ImpatienceS

By gaellebonnassieux

337K 9.7K 3.1K

Jamais je n'aurais pu imaginer que l'univers puisse à ce point s'inverser. Du jour au lendemain, j'étais deve... More

Infos
Grande nouvelle!
Retrait ImpatienceS
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Projet Hermaphrodite
Nouvelle histoire 2!
Vous et les personnages!
Réponses des personnages! :)
Le coin potins
My home is you
Remerciements
Publication tome 2!
Publication ImpatienceS!
Relecture/correction

Chapitre 10

5.9K 567 87
By gaellebonnassieux



La vengeance est un plat qui se mange froid. Très froid...

Lorsque j'ouvris les yeux le lundi matin au doux son de mon réveil, je me rendis compte que j'étais toujours prête à commettre un meurtre. J'étais motivée à cent pour cent. Je sautai hors de mon lit et me préparai. Pour une fois, j'avais hâte de sortir de chez moi pour aller dire bonjour à mon ami à quatre pattes. Il n'allait pas être déçu de me voir, je vous le garantis. Seulement, il fallait que je sois plus intelligente que lui. Je ne décolérai pas mais j'allais me montrer patiente. Très patiente. J'allais réfléchir à un plan machiavélique pour lui rendre la monnaie de sa pièce. En sortant, je pris tout mon temps pour verrouiller la porte, puis je me mis en marche. Dylan me suivait sous le couvert des bois alors que je restais silencieuse. Il craqua le premier.

- Tu es bien silencieuse ce matin...

Je haussai les épaules en regardant droit devant moi.

- C'est parce que je me demande quand mon colis va m'être livré...

- Ton colis ? Tu as commandé quelque chose ? M'interrogea-t-il.

Je me mordillai l'intérieur de la joue pour ne pas sourire. Il venait de s'engouffrer dans la brèche que je venais d'ouvrir, sans se douter de rien. Je décidai de le faire mariner un peu, alors je répondis simplement :

- Oui.

Il n'insista pas. La déception m'envahit, mon début de vengeance n'avait pas fonctionné. Au moment où je crus que c'était fichu, la curiosité du loup finit par l'emporter et il ne put s'empêcher de me questionner.

- De quoi s'agit-il ?

- Je t'ai commandé un joli string, avec une trompe d'éléphant pour... Tu vois. Oh, et il est rose vif, j'ai pensé que tu aimerais la couleur.

Je m'arrêtai et tournai la tête vers lui pour guetter sa réaction qui ne tarda pas à arriver. Ses yeux s'écarquillèrent de stupeur et il manqua de rentrer de plein fouet dans un buisson de ronce. Il l'évita à la dernière seconde, une branche venant tout de même s'empêtrer dans sa fourrure. Il poussa un grognement que j'interprétais comme étant du mécontentement et, n'y tenant plus, j'éclatai de rire. Il grogna à nouveau et entreprit de dégager son pelage des ronces en se tortillant dans tous les sens. Je portai ma main devant ma bouche pour tâcher d'étouffer mon rire, en vain. Je devais passer pour une vraie folle, seule au milieu de la rue, en train de rigoler comme si j'avais entendu la meilleure blague du monde. Je ne quittais pas Dylan des yeux, qui s'ébrouait grincheusement, les poils plein de feuilles. Mon rire redoubla. C'était ridicule, je ne savais même plus pourquoi je riais. En plus, ce n'était vraiment pas le moment ni le lieu pour prendre un fou rire. J'avais d'autres choses à gérer plutôt que de rire comme une idiote. Finalement, c'était peut-être justement parce que j'avais pleins de problèmes qu'il s'agissait du meilleur moment pour rire.

Une fois un peu calmée, je me dirigeai vers l'animal et passai mes mains dans sa fourrure pour lui retirer les quelques ronces qui étaient restaient emmêlées entre ses poils. À ma grande surprise, il se laissa faire sans rechigner. Je pris mon temps, un sourire flottant toujours sur mes lèvres. À chaque fois que je visualisais la scène qui venait de se dérouler, je sentais un éclat de rire remonter dans ma gorge. Dylan me donna un petit coup de museau sur la joue pour me rabrouer mais j'étais déjà en train de rire, et le contact du pelage du loup sur ma joue qui me chatouillait ne fit que renforcer mon rire.

- Quelle petite peste tu es ! Me taquina-t-il en recommençant à frotter son museau sur ma joue.

Je fronçai le nez en reculant et en riant, puis essuyait l'humidité que sa truffe avait laissé sur ma peau.

- Ce n'est pas moi qui t'espionne lorsque tu te changes dans les cabines d'essayage ! Rétorquai-je.

En réalité, je n'étais plus fâchée contre lui. Ce moment avait fait redescendre la pression et, même si je comptais toujours me venger de lui, je ne le prenais pas aussi mal que la veille. J'espérais juste qu'il ne recommencerait pas parce que là, ça ne serait pas la même chose.

- Je ne t'ai pas espionnée dans la cabine d'essayage. J'ai vu les ensembles que tu avais choisis et j'ai juste imaginé ce que ça pourrait donner sur toi, c'est tout. Mais je doute que mon imagination ne rende justice à la réalité...

Je m'empourprai et me détournai aussitôt. C'était quoi ça ? Il n'était pas sérieux quand même ? Quand je relevai la tête et rencontrai son regard, je décelai une lueur d'amusement dans les yeux du loup. Je décidai donc qu'il s'agissait d'une plaisanterie. Cela faisait plusieurs fois qu'il faisait ce genre de remarques et que j'avais cette réaction. Il jouait simplement avec mes nerfs, parce qu'il savait que j'étais très... Prude. Apparemment, ça l'amusait beaucoup, il savait comment me gêner et y arrivait extrêmement bien. À partir de maintenant, j'allais essayer de ne plus me faire avoir. Il s'agirait d'une tâche ardue parce que j'avais la fâcheuse tendance à rougir pour tout et n'importe quoi, mais avec Dylan, il allait falloir que cela cesse. Je ne voulais pas qu'il gagne ce petit jeu auquel il jouait. Je portai mes mains à mes joues pour les rafraîchir, puis donnai une tape sur le flanc de Dylan.

- Arrête de faire ça.

- Faire quoi ? Te dire que tu dois être super sexy en lingerie ? Pouffa-t-il.

Je fermai les yeux en me répétant de ne pas rougir. Visiblement, j'avais encore du travail à faire puisque je sentis la chaleur familière monter à mon visage. Je me repris vite et levai les yeux au ciel en secouant la tête. Il était irrécupérable. Je me remis à marcher, à demi abritée par la couverture que formaient les branches des arbres. Je n'avais pas fait trois pas que Dylan se plantait devant moi, sa tête de loup à quelques centimètres de ma figure. J'eus un mouvement instinctif de recul tout en soutenant le regard de l'animal. Nous nous jaugeâmes pendant une longue minute. Je n'avais aucune idée de ce qui passait par la tête de Dylan mais j'étais plutôt mal à l'aise. Il se décida enfin à parler, et, lorsque j'entendis ses paroles, je me dis que j'aurais préféré qu'il se taise.

- Tu devrais rire plus souvent. Tu es vraiment magnifique lorsque tu te laisses dominer par tes émotions, chuchota-t-il dans mon esprit.

Cette fois-ci, je ne songeais même pas à m'empêcher de rougir tant ces paroles me troublèrent. Elles me touchèrent également, et firent remuer en moi quelque chose que je ne pouvais nommer. Je ne m'étais jamais considérée comme « magnifique ». J'étais quelconque, et je ne pouvais même pas dire que j'avais un beau regard, puisque j'avais les yeux vairons. Et j'étais réservée, ce qui sous-entendais que jamais ou rarement, je ne me laissais dominer par mes émotions. Je restais souvent dans le contrôle, sauf avec mes proches, qui n'étaient pas nombreux car, pour avoir des proches, il fallait savoir faire confiance, ce qui n'était pas mon cas. J'étais dans la réserve, dans la thématique « je réfléchis avant d'agir ».

Ce qui était troublant n'était pas les paroles de Dylan mais ce qu'elles signifiaient. Elles signifiaient que Dylan me connaissait et me comprenait bien plus et bien mieux que je me l'étais imaginé. Et c'était plutôt effrayant qu'il sache aussi bien me décrypter, me juger, me comprendre, alors que moi, j'ignorais tout de lui, jusqu'à son apparence physique. Je ne savais pas trop quoi penser de tout ça. Je ne savais même pas si j'avais réellement confiance en cet homme. Ou en ce loup. Peu importe. J'aurais vraiment préféré qu'il se taise. C'était trop tard pour le lui dire puisqu'il s'était volatilisé après avoir lâché sa petite bombe. J'imaginais qu'il devait être dans les environs pour ma « sécurité » mais j'ignorais complètement où il pouvait se situer. Il était atrocement discret et silencieux. Un vrai caméléon. Pas étonnant que je ne me sois pas rendue compte de sa présence auparavant.

Je finis par me remettre de mon choc et recommençais à avancer. Il le fallait bien, ou j'allais être en retard à la fac. La fac. L'idée d'aller en cours comme si ma vie n'était pas sans dessus dessous me paraissait hilarante. J'avais l'impression d'être dans un monde parallèle après ce week-end. Ça me ferait du bien de retrouver la sécurité des cours qui s'enchaînaient les uns derrières les autres sans me laisser le temps de penser à autre chose, de retrouver la sécurité de la routine. Routine de la semaine VS chaos du week-end.

Ma semaine se déroula dans le calme le plus total. Après tous les événements que j'avais du gérer, j'accueillis ce calme avec délectation. J'allais en cours et j'y mettais toute mon attention pour essayer de ne pas penser aux créatures qui devaient me courir après dans l'ombre, ou à Zach. Il m'avait envoyé quelques messages sans pour autant m'appeler, ce qui m'inquiétait à moitié. Il m'appelait régulièrement avant. Avant que je ne gâche tout entre nous. Je ne faisais pas beaucoup d'effort pour essayer de me faire pardonner. En fait, je laissais simplement le temps s'écouler pour voir où il me guiderait et ce qu'il résulterait de cette situation.

Quant à Dylan, il me suivait en me parlant de la météo la plupart du temps, ou en silence. Il n'avait pas reparlé de mes soit-disant capacités hors norme, ni de ma sécurité, ni de monde surnaturel, ce qui me donnait un peu de répit. Je lui étais reconnaissante de faire comme si de rien n'était, mais j'avais conscience que cela ne pourrait pas durer ad vitam æternam et qu'il faudrait aborder le sujet tôt ou tard. Pour le moment, je tâchais d'oublier toutes ces catastrophes qui rythmaient ma vie pour me concentrer sur ma scolarité et mes amis. J'étais sortie plusieurs soirs de la semaine, avec des amis que je côtoyais à la fac. Je n'avais pas vu Dylan une seule fois lors de ces instants, mais j'avais sentit sa présence à chaque seconde et, étrangement, savoir qu'il n'était pas loin m'avait rassurée. J'avais beau faire comme si tout était normal, je ne pouvais pas réfuter le fait qu'il faisait désormais partit de ma vie, que je le veuille ou non. Je m'étais habituée à sa présence. J'avais encore du mal à croire à tout cela et à apprécier Dylan, parce que je détestais être suivie ( c'était une sacrée grosse perte de liberté ), mais au moins, j'acceptais sa présence.

J'accueillis le vendredi soir avec soulagement, cependant, contente que le week-end pointe enfin le bout de son nez. Tandis que je marchais pour me rendre chez Kalya, je remarquais que Dylan avait un comportement très bizarre. Comme à son habitude, il se déplaçait sous la couverture des bois pour nepas être aperçu. J'imaginais qu'un loup de cette taille rôdant en liberté dans la ville aurait été légèrement problématique. Quoiqu'il en soit, il paraissait sur le qui-vive. Il ne cessait de jeter des coups d'œil de partout, devant lui, derrière lui, c'était limite s'il ne regardait pas sous les pots de fleurs, des fois qu'un dragon se serait caché dessous ! Au bout d'un moment, n'y tenant plus, je l'interpellai :

- Mais qu'est-ce qu'il te prends à la fin !?

Le voir, lui qui était toujours si calme, autant angoissé me tapait sur les nerfs. Pire ça me faisait peur. Il me fusilla du regard, ne semblant pas apprécier mon intervention. Je pressai le pas, ayant conscience de réagir comme une enfant : il était évident que je n'arriverais jamais à le semer, même si j'avais eu le talent d'Usain Bolt. Je m'apprêtai à m'excuser pour mon comportement lorsque j'entendis le craquement d'une branche. Je me figeai. Dylan était aussi silencieux qu'une ombre, ce qui voulait dire que ce n'était pas lui qui avait produit ce bruit. Je secouai la tête. Je devenais complètement paranoïaque. Un craquement, ça ne signifiait rien, ça pouvait très bien être un écureuil ou un quelconque autre petit rongeur. Je souris en songeant à quel point j'étais stupide et me tournai vers le loup. Mon sourire disparut aussitôt. L'endroit où se tenait Dylan une minute plus tôt était aussi vide que mon esprit à cet instant. Le loup n'était plus là. Il avait disparu.

Un peu de suspens pour une fois!!

Qu'avez-vous pensé de ce chapitre? :)

Merci à vous pour vos votes et vos commentaires, je vous adore! <3

Continue Reading

You'll Also Like

6.7K 521 28
" J'y suis arrivée, j'ai trouvé la maison de mes rêves ! Je vais enfin pouvoir me lancer dans mon projet de rénovation et fonder une famille. Enfin c...
447K 26.4K 88
Que se passe-t-il quand une adolescente à la vie plutôt banale trouve l'objet qui va littéralement changer sa vie? #49ème dans la catégorie Fantastiq...
3.2K 207 18
Taehyung, accepte de faire du babysitting le week-end, pour la soeur de sa voisine. La même voisine qui à longueur de journée ne cesse de faire des é...
18.5K 1.8K 30
Rothaïde est la future Reine de Centule. Quand les pirates attaquent son royaume et la font prisonnière, elle ne pense plus qu'à une chose : cacher s...