Unique

By SenaFic

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Souvent, on nous raconte comment deux personnes se mettent ensemble, la façon dont elles se sont rencontrées... More

Chapitre 1 : Et on appelle ce truc un petit-copain ?
Chapitre 2 : « Espèce de copain indigne »
Chapitre 3 : « Tu veux plaire à Natsu, oui ou non ? »
Chapitre 4 : Zut !
Chapitre 6 - Partie I - "Viens chez moi"
Chapitre 6 - Partie II : « Tu dois te faire soigner »
Chapitre 6 - Partie III : « Ton humour me fait peur parfois »
Foire Aux Questions : Si ma vie vous intéresse.
Chapitre 7 - Partie I : « T'es ridicule »
Surprise !
Surprise ! (Suite)
Surprise ! (Suite de la suite)
Chapitre 7 - Partie II : « Réponds ! »
Chapitre 7 - Partie III : « Tu vas mourir ? »
Chapitre 8 : « Je suis entièrement une crotte »
Chapitre 9 : « Je déteste les gosses ! »
Chapitre 10 : « Poussin de mais » [?]
Chapitre 10 : « Poussin de maïs »
Chapitre 11 : « Je t'aime. »
Chapitre 12 : « Mensonge. »
Chapitre 13 : « Un océan de souvenirs. »
Chapitre 14 : « Ta rupture te rend folle. »
Chapitre 15 : « C'est moi, l'étranger ? »
Chapitre 16 : « On est en couple ? »
Chapitre 17 : « Je suis désolé. »
Chapitre 18 - Partie I : « Froussarde. »
Chapitre 18 - Partie II : « T'es incroyable. »
Epilogue
10 choses que vous ne savez (peut-être) pas sur Unique et sur Sena
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie I
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie II
Oopsi
☆ RETOUR ☆
♡ Bonus facultatif : Mariage
♡ Bonus facultatif 2 : Histoire des parents ♡
◇ Bonus 1 : Vision Natsu - Partie III
♤ Bonus 2 : Transition Au Lemon
♤ Bonus 2 : Première fois - Version I
• Mot de fin •

Chapitre 5 : « Très belle rencontre »

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By SenaFic


Aujourd’hui, je me réveille avec la gueule de bois et j’enfile une tenue attrapée au pif dans mon armoire. Vous voyez, il y a les gens qui se saoulent et ont la gueule de bois le lendemain, et il y a les gens qui se saoulent mais se lèvent en pleine forme le lendemain. Et puis, il y a moi, qui ai la gueule de bois sans même avoir bu. Tous les matins. Triste vie.

J’allume mon portable et remarque que j’ai un message. Hm, suis-je populaire ?
Possible, possible...

Numéro inconnu : Slt ! Ça va ?

Soit cette personne s’est trompée de numéro, soit cette personne me connait sans que je la connaisse (et il y a de quoi s’inquiéter dans ce cas). Ou alors, elle me connait mais je l’ai oubliée, du coup je ne la connais pas alors que je devrais la connaître.

Du bruit insupportable me tire de mes pensées. J’entends Roméo, Angel et Yukino rire et crier. C’est sans émotion apparente que je sors de ma chambre et regarde la scène qui se déroule sous mes yeux. Il n’y a que ma famille pour faire un truc pareil de bon matin. Des raquettes dans la main, mes frère et sœurs jouent au tennis de table (ou ping-pong si vous préférez) dans toutes les pièces de la maison en courant après la balle. Ce n’est plus du tennis de table dans ce cas, mais du tennis de parquet. Pouahaha, je rigole bêtement de ma propre blague. Question du jour à approfondir : si je me fais rire moi-même parfois, est-ce que ça veut dire que je suis drôle ?

Tout en y réfléchissant, j’entre dans le salon et aperçois sans surprise ma mère qui médite sur le canapé. Elle est assise en tailleur, les bras relâchés sur les cuisses, les yeux fermés. Sa poitrine se gonfle et se dégonfle très doucement au rythme de sa respiration. Layla est extrêmement concentrée sur sa méditation - malgré le vacarme que provoquent les joueurs du tennis de parquet dans la pièce -, c’est agréable à regarder, car elle semble très calme, tranquille, et respire la sérénité. Je m’assois à un mètre de là. Brusquement, elle ouvre grand les yeux et hurle à s’en arracher les poumons :

-FERMEZ-LA ET POSEZ VOTRE CUL QUELQUE PART, PUTAIN DE MERDE !

Ça me fait sursauter et je décide vite de filer dans la cuisine pour avaler mon petit-déjeuner. Je ne m’habituerai jamais aux changements d’attitude de ma mère, c’est certain. Elle n’est pas bipolaire comme tous les autres bipolaires, non : elle, c’est chaque cinq minutes qu’elle passe d’une humeur à une autre. Sans plus attendre, je me dépêche d’aller au lycée.

***

Je me souviens soudain que j’ai encore oublié de prendre la veste que Natsu avait laissée chez moi la semaine dernière.

-Merdeuh, je souffle sans réfléchir.

Pendant l’espace d’un instant, j’ai oublié que je suis en cours de maths. Mon professeur se tourne vers moi, comme tous les autres élèves, et plisse les yeux :

-Vous trouvez que ce chapitre est merdique, Lucy ?
-Oui, je réponds automatiquement, avant de rougir. Euh, enfin, ce n’est pas pour ça que j’ai dit merde…

Au final, je me suis fait virer du cours quand même. Ce prof ne supporte pas qu’on insulte le seul but de sa vie, il ne faut pas lui en vouloir. En traînant des pieds, je vais dans la cour de récré et prends place sur une des tables en bois installées à l’extérieur. Quelques élèves d’autres classes se trouvent aussi dehors, mais je ne fais pas attention à eux et sors mon portable de ma poche, juste pour la forme.

-Bah, voilà ! T’as pas perdu ton portable.

Je sursaute, lève la tête, et remarque Sting, qui vient de s’asseoir en face de moi. En lui montrant bien que sa compagnie ne me fait pas plaisir, j’interroge :

-Qu’est-ce que tu racontes ? Je ne suis pas maladroite à ce point…
-Mais non wesh, me coupe-t-il, je dis ça parce que t’as pas répondu à mon message.

A son message ? Je regarde mon cellulaire. L’inconnu de ce matin, c’est lui ! Bizarrement, ça ne me rassure pas pour autant.

-T’es un stalker ? Comment t’as eu mon numéro ? Ce n’est sûrement pas Natsu qui te l’a donné, n’essaye même pas de me mentir.

Il rit et s’exclame :

-Calme-toi, Lulu !

Il vient de m’appeler Lulu.
Je répète, il vient de m’appeler Lulu.
Je regarde autour de moi. Aucune alarme, alerte, ou sirène qui prouverait qu’on est en pleine situation catastrophique.
Il vient de m’appeler Lulu, et la Terre continue de tourner sur elle-même.
Il n’y a que moi que ça choque ?

Il poursuit rapidement en me sortant de mon mutisme:

-Bref, je t’explique, écoute. J’ai d’abord demandé à Mira, mais elle non plus ne l’avait pas, elle l’a demandé à son tour à Levy, et c’est comme ça que c’est arrivé jusqu’à moi.

-Levy, cette traîtresse...

-Non, elle croyait le donner juste à Mira, en fait.

-Mira, cette traîtresse…

Il ricane. Moi, je soupire, et lui demande :

-Sinon, pourquoi t’es là ? T’as pas cours ?
-Je sèche, répond-il avec une certaine fierté. Et toi ?

Oh, faut-il que je lui explique tout ? Comme j’ai la flemme, je réponds plutôt :

-Non, moi je ne sèche pas.

Ça le fait rire. Il rit tellement que je me demande s’il comprend réellement ce que je dis. Soudain, il se lève, contourne la table et s’assoit près de moi en souriant. Alors là, s’il pense qu’il va s’en sortir comme ça… J’attrape rapidement mon sac et le pose entre nous pour qu’il comprenne que je tiens à mon espace personnel. Ça le fait rire aussi. Il n’est pas un peu dérangé, ce mec, par hasard ?

-Tu veux pas partir ? je lui demande avec un peu d’espoir qu’il dise oui.
-Pourquoi je voudrais partir ? J’aime bien ta compagnie, t’es marrante.

Je lui adresse un regard noir –en espérant être assez crédible.

-Je suis marrante ? Il fallait bien que je m’en doute, tu me prends juste pour le clown de service. Tu n’en as rien à foutre de celle que je suis vraiment, celle qui se cache derrière les conneries que je fais. Si tu veux tellement rire dans ta vie, va te droguer, pauvre idiot.

Sur ces mots, je me détourne et croise les bras. D’habitude, dans les films, après un discours, le personnage doit tourner les talons et partir la tête haute. Mais dans mon cas, je suis celle qui a pris place à cette table en premier, on est bien d’accord ? Alors je ne bougerai pas d’ici, c’est à lui de partir, s’il est sain d’esprit.

-T’as tes règles ? tente de plaisanter Sting.

Conclusion : il n’est pas sain d’esprit.

Je lâche un soupir et ferme les yeux. En réalité, je ne sais pas moi-même ce qui m’a pris, et pourquoi je me suis tellement énervée, ce n’est pas dans ma nature normalement, croyez-moi. Enfin… j’ai une théorie : la théorie de l’effet Natsu. Natsu est très absent ces derniers temps, moralement et physiquement. Parfois, il ne vient pas en cours, et lorsque je lui parle, il répond très vaguement. C’est ce qui me déprime, sans doute. Est-ce que notre couple part en cacahuètes ?

Je me tourne enfin vers le blond à côté de moi et l’interroge :

-Comment vous êtes devenus amis, Natsu et toi ?

Il sourit, visiblement content que je lui adresse encore la parole. Il n’y a pas de quoi être content, cher enfant, les gens s’éloignent de moi en temps normal, et j’ai particulièrement la tête dans les fesses aujourd’hui aussi. Il doit être myope, c’est la seule explication.

-C’est un peu compliqué, répond-il. Je sais pas si on peut nous appeler vraiment « amis ».
-Pourtant, vous traînez tout le temps ensemble.

Il sourit, l’air gêné :

-C’est moi qui traîne avec lui, plutôt. En fait, je suis du genre à toujours me retrouver dans les emmerdes, les bagarres, les conneries, les dettes, tu vois. A chaque fois, c’est Natsu qui me sortait de là alors que je lui avais rien demandé, il trouvait toujours une solution dans mes problèmes et les réglait très vite. En été, j’avais emprunté la moto de mon père, en douce, et le jour-même, j’avais foncé dans la voiture du père de Natsu, garée à côté de chez eux. C’est comme ça qu’on s’est rencontrés.

-Très belle rencontre, je commente.

-Grave. Et devine quoi ? Natsu a raconté à son père que c’est lui qui l’a endommagée. Je suis parti ce jour-là. Puis, à nouveau, on s’est retrouvés quand plusieurs gars me battaient. Difficile d’expliquer pourquoi, j’étais un peu bourré. Natsu les a fait fuir. Puis, encore et encore, je me retrouvais dans de la merde, et c’est lui qui m’aidait. Et depuis, je le suis partout, parce que je lui dois beaucoup et que je le respecte.

Quand il finit de parler, je demeure silencieuse, à la fois surprise et… fière. Qui aurait pensé que mon petit-ami collectionnait les bonnes actions ? Je ne peux m’empêcher de sourire.

-Maintenant, à toi ! reprend Sting.

-Quoi ?

-A toi de me dire comment vous vous êtes rencontrés.

-... ça t’intéresse vraiment ? Elle est un peu étrange, notre rencontre, tu sais.

-Non, c’est juste que j’aime bien t’entendre parler, dit-il avec un sourire.

Il a un sens de l’humour très bizarre, ce gars. Mais ma mère m’a appris à accepter les différences et les bizarreries des gens, alors je me force à lui sourire, avant de commencer mon histoire.

-A un kilomètre depuis ma maison, il y a une sorte de parc, je ne sais pas si tu connais, avec un étroit fleuve au-dessus de duquel se trouve un petit pont en bois rouge très mignon…

-Environ six mois plus tôt-

C’était durant le printemps. Comme ma famille ne possédait pas de canne à pêche et qu’elle refuserait certainement de m’en acheter, je fabriquai moi-même quelque chose avec une tige de bois au bout de laquelle j’accrochai un long fil. J’étais très fière de mon invention, même si ce n’était rien de spécial (en fait, c’était même complètement nul). J’avais aussi pris un filet avec moi au cas où ma cible voudrait s’échapper.

Je m’assis à genoux sur le pont et me penchai en avant, avant de lancer le fil accroché à ma tige de bois dans le fleuve, dans l’espoir d’attraper un poisson rouge. Je demeurais dans cette position, la tête presque en bas.

-On voit ta culotte.

Surprise par la voix masculine dans mon dos, je faillis tomber dans l’eau, mais son bras me retint heureusement par la taille et me ramena en arrière. Une fois debout, je me retrouvai face à un beau jeune homme aux cheveux roses en bataille. Ce qui me frappa en premier fut l’impressionnante couleur verte de ses iris. Puis, je me rappelai ce qu’il m’avait dit et baissai le regard sur… mon short. Un short ! On ne pouvait pas voir ma culotte. Je me mis à rire de sa plaisanterie. Et il se joignit à moi.

-T’y arrives, alors ?

-De quoi ?

-A attraper un poisson.

Je secouai la tête en faisant la moue :

-Tu vois bien que non. Et pourtant, ça fait une heure que j’y suis.

Il fit semblant de réfléchir intensément, la main sur le menton, puis leva d’un coup le doigt, comme s’il venait d’avoir une illumination dans la tête :

-C’est peut-être parce que tu n’as rien mis au bout du fil pour attirer le poisson ?

Je compris qu’il se foutait de ma gueule depuis le début, je ne pus m’empêcher de rire de ma propre bêtise.

-Sinon, je ne connais pas ton prénom.

-Natsu Dragnir à votre service, répondit-il en me tendant la main.

Son jeu m’amusa, alors je serrai sa main dans la mienne, avant de dire :

-Et moi, je suis…
-Lucy.

Je reculai, méfiante, en position de défense façon kung-fu :

-Comment tu sais ?

Amusé par ma réaction, c’est avec un sourire en coin qu’il expliqua :

-Quand je passais près de ta maison un jour, j’ai entendu ta mère crier ton prénom, avant que tu ne sortes jeter la poubelle dans le bac.

-Et… tu l’as retenu depuis ?

-Notre ville est si petite qu’il est impossible de ne pas croiser au moins deux fois une même personne, alors oui, j’ai retenu.

Il avait raison, j’étais certaine d’avoir vu plusieurs fois les mêmes passants, mais je ne m’étais jamais amusée à mémoriser leurs têtes. Et même si je l’avais voulu, ma mémoire n’aurait pas eu cette capacité.

-Même si ta passion pour les poissons me dépasse, reprit-il, je suis prêt à t’aider. Ce sera plus facile d’en attraper un si on se met en dessous du pont.

Je ne contestai pas.
On alla dans l’eau, qui m’arrivait jusqu’à la moitié du mollet.

-Et maintenant ? demandai-je.

-Maintenant, il faut placer ton filet dans l’eau avec les mains. Et attendre. Sans bouger.

Je m’exécutai et restai immobile, concentrée sur ma tâche. Natsu, lui, recula doucement. Après quelques secondes, j’entendis un « Clic ! » d’appareil photo. Je me retournai brusquement, pour voir Natsu en train de rire avec son portable dans la main.

-Tu m’as prise en photo ? m’exclamai-je, outrée.

-L’image est épique, rit-il. Je vais l’accrocher dans ma chambre.

Je lâchai le filet, sortis de l’eau et me jetai sur Natsu pour lui prendre le portable des mains en criant le droit à l’image. Je me sentais extrêmement humiliée. Cependant, il arriva à s’éloigner de moi. Trop vite. Je glissai soudain sur l’herbe, avant de tomber dans le fleuve comme un pauvre sac à farine. Le jeune homme croisa les bras en me regardant, sans même me proposer de l’aide. Ce gars n’était pas un gentleman.

-C’est parfait, dit-il, tu as rejoint tes poissons, tu devrais être heureuse.

Je me levai rageusement, attrapai Natsu par le pied, et l’attirai vers moi. Cette fois, c’est lui qui se trouvait dans l’eau. Contrairement à ce que je m’attendais, il ne se fâcha pas et se releva, entièrement trempé en me regardant avec une expression indescriptible dans les yeux, s'apparentant plus à de la joie immense.

-Tu veux que je t’avoue un truc qui fera chavirer ton coeur, Lucy ?

-Oui ? dis-je, naïvement intriguée.

Il s’approcha de moi, très près, comme s’il voulait partager un secret, ou même un gros scoop, et souffla à voix basse :

-En réalité… il n’y a pas de poissons rouges dans ce fleuve.

Je demeurai bouche bée en le fixant, un peu sous le choc. Comme un poisson, sans mauvais jeu de mots. Tous ces jours que j’avais passés ici dans l’espoir d’en attraper un… Devant ma réaction, Natsu partit dans un fou rire incontrôlable. Moi, je n’avais pas envie de rire, mais alors pas du tout.

-Depuis le début, tu jouais la comédie ? m’écriai-je.

***

Essoufflés et trempés, les vêtements collant à notre peau comme du papier peint, nous nous assîmes tous les deux sur l’herbe, et Natsu reprit son cellulaire. Je le suppliai, le souffle court:

-S’il-te-plait… supprime… cette photo, je ne te demande rien de plus.

-Pourquoi ça te dérange ?

-Je… n’aime pas être prise en photo. Je ne suis pas très photogénique, dis-je, gênée.

-Ça, je l’avais remarqué, répondit-il moqueusement.

Je fronçai les sourcils et décrétai :

-Eh, en tant qu’être humain civilisé, tu devrais plutôt dire « mais non, ça va, je suis sûr que t’es bien sur les photos ».

-En gros, un être civilisé doit mentir ? rétorqua-t-il en haussant les sourcils.

J’éclatai de rire.

-Tu m’énerves ! Je viens de te rencontrer et j’en ai déjà marre de toi. Je dois partir maintenant. Et supprime cette photo.

Une fois cette affaire réglée, je me levai, puis dis d’une voix hésitante :

-Euhm… On se reverra ?

C’était maintenant à lui de rire.

-Fin-

Sting m’a écoutée un long moment sans rien dire, puis il fait remarquer :

-Tu l’aimes vraiment, on dirait.

C’est le seul truc qu’il a compris dans toute l’histoire que j’ai racontée avec passion ?

-Evidemment, je réponds quand même. Avant que je le rencontre, je n’avais jamais cru possible de s’attacher autant à une personne. Je ne sais vraiment pas ce que je ferai sans lui.

Le blond me regarde sans rien dire, peut-être parce qu’il ne sait pas quoi en penser. La sonnerie retentit et les élèves sortent de leurs classes.

-Bref, je reprends dans un rire, mon discours est devenu un peu gnagnan, il faut que j’arrête ça. Je ne peux m’abaisser à un tel niveau, pas moi ! J’y vais, à plus.

Je prends mon sac, mais à ce moment précis, Natsu s’approche de notre table juste près de moi et salue son ami. Je me fige sur place, mal à l’aise. Ça fait deux ou trois jours que l’on ne s’est pas adressé la parole pour une raison inconnue. Il me lance alors un regard indéchiffrable. Est-il en colère… ? Je ne sais pas du tout quelle attitude je dois adopter. Ça me fait paniquer.

-On parlait justement de toi, tiens ! s’exclame Sting, Lucy me racontait à quel point elle t’aime.

Le rouge me monte au visage. J’ai envie de le décapiter trois fois. A ma plus grande surprise, Natsu m’observe à présent avec une certaine tendresse dans les yeux. Mieux encore, il caresse ma joue d’un geste bref de la main, avant de la laisser tomber et de soupirer d’un air las. Mon cœur doit être en train de battre des records actuellement.

-Levy te cherche au CDI, me dit-il, tu devrais la rejoindre. Moi, je dois rentrer. On se verra demain.

C’est hallucinant comment Natsu a changé. Il y a six mois, il n’arrêtait pas de me lancer des jeux de mots et des blagues nulles ; maintenant, j’ai l’impression qu’il est devenu plus sérieux à cause de quelque chose. Mais à cause de quoi exactement ? Des problèmes familiaux ?

-Ouais, je réponds avec hésitation. Que la force soit avec tes boules ! J’ajoute en lui donnant une tape sur l’épaule.

Un faible sourire étire ses lèvres avant que je parte. Faible, mais un sourire quand même.

***

Levy, Mirajane et moi sortons du lycée à dix-sept heures pendant que je leur avoue l’événement important de la semaine dernière : Natsu m’a embrassée deux fois de suite chez moi. Sans leur parler de l’épisode avec l’appel urgent évidemment. Mes deux amies me félicitent alors avec enthousiasme.

-C’est grâce au maquillage, affirme Mira en souriant.

Je ne sais pas si cette remarque doit me faire plaisir, ou au contraire me frustrer. Levy n’est pas du même avis et propose sa propre théorie :

-Personnellement, je pense que c’est l’effet de la cuisine.

Uh. Je ne suis pas sûre d’avoir compris.

-Parce que ça sent la nourriture ? je demande.

-Mais non ! La cuisine est juste souvent le lieu de l’attirance, avec la fille qui est occupée à cuisiner et le garçon qui vient l’enlacer par derrière…

Je lâche un soupir résigné. Pourquoi inventent-elles des raisons pour justifier l’acte de Natsu ? Pourquoi ne pas simplement dire « C’est normal, tu es sa copine après tout » ou « Il n’a pas pu résister plus longtemps face à ton charme naturel ».

Enfin bon, d’accord, le jour où j’aurai du charme, les poissons pourront respirer par la queue.

Mirajane lit vite un truc sur son portable et se tourne vers nous avec un sourire :

-La semaine prochaine, il y aura une fête chez une de mes connaissances. Je vous invite, alors tâchez de venir, okay ? Surtout, Lucy, viens avec Natsu pour montrer à tout le monde votre couple. Je vais vous filer l’adresse par sms.

Je mets une main sur la hanche en la regardant et dis doucement d’un ton accusateur :

-D’ailleurs, Mira, de quel droit as-tu donné mon numéro à Sting ?

Elle reste immobile une seconde et m’adresse un sourire embarrassé, puis s’enfuit rapidement avant que j’aie le temps d’ajouter quoi que ce soit. Levy et moi pouffons de rire.

~~~~~~~~~

Je suis certaine que ce chapitre vous a perturbés, parce qu'il est moins délirant x) Eh bien, c'est fait exprès, cet atmosphère un peu plus lourde qui s'installe et tout et tout, pour vous rendre tristes. J'espère avoir réussi, sinon je dois remettre en question mes talents d'auteur ;-;
Bref, J'ESPÈRE QUE VOUS SOUFFREZ.
N'hésitez pas à commenter, ça me motive beaucoup pour la suite, et je vous remercie d'ailleurs pour toutes vos remarques adorables sur les chapitres précédents :3

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