Nib

By larmesmauves

153K 28.6K 2.9K

Reina n'a qu'à baisser le menton, les yeux humides, pour voir apparaître des gouttes d'encre sur sa page. Tro... More

comme une sorte d'introduction
un premier rapport
un premier chapitre
un deuxième rapport
un deuxième chapitre
un troisième rapport
un troisième chapitre
un quatrième rapport
un quatrième chapitre
un cinquième rapport
un cinquième chapitre
un sixième rapport
un sixième chapitre
un septième rapport
un septième chapitre
un huitième rapport
un huitième chapitre
un neuvième rapport
un neuvième chapitre
un dixième rapport
un dixième chapitre
un onzième rapport
un onzième chapitre
un douzième rapport
comme une sorte de séparation
un treizième rapport
un treizième chapitre
un quatorzième rapport
un quatorzième chapitre
un quinzième rapport
un quinzième chapitre
un seizième rapport
un seizième chapitre
un dix-septième rapport
un dix-septième chapitre
un dix-huitième rapport
un dix-huitième chapitre
un dix-neuvième rapport
un dix-neuvième chapitre
un vingtième rapport
un vingtième chapitre
un autre premier rapport
un vingt et unième chapitre
un autre deuxième rapport
un vingt-deuxième chapitre
un autre troisième rapport
un dernier chapitre
un dernier rapport
une première enveloppe
une deuxième enveloppe
une première boîte
une troisième lettre
un dernier colis
comme une sorte de fin
remerciements et mot de la fin
un projet nib

un douzième chapitre

2.5K 480 63
By larmesmauves






Chapitre 12

Le front collé contre la vitre, j'ai vécu un trajet périlleux. Toutes mes pensées ont préféré vagabonder d'un hémisphère à l'autre dans mon pauvre petit cerveau durant les neuf longues heures. Le car a dépassé la station service, le lac, le petit village et le chemin où le premier chauffeur suant m'avait laissée en plan. Il s'est arrêté une bonne fois pour toute dans la ville aux bus et les portes se sont ouvertes.

J'ai la nausée. En posant le pied par terre, j'ai l'impression de revenir en arrière, me rapprocher de ma mère et de ma vie d'il y a quelques semaines. Et je n'en ai terriblement pas envie. Rien que d'y penser, j'en ai la boule à la gorge. Ça s'est déjà reproduit quatre fois, quatre retours chez soi de trop.

J'ai inspecté les environs et avec surprise, j'ai retrouvé mon vélo. Il est encore accroché là, où il était, intact. Sur la selle se sont déposées quelques gouttes de pluie et des feuilles rousses se sont accrochées aux roues. Le vélo de mon frère, il a tenu le coup.

J'ai cherché la clef partout. Nulle part. Le cadenas restera bloqué longtemps. Le prochain bus arrive dans une quinzaine de minutes et j'ai déniché ma place malgré la grève de quelques commerces de vente de billets.

Je vais y arriver.

Le bus s'arrête à différentes stations très écartées les unes des autres. Je m'arrêterai à la dixième dans un petit bourg dont le nom sonne faux. La onzième est celle qui dessert l'internat de Neville, à quelques minutes de marche.

Le bus est arrivé, j'ai eu le temps de m'acheter quelques friandises et changer mes lentilles. Celui-ci est beaucoup moins étouffant que l'autre, une heure et demi de trajet et j'y serai. Olivia me reverra et je pourrai la serrer dans mes bras. Une heure et demi et je pourrai lui sourire comme elle souriait avec moi.

Je n'ai pas trouvé d'écouteurs. Ça m'a mise en colère, je ne sais pas pourquoi. C'est rien d'avoir des écouteurs ou pas sur soi. Il n'y a rien de dramatique. Et pourtant, là tout de suite, je n'ai qu'une envie, dormir en entendant quelques voix de chanteurs dont j'aime tant. J'en achèterai si j'en ai l'argent. Normalement, tout le fric que j'ai retiré suffira, mais ça me fout les jetons en soit, les gens peuvent facilement retrouver la piste de mes passages à la banque. Tout est pisté en ces ères technologiques carrément terrifiantes. Tout.

Cette fois-ci, il y a pas mal de jeunes dans le même car. Quelques fois, je croise le regard d'un blond, très élancé avec un visage vraiment beau gosse. À croire qu'il n'y a que dans les bus que l'on peut croiser les beautés de son genre. Il m'a fixée un temps avant de cligner imperceptiblement les yeux. Le gars est accompagné d'une nana, aux cheveux rouges. Ils vont vachement bien ensemble, à se donner la main. Ouais, en réalité, ils sont carrément beaux. Ils sont sortis trente minutes plus tard, toujours main dans la main, le garçon avec le sourire aux lèvres. Sa supposée petite-copine vient de lui piailler un « Aris, je ne reprendrai plus jamais le bus de ma vie. » et ils sont partis, d'un coup sans rien laisser traîner derrière eux.

Ils étaient les seuls intéressants dans ce bus de personnes patraques. Moi, j'essaye encore de me fondre dans la masse, eux, ils n'en avaient pas besoin : ils étaient littéralement dans un autre monde.

J'ai posé mes yeux vers le paysage qui défilait. Des habitations, puis quelques quarts d'heure plus tard, j'ai vu les premiers champs. Les champs français par excellence, là où tout le monde plante du blé avec leurs tracteurs et leurs machines. Ça m'a rappelé à quel point j'aimais manger bio avant de partir crever de faim à l'océan.

Je suis sortie à ma station et ai senti le froid me regagner dehors. Je gèle mais j'aime bien. Ici, l'air est bon.

Je marche en suivant les indications d'un panneau puis arrive devant une énorme bâtisse en pierre. Un endroit à couper le souffle, vraiment. Les tuiles du toit sont fraîchement rénovées et la peinture des façades refaite. Tout semble neuf et propre. Beaucoup de filles traînent par-là, après tout, ça doit être leur lycée.

Ça m'a rappelé le fait que j'ai tout plaqué en fuguant. Encore un autre lycée qui ne voudra plus de moi. De toute façon, ça ne sert à rien, j'ai encore du temps avant de passer aux diplômes et aux choses du genre. Tout le monde me presse à suivre le schéma traditionnel du « fais tes études, puis après vis ta vie ». Moi je veux la vivre avant de tout apprendre. Ce n'est pas forcément la bonne philosophie à adopter et je vais sûrement me retrouver à la rue dans quelques mois. Je retournerai même peut-être chez moi, les yeux livides en repensant au fait que je me suis faite rattraper comme un tas de merde par la réalité. Mais ça ne me dérange pas tant que ça, si là maintenant, je parviens à mes fins.

J'ai pris mon courage à deux mains – comme d'habitude – et suis entrée par le grand portail. Là fourmillent des filles en uniformes, discutant sur le temps qu'il fait aujourd'hui et les conneries du type. Il fait moche les filles, pas besoin de débattre sur la sinuosité grise liée à la pollution. Je me suis avancée vers l'accueil, d'un air intouchable. Plus j'ai l'air confiante, plus les gens ne s'interrogeront pas. Mais c'est déjà trop tard, le simple fait que je sois un visage inconnu et que je porte un grand sac sur le dos prouvent que je ne suis pas d'ici. Et tout le monde l'a clairement compris.

Alors que je m'apprête à demander des informations à la dame de l'accueil, un cri perçant déchire la foule d'étudiantes.

Un « Reina » très sonore, bruyant, aiguë et remplie de force. Je me retourne sur-le-champ, coup de bol, c'est Olivia.

J'accoure presque vers elle, surprise par la puissance de son cri. Elle est sortie de l'hôpital hier et est déjà rétablie et en forme. Ça me surprend, une vraie fortiche cette Oli'.

-       Mais qu'est-ce que tu fiches là ! Demande-t-elle avec un grand sourire en s'approchant.

Mon sang se fige. Le sourire qu'elle n'affiche n'a rien de joyeux. Il est presque inquiet. Il est bien sincère mais si troublé. Elle ne s'attendait réellement pas à ce que je vienne la retrouver. Nous nous sommes écartées de la masse d'élèves pour papoter dans un coin plus discret.

Les regards insistants de toutes ces demoiselles m'ont quelque peu perturbée. J'ai combien de boutons éclatés pour recueillir autant d'attention en seulement une apparition ?

-       Je voulais te voir Olivia. La veille, je n'en ai pas eu la chance. Toi et Neville aviez disparu d'un seul coup. Avoué-je sérieusement.

L'expression d'Olivia se mue en une face beaucoup moins joyeuse. Elle arbore un regard tenacement vide.

-       Le crétin. Lâche-t-elle gravement.

Mes sourcils se sont froncés subitement. Son humeur changeante m'atteint également. Je me mets à me ronger le bout des ongles, surprise par le ton pris par la jolie blonde.

-       Le matin du départ, il m'a dit que t'avais fui vers une autre ville pour découvrir une nouvelle mer. Il m'a menti, vraiment, ce n'est pas croyable. Poursuit-elle profondément blessée.

Moi, les fuir ? J'y ai pensé longuement mais sans dire au revoir à la blonde généreuse qui m'a offert des douches gratuites : hors de question.

Neville a menti.

Et je ne comprends pas pourquoi.

-       Je dormais Oli'. Mon réveil n'avait pas sonné, je me suis levée et vous aviez disparu. Pouf, d'un coup. Entre-temps, s'il ne t'a rien dit, lui et moi, nous sortons ensemble normalement. Raconté-je désorientée.

Ses yeux s'écarquillent.

-       Comment ça, vous sortez ensemble ? Interroge-t-elle aussi déboussolée que moi.

Ses questions ne me présagent rien qui vaille.

-       T'étais à l'hôpital depuis des jours. Puis un jour on s'est embrassé et je suis devenue sa petite-copine. Qu'est-ce qu'il y a Olivia, pourquoi t'affiches cette tête ? Questionné-je en la voyant rougir de colère.

Ses yeux lancent des éclairs. Sortie il y a à peine un jour de l'hosto, elle est déjà furibonde et impétueuse. Elle court sur place.

-       Je vais le tuer.

Sa menace exaltée déchire l'air.

Je pousse un soupir d'impatience. C'est bien gentil de me laisser patauger comme ça mais j'ai l'impression d'être franchement à côté de la plaque.

-       Olivia ? Dis-moi.

Les cheveux bouclés couleur de blé ne virevoltent dans l'air. Oli' se dresse devant moi, telle une statue dans un musée d'art. Elle prend sa plus douce voix.

Mon ventre se ressert quand elle prononce ses explications. Un trou noir m'aspire. Quelques filets de sueur glissent de mon front. Mes yeux se remplissent d'une colère sans fin.

-       Reina, Neville a déjà une petite-copine. Et ce n'est pas n'importe qui. C'est sa meilleure amie, Calypso.

Tout tangue. Et, subitement, je fane.








nda: désolée du retard, la période de cours bon dieu qu'est-ce que c'est relou!

sinon j'ai fait un mini cross over yay dans ce chap (aris <3)

& sinon oui, vous avez le droit de me taper pour cette fin c:

Continue Reading

You'll Also Like

31.9K 1.6K 15
Adrien voit quelque chose qu'il ne devrait pas sous le T-shirt de Marinette. Quelles conséquences pour le couple de super-héros ? Il y aura des révél...
5.7K 266 4
Marinette et Adrien ont été choisi parmi les élèves du collège pour jouer les rôles principaux de Ladybug et Chat Noir lors d'un spectacle de fin d'a...
425K 25K 42
" Nous formons des horreurs pour nous aider à faire face aux réels. " Traduction Officiel de Haunt, écrit par @TwerkingForFreePizza #9 Mystère/Thrill...
842 196 12
"Cet endroit n'est pas ce qu'on imagine, mais par conséquent, nous non plus." Alors que pour la première fois depuis de nombreuses années, une lettre...