WHEN JULIET NEEDS ROMEO

De freeasart

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C'est une chose de prendre des risques inconsidérés pour tenter de se sentir plus vivante que jamais et c'en... Mai multe

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De freeasart


Mon cerveau me sermonne avec une brutalité qui n'a pas d'égale. J'ai bien mieux à faire de ces quelques jours de repos avant la reprise. Comme réviser par exemple ! Je vais entamer quelque chose d'incroyable à la rentrée et il est hors de question que je mette tout en péril en étant mal préparée à cause de ce genre d'élément perturbateur.

— Je peux aisément comprendre que ce soit une proposition effrayante. Si tu ne veux pas, sache que ce n'est en rien un souci. N'importe quelle femme au visage commun fera l'affaire.

Cette simple petite phrase me permet de redescendre sur terre et de prendre au passage une décision catégorique.

— Bon courage pour ton projet.

— Laisse-moi abattre une dernière carte, contre-attaque-t-il.

— Laquelle ?

— Puis-je t'offrir quelque chose en échange ?

Un air espiègle illumine ses traits et j'ai la désagréable impression qu'il m'emmène exactement là où il veut que je sois depuis le début de cette conversation.

— Étonnamment ou non, il paraît que le diable fonctionne de la même façon. Comme tu peux t'en douter, je ne suis donc pas intéressée par ce genre de marché.

— Je vois que tu as un magnifique Steinway And Sons, poursuit-il, pourtant je ne t'ai jamais entendu jouer.

— Quel fin observateur ! je me gausse. Il était déjà dans l'appartement quand j'ai emménagé.

— C'est étonnant pour un piano d'une telle valeur.

— Effectivement, c'est surprenant.

— Je peux t'initier si tu le souhaites en échange d'un portrait.

— Non merci, je rétorque sèchement.

Ce piano est un cadeau de mon père dont je n'ai jamais voulu. C'était sans doute sa façon à lui de me dire qu'il était fier qu'une université aussi prestigieuse m'ait ouvert ses portes sans son aide. Cependant, c'est bien là l'erreur de mon père, je me suis ni mes frères ni ma sœur. Jouer d'un instrument de musique est le cadet de mes soucis. Je n'en ai aucunement envie, mais il n'a jamais pris la peine de me poser la question. Je me demande si cet énergumène sait réellement comment fonctionne un piano ou si c'est une ruse malhonnête afin d'arriver à ses fins.

— Sache que je saurais être un professeur sensationnel pour toi Juliet.

— Je vais passer mon tour sur les leçons de musique en ta compagnie.

— J'ai le sentiment que nous sommes cependant en train de marchander. Ce qui veut dire que tu ne serais pas contre l'idée de succomber. C'est palpitant. Que souhaites-tu en échange alors ?

— Il n'y a pas de négociation qui tienne, nous sommes bel et bien dans une impasse. Rien de ce que tu auras à m'offrir ne m'intéressera.

— Vraiment ? susurre-t-il.

— Oui, vraiment.

— Je ne m'étais pas vraiment attendu à...

— À quoi ? Au refus en bonne et due forme ? je le coupe sèchement. 

— À une adversaire coriace. Tu avais raison un instant plutôt, je ne suis pas habitué à ce que l'on me dise non. Je me retrouve donc dans une position particulièrement nouvelle. Je n'ai pas pour coutume d'implorer, dit-il faussement agacé.

— J'ai cru que tu n'avais qu'à te pencher pour cueillir la première femme venue à la physionomie banale.

— T'ai-je vexée ? s'enquit-il.

— Pas le moins du monde ! je contre un peu trop vivement à mon goût.

— Bien, car tu ne me semblais pas être ce genre de personne.

— Encore une boîte dans laquelle tu me ranges. Puis-je savoir de quel type il s'agirait cette fois-ci ?

— De celles et ceux qui sont bien trop susceptibles et qui se braquent en coup de vent... comme tu le fais maintenant.

Un clin d'œil insolent ponctue sa réponse et une vague de colère se déchaîne rapidement en moi. Si la prétention devait avoir un visage, ce serait probablement le sien, aussi stupidement plaisant soit-il. Je dois néanmoins dire que sa capacité à appuyer pile au bon endroit est déroutante. Malgré moi, je me sens prise entre deux feux. Une partie de mon être aimerait céder impulsivement à sa requête et me presse presque la main pour le faire. L'autre secoue la tête négativement en répétant en boucle que c'est une très mauvaise idée. Mon voisin quant à lui ne montre aucun signe d'impatience et se contente de m'observer avec un rictus narquois au coin de la bouche. Machinalement, il attrape la cigarette qu'il avait glissée sur son oreille, il la coince entre ses lèvres et je me surprends à être encore totalement subjuguée par ses drôles de manières. Son regard me met étrangement au défi de me rebiffer une nouvelle fois. Ce Danny Zuko des temps modernes me fascine autant qu'il m'irrite. La flamme danse un moment devant ses yeux et il me vient une idée.

— Je sais ! je lance.

Il retire soigneusement la cigarette de sa bouche et elle s'accroche un court instant à ses lèvres avant de les quitter délicatement. Mon intérêt pour cette partie de son visage ne lui échappe pas à en croire le sourire qui se faufile diaboliquement dessus. J'attrape la cigarette et je la jette négligemment sur la console près de nous.

— Tu as toute mon attention Juliet.

— Je te propose un pari. Si tu le gagnes, je poserais pour toi, mais si c'est moi qui l'emporte tu me devras la faveur de mon choix.

— Un pari ? s'étonne-t-il sincèrement.

Un quoi ? S'écrie vivement une voix aiguë dans ma tête. J'ai débité ma phrase si rapidement de peur de me débiner que je réalise seulement a posteriori l'énormité de ce que je viens de dire. Qu'ai-je essayé de prouver ? Et à qui ?

— Tu as raison, oublions !

— Non.

L'intensité qui accompagne sa réponse me donne un infime coup de chaud.

— Cela m'intrigue considérablement. Pourrais-tu me dire en quoi consisterait ce pari Juliet ?

Son regard s'assombrit légèrement et je comprends à cet instant précis que c'était non seulement une suggestion vraiment incroyablement idiote, mais surtout totalement irréfléchie. Je vais m'entraîner moi-même sur une pente glissante et je l'aurais bien cherché quand je me casserais la figure. Les idées se bousculent dans ma tête, mais aucune ne semble assez bien conçue.

— Juliet ? reprend-il.

Je me lance avec la seule chose qui me vient.

— Si tu arrêtes de fumer pendant une semaine, tu pourras tirer mon portrait.

Il ne manifeste aucune émotion et aucun muscle de son visage ne tressaute. Rien dans son attitude ne trahit ce qu'il peut bien penser de ce que je viens de lui dire.

— Non, finit-il par répondre paisiblement.

J'ai presque envie de sauter au plafond tant je suis soulagée. Je viens de passer à côté d'une énorme...

— Tout du moins, pas sans y apporter quelques modifications.

... catastrophe.

— Tu veux jouer et cela me surprend tellement que je ne peux qu'accepter. Cela dit, nous devrions le faire selon certaines règles.

— C'était une idée impulsive. Je suis étonnée que tu y portes une attention sincère.

— J'arrêterai de fumer, mais en échange je parie que tu ne tiendras pas une semaine en ma compagnie...

— C'est déjà un réel exploit de te supporter dix mi...

— Chez moi, conclut-il.

Quoi ?

— Serais-tu tombé sur la tête ?

— Non, ça c'est plutôt toi et pas plus tard que ce matin, plaisante-t-il.

Je me pince si fort le nez que mon cartilage est à deux doigts de craquer.

— Très fin.

— Après tout, ce n'était pas très aimable de ta part non plus en premier lieu. Alors qu'en dis-tu ? Je suis joueur Juliet et quelque chose me fait croire que toi aussi. Dans le cas contraire, tu ne m'aurais jamais fait ce genre d'offre.

— La tienne est indécente !

— Pour ma défense, je ne te propose pas la une du magazine Playboy. Qu'as-tu réellement à craindre ? Je suis persuadé que tu ne tiendras probablement pas un jour, se gausse-t-il.

— C'est stupide  de toute façon ! je proteste.

— En quoi l'est-ce ?

— Si tu arrêtes de fumer et que je supporte ta compagnie toute une semaine nous aurons gagné tous les deux. Ce qui n'est pas vraiment le but d'un pari.

— Qui a dit qu'il devait y en avoir un ? Sans vouloir me répéter, cela m'étonnerait fortement que tu réussisses, cependant si tel s'avère être le cas effectivement nous serions vainqueurs tous deux. Tu auras ta faveur et moi mon portrait. Mais tu n'as pas tort...

Je pousse un soupire de soulagement à l'idée qu'il revienne enfin à la raison.

— Nous devrions donc pimenter les règles de notre petit jeu, poursuit-il. Si l'un de nous ne tient pas, l'autre l'emportera automatiquement.

— Non, ça va beaucoup trop loin.

— Comment comptais-tu t'assurer que je ne fumerais pas une fois seul chez moi ?

Bien que je m'en doutais déjà, ma proposition de pari n'était clairement pas bien maligne. Je n'ai même pas songé à ce détail ridicule qui est pourtant considérable ! Voilà pourquoi réfléchir avant de parler est toujours une idée sensée.

— Tu pourrais tout aussi bien le faire à l'extérieur de ton appartement ou encore au travail et je me fiais peut-être à ton honnêteté, je lui réponds tout de même.

— Mentir est discourtois. Entre nous, tu ne risques rien. Si mes souvenirs sont bons, j'ai déjà aperçu...

— Dis un seul mot de plus à ce sujet pour voir si tu pourras encore te servir de ta bouche pour manger  un jour ! je le menace.

— Au cas où tu te méprendrais sur mes intentions, je vais les clarifier pour toi. Je n'essaie pas de te séduire, je tente uniquement de découvrir où sont tes limites. Je dois dire que tu éveilles bizarrement ma curiosité.

— Où sont mes limites ? je répète totalement incrédule. Être un sujet d'étude n'est pas en tête de mes priorités.

— Non, je dis simplement que si j'avais voulu autre chose de ta part, j'aurais parié autre chose. Point à la ligne.

Il oscille de manière habile ente le connard arrogant et l'homme parfois charmant. Je n'arrive pas à cerner laquelle de toutes les facettes de sa personnalité est la véritable. Je me demande s'il ne souffre pas d'un quelconque syndrome de dissociation de l'identité. C'est sans doute ce qui expliquerait finalement au mieux les différents visages qu'il me présente. M'ignorant royalement un jour et me faisant des propositions quasi obscènes le lendemain.

— Alors Juliet ? me presse-t-il légèrement.

Une semaine chez lui et puis quoi encore ?

— J'ai... je... il faut que je réfléchisse, je bégaye pourtant.

— Décèlerais-je un manque de confiance ?

— Pourquoi me mettrais-je dans une position périlleuse sciemment ?

— Périlleuse ? répète-t-il.

— Les gens se font violer pour...

— Un viol ? s'étouffe-t-il presque tant il est surpris. Une position périlleuse, certainement, mais un viol ? T'ai-je donné l'impression de pouvoir commettre un acte aussi abject et condamnable ?

— Une agression ! Enfin, tu as compris ! Par ailleurs, comme tu l'as si bien souligné en début d'interaction nous ne nous connaissons pas le moins du monde.

— À en croire certains, nous nous connaissons depuis l'antiquité, dit-il en souriant. Là où loge le souci, le sommeil ne s'abat jamais. Tu ne devrais donc pas trop y réfléchir.

— Quand cesseras-tu d'aller sur ce terrain ?

— Pourquoi es-tu si hésitante ? Tu es bien trop guindée, je suis...

— Un gros con ! je l'interromps grossièrement.

— Oserais-tu soutenir le contraire ? demande-t-il en arquant un sourcil.

Il croise les bras sur sa poitrine et j'ai l'impression qu'il se retient de se moquer ouvertement de moi.

— J'accepte ta proposition.

Juliet ! Je suis prise au dépourvu par ce qui vient de sortir de ma propre bouche. J'ai envie de me cogner la tête vraiment très fort contre un mur jusqu'à en perde connaissance pour de bon cette fois.

— Plaît-il ?

— Ne me force pas à me répéter.

— Tu es finalement peut-être bien plus fascinante que je ne le pensais. Attrape tes affaires.

— Comment ça ?

— As-tu besoin d'un temps de communion avec ton toi intérieur pour te préparer à te rendre dans l'appartement d'à côté ?

— Eh bien, figure-toi que oui ! Je ne suis pas certaine d'avoir assez de désinfectant en réserve pour ta garçonnière.

— L'ironie ne te sied guère Juliet, sache-le.

— Pourquoi ai-je l'impression de m'être fait superbement duper ?

— Un accord est un accord, aussi tacite fût-il. On ne rompt pas un marché qui a été passé.

— Rien ne nous lie.

— Ce n'est pas faux et je dois dire que tu touches une corde sensible en moi.

Il quitte mon appartement sans ambages me laissant planté là et revient moins d'une minute plus tard avec un naturel déconcertant. Le bloc de post-it qu'il lâche malicieusement sur la console me fait drôlement penser à une guillotine. Les bras ballants le long du corps, je n'ose pas bouger de peur de déclencher quelque chose qui m'échappera une fois encore alors je me contente de le regarder y rédiger quelques lignes.

— Approche, me dit-il un soupçon d'amusement dans la voix.

Il me tend cérémonieusement le stylo et me fait un petit signe de tête en direction du papier. Son écriture particulièrement élégante me laisse un moment pensive. J'aurais eu plus tendance à le ranger la catégorie : pattes de mouches illisibles. La signature qu'il a apposée sous la partie qui lui est réservée se révèle être étrangement raffinée.

« Moi Romeo m'engage formellement à devoir une faveur à Juliet si j'en venais à perdre le pari suivant : résister à une semaine sans tabac.

Moi Juliet m'engage formellement à devoir une séance photo à Romeo si j'en venais à perdre le pari suivant : résister à une semaine entière en sa compagnie et dans son domicile. »

En plus d'écrire la date de façon bien visible, mon voisin a pris soin de souligner deux fois les mots « entière » et « domicile ». J'ai dégluti si péniblement en lisant que je suis persuadée qu'il a entendu le bruit qu'a fait ma salive.

— Signe-le.

— Ton contrat est caduc, il n'y a même pas nos noms ou encore nos adresses dessus.

— Signe Juliet.

Telle une enfant je modifie quelque peu la formulation de la partie le concernant. Je me mords l'intérieur des joues pour ne pas rire et j'y ajoute une petite précision : « Quelle qu'elle soit ». Je relève les yeux avec défi et je croise le regard amusé de Romeo qui hoche imperceptiblement la tête. Lorsque la mine de mon stylo se détache du post-it après avoir signé, j'ai la nette sensation d'avoir scellé un pacte avec le diable lui-même.

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