l'alchimiste

By a_nanas

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Jaffar Yahya, jeune parisien bouffé par la haine, froid, insociable, cru et antipathique. Un genre de mal aim... More

Prologue
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8.
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«Révélations dans les bois»
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35.
36.
37.
38.
39. (un)
39. (deux)
39. (trois)
40. (un)
4o. (deux)
41.
42.
43.
44.
45.
46.
47.
48.
49.
50.
51.
52. (un)
52. (deux)
53.
54.
54/2
54/3

11.

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By a_nanas

Le réveil fut très rude.

Je n'ai pas eu assez d'heures de sommeil malheureusement mais le charbon m'appelle, je ne peux raccrocher.

Je me suis levé du sofa avec un tas de courbatures. Pourquoi ai-je voulu jouer au putain de mec galant en laissant une connasse dormir dans ma chambre?

C'est bien l'une des premières fois où je flanche, mes coups d'un soir ne dorment généralement jamais chez-moi.

-         Jaffar?


Je me retourne légèrement et aperçois Maëlys dans l'un de mes long tee-shirt. Son regard, sa posture, ses lèvres, son allure me rendent bête face à elle.


-       Ouais Maël.

-       Ça va, bien dormi?

- Archi pas, d'ailleurs c'est la dernière fois que j'te passe mon lit!


Elle est restée stoïque voyant aucun sourire se dessiner sur mes lèvres. En effet, je n'ai pas du tout dit cela sur le ton d'une plaisanterie, j'étais très sérieux.


- Euh je... je sais même pas quoi te répondre! c'est toi qui as fait le déjeuner, t'as ramené des pains au chocolat?

- Hein? J'ai une tête à faire ça moi?



À la seconde d'après, Émilie est apparue avec un gros chignon et son chocolat Frappucino de chez Starbucks à la main.


- C'est moi, bon bref Jaff t'es prêt?

- Prêt à quoi?

- Bah, à bouger au travail.

- Ah en plus d'être comme sa petite sœur, tu es également sa collègue?

- En quelque sorte ouais

- Vous bossez dans quoi? Jaffar, tu ne m'as jamais parlé de ce que tu faisais dans la vie en vrai quand j'y repense.

- Peut-être que ça ne te regarde pas.

- Je ne me suis pas adressée à toi ma chérie, garde ta rancœur pour toi.

- Rancœur elle a dit... remballe, j'espère pour toi que tu n'as pas touché à mes croisants et pains au chocolat.

- Non t'en fait pas, on fait attention à notre ligne nous, tu devrais faire pareil.

-     T'inquiètes pas, le «vrai» sport me suffit amplement, je ne me contente pas du sport de chambre contrairement à toi.

-     Tu devrais t'y mettre parce que tu sembles assez frustrée pour le coup.

-     Mais c'est qu'elle a sacrément du répondant cette conne!

-     C'est bon, rendez pas ouf s'il vous plaît. Vas y Émilie je vais me préparer. Essayez de ne pas non plus vous entretuer pendant mon absence.

-     Ça ne risque pas, je viens avec toi.




Émilie lui a lancé un sale regard noir, un regard rempli d'une haine débordante. Quant à moi, j'avais encore la tête dans le cul, je ne pouvais et ne voulais prendre aucun parti. Maëlys s'est joint à moi, je me suis arrêté une fois dans le couloir.



-    C'est quoi le délire là?

-    Comment ça?

-    Pourquoi tu tiens tant à me suivre?

-    Pour continuer ce qu'on a fait hier...

-    T'es marrante toi!

-    Non sérieux tu vas pas me laisser seule avec cette folle, t'as pas vu son regard? Elle crève de jalousie.

-    Qu'est-ce que tu racontes? Jalousie de quoi? C'est ma petite sœur wesh.

-    Et alors? La jalousie peut exister dans toutes les relations et sache que la manière dont elle te regarde ce n'est pas seulement fraternelle je peux t'assurer.

-    Bref, je vais me doucher.

-    Je viens avec toi, tu ne vas pas me laisser quand même?

-    Si, regarde.





Je l'ai laissé planté dans le couloir et j'ai été rejoindre ma salle de bain.

Ce qu'elle vient de me dire n'a aucun sens. Elle a beau être dotée d'une beauté exceptionnelle, je ne suis pas prêt à tout lui accorder. Je crois bien que je me suis lassé de sa présence, hier soir a été suffisant. Qu'elle s'arrache maintenant!

Douche prise, je me rend dans ma piaule afin d'enfiler mes vêtements. Je vois que mon lit a été fait avec grand soin, ce qui me fait assez plaisir je dois l'avouer.

Une fois prêt, je me dirige au salon.

Seule Émilie était présente, la tête plongée dans son cellulaire dernier cri.


- On y va grosse?

- Ouais! Tu ne me demandes même pas où est passée ta bombasse la?

- Non, j'imagine qu'elle s'est barrée.

- Après t'avoir insulté de tous les noms, elle a claqué la porte et s'est cassée.

- Intéressant.

- Tu t'en bats les couilles?

- Légèrement, par contre elle a dû claquer la porte assez doucement parce que je n'ai absolument rien entendu.

- Mais c'est normal, c'est faux! Je voulais que tu t'énerves un peu, ça n'a pas marché, t'es trop mou aujourd'hui.

- T'es une galère, c'est dommage.

- La vérité, c'est qu'elle s'est barrée en nous souhaitant une très bonne journée, tout en gardant un immense sourire, malgré que je l'ai insulté de sale pute.


Blasé, je me suis mis à soupirer. Vaut mieux ne pas relever cette action.

Nous avons quitté l'appartement pour rejoindre Rita à son domicile cette fois-ci.

Nous étions dans une cité insalubre, cet endroit n'avait absolument rien avoir avec la zone pavillonnaire où nous avons dû la rencontrer la fois dernière. Les bâtiments paraissaient en très mauvais état, la précarité se faisait fortement ressentir.


- T'es sur que c'est ici? demande-t-elle

- C'est l'adresse que tu m'as indiqué

- Putain mais comment c'est glauque...

- Et alors? On a déjà vécu dans des squattes bien pire que ça!

- Ouais mais cette période est loin derrière moi, je n'ai pas forcément envie d'y repenser à toutes ces galères.

- Ça fait parti de nous, que tu le veuilles ou non faut pas oublier d'où l'on vient!

- Je sais...

- Dis lui qu'on est en bas.



Elle se rabat sur son téléphone afin de prévenir Rita. Plus de cinq minutes sont passées, toujours pas de grande métisse à l'horizon. Et ça m'agace! Elle croit qu'on est à sa disposition c'est ça? Je ne suis pas son putain de chauffeur personnel.



-   Dis lui d'accélérer wesh. Sinon on s'arrache sans elle, elle se démerdera!

-   Attends, je crois que c'est elle là.




Je pivote ma tête et constate qu'il s'agit bien de Rita, elle s'avançait vers ma caisse avec des sacs et une grosse valise en main, d'un pas déterminé.

Qu'est-ce qu'elle fou avec des bagages?

Je suis alors descendu de la voiture pour lui ouvrir le coffre afin qu'elle y dépose ses sacs. Elle est restée un instant figée, elle ne devait sûrement pas s'attendre à ce que je fasse preuve de galanterie.

-   Salut

-   Ouais, salut



Ses yeux se fondent dans les miens le temps de quelques secondes, puis ils rejoignent aussitôt le sol, elle est gênée.

J'en profite alors pour prendre ses affaires, elle me remercie timidement.

Je la matte discrètement.

C'est vrai que c'est une jolie fille qui n'a certainement pas besoin d'en faire des tonnes, la simplicité lui va si bien.

Je remarque qu'elle a une drôle d'égratignure en bas du menton.

Un type s'est mit à hurler par la fenêtre,
« C'est ça connasse, BARRE TOI! Je te retrouverais, de toute façon tu es à moi. »

Il ne faut pas avoir fait science po, pour savoir qu'il s'adressait bien à elle, j'ai donc fait mine de ne rien avoir entendu.

J'ai rapidement compris qu'elle était encore dans une sale situation.

-    Allez Rita, monte dans la voiture!



Elle essuie ses larmes et monte à l'arrière.

Je n'irais pas jusqu'à dire que ça m'arrache le cœur de la voir dans cet état mais je n'aime vraiment pas la voir comme cela. Ça me fou les nerfs...

C'est plutôt étrange hein!



-   Salut Rita, ça va?

-   Oui et toi ma belle?

-   Tranquille un peu fatiguée mais ça va, dis-moi tu déménages ou quoi?

-   C'est... c'est une longue histoire. Disons que oui en quelque sorte.

-    Tu vas aller où? Chez ta copine là?

-    Je ne sais pas, j'en ai aucune idée pour le moment, je verrais plus tard.

-   Si t'as vraiment nulle part où aller, Émilie t'hébergeras le temps qu'il faudra.

-   Ça ne me dérange pas, au contraire même, je supporte pas être seule, d'ailleurs je squatte toujours chez Jaff.

- Merci, c'est super sympa de votre part mais je veux vraiment pas m'incruster...

- Je te dis que ça me ferai plaisir!

- Bon mettez-vous vite d'accord avant que je ne mette de la musique.

- C'est bon, elle viendra chez-moi.



Je n'attends pas une seconde de plus pour enfin mettre en marche mon poste. Je ne voulais absolument pas qu'elles partent dans un quelconque débat ou encore dans une conversation spéciale gonzesses. Non, non, pas question.

Une fois à l'entrepôt, je vois que Shark est présent, ce qui tombe très bien. Je vais donc le laisser s'expliquer avec Émilie et Rita, je vais pouvoir prendre de l'avance sur tous les comptes qu'il y'a à faire.

Une bonne grosse heure plus tard, ils arrivent en trio dans le bureau. Je les questionnent du regard leur demandant qu'est-ce qu'ils branlent ici.


-   Shark nous a très bien expliqué nos prochaines missions, j'suis impatiente!




Je souris, c'est ce genre de discours que j'aime entendre. Je sais pertinemment que je pourrais toujours compter sur ma petite Émilie. Qu'est-ce que je suis fier d'elle.


-   Tu leur a parlé plus d'une heure gros?

-   Non pas seulement, on a beaucoup réfléchit à trois sur l'organisation.

-   Ha ouais bien, alors c'est comment?

-   Là concrètement on a listé toutes les choses qu'on doit faire avant la première cérémonie. Tout à l'heure je vais les emmener sur la capitale acheter les tenues, les accessoires et tout le bordel.

-   Ok, il vous faut combien?

-   T'inquiètes, j'ai déjà la somme.

-   Vous y allez qu'à trois? T'as pas besoin des deux autres filles? Tu connais déjà toutes leurs mensurations?

-   Ouais non, j'ai la flemme de me trimballer avec quatre meufs sur Paris, ça serait bien trop chelou. Elles viennent à l'instant de tout m'envoyer par texto.

-   J'avoue, lourd, t'es chaud aujourd'hui.

-   Fallait bien s'y mettre hein!



Il me lance un clin d'œil fait à l'arrache, ce qui fait rire les filles, quel gros trimard.

- Vous avez pas la dalle par hasard?

- Ouais à fond!

- Bah ramener nous à manger.

- Vous voulez quoi?

- Viens on va a la pizzeria d'à côté, je connais le mec qui la tient.

- Zehma!

- La vie de ma mère, c'est Karim.

- Bah viens on y va alors.

- Envoyez nous vos choix par MSG

- Ça marche.


Émilie et Shark ont dont été chercher les minutions. Je me suis encore une fois retrouvé seul avec Rita et cette idée ne me déplaît pas pour autant.


-   Tu... tu veux peut-être que je te laisse finir tranquillement tes affaires.

-   Et si j'te demande de dégager, est-ce que tu vas vraiment le faire?

-   Oui, si c'est demandé poliment.

-   Mais où est passée la nana remplie de toupet? D'insolence? D'arrogance?

-   Je suis là, c'est juste qu'il n'y a aucune raison à ce que je sois comme ça.

-   Mhm je vois.

-   Donc tu veux que je m'arrache?

-   Non, mais dis-moi comment ça t'es arrivé ce que tu as en bas du menton.

-   Je suis tombée...

-   Une grande fille comme toi, tu veux me faire croire que tu tombes?

-   Oui ça arrive à tout le monde, tu sais.

- Pas aux nanas de ton genre.



Elle ne tient presque plus en place, elle tapote du pieds, ne cesse de se ronger les ongles. Le stress s'est soudainement emparé de son corps. Je n'ai pourtant pas été déplacé dans mes propos.


- Détend toi Rita...

- Je suis totalement détendue!

- À d'autres. C'est quoi le problème?

- Y'en a aucun.

- T'es pas sereine, je le vois bien.

- Tu ne m'as vu que dans de mauvaises situations, tu dois avoir une sale image de moi et ça m'fait chier. Je sais que t'es au courant que le connard qui a gueulé, me parlait. Je n'ai pas envie d'être encore une fois en posture de faiblesse face à toi.



Je ne réagis pas tout de suite.

Alors l'avis que je peux avoir sur elle, la préoccupe. C'est intéressant à savoir.



- Si ça peut te rassurer, ce n'est pas du tout mon truc de juger les gens.

- Oui, étant donné que tu t'en fou des...

- Tu penses vraiment que je m'en fou?

- Je...

- Répond, oui ou non? C'est simple!

- Oui, j'ai sincèrement l'impression que tu te forces, tu te forces à être sympa avec moi parce que je te fais de la peine.

- Ça m'intéresse wesh, j'suis pas un comédien, les semblants j'connais pas.

- Pourquoi la dernière fois tu m'as remballé comme une malpropre?

- J'sais pas, j'ai paniqué... je n'étais pas spécialement à l'aise! Maintenant dis-moi comment tu t'es fait ça Rita.

- Le mec que tu as entendu hurler comme un malade, m'a bousculé dans les escaliers mais c'est rien de grave tu sais avec lui, j'ai l'habitude.



Rien de grave? A-t-elle la notion de gravité? Cette gonzesse est complètement folle. Elle a tellement dû connaître de ces galères, qu'elle n'arrive même plus à évaluer les choses qui lui arrivent. Elle cautionne le fait de se faire bousculer ou frapper par un homme? Elle fait de ces actes une banalité. Malgré mon caractère de merde, je trouve tout cela assez triste et peinant pour elle.

Bizarrement, je ne me reconnaît plus.

En sa présence je ne suis plus moi même, je ne suis plus digne de mes valeurs.

En sa compagnie, j'essaye involontairement d'être à la hauteur.

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