Il m'a alors bandé la paume de la main, ramassé les bouts de verres et nous sommes partis à l'arrêt de car.
Sur le chemin il me demande:
-Je n'ai toujours pas compris pourquoi tu t'es coupée ?
-J'ai juste fait tomber la tasse. Je réponds simplement.
Il n'a pas l'air de me croire car il hausse un sourcil en me demandant:
-Vraiment ?
-Non ! T'as gagné, il y a pas que ça! Je m'énerve.
-Il y a quoi ? Tu peux me le dire. Tu sais bien tout de mes problèmes, explique moi les tiens.
Je soupire et commence, au début calmement et de plus en plus énervée:
-Mon père est mort il y a 5 ans, d'un accident de voiture. Et je viens d'apprendre qui en est responsable. Et je lui en veux énormément d'avoir tué mon père, parce qu'il était bourré et au téléphone. Bref. Juste parce que monsieur n'a pas suivi les règles il a tué quelqu'un. Mais le pire c'est qu'il n'est même pas allé en prison! Il n'a eu qu'une malheureuse amande! Je ne comprends pas!
-C'est bizarre ton histoire. Comment il a réussit à s'en tirer sans rien?
-Je sais pas. Du coup, je n'ai pas la tête à bavarder, alors garde le silence, s'il te plaît.
Il lève les mains au ciel l'air vaincu et souffle:
-Comme tu voudras.
J'avance alors un peu plus rapidement et vois Emma qui me sourit mais en voyant mon visage, celui-ci s'efface.
Elle demande:
-Qu'est ce qu'il y a?
-Désolée Emma mais je t'expliquerais plus tard. Le temps que ma colère retombe. Dis-je d'un ton plus glacial que je le voulais.
Elle ne savait pas ce qui m'arrivait mais elle a tout de même posé une main réconfortante sur mon épaule.
On arrive alors en cours avec monsieur Lindelli (génial !) et une fois que tout le monde est bien installer il annonce:
-Aujourd'hui, vous allez accueillir un nouvel élève.
Un nouvel élève ?
Étrangement quand je pense à une personne de mon âge de sexe masculin je me dis que ça va être ce salaud de fils de tueur : Erwan Allon.
J'espère franchement que je me trompe car je n'hésiterai pas à lui faire bouffer sa table.
De toute façon, des coïncidences aussi grosses ne se font que dans les films, non?
Un jeune homme passe alors l'embrasure de la porte et se présente devant nous tout sourire.
Il a de beaux yeux bleus, un regard profond.
Sur ses yeux de saphir tombent ses cheveux bruns un peu décoiffée lui donnant un air affreusement craquant.
Il est grand et sa chemise blanche légèrement transparente laisse paraître se qui semble être des pectoraux.
Je chuchote alors à Emma:
-Il est canon lui...
-Ouais, ça passe. Tu vas laisser tomber Kylian pour le nouveau?
-Bien sûre que non...
Le professeur continu alors :
-Son nom est Erwan Allon, il vient de...
J'ai alors un déclic.
Erwan Allon.
Je coupe alors le professeur en criant de toutes mes forces :
-Mais toi! Je vais te faire manger ta table ! Je te connais !
Il me regarde intrigué et demande:
-Quoi mais, qu'est ce que j'ai fait ?! Et t'es qui ?!
C'est alors que toutes les larmes et toutes la colère que j'ai retenue pendant cinq longues années éclatent.
Je me lève alors furaxe et m'approche de lui avant de l'attraper par le col de sa chemise.
Rapidement je la mouille de mes larmes incessante mais je m'en fiche, je ne sais plus ce que je fais, je ne me contrôle plus.
Je le plaque alors contre le mur.
Il s'exclame alors en essayant d'enlever mes mains de son col:
-Mais t'es malade ?!
-Alice arrête! S'exclame Emma mais je ne l'écoute pas.
-Mademoiselle Roy! Lâchez le ! Crie mon professeur mais je ne l'écoute pas.
-Alice! Calme toi! S'écrie Kylian mais même lui je ne l'écoute pas.
Je m'exclame alors en frappant violemment de toutes mes forces mon genou sur ses partis intimes:
-Le nom de famille Roy, il ne te dit rien, fils de tueur ?!
Il étouffe un cri mais ne lève pas la main sur moi.
Il dit simplement :
-Arrête ! Calme toi, on peut parler! Je ne t'ai rien fait!
-Menteur ! Tu as brisée ma vie! À moi de briser la tienne!
-La seule chose que tu m'a brisé ce sont mes partis!
Quelqu'un me prend par derrière et me lève de sorte à ce que mes pieds ne touche plus le sol, c'est monsieur Lindelli.
-Lâchez moi!
-Hors de question. Vous deux, dans le bureau du directeur.
Le professeur me jette alors sur son épaule comme on le ferait avec un vulgaire sac et dit en sortant de la salle:
-Appelez un surveillant pour vous garder.
-Lâchez moi ! Laissez moi! Juste un petit coup de poing, rien de plus!
-Ce que tu as fait est déjà trop grave Alice!
Erwan nous suit alors avec un air de blessé.
Le professeur nous a déposé dans le bureau du directeur, Monsieur Ramoneaud. Cet homme est imposant et me fait peur.
Je me calme alors un peu.
Il dépose alors un verre d'eau devant moi et dit durement:
-Bois.
Je m'exécute.
Il ne parle pas pendant un moment mais après quelques minutes je sens ma tête lourde et les battements de mon coeur se calmer.
Mes jambes me semblent frêles et mes mains impuissantes.
Je demande alors un peu sonnée :
-Mais qu'est ce qu'il y a dans votre verre ?!
-Des calmant. Ça a l'air avoir fonctionner. Dit le principal. Maintenant que vous êtes tous les deux calmes, expliquez moi.
Erwan prend la parole:
-Je viens d'arriver, je ne l'ai jamais vu et elle m'a agresser.
-Qu'est ce qu'elle a fait? Demande M. Ramoneaud.
Erwan me regarde longuement et comme pour me protéger du renvoie il dit simplement:
-Elle m'a plaquée contre le mur car je suis un fils de tueur.
-Monsieur! Son père est un tueur! J'interviens.
-Et ? C'est son père pas lui.
-Je peux donc tuer son père ?
-Exact... Non ! Expliquez moi tout.
Je soupire. Je me sens faible. Ses calmant marchent trop bien, combien il en a mit ?!
-Je vous ai déjà tout expliquer. Dis-je.
-Alors j'appelle votre mère. Elle saura éclairer tout ça.
Ma mère ?! Si ma mère apprenait que le fils de l'assassin est ici et surtout que j'ai eu recourt à la violence elle serait dans tout ses états!
Non. Je ne veux pas ça.
-Pitié. N'appelez pas ma mère...
-Alors explique moi.
Je soupire de nouveau et me lance:
-Il y a cinq ans, mon père s'est fait percuté au volant et y a perdu la vie, à cause d'un alcoolique qui est aussi le père d'Erwan. Alors, cet homme mérite la même chose que moi! Perdre une personne qui lui est chère! J'aimais tellement mon père. C'est injuste...
Une larme roule sur ma joue pour tomber sur mon jean pour finalement que je me mette à sangloter.
-N'appelez pas ma mère. Si elle savait...
-D'accord. Peut être était-ce sous le coup de la colère. Je peux comprendre votre comortement mais cela exige quand meme cinq heures de colles. Soupire le principal.
-Merci monsieur! Je m'excuse ! Je ne recommencerait jamais! Je m'exclame.
-Vous pouvez y allez tous les deux.
Nous nous levons et nous dirigeons dehors mais à l'embrasure de la porte il dit:
-Mademoiselle Roy, ammenez Monsieur Allon à l'infirmerie. Je ne suis pas dupe... Restez près de lui là-bas, ça vous calmera.
Je le remercie de nouveau et l'emmène à l'infirmerie.
Sur le chemin il dit doucement:
-Alice... Je me souviens. Je suis désolé. Mon père est un con et je le sais.
-Désolée d'avoir réagit comme ça. Je ne me contrôlait pas. Je n'aurais jamais du recourir à la violence...
-Je ne t'en veux pas.
-Et merci.
-De quoi ? Demande-t-il intrigué.
-D'avoir menti au directeur.
-Je n'ai pas menti. Je n'ai juste pas tout raconter! Dit-il avec un sourire en coin.
Je dis après un moment:
-Mais ne te fais pas des idées. Je te déteste toujours autant.
-Je sais. Dit-il avec un sourire malicieux.