. Alors que sa sœur habite en appartement, monsieur qui est célibataire et donc seul, s'achète une baraque. Normal...

Oh Dia de chez Dia, je corrige ce que je viens de dire. Il a un colocataire complètement timbré, un doberman (ou un rottweiler, je les confonds tout le temps) qui me fait comprendre qu'il réserve une triste fin à mon doigt si j'ose le passer entre les barreaux du grand portail.

C'est un petit souci ça car je n'aime pas les clebs.

J'appuie sur le bouton à côté du portail et alors que la voix de Bastien me demande de donner mon identité, je lâche un cri en voyant deux autres monstres accourir vers moi. L'un d'eux est tout blanc et bien que magnifique je dois le reconnaître, il me fout les jetons avec ses yeux rouges. Quant à l'autre...

On dirait presque un mini poney ! Je connais cette race. Anaïs a fait une blague à notre grand-mère il y a trois ans de cela en disant qu'elle venait d'en acheter un... Ah, je sais ! C'est un dogue allemand !

— Maëlys ? s'étonne Bastien en sortant de ce qui semble être un garage.

Il dit quelque chose de plus mais les aboiements du mini poney m'empêchent d'entendre la suite.

— Qu'est-ce que tu fais là ? demande-t-il une fois le portail légèrement ouvert.

Il essaie de bloquer tant bien que mal les trois fauves qui prévoient de sortir pour me dévorer toute crue.

— Euh... Et bien... Ah Dia ! Je t'en prie Bastien fait rentrer ces monstres ! hurlé-je en sentant la truffe du noir se poser sur ma cheville.

— Baïka recule !

Le doberman obéit aussitôt. Je hausse un sourcil. Ouah, autoritaire l'ancien banquier !

Bastien attrape mon poignet et me fait rentrer puis referme le portail derrière moi. Pas moyen d'apprécier son parfum puisque les yeux injectés de sang du grand blanc me fixent.

— Merde merde il va me bouffer ! paniqué-je en me collant après le châtain.

— Bambi ? demande-t-il avant de rigoler. C'est Sam qui a voulu lui donner ce nom et même si je trouvais cela ridicule au départ, je dois reconnaître qu'il lui va à merveille. Il ne ferait pas de mal à une mouche, tu n'as rien à craindre.

— Et le mini poney là ?

Cette fois-ci, il éclate de rire. Le dogue allemand doit sûrement prendre cela comme une invitation au jeu puisqu'il se dresse sur ses pattes-arrières et pose celles avant sur mes épaules. Je hurle de plus belle et complètement écrasée contre Bastien, je m'accroche à son cou. Je tremble comme une feuille.

— Stop Cysko, descend. Ne me dis pas que tu as aussi peur des chiens, souffle-t-il amusé tandis que je songe à lui sauter dans les bras.

Cela me rappelle vaguement une moquerie que j'ai sorti à propos de Clément quand Anaïs m'a parlé de son drôle de comportement envers les canidés. Ça ne fait pas vraiment plaisir, je dois le reconnaître. Si ma sœur était à côté de moi, je pense que je m'excuserai de m'être moquée de son petit ami.

Je relève la tête et bien que les yeux du châtain s'assombrissent en remarquant notre proximité, moi je ne peux pas penser à autre chose qu'au danger qui rôde autour de moi.

— Je crois que je serai plus à l'aise à l'intérieur.

— Le problème c'est que mes chiens vont partout, ou presque, me charrie-t-il.

Malheureusement, je réalise assez rapidement qu'il ne plaisantait pas. Baïka, Bambi et Cysko me suivent à la trace tandis que je traverse un long couloir.

— Je voue un intérêt particulier aux chiens de garde, mais je pense que tu l'as déjà remarqué, lance Bastien alors que l'on arrive dans ce qui est, je pense, son salon.

— Rottweiler, dogue allemand et quelle est la race de ta troisième bête de combat ? demandé-je en m'avançant vers ce qui semble être un petit bar.

— Baïka est la plus vieille de tous et ce n'est pas un rottweiller mais un doberman.

Ah... dire que c'était ce que je m'étais dit au départ.

— Cysko est celui qui effraye le plus de par sa taille et comme tu l'as dit, il s'agit d'un dogue allemand et non pas d'un mini poney, se moque-t-il. Quant à Bambi, c'est un dogue argentin. Ses yeux sont peut-être impressionnants au premier abord mais comme je t'ai dit tout à l'heure, il est inoffensif.

Ouais bah il n'empêche que j'aimerais bien les voir s'éloigner de moi hein.

— Ah c'est sûr que l'on ne risque pas de venir te cambrioler, ironisé-je.

Bastien ne répond rien et son regard ne quittant plus le mien me fait comprendre qu'il est temps que je déballe tout.

— C'est ta sœur qui m'a donnée ton adresse. Elle a dit que l'on devait parler.

Et que tu te morfondais de moi, songé-je. Mais je tâche de le garder pour moi.

— Pourquoi tu ne m'as pas rappelée ou que tu n'es pas venu chez moi ?

— Tu m'as dit de te foutre la paix, de m'occuper de ma vie et de t'oublier.

Dia, je suis certaine qu'il était le genre d'élève à suivre à la règle les consignes des professeurs !

— Généralement quand une femme te dit de l'oublier, c'est l'inverse qu'il faut faire. Enfin en ce qui me concerne du moins. Enfin non pas tout le temps mais...

Bastien fronce les sourcils. Lui et la psychologie féminine, ça fait deux apparemment. Bon, je reconnais que moi la première, je me perds dans mon explication alors...

— J'ai pris conscience de beaucoup de choses depuis que je te connais. Premièrement que l'on pouvait être canon, intelligent et con à la fois. Mais ce n'est pas ça le plus important. Oui, fais-je en le voyant tiquer suite à ma réplique, moi aussi j'ai un problème de filtrage quand je parle. Je crois que c'est d'ailleurs ce qui m'a le plus chamboulée, pas le filtre mais le fait que l'on soit semblables. J'ai pratiquement eu l'impression de me retrouver face à mon reflet dans le miroir. Enfin un double masculin. En premier lieu, ça m'a déstabilisée et je l'avoue, je t'ai traité de tous les noms. Mais au final, ça m'a fait réaliser comment je me comportais avec les autres et tes réflexions m'ont permis de prendre conscience qu'il y avait certaines choses que je devais changer dans ma vie.

Évidemment Bastien qui n'est pas adepte des grands discours, reste silencieux, me laissant la lourde tâche qu'est de continuer mon monologue.

— Sincèrement, je ne sais pas du tout vers quoi nous nous dirigeons parce que l'on est plutôt du genre à faire des étincelles chaque fois que l'on se voit. Mais je voudrais tenter l'aventure. Après reste à savoir si tu partages à mon avis.

Faîtes qu'il n'y ait pas une bombe sexuelle qui sorte dans la seconde qui suit, en petite tenue pour réduire en cendre mon cœur parce que je ne crois pas que j'y survivrai.

— Alors ? m'inquiété-je en voyant Bastien garder son immobilité. Euh...n'es-tu pas supposé dire quelque chose là ? Je ne sais pas moi, je viens quand même de mettre ma fierté de côté en te présentant des excuses, même si ces dernières sont plutôt bien masquées. Bastien ?

Finalement c'est son absence de réponse qui aura ma peau je crois.

— Bastien ? répété-je, morte d'angoisse.

Il fait alors un pas vers moi, le visage impassible. Puis un deuxième et ainsi de suite, jusqu'à se retrouver face à moi. Je retiens mon souffle. Pourquoi je n'arrive pas à décrypter son regard ? Si seulement je pouvais savoir si c'est positif ou pas.

— Bastien ? demandé-je une nouvelle fois, prête à céder à l'hystérie.

Heureusement pour ma santé mentale, cette fois-ci il me répond, en me prenant dans ses bras. C'est, je crois, l'étreinte qui me remue la plus. Sous le poids de l'émotion, mes jambes sont à la limite de flancher.

— Moi aussi je veux tenter l'aventure, souffle-t-il dans mes cheveux.

Je pourrais dire que mon cœur peut enfin se reposer mais il tambourine bien trop fort dans ma poitrine pour cela. Dia, j'ai cru que j'allais mourir.

Juin 2017

— Nico, lancé-je en m'asseyant à la table de la terrasse du petit bar.

— Maëlys.

Je suis stressée. Gavé stressée même.

— Je te remercie d'avoir accepté de me voir, commencé-je.

Mon interlocuteur m'offre un sourire accueillant.

— Je tenais à m'excuser pour l'autre fois quand je t'ai chassé de chez moi. J'étais à cran et je... Bref je n'ai pas vraiment d'excuse. J'ai un caractère de merde, c'est un fait, lancé-je en levant les mains en signe d'impuissance. Et je me rends compte que malgré cela, tu es toujours resté à mes côtés durant trois ans. Tu es je crois bien, le seul véritable ami que j'ai eu pendant plus de deux semaines et franchement, c'est un exploit.

— Je m'excuse de t'avoir lâchée.

— Oh la ferme Nico. Merde pardon, soufflé-je, les mauvaises habitudes sont dures à chasser.

Le blond ne se vexe pas pour autant et attend que je continue. Décidément, je suis en pleine période de monologues en ce moment.

— C'est moi qui ai pété un câble parce que tu ne pouvais pas m'accompagner à une stupide soirée. Bon c'est vrai tout de même que tu m'as lâchée ce soir-là, comme un véritable ingrat et je ne regrette pas de t'avoir crié après. Ça ne fait jamais de mal une petite remontrance.

— Je suis content de voir que tu as gardé ton raisonnement sans pitié, sourit Nico. J'ai aussi commis quelques erreurs et comme un idiot, ces dernières ont déserté mon cerveau pile au moment où je m'apprêtais à les énoncer.

Cette fois-ci, j'éclate de rire. Jolie manière de faire remarquer qu'en effet, il n'a jamais été en tort.

— Peut-être que l'on pourrait faire comme si tout cela n'était pas arrivé, suggère-t-il.

— Je veux bien être ton amie à nouveau.

— Ou on pourrait peut-être...

— On oublie le plan cul Nico.

— Voir pour une nouvelle version, un peu plus respectueuse et peut-être plus prometteuse à long terme.

— J'ai quelqu'un.

Depuis plus d'une semaine désormais.

— Je ne sais franchement pas si cela va durer des années parce que nous sommes tellement semblables que nous passons pratiquement plus de temps à nous tirer dans les pattes qu'autre chose mais on veut essayer.

— D'accord, j'ai compris, soupire-t-il. De toute manière je n'aurais jamais gagné n'est-ce pas ?

— Tiens, fais-je en lui tendant un billet, c'est pour le café. Garde la monnaie. On reste en contact et on se prévoira une petite sortie un de ces quatre hein ?

Le blond hoche la tête, je lui offre un sourire et quitte la terrasse sans plus attendre.

Je pourrais dire que ma vie est parfaite. Mais avouons-le, certaines choses resteront ce qu'elles ont toujours été. Ma mère se prend encore pour une militaire et s'éclate à traîner cette pauvre Mégane en justice. Mon père la suit tel un soumis. L'audition de ma grand-mère ne s'est pas arrangée et elle reste la plus grande créatrice d'histoires saugrenues du village. Ma sœur n'a pas changé et projette encore de faire de l'humanitaire en Afrique après l'obtention de son master. Son petit ami a toujours une chevelure douteuse et fort heureusement, la comble de bonheur (Anaïs, pas sa chevelure).

Quant à moi, depuis le milieu de la semaine dernière, je bosse dans la banque de monsieur Minot. Elle est un peu plus loin de mon logement que l'ancienne où je travaillais mais ce n'est pas grave. Je suis toujours bêcheuse et je prends encore la mouche pour un rien. En ce qui concerne Bastien et moi, nous nous chamaillons souvent, si souvent que l'on dirait parfois deux gamins. Malgré cela, je crois sincèrement que nous sommes sur la bonne voie pour un futur à deux réussi.

Bref, si on y réfléchit, ma vie est loin d'être parfaite mais elle me convient amplement. Et je suis certaine que si tante Martine me voit de là où elle est désormais, elle est fière de moi, probablement pour la première fois depuis son départ.


NDA : J'espère que l'histoire de Maëlys et Bastien vous a plu. On ne se dit pas tout de suite au revoir car je vous donne rendez-vous pour l'épilogue de la duologie et le bonus qui sera du point de vue de notre cher barman !

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