l'alchimiste

By a_nanas

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Jaffar Yahya, jeune parisien bouffé par la haine, froid, insociable, cru et antipathique. Un genre de mal aim... More

Prologue
1.
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3.
4.
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6.
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«Révélations dans les bois»
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33.
34.
35.
36.
37.
38.
39. (un)
39. (deux)
39. (trois)
40. (un)
4o. (deux)
41.
42.
43.
44.
45.
46.
47.
48.
49.
50.
51.
52. (un)
52. (deux)
53.
54.
54/2
54/3

22.

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By a_nanas


- Tu regrettes la nuit dernière?

Elle s'humidifie brièvement les lèvres avant de dénier me répondre, toujours agrippée à son épaisse couverture.


-   Regretter quoi?

-   Tu sais bien.

-   Tu parles du fait de m'avoir emmené sur ce lieu significatif pour toi?
Ou l'après, ce qui s'est passé à la fin?

-   Les deux


Ses mains collées à la couverture comme si elle souhaitait se cacher et ne voulait plus se dévoiler alors que je la désirais,
je rêvais franchement de lire en elle.


-   Non, c'est juste que...

-   Juste quoi?

-   J'suis perplexe par rapport à ton acte, c'est incohérent avec tes paroles et ton comportement... fin bref oublions.

-   Tu t'prends trop la tête. J'avais envie de le faire, je l'ai fait, fin de l'histoire.

-   Non mais c'est pas ça la vie en fait. C'est pas normal d'embrasser une nana sur un coup de tête et du jour au lendemain l'ignorer complètement Jaffar.

-   C'était pas sur un coup de tête.



Elle s'éloigne et rejoint le sofa. Ses yeux sont toujours reliés aux miens, elle ne me lâche bizarrement pas du regard. Avachie, elle change de chaîne télévisée.



- C'était réfléchit? T'avais déjà prévu de m'embrasser pour que j'sois déstabilisée?

- Non, j'ai archi pas besoin d'te faire un baiser pour te déstabiliser cousine.

- Bah explique-moi c'est quoi le but? C'est un jeu c'est ça? Dis-moi les règles du jeu, histoire que j'me conditionne.

- Y'a pas de putain d'jeu,
tu commences à casser les couilles!



Je m'avance jusqu'à elle et passe légèrement ma main dans ses cheveux.

J'ai essayé de la fuir, tenté de l'éviter un maximum, de l'ignorer mais le destin s'est ligué contre moi et a fait en sorte que l'on se retrouve tout deux.

Elle ne le sait pas encore, moi non plus je ne le savait pas mais elle ne sera pas la seule perdante à ce jeu «dit» hasardeux.




- J'te jure tu me fous le démon!

-   Arrête de compliquer les choses Rita.

- Et ben dit donc , tu t'en souviens de mon prénom? Alléluia! C'est bon à savoir.

- Sur la tête des marmots t'as décidé de me péter les couilles toi ce soir.

- À défaut de te les vider vaut mieux.

- Parle pas comme ça avec moi!

- Sinon quoi?

- Chauffe pas, point.

- Genre j'suis en train de me faire menacer par l'Alchimiste là.



Je l'attrape par la nuque et fait pivoter sa tête en arrière, elle hurle dans un premier temps puis s'accapare de ma cheville ce qui me fait vite perdre l'équilibre.

La connasse a eu le temps de se défaire et filer en vitesse dans sa chambre. Malheureusement pour elle j'ai été bien plus rapide à l'exercice.



-   Tu pensais aller vite là?




Elle me toise tout en étant essoufflée.



-   Laisse-moi, j'ai fait semblant...

-   C'est ça ouais! Tu sais juste pas courir.

-   J't'ai dit que je faisais SEM-BLANT.

-   C'est bon ta gueule. Et si un des clients essaye de te voler comment tu comptes t'y prendre pour le rattraper?

-   Et voilà c'est reparti, on reparle boulot.

-   Il est où le soucis?

-   Nulle part et pour répondre à ta question, on bosse en talons donc les courses poursuites ne sont pas de notre ressort et les clients ne sont pas assez fous pour tenter de voler «l'Alchimiste».

-   Tu me cherches concrètement?

-    Je dis simplement la vérité.

-   Pour une meuf qui avait du mal à me regarder droit dans les yeux tout à l'heure, t'as bien repris le poil de la bête.




Elle est à l'instant assise sur le bord de son lit, je peux enfin constater qu'elle est vêtue d'une légèrement nuisette en soie noire puisque pendant sa course elle en a perdu sa couverture qui lui servait de combinaison camouflage. D'ailleurs elle ne s'en est pas encore aperçue. Elle est follement sexy, extrêmement attirante.




-   Ouais parce que je viens de capter qu'il n'y a pas de raison à ce que je sois mal à l'aise vu que je n'ai rien à me reprocher, que je n'ai rien à attendre de toi et que ces baisers sont à oublier.

-   Ha ouais vraiment?

-   De quoi «ha ouais vraiment»?

-   Tu penses vraiment qu'il n'y a aucune raison pour que tu sois mal à l'aise?



Plus j'allonge mes mots, plus je m'approche d'elle et de son nid, j'envahi rapidement son espace d'intimité. Je la montre du doigt, pour qu'elle puisse subtilement remarquer sa tenue.

Elle baisse son regard sur elle-même
et se cache aussitôt à l'aide de ses bras.


-   Putain... tu pouvais pas me...

-   C'est bon t'es juste en nuisette c'est pas la fin du monde, détends toi.


Elle se lève pour aller chercher un long bordel de sorte à ce que je ne puisse plus voir les quelques morceaux de sa peau, oublier les jolies courbes de son corps.




-   Si, c'est la honte frère, tu m'as vu!

-   T'inquiètes j'ai rien vu de désagréable si ça peut te rassurer. J'te pensais vraiment pas pudique à ce point.

-   Tu me pensais comment? Extravagante? Exhibante? Toute façon qu'est-ce que tu sais de moi? À part que je travaille pour toi que j'ai déjà tenté de te voler, que je me faisais battre par mon ex tu sais quoi?

-   C'est déjà pas mal ça tu trouves pas?



Honteuse, Rita se contente de baisser la tête. Je soulève légèrement son menton, elle me visionne timidement, son regard est si doux et si tendre qu'il m'apaise.




-   Ne baisse jamais la tête devant les gens et ne cite surtout pas tes faiblesses, ils pourraient s'en servir contre toi.

-   Pourquoi t'es si différent avec moi?

-   J'sais pas!

-   Il doit bien y avoir une raison...

-   Ça s'explique pas, y'a une partie de toi qui me fait rappeler mon passé.

-   J'te fais penser à Émilie quoi.

-   Au début ouais, en toi je reconnaissais Mimi à l'ancienne mais plus maintenant là y'a que Rita la mystérieuse que j'vois.

-   La mystérieuse?

-   Tu l'es autant que moi et
clairement j'aime bien ce petit air là.

-   Et je dois le prendre comment?

-   J'en sais rien, j'ai assez parlé là.

-   Tu pa...


Je lui ai coupé la parole en liant mes lèvres aux siennes. Le souffle presque coupé, elle s'est perdue emmêlée dans notre échange langoureux. Sa peau lisse caramel me rappelait les tropiques avec cette odeur vanille, noix de coco. 

Quelle manie de gros pédé à décrire,
les saveurs de son parfum, de son gel douche ou de sa crème hydratante,
j'en ai catégoriquement rien à foutre mais cette jolie pétasse sent tellement bon.


-   Celui là n'est pas à oublier Rita, ni même les autres d'ailleurs tu piges?

-   C'est ce que tu dis là à chaud, demain tu penseras déjà autrement.


« Qu'est-ce qu'il dit à chaud? »




Mimi venait d'arriver, nous ne l'avons pourtant pas entendu entrer. Elle débarque dans la chambre, surprise de nous voir à deux dans cette pièce.





-   Euh... qu'est-ce que vous foutez là? Je pensais que t'étais au téléphone Rita!

-   Non même pas, Jaffar est finalement venu nous mettre le chauffage.

-   Spécialement dans ta chambre?

-   Commence pas avec tes scénarios, Rita a fait la maligne je l'ai coursé et elle s'est réfugiée dans son pieux, sujet clos.

-   Ah ouais vous êtes devenus «bons potes» jusqu'à ça joue ensemble et tout.

-   Calme j'vais pas te le voler Émilie.

-   Voler de quoi?
avons répétés en chœur Mimi et moi

-   J'sais pas, j'ai pas pour but ni envie de m'immiscer dans votre AMITIÉ.

-   T'es sérieuse? Mais arrête de dire n'importe quoi Rita s'te plaît.

- Oui, j'suis sérieuse j'sais que t'es possessive avec lui et c'est normal j'respecte totalement donc tranquille je vais pas m'accaparer l'Alchimisite, c'est juste mon boss avec qui je m'entends par moment bien et qui me conseille fin.

-   Pourquoi tu te justifies?

- C'est important de le faire, pour que les choses soient bien claires entre nous.

- Elle a raison, ajoute Mimi

- Vous êtes de grandes malades w'Allah. J'ai de comptes à rendre à personne, aucune de vous n'a besoin de se justifier sur le type de relation que nous avons.

- Donc il se passe réellement quelque chose entre vous deux? J'suis pas folle?

- Non et même si ça aurait été le cas je vois pas pourquoi tu serais austère.

- Je le suis pas du tout, je m'en bats même les couilles pour vous dire juste je trouverais ça certainement dommage.

- Dommage en quoi?

- Ça serait du gâchis, on s'est toujours dit de ne jamais mélanger ces histoires là avec le business, c'est notre règle phare. On s'entend tous très bien et ce délire pourrait être un frein et source de conflit.




Je n'ai pas pu m'empêcher de sourire,
tout ce que Mimi vient d'évoquer n'a pratiquement aucun sens. Le plus surprenant c'est quelle s'inclue automatiquement dans le trio qui ne devrait pas avoir lieu d'être.

Je ne comprends pas forcément son comportement, elle n'est pas du genre à s'opposer lorsque je me rapproche d'une personne de sexe opposé, ce qui arrive très rarement. Elle doit sentir un danger.




- Pourquoi tu souris? me demande t'elle avant que Rita décide de quitter la pièce

- Tu m'fais rire.

- J'suis la bouffonne du roi moi?

- T'es la mienne seulement.

- Attendez, Rita tu vas où? J'te rappelle que c'est ta chambre ici hein.

- J'suis au courant merci, je vous laisse discuter tranquillement j'bouge au salon.



J'avais envie de la retenir juste pour la sentir, ressentir à nouveau cette osmose de douceur, sa douce odeur mais elles se seraient posées une série de questions, j'ai alors préféré encore l'ignorer.

Elle s'en est allée en fermant la porte.



- Alors? me questionne Émilie

- C'est à toi de m'expliquer.

- J'ai fait quoi moi?

- Tu fais la gamine et j'aime pas ça, d'où tu fais crari d'être jalouse et possessive?Qu'est-ce qu'on s'en bats les couilles toi et moi de ça en temps normal.

- Toi peut-être mais pas moi Jaffar. T'es mon sang, mon grand, mon frère, mon meilleur pote, bref t'es mon tout et je veux pas te perdre ni que tu m'oublies.

- Mais qu'est-ce que tu racontes?

- T'as dit qu'elle te faisais penser à moi et que t'aimerais l'aider comme moi.

- Et alors? T'es irremplaçable wesh.



Touchée elle s'est jetée dans mes bras, chose tellement inhabituelle pour nous qui sommes très réservé et certainement pas expressif ni tactile pour le coup.

Sûrement gênée par son acte,
elle s'est rapidement redressée et détachée de moi même. Cette fois-ci, j'ai bien entendu la porte d'entrée se claquer.



- Désolée... je m'suis un peu importée.

- Tranquille, tranquille c'est rien et c'était quoi ce bruit de porte là?

- T'inquiète ça doit être Rita, elle a l'habitude de sortir roder prendre l'air.

- Ha ouais chelou celle-là. Et toi t'étais où toi? Elle m'a dit que tu étais au ciné mais ça j'sais très bien qu'c'est faux.

- J'étais chez Kris...

- Tu continues de le voir?

- Oui, je sais que tu m'as dit de...

- T'es une grande fille maintenant, tu fais comme tu veux! Te justifies surtout pas auprès de moi, j't'ai dit ce que j'avais à dire à propos de ce mec, j't'ai prévenu là c'est toi qui as les cartes en main.

- T'es pas content?

- J'suis normal, j'attends juste le jour où tu viendras me dire «tu avais raison»

- Je déteste quand t'es comme ça... t'arrive à me remettre en question, à me faire douter tout en restant hyper calme et neutre. Tu m'énerve tellement j'te jure.

- Tant mieux. Bon je m'arrache.

- Déjà?

- Ouais clair, ça fait une plombe que j'suis là faut que j'profite d'ma nièce.



Elle sourit avant de me serrer la main.



- T'es tellement mignon avec la petite!

- N'emploie pas ce terme avec moi.

- Qu'est-ce que tu peux être relou.




Je fais une furtif virgule avec sa tête et je m'en vais. Une fois en bas, aucune métisse aux cheveux violets à l'horizon.

Je monte alors dans mon auto pour rentrer. Lorsque j'arrive au feu non loin du tabac, je la reconnais avec son long gilet, son écharpe épaisse, sa paire de converses indémodable. Je pourrais la reconnaître entre milles. Je la klaxonne.

Elle se retourne rapidement et décide d'accélérer le pas, j'avance jusqu'à sa hauteur tout en baissant ma vitre.



- Monte, j'te dépose.

- Non ça va aller merci, j'aime marcher.

- Mais je m'en bats les couilles, j't'ai pas demandé ce que t'aimais ou non. J't'ai juste dit de monter Rita.

- Et t'es obligé d'être agressif?

- Rend toi bien compte que j'suis mal placé avec ma gova juste pour ta sale race donc dépêche toi de monter.

- Dis-moi est-ce que rajouter un joli petit «s'il te plaît» à la fin ça va te tuer?

- Écoute moi bien c'est moi qui vais te tuer si tu bouges pas ton putain d'cul.





Elle éclate de rire avant de finir par monter. Elle m'énerve, elle m'agace, elle me fout le démon, elle me les casse, c'est inexplicable ce qu'elle arrive à me faire.




- Tu crois c'est marrant? Bouffonne.

- Un peu, te voir perdre légèrement le contrôle c'est assez marrant j'avoue.

- T'es une vraie casse couilles en fait!

- Oui, c'est possible.

- T'es partie en claquant la porte?

- Bah fallait bien la fermer...

- Y'a des façons plus calmes d'le faire.

- Je pensais l'avoir fait calmement.

- Plus sérieusement pourquoi t'es sortis?

- Juste comme ça, j'avais envie de fumer et de prendre l'air ni plus ni moins.

- J'te crois pas.



Elle soulève les épaules, je m'arrête à un parking non loin de leur immeuble. Elle me questionne alors du regard ne comprenant certainement pas mon arrêt.


- Tu voulais pas me déposer à la base?

- J'attends d'abord que tu me dises la vérité au sujet de ton soudain départ.



Elle soupire avant d'enchaîner.



- Ça n'a pas d'importance j'te jure.

- Dis le quand même.

- Nan c'est inutile...

- Tu sais que j'vais pas te lécher pour te sortir les vers du nez? Tu le sais?

- T'es chiant! Au final, ce que tu fais avec moi tu peux très bien le faire avec un tas d'autres en parallèle et ça ne dérangera personne puisque tu es L'Alchimiste, j'sais pas dans quel bordel j'me suis encore foutu de toute façon les plans foireux ça me connaît bien.

- C'est ce que j'me disais, tu regrettes? J'pensais que t'étais de celle qui n'avait pas le temps pour les regrets justement.

- J'regrette pas mais j'suis lucide moi, j'pense à l'envers du décor. Ok certes on s'est seulement embrassé ok ça ne veut rien dire peut-être pour toi, j'sais pas mais moi j'me suis rendue compte de certains trucs lorsqu'Émilie est arrivée.
J'veux pas passer pour une traîtresse.

- Si tu ne regrettes pas, qu'est-ce que tu te prends la tête à penser et à réfléchir?

- Tu comprends rien...

- Explique-moi.

- T'es tout pour Émilie y'a pas de place pour moi dans tout ça et je l'ai très bien compris tout à l'heure. Je m'emporte pas de toute manière tu ne m'avais rien promis, moi non plus d'ailleurs.

- J'pige pas.

- Tu fais plutôt semblant de ne pas comprendre mais j't'en veux pas. Si Mimi apprend qu'il se passe réellement un truc entre nous ça va être la merde, crois-moi.

- Tu dis n'importe quoi wesh c'est ma petite sœur puis déjà personne n'a besoin d'être au courant. Nous sommes les seuls et uniques concernés point.

- D'accord et si j'dis autant n'importe quoi, dis-moi pourquoi tout à l'heure tu n'as pas assumé devant elle?



Cette connasse m'a eu.

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