Le syndrome des Dumas 1 - Ana...

By MaevaAndStories

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Anaïs, vingt ans et étudiante en troisième année de psychologie, a ce qu'elle appelle « le syndrome de l'aima... More

Avant-propos
• JANVIER 2016 •
La routine journalière
La bête noire
L'unique coup d'un soir
L'espoir détruit
Les voisins de rêve
L'ignorance, il n'y a rien de mieux
• FÉVRIER 2016 •
Bonjour, Anaïs mémé persil à votre service
Épier son voisin, c'est plus fun que travailler
Les tracas du quotidien et la copine non souhaitée
Le look à la Einstein, c'est trop sexy
Quand l'aînée veut caser la cadette
Journée de caisse mais pas de la délicatesse
12 - Le chauffe-eau capricieux et la femme du gourou
13 - La douche intégrale
14 - Clément, ce voleur de biscuit
• MARS 2016 •
15 - Bassiste, étudiant et adorable à plein temps
16 - Une marmelade d'insultes
17 - Quand la narcissique rencontre l'ancien bisounours
18 - Une affaire d'argent et une autre de porte claquée
19 - Un crush peut en cacher un autre...
20 - L'adepte du refoulement
21 - Au mauvais endroit, au mauvais moment
22 - Résister à l'appel de la choucroute séduisante
23 - Une chaleur qui consume de l'intérieur
24 - Lorsque le faux diable fait tomber un faux masque
• AVRIL 2016 •
25 - Haïr quelqu'un, c'est difficile
26 - Aussi froide qu'une porte de prison
27 - La visite surprise du commandant et de son associé
28 - Information erronée
29 - Retour en arrière
31 - Je t'aime
Épilogue
Le syndrome des Dumas : la suite
Série spin-off

30 - Un rendez-vous d'abord

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By MaevaAndStories

♪ Michael Jackson - Give in to me ♪

Quand enfin sa famille quitte son appartement, Anaïs décide d'aller parler avec Clément. Elle n'a pas beaucoup de temps avant qu'elle ne doive partir à son boulot, mais elle doit le faire ou bien elle se connaît, elle va encore repousser les choses...

C'est la gorge nouée qu'elle toque à la porte de son voisin. La petite minute qu'il met à venir lui ouvrir lui semble durer une éternité. Une fois ceci fait, le regard de Clément se pose sur la jeune femme et cette dernière ravale difficilement sa salive. Comment a-t-elle fait pour ne pas se rendre compte qu'il la troublait ainsi ? Comment a-t-elle pu croire en pincer pour ce menteur de Guillaume alors que son véritable crush était sous ses yeux ?

Après avoir pris une bonne inspiration, elle se dit qu'il faut qu'elle soit forte et rentre dans le couloir du jeune homme sans même demander son autorisation. C'est pour la fois où il s'est invité chez moi sans permission ! songe-t-elle, l'esprit rebelle.

— Il faut qu'on parle.

C'est une phrase toute faite, Anaïs le reconnaît. Seulement son ton est grave et ses pensées le sont également.

Clément ne s'oppose pas à ce qu'annonce la jeune femme et referme la porte derrière elle. Aussitôt, la concernée se sent mal à l'aise, enfermée chez son voisin. Puis elle se force à se recentrer sur l'essentiel qui est : mettre les choses au clair.

— Qu'est-ce que c'est que cette histoire comme quoi on s'en est tenu à l'abstinence ?

Ah Dia, je ne devais pas commencer ainsi ! se réprimande-t-elle intérieurement.

— C'est vrai.

Anaïs reste muette quelques secondes avant de froncer les sourcils puis de secouer la tête.

— Ne te fous pas de ma gueule. Je me suis réveillée dans ton lit et j'étais nue ! lance-t-elle, en croisant les bras sur sa poitrine en signe de désaccord.

Je sais que c'est dur à croire mais je te jure qu'il ne s'est rien passé ce soir-là. J'ai réalisé ce que je m'apprêtais à faire. Je venais d'amener une inconnue chez moi, t'étais saoule et on s'apprêtait à coucher ensemble. C'était un mauvais plan. J'allais te dire que finalement, je n'en avais plus envie quand tu t'es déshabillée. Tu ne peux pas savoir à quel point c'est difficile de résister à une jolie fille complètement nue qui te fait des avances. Ça a remis la machine en marche. Ouais, ça a tout changé, non pas parce que je t'ai vue...

Clément la montre d'un signe de main et parcourt le corps d'Anaïs des yeux. Alors que le jeune homme a soudainement chaud à repenser à la scène, l'étudiante elle, paraît plus que gênée.

— Ce qui a tout changé, c'est que tu t'es jetée sur moi. Enfin, pas tout à fait, c'est plutôt moi. Mais tu n'étais pas là, euh si tout compte fait, sauf que tu ne t'en rappelles plus. Bref, on était sur le point de conclure quand tu m'as repoussé en me traitant de pervers. Tu as tout cassé et je ne parle pas seulement du fait que tu as failli envoyer par terre deux de mes objets les plus précieux à ton arrivée dans mon appart, je parle aussi du fait que tu aies dégueulé dans mon séjour.

Voilà pourquoi Anaïs se sentait si mal le lendemain... La jeune femme ne sait pas ce dont elle a le plus honte désormais, avoir mis Clément à la porte de son propre logement, avoir vomi dans sa chambre ou bien avoir souvenir d'aucun de ces passages ?

— Je t'ai amenée dans ma salle de bain pour que tu te nettoies, puis je suis allé m'occuper du couchage et de mon sol au passage. Quand tu es revenue, tu t'es presque effondrée sur mon lit. Deux minutes plus tard, tu dormais.

Oui Clément a omis de dire qu'elle a dit le prénom de son ex, mais bon, ce n'est pas le plus important, n'est-ce pas ?

— Et tu vas me faire croire que tu n'as rien fait alors qu'une fille complètement nue dormait dans ton lit ? rétorque la jeune femme, visiblement pas décidée à croire son voisin.

— Je suis un mec ouais, mais je ne suis pas un violeur Anaïs. J'ai une conscience. Bien que c'était difficile de résister, je n'ai rien fait.

C'est complètement fou, ça la dépasse ! Elle pourrait bloquer sur le fait qu'il l'ait vu nue ou bien qu'elle l'ait allumé cependant ça lui paraît superficiel en ce moment. C'est invraisemblable, mais plausible malgré tout.

Il n'empêche quand même que c'est le chaos dans son esprit désormais ! 

— Franchement Anaïs... Tu crois vraiment que je mentirais sur une chose pareille ? lance-t-il en la regardant comme si elle venait de dire un truc ridicule.

Les yeux de la concernée balayent le mur tandis qu'elle tente de réfléchir. Elle a failli dire qu'après tout, elle ne le connaît pas, seulement après réflexion, elle s'est rendu compte que c'est faux. Certes, elle ne le connaît pas par cœur, mais ce n'est pas un inconnu pour elle.

— Pourquoi t'étais dans le lit quand je me suis réveillée ? demande-t-elle en le regardant à nouveau.

— Je ne pense pas que tu t'en souviennes, comme tout le reste de la soirée, mais je n'avais qu'une pièce dans mon ancien appartement. Comme ici d'ailleurs. Je n'avais que mon clic clac. Je n'allais pas dormir par terre quand même ! Bon OK, c'était ce que j'avais prévu au départ, mais j'ai eu froid parce que ouais, ça caille sur le carrelage.

Anaïs réfléchit une nouvelle fois à la situation. Il y a tellement d'informations à traiter qu'elle a peur d'oublier quelque chose. Et justement, si elle veut comprendre, si elle veut avancer, elle ne doit rien zapper. C'est dans des moments pareils qu'elle regrette de ne pas être très organisée, du moins dans sa vie personnelle, sans quoi elle aurait sûrement fait une liste des questions à poser.

— Et pourquoi t'étais nu toi aussi ?

— Non, la corrige-t-il, j'avais mon caleçon !

Anaïs roule des yeux.

— Pourquoi t'étais en caleçon alors ? continue-t-elle en soupirant.

— C'est un véritable interrogatoire ma parole, rigole-t-il en retour.

La jeune femme elle, ne se marre pas. Au contraire, elle lui envoie un regard noir. Elle veut des réponses. Les réponses qu'elle aurait dû demander il y a longtemps déjà...

— J'ai eu chaud durant la nuit. J'ai dit que je n'étais pas un violeur mais je n'ai jamais dit qu'avoir une fille nue dans mon lit ne me faisait pas d'effet.

Pour le coup, elle se dit qu'il aurait pu se contenter du « j'ai eu chaud ». Malgré tout, la suite, bien qu'un peu étrange vu l'instant présent, la chamboule et ce n'est pas pour lui déplaire. Cependant sa satisfaction ne dure pas longtemps puisqu'elle se reprend rapidement :

— OK, et est-ce que tu étais déjà avec Flora à cette époque ?

Un muscle de la mâchoire de Clément tressaute. Celui-ci ravale sa salive puis soupire. Il fourre ensuite ses mains dans les poches de son pantalon et remue légèrement la tête pour repousser une bouclette sur son front. Ce geste, inconscient, attire l'attention d'Anaïs, jusqu'à ce que le jeune homme prenne la parole :

— Flora hein ?

Clément sourit en coin et l'étudiante réalise enfin qu'elle tape du pied. Aussitôt ceci fait, elle s'oblige à se stopper. Elle se rend également compte qu'elle est toute tendue. C'est limite si elle ne transpire pas mais étrangement, son corps est glacé.

— Si je sortais avec elle à cette époque, ça ferait de moi un connard de première qui baise toutes les inconnues qu'il croise, n'est-ce pas ? Ça ferait de moi un animal en rute incapable de se contrôler.

La jeune femme ne peut pas cacher sa surprise. C'est ce qu'elle a dit, mot pour mot, à Amélie, la fois où elle s'est énervée au téléphone.

— Et oui, qu'est-ce que tu crois ? Moi aussi j'écoute aux portes.

Après cette annonce, le rouge monte aux joues d'Anaïs. Clément sourit et bien que ce ne soit absolument pas le moment de penser à une telle chose, la châtain se dit qu'il est beau. Oui, beau, c'est le mot. Toujours les mains dans les poches, il fait un pas dans la direction de la jeune femme.

— Allez, avoue que t'es jalouse.

La mâchoire d'Anaïs se crispe. Une vague de froid la traverse, toute entière. Elle sent son visage se figer. C'est désagréable... Elle a envie de le gifler. Sa main se lève. Sa respiration accélère. Sa colère augmente. Son bras suit le mouvement. Mais elle ne parvient pas à toucher sa joue. C'est au-dessus de ses forces. Elle n'y arrive pas. Alors elle ravale sa salive et sa fierté au passage, puis fixe le sol, honteuse.

— J'ai menti.

L'étudiante relève aussitôt la tête.

— J'ai menti à propos de Flora.

Anaïs en a plus que marre. Elle a l'impression d'être menée en bateau depuis le début. D'abord, elle apprend qu'ils n'ont pas couché ensemble. Puis maintenant qu'il a menti concernant Flora ? Mais à quel sujet ? Sur le fait qu'il fut ou pas avec elle il y a plus de six mois de cela, le fait qu'il soit parti en week-end avec elle, ou bien le fait que...

— C'est Julien, le blond que tu as vu la dernière fois au parc, son véritable copain. C'est même son mari. Ils sortent ensemble depuis le lycée. Et comme Julien est mon meilleur ami, elle squatte bien souvent avec nous.

Encore une fois, Clément omet quelques petites détails, comme le fait qu'elle fut aussi un coup de cœur, durant un certain temps. Mais après tout, ce n'est pas le plus important, du moins pour le moment.

C'est confus dans la tête de la jeune femme, beaucoup trop confus. Elle aimerait être capable d'analyser ses paroles et la situation, mais elle ne peut pas, pas maintenant.

— Je ne comprends, avoue-t-elle alors.

Le soupir de Clément se fait long.

— J'ai dit que c'était ma copine pour te tester. Je reconnais que c'est cliché le coup du mec qui ment pour rendre la fille jalouse, mais j'étais désespéré Anaïs. Et en plus, ça n'a pas marché comme je le souhaitais. Tu m'as fait la gueule pendant une éternité ! J'ai même maudis Lætitia de s'être avancée à notre sujet sans véritablement savoir.

La jeune femme fronce les sourcils. Qu'est-ce que cette histoire avec Lætitia ? D'ailleurs, cela lui refait penser à l'épisode du baiser sur la joue et... Et ce n'est pas l'essentiel pour le moment, une fois de plus. Recentration. Oublie des éléments parasites. Anaïs a l'impression de faire de la psychologie cognitive à s'auto-analyser ainsi.

— Je ne comprends toujours pas. Pourquoi me tester ?

— Enfin Anaïs, arrête de faire l'imbécile !

Le visage de la concernée se fige à nouveau. Elle ne peut pas croire à ce qu'elle pense. Ce serait égocentrique de sa part. Elle fait sûrement fausse route, une fois de plus...

— Je te connaissais avant ce fameux soir, lance Clément. Je t'avais déjà vue à la fac.

Çà pour une surprise...

— Comment ça à la fac ?

— Ouais, aux dernières nouvelles, j'étudie à la même fac que toi Anaïs.

Là, elle a besoin de s'asseoir. À vrai dire, elle en a besoin depuis trop longtemps désormais. Elle a mal à la tête. Trop d'informations. Trop d'émotions. Son cerveau est en train de faire une overdose.

— Je suis en Master 2 de Traduction, Interprétation et Médiation Linguistique si jamais ça t'intéresse au passage, lance le jeune homme ironiquement.

Clément était à la même fac qu'elle durant tout ce temps ? C'est complètement dingue. Anaïs n'arrive pas à y croire. Comment a-t-elle fait pour ne pas le voir ? C'est vrai qu'il y a un grand nombre d'étudiants à l'université et que les UFR de langues et de psychologie sont plutôt éloignées mais tout de même !

— Je t'avais remarquée je disais donc. Tu traînais avec ton amie la blonde, et il y avait ce grand brun barbu là. Il avait toujours les cheveux attachés. Je t'ai vue deux ou trois fois avec lui, main dans la main.

Quentin.

Clément pourrait l'appeler par son prénom, mais cela voudrait dire qu'il respecte ce connard qui a osé tromper une fille géniale comme Anaïs, et en plus de cela, il se vendrait sur ses activités d'espionnage...

— Puis il y a eu cette soirée. Je venais voir mes potes mais quand je suis arrivé, j'ai reçu un message de leur part pour me dire qu'ils ne pouvaient pas venir finalement. Parce que je me suis dit que sortir me ferait du bien, j'ai voulu tout de même rentrer dans ce bar. Et alors que je regardais si je connaissais du monde, je t'ai vue. T'étais avec tes amis. Tu parlais fort, tu rigolais et tu pleurais en même temps. La contradiction à l'état pur.

Les émotions remontent et se mélangent. Impossible de les définir, c'est un méli-mélo. Patraque, Anaïs fait un pas, puis un deuxième et se traîne jusqu'au lit de Clément. Peu importe si cela paraît déplacé. Elle doit s'asseoir, elle n'en peut plus. Elle regarde son voisin, qui reprend aussitôt son discours.

— Finalement, t'es venue me voir. Et quand le lendemain, tu m'as foutu à la porte de mon appartement, je me suis dit que t'étais complètement tarée, rigole-t-il.

Anaïs est un un peu blessée par son terme mais elle se tait car elle n'a pas envie de le couper dans ses explications. Elle n'a jamais autant apprécié ses élans de parole, bien que le surplus d'informations lui causent parallèlement des maux de tête.

— Je voulais me rapprocher de la fac depuis longtemps, mais soit je n'avais pas assez d'argent, soit les endroits ne me plaisaient pas. Trois mois plus tard pourtant, je suis tombé sur l'annonce d'un appartement dans ta résidence. Avant que tu me prennes pour un stalkeur, je tiens tout de même à rajouter que c'est toi qui m'as communiqué ton adresse, en sortant de ma salle de bain, avant de t'endormir sur mon lit ce soir-là. Donc oui, je reconnais, j'ai intégré ton bâtiment en connaissance de cause. Mais je te jure que j'ignorais que ton logement était en face du mien !

Anaïs sent sa gorge se serrer, non pas à cause du fait que Clément ait en quelque sorte suivi ses traces mais parce qu'elle réalise le nombre de fois où ils se sont croisés ou ont ignoré des signes.

Dia c'est vrai qu'il ne s'agit pas vraiment de signe, c'était le pur hasard. Enfin pas tout à fait mais... Bon bref.

— J'avais essayé de t'oublier pendant tous ces mois mais te recroiser tous les jours dans le couloir... C'était impossible de ne pas te voir alors que tu étais ma voisine. J'ai passé un moment où je voulais te fuir mais plus j'essayais de le faire, plus je te croisais. Alors j'ai décidé de changer de tactique. Je me suis dit que je devais tenter une approche et que si tu me repoussais alors j'arriverais à tirer un trait définitif sur toi. Il y a trois mois de cela, je priais pour t'effacer de ma mémoire. Mais soudainement, il y a eu le problème avec ta voiture, puis la panne de ton chauffe-eau et peu à peu nous nous sommes rapprochés. Seulement ça ne suffisait pas, encore une fois. C'est à ce moment-là que j'ai eu l'idée de créer cette histoire avec Flora. C'était supposé te faire réagir. C'était...

— Babo !

— Quoi ? s'étonne Clément.

Dans un soupir, Anaïs croise les bras sur sa poitrine, puis adopte un air boudeur.

— Ça veut dire idiot en coréen, et c'est vraiment ce que tu es. Tu aurais pu me dire tout simplement ce qu'il se passait. Tu aurais pu...

— Mais c'était impossible de discuter avec toi ! rétorque Clément, sur le même ton.

Quelques secondes après le soupir d'Anaïs, les doigts du jeune homme frôlent la main de la jeune femme. Silencieusement, elle sait qu'ils lui demandent l'autorisation de la toucher. Elle ne sait pas si c'est bien mais une chose est sûre, c'est qu'elle a envie de ce contact. Alors l'étudiante bouge légèrement les doigts à son tour et Clément saisit enfin sa main.

Doucement, il la tire vers lui et elle se retrouve à nouveau debout. Anaïs est telle une poupée chic molle que l'on trimballe à droite à gauche. Après ce constat, elle lève les yeux vers Clément. Évidemment, ces derniers la troublent, pourtant, elle ne lâche pas le regard, car il la réchauffe également.

Son voisin pose sa main sur la joue de la jeune femme et dans un soupir à la fois triste et heureux, il essuie la larme solitaire d'Anaïs. Aussitôt cette dernière ferme les yeux pour apprécier le geste. Son ventre se noue. Ce contact, bien que simple, fait dresser ses poils sur ses avants-bras. Son cœur va exploser. Il lui fait encore plus mal que durant ces dernières semaines.

Anaïs sent un souffle chaud contre sa joue et avant qu'elle n'ait ré-ouvert les yeux, la voix de Clément lui dit qu'il a envie de l'embrasser. Alors qu'elle s'apprête à lui donner son autorisation, un petit bout de sa conscience, qui était jusque-là partie, réapparait et les iris de la jeune femme affrontent à nouveau la lumière.

— Non, souffle-t-elle, les lèvres à quelques centimètres seulement de Clément.

La surprise semble le foudroyer sur place quand elle recule. La colère aussi quand les prunelles claires de celui-ci se posent à nouveau sur la bouche pulpeuse de l'étudiante.

Elle m'aura usé jusqu'à la fin, songe-t-il.

— On doit le faire dans les règles. Un rendez-vous d'abord, déclare-t-elle avant que le jeune homme n'éclate de rire.

— T'es pas sérieuse là ?

— Si, on ne peut plus sérieuse, répond la concernée.

C'était plus une supplication qu'une question en vérité...

— Tu veux ma mort ?

Cette fois-ci, l'étudiante rigole.

Non Anaïs ne veut pas la mort de son voisin, elle veut seulement sa happy ending digne d'un film mais sans le côté non réaliste et surtout sans le manque de développement de... Bref, la jeune femme veut son rencart.

— Parce que je ne compte pas te faire languir trop longtemps, disons que l'on peut se voir lundi soir si tu veux. Je ne bosserai pas.

Elle ne peut pas le voir ce soir, elle a promis à ses amis de faire la fête avec eux et ne peut pas tout annuler. Après tout, l'amitié c'est important aussi pour elle !

Alors que Clément secoue la tête, à la fois amusé et embêté, Anaïs se rapproche à nouveau de lui. Il semblerait qu'elle soit désolée de le faire attendre. Peut-être est-ce pour cela qu'elle dépose un rapide baiser sur la joue du jeune homme, à moins que ce soit juste par envie. Quoi qu'il en soit, à la vue de la châtain, son voisin lâche un léger sourire.

— Tu sais, si tu recommences encore à te pincer les lèvres, je vais être dans l'obligation de t'embrasser.

— Je ne me pince pas les lèvres ! réplique-t-elle telle une petite fille accusée à tort.

— Oh si que tu le fais.

Un pas et voilà qu'il frôle à nouveau son visage. La gorge sèche, Anaïs retient son souffle. Si le jeune homme en avait marre du jeu du chat et de la souris, on dirait bien maintenant que cela lui plaît.

— À lundi Clément, lâche la jeune femme avant de déguerpir par peur de craquer.

Anaïs sort de l'appartement plus rapidement qu'elle n'y ait rentré. Oui elle fuit encore un peu. Mais elle est aussi à la bourre pour son boulot...

* * * * *

NDA : Je sais que dans la première version, ce chapitre n'était pas tout à fait pareil mais ça me permet d'écrire une dernière partie avant l'épilogue ! Puis je trouve que c'est plus fidèle à Anaïs qui aime quand même faire les choses dans les règles, comme elle a dit xD

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Je reçois une nouvelle notification...... Histoire courte 💻 NO PLAGIA⚠️ Bonne lecture 💋 HISTOIRE FINIE ET CORRIGÉE !