Je dus rester un long moment à reprendre ma respiration devant chez moi. Je savais qu'Elliott était arrivé, mais j'étais trop troublée par ce qui venait de m'arriver.
Je sentais encore la chaleur de cet homme, ou devrais-je dire de ce loup-garou, dans mes mains et sur mon front. Je savais qu'il était encore entrain de me surveiller, sûrement à attendre patiemment que je rentre chez moi. Mais qui était-il ? Que me voulait-il ? Pourquoi m'avoir sauvée ? Pourquoi y'avait-il cette effrayante attraction entre nous ? Je détestais les créatures de son espèce, alors pourquoi m'étais-je sentie si vulnérable face à lui ? Des milliers questions qui resteraient certainement sans réponses...
La porte d'entrée s'ouvrit brusquement, faisant place à mon cher et tendre mari.
- Ali ? Ma chérie ? Qu'est-ce que tu fais dehors !
Il s'approcha rapidement de moi et écarquilla les yeux. Le sang du vampire qui m'avait agressée avait coulé sur mon débardeur blanc lorsque je l'avais poignardé.
- Mais qu'est-ce qui t'es arrivé ?! Tu as mal quelque part ? Allons à l'hôpital !
Il agita ses mains sur mon corps pour trouver la moindre blessure.
- Je vais bien. Ce n'est pas mon sang. Je veux juste rentrer à la maison.
Il hocha la tête et m'emmena à l'intérieur en me prenant la main. Bizarrement, je n'avais pas ressenti de nouveau cet étrange courant électrique.
Je lui racontai tout ce qui s'était passé, en omettant le passage avec ce mystérieux loup. Je préférai prétendre que le vampire s'était sauvé après le coup que je lui avais asséné. Je n'avais pas pour habitude de cacher des choses à Elliott, mais mon instinct me criait de garder cela secret.
Il décida d'appeler une de ses équipes pour qu'ils viennent retrouver le vampire qui m'avait attaquée. Il fallait l'éliminer au plus vite, pour que je ne le recroise pas où qu'il ne s'attaque pas à d'autres personnes.
Apres une longue douche brûlante, je rejoignis mon mari dans le lit. Il était déjà quatre heures du matin. J'étais épuisée par les événements.
- Tu es sûre que tu te sens bien? Me demanda Elliott en caressant ma joue.
- Oui, chéri. Tout va bien. Tu m'as manqué et je suis heureuse de te voir enfin.
Mon mari embrassa délicatement mes lèvres et caressa tendrement mon visage.
- Je dois malheureusement repartir lundi pour une mission d'un mois...
- Encore ? J'ai vraiment l'impression de ne jamais te voir !
- Je suis désolée, ma puce. Mais il y a pas mal de mouvement autour de nos villes et on voudrait éviter que ça ne dégénère. Et puis nous devons nous préparer à d'éventuelles attaques.
Je soupirai bruyamment. J'en avais assez de le savoir loin de moi. Surtout après ce qu'il s'était passé ce soir.
Il ne me restait plus que le week end pour profiter de lui au maximum. Je redoutais ce qui pouvait arriver durant un mois. Maintenant que je savais qui était l'ombre qui me suivait, tout avait changé. Et s'il essayait de me kidnapper ? De me manipuler ?
Je me blottis dans les bras musclés d'Elliott, savourant leur chaleur. J'avais cette désagréable impression qu'une chose avait changé. Je me sentais différente.
- Ali', j'ai besoin que tu me promettes de faire attention à toi.
Je levais les yeux vers Elliott qui me fixait d'un air inquiet. Ses beaux yeux bleus fatigués n'attendaient qu'une réponse de ma part pour pouvoir sombrer dans un sommeil profond.
- Comme par exemple éviter de rentrer seule la nuit, ou te mettre inutilement en danger.
- Je ferai attention, c'est promis.
Je le sentis soulagé. Je pouvais parfaitement comprendre son inquiétude. J'avais été agressée par un vampire, ce n'était pas anodin. Ces derniers lâchaient rarement une proie avant d'être arrivés à leur fin.
- Je vais placer deux gardes du corps autour de la maison pendant mon absence. Ils feront des rondes la nuit.
Je le trouvai un peu excessif mais préférai me taire. Si cela pouvait le rassurer, alors soit.
***
Elliott allait s'en aller. Après avoir passé un week-end bien trop court à mon goût, nous allions devoir nous quitter une nouvelle fois. Cette idée me rendait triste.
- Chérie, ne fais pas cette tête ! Je serai rentré plus vite que tu ne le penses. Avec ton nouveau travail et tes sorties avec June, le temps passera vite !
Je le serrai très fort contre moi, m'imprégnant de son parfum viril.
Il déposa ses lèvres sur les miennes et me donna un baiser divin, plein d'amour. Cet homme m'aimait à la folie et j'adorais cette sensation.
- Prends soin de toi.
Il lâcha ma main et partit dans sa Mercedes noire. Je lui fis signe jusqu'à le voir disparaître de ma vue. Je soupirai puis rentrai dans ma maison, souffrant de mon éternelle solitude.
***
- On va boire un verre en sortant ? Décompresser ne nous fera pas de mal ! Proposa ma meilleure amie June.
En effet, nous avions travaillé toute la semaine comme des folles. Je n'avais même pas vu le temps passer. Il y avait eu beaucoup d'attaques et d'accidents mystérieux. Beaucoup se doutaient que les êtres surnaturels y étaient pour quelque chose mais nier était plus rassurant. La vérité risquait d'en faire paniquer plus d'un.
J'acquiesçai, confirmant mon accord à mon amie. Cette belle et sulfureuse métisse m'avait toujours fait rire avec sa bonne humeur et son énergie. Nous nous étions rencontrées à l'orphelinat de Denver et avions suivi nos cours dans la même école depuis notre enfance. Nous avions intégré une école d'infirmière dans le Colorado puis j'étais partie terminer mes études à Los Angeles.
Et deux mois plus tôt, elle était venue me rejoindre juste après les tests pour travailler dans le même hôpital que moi. J'étais tellement heureuse de l'avoir à mes côtés! Cette femme était ma meilleure amie, la soeur que je n'avais jamais eue, ma famille.
Il nous restait encore un an pour obtenir notre diplôme d'infirmière. Mais nous devions travailler en alternance comme des employées normales et suivre des cours en parallèle.
***
Nous venions d'arriver dans un des célèbres pubs de la ville. J'avais sorti une jolie robe bustier noire courte et évasée pour l'occasion. J'aimais sortir avec ma meilleure amie. Elle me permettait d'oublier le manque de mon mari et me faisait toujours rire.
June était habillée d'un court short en jeans mettant en valeur ses longues jambes métissées et d'un débardeur blanc. Sa peau matte faisait ressortir ses yeux noisettes. C'était une femme magnifique qui plaisait énormément.
Les hommes se retournaient souvent sur elle, mais elle était plus que difficile. Elle voulait connaître le vrai amour, le coup de foudre. Celui qui la rendrait folle dès les premières secondes où elle poserait ses yeux sur lui.
Sinon, elle se contentait de s'amuser avec un prétendant pendant une nuit et de ne jamais le rappeler.
- Et lui, là-bas ? Lui demandai-je.
Nous étions assises au bar, et je lui montrai de la tête un jeune homme blond avec une carrure de sportif.
- Tu plaisantes ? C'est le genre de mec qui se tape Brenda la pompom girl complètement niaise ! Très peu pour moi.
Je ne pus m'empêcher de rire. Son franc-parlé m'amusait à chacune de nos conversations.
- Et lui?
Cette fois-ci, je lui montrai un jeune homme mince, brun, tout à fait charmant. Elle me fit une moue dégoûtée.
- Je suis sure qu'il est encore puceau ! Et qu'il ne rêve que de tremper son biscuit. C'est d'ailleurs sûrement pour ça qu'il est là au lieu de tuer des zombies en ligne avec ses potes geeks...
Décidément, aucun de ces hommes ne convenaient à mademoiselle Higgins, mais cela pouvait se comprendre.
- T'es vraiment pas possible !
- Évidemment ! C'est facile de juger quand on a le beau Elliott Hamilton pour mari !
Je lui donnai un petite tape dans l'épaule et me mis à rire. Il était vrai que je n'étais pas à plaindre. J'avais pour mari un beau militaire riche et amoureux. N'importe quelle femme censée voudrait être à ma place. La seule chose que les gens avaient tendance à oublier était les absences répétées qu'il m'imposait et le danger continu qu'il encourait. Ce côté sombre de notre histoire n'intéressait pas. Et pourtant, il dominait notre quotidien.
- J'imagine bien à quel point ça doit être difficile de le savoir loin de toi. Mais tu peux être fière de ton mari. C'est grâce à des hommes comme lui que l'on peut vivre en toute sécurité.
Je souris faiblement à ma meilleure amie. Elle ne pouvait pas comprendre que j'avais toujours cette sombre impression de sacrifier ma vie à cause de tous ces monstres vivant autour de nous.
Je sentis mon cœur se mettre à battre plus rapidement et un frisson agréable envahir mon corps sans raison, comme si un courant d'air avait traversé mon échine. C'était vraiment étrange.
June pinça ma cuisse et je la regardai d'un air interrogateur, tandis que ses yeux brillaient d'un désir brûlant.
- Là, je crois que ça y est. Je n'ai pas une mais deux proies. Oh Mon Dieu, je les veux les deux en même temps.
Je secouai la tête en riant de sa folie mais mon sourire disparut totalement quand je compris de qui elle parlait.
Le loup-garou qui m'avait sauvée était là, avec l'un de ses amis. Et ils me regardaient tout deux avec attention, assis à une table plus loin.
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Fin du deuxième chapitre!
Vous avez pu rencontrer Elliott et June, qu'en pensez-vous ?
Comment imaginez-vous la suite ?
À très vite pour le troisième chapitre!
Bisous ❤️