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Elle était en retard d'une bonne demi-heure au moins. Kai n'allait pas être ravi avec elle. Elle lui avait promis de ne pas le faire attendre et d'arriver à l'heure. Un mensonge visiblement. Mais comment voulez-vous ne pas être en retard quand il y avait des tonnes et des tonnes de boutiques à Rome ? Cette ville était un vrai petit bijou, une merveille tant par ses boutiques, ses habitants et son architecture que par son ambiance vacance d'été. Kai pouvait bien encore attendre quelques minutes dans ce restaurant italien, elle n'avait pas besoin de courir comme une folle dans les petites ruelles pavées comme elle était en train de le faire.
Bonnie arrêta donc de courir pour marcher de manière normale tout en reprenant sa respiration. De toute façon elle allait bientôt arriver à destination. Si elle arrivait essoufflée dans le restaurant, elle allait attirer l'attention de plusieurs personnes et Kai aurait eut ce grand et stupide sourire sur son visage... ou pas ! Peut-être qu'il aurait simplement froncé les sourcils avant de l'ignorer quelques temps pour bien la mettre mal à l'aise.
Kai n'aimait pas le retard. Il était quelqu'un de très ponctuel sauf quand il faisait ses entrées de manière dramatique pour se faire remarquer. Mais en temps normal, l'heure c'était l'heure.
Quand il lui avait dit ce matin qu'il en avait marre de faire les boutiques et qu'il prenait de l'avance vers le restaurant pour tout du moins réserver une table, Bonnie lui avait dit qu'elle allait le rejoindre d'ici dix minutes. Le temps pour elle de se décider sur le collier qu'elle voulait acheter pour Caroline. Malheureusement, les dix minutes se sont transformées en quinze minutes, puis en vingt, vingt-cinq, trente minutes.
Elle n'avait pas vu le temps passer. Il fallait dire qu'elle avait beaucoup hésité pour le collier de Caroline ainsi que pour l'achat d'une robe d'été blanche sur laquelle elle avait littéralement craquée. Après un long combat intérieur, elle avait finit par céder à ses pulsions en achetant ce vêtement simple mais élégant. C'est en payant et en regardant son portable une fois sortie de la boutique qu'elle avait prit conscience de son retard.
38 minutes de retard.
Kai allait la tuer. D'ailleurs c'était surprenant qu'il ne l'ait pas encore appelé ou laissé de messages.
Peu importe, Bonnie devait tout de suite aller à ce restaurant qu'elle pouvait apercevoir au loin. Elle espérait que Kai y soit encore. Peut-être en avait-il eut marre de l'attendre ? Un peu mal à l'aise par cette éventualité, Bonnie accéléra le pas muni de son sac de shopping. Elle traversa la rue et finit par entrer dans le restaurant en question.
Elle fut agréablement surprise par l'intérieur classe et chic. Il était très lumineux avec des murs d'une blancheur impeccable. Les chaises étaient somptueuses, les nappes blanches sur les différentes tables étaient nacrées. Elle fut de suite accueillie par un homme habillé d'un smoking très, très onéreux. Il n'y avait pas un pli.
̶ Bienvenue Madame, vous avez réservé une table ?
Bonnie se mordit la lèvre inférieure, gênée. Elle ne se sentait pas à l'aise dans ce restaurant qui devait sans doute servir un plat d'entrée plus cher que le loyer mensuel d'une chambre étudiante.
̶ Hum, je cherche actuellement Monsieur Parker.
̶ Oh oui, Monsieur Parker vous attends au fond de la salle. Puis-je vous escorter ?
̶ Euh non merci, ça ira ne vous embêtez pas pour moi.
L'homme qui devait avoir la trentaine lui offrit un petit sourire et lui indiqua de sa main la salle du fond. Bonnie le remercia à nouveau et se dirigea au fond du restaurant. Elle ne put s'empêcher de regarder les gens qui savouraient leur plat. Des gens qui étaient habillés de manière si chic et si classe qu'elle se sentait un peu bête habillé d'une simple robe d'été bleu foncé.
Bonnie soupira avant de reconnaître la silhouette de Kai au fond de la salle. Il avait son dos face à elle et ne pouvait donc la voir. Un sourire s'imposa sur ses lèvres. Un sourire qui avait le don de la surprendre ces derniers temps. C'était devenu naturel. Depuis qu'ils avaient quittés l'Ecosse, Bonnie s'était aperçue qu'elle souriait de plus en plus en présence de Kai. Il suffisait que ses yeux verts forêt se posent sur la silhouette masculine du sorcier pour qu'il apparaisse et ne quitte plus ses lèvres. Ses défenses s'amenuisaient et sa raison semblait perdre du terrain, ce qui lui donnait l'impression d'être, comment dire, libre.
C'était étrange mais elle se sentait libre. Comme le jour ou elle avait été honnête avec ses amies et Damon en leur avouant son attirance pour Kai.
̶ Puis-je vous servir une boisson Monsieur Parker ou voulez-vous encore attendre après votre amie ?
Bonnie sortit de ses pensées en entendant une voix féminine sensuelle s'exprimer près d'elle. Inconsciemment Bonnie s'arrêta au moment où ses yeux se posèrent sur le corps grand et fin d'une femme qui était très proche de Kai. Elle était à quelques centimètres du sorcier pour ne pas dire complètement dans son espace personnel.
̶ Et bien je veux bien que vous me serviez un verre de vin rouge mademoiselle...
̶ Lucile, je m'appelle Lucile Monsieur Parker, se présenta la jeune femme d'une vingtaine d'années.
Pour une raison étrange, Bonnie n'aimait pas cette Lucile et elle allait tout de suite interrompre l'échange entre Kai et elle mais son corps ne semblait pas vouloir se mouvoir, surtout quand Kai prit la parole.
̶ Je m'appelle Kai. Ne m'appelez pas Monsieur Parker, cela me rappelle mon père et ce n'était pas un très grand homme, plaisanta le sorcier en prenant la main de la jeune serveuse dans la sienne et en lui donnant un léger baiser par dessus.
Ce geste eut le grand exploit d'agacer Bonnie qui serrait la mâchoire. Ce geste était considéré comme du flirt non ? Pourquoi Kai irait flirter avec cette serveuse ? Puis pourquoi cette idiote de serveuse rougissait tout en battant des cils. Pour qui se prenait-elle ? Cette situation déplaisait à Bonnie. Beaucoup.
C'est peut-être pour cette raison qu'elle s'avança vers Kai et cette Lucile et se racla la gorge pour montrer sa présence.
̶ Désolée, je n'interromps rien j'espère ? Dit-elle d'une voix froide.
C'était même très sec, trop sec à son propre goût.
La serveuse recula légèrement et reprit possession de sa main tout en adressant un regard un peu glacial à Bonnie qui s'était retenue de ne pas montrer sa surprise par un soupir. Comment osait-elle la regarder de la sorte ?
̶ Enfin Bonnie ! S'exclama Kai avec un sourire mutin. J'ai cru qu'il t'était arrivé quelque chose.
Bonnie détourna le regard de la serveuse qui avait une belle queue de cheval blonde platine et des beaux yeux bleus océans pour regarder le Leader du Clan Gemini lui offrir un sourire éclatant qui laissait entrevoir sa satisfaction.
̶ Désolée je n'ai pas vu le temps passer. Mais je vois que le personnel s'occupe bien de toi donc je suppose que mon retard est passé inaperçu, lança Bonnie avec un sourire crispé vers Kai tout en s'asseyant en face de lui, sans offrir un regard à « Lucile ».
̶ Tu as 42 minutes et 27 secondes de retard, précisa Kai en montrant sa montre.
Bien, son retard n'était pas passé inaperçu se rassura Bonnie tout en prenant la carte du menu.
̶ Très bien, maintenant que votre amie est ici, je peux peut-être prendre votre commande Monsieur Parker ?
Bonnie referma violemment son menu et allait dire à la serveuse qu'elle était ici et qu'elle pouvait donc s'adresser à elle aussi mais Kai prit la parole et commanda son repas avant de demander ce qu'elle voulait. Bonnie répondit la même chose en scrutant la serveuse mais cette peste n'avait jamais quitté son regard du jeune homme qui lui souriait de manière charmante. La belle métisse avait envie d'hurler et de balancer quelque chose à la figure du sorcier mais l'environnement dans lequel elle était l'empêchait de se faire remarquer.
Pourquoi ?
Pourquoi Kai était-il en train de draguer cette serveuse ? Pourquoi se sentait-elle à cet instant précis sa poitrine se serrer ?
̶ Parfait, je reviens d'ici quelques minutes vous servir votre plat. Mon collègue va se charger du vin que vous venez de commander... Kai.
̶ Merci Lucile.
Encore ce sourire charmant sur le visage de Kai et les échanges de prénom. Etait-ce professionnel d'appeler les clients par leur prénom ? Non, du tout. Peut-être que si Bonnie le faisait remonter à la hiérarchie, elle se ferait virer.
̶ A tout de suite.
A tout de suite ! Vraiment ? Elle venait tout juste de dire qu'elle allait revenir, pas la peine d'insister. Bonnie regardait la serveuse partir en balançant bien les fesses et au moment où celle-ci tourna vers la gauche, Lucile croisa le regard de Bonnie et lui offrit un sourire sournois et dédaigneux.
Si Caroline avait été à la place de Bonnie, elle lui aurait fait la misère tellement elle était jalouse, tant pis si elle allait provoquer une scène à l'intérieur d'un restaurant luxueux. Mais Bonnie était Bonnie et elle ne se permettrait pas de laisser sa jalousie prendre le dessus.
Oh non !
Jalousie ? ...
Alors elle était jalouse ? C'était bizarre car quand Jérémy l'avait trompé avec le Anna le fantôme, elle avait été blessée et déçue, en colère même mais elle n'avait pas ressenti une jalousie immense. Pourquoi là, elle avait envie de sauter sur cette Lucile et lui faire une prise de catch ?
̶ Tout va bien ?
̶ Hein ?
Bonnie s'éloigna de ses questions pour regarder Kai qui la scrutait avec un sourcil levé. Elle était en colère après lui et avait envie de l'envoyer valser contre un mur mais ce n'était pas raisonnable. Il n'y était pour rien. C'était cette Lucile.
Oui mais Kai flirt quand même avec elle.
La jeune métisse détestait cette petite voix dans sa tête car elle avait raison.
̶ Tu as vu comment elle m'ignore ?
̶ Qui ?
̶ La serveuse, répliqua Bonnie en jouant avec la fourchette dans ses mains.
̶ Lucile ?
Bonnie serra les dents à l'emploi du prénom. Il était en train de l'énerver exprès ou quoi ?
̶ Oui, Lucile !
Kai retint son rire en entendant Bonnie prononcer le prénom de la serveuse avec venin.
̶ Tu te fais des idées Bon, elle est sympathique.
̶ Peu importe, je suis désolée de mon retard, s'excusa la sorcière en changeant de sujet. J'ai acheté le collier de Caroline et je suis retombée sur une robe d'été que je devais acheter.
̶ Et elle valait 42 minutes et 27 secondes de retard cette robe ?
̶ Totalement.
̶ Heureusement que Jo m'a appelé pour tuer le temps sinon je serai parti d'ici sans rien te dire, signala Kai en croisant les bras et en faisant semblant de bouder.
̶ Jo t'a appelé ? S'étonna Bonnie. Elle va bien ?
Kai avait été étonné aussi quand le nom de Jo était apparu sur son écran de portable. Il avait été tellement surpris qu'il avait failli louper l'appel. D'habitude, c'était lui qui l'appelait pour avoir de ses nouvelles. Il savait qu'elle lui avait dit de la laisser tranquille, que chacun devait vivre sa vie sans se soucier de l'autre mais c'était difficile pour Kai. Jo restait sa sœur jumelle et un lien inexplicable continuait d'exister entre eux. Pourquoi lui avait-il seulement couper la rate s'il n'avait pas eut un minimum d'affection pour elle quand il était encore un pur sociopathe ?
Bouh cela lui semblait si loin maintenant mais il ressentait, merci Liv, de la culpabilité qui était un vrai fardeau quand il pensait à ce qu'il a fait dans le passé. Il avait du mal à s'endormir quelque fois le soir. C'était si déstabilisant d'avoir une conscience et ces émotions maintenant.
̶ Elle m'a dit que sa grossesse se passait bien et que les jumeaux étaient en fait des jumelles. Elle m'a dit aussi qu'Alaric était bla bla bla bla, je ne sais pas trop car ça ne m'intéressais pas vraiment, du coup j'ai fait semblant de l'écouter.
Bonnie roula des yeux.
̶ Elle voulait aussi savoir si tu étais toujours envie, voir si je ne t'avais pas enterré vivante ou jeté dans le Loch Ness, grimaça le sorcier ce qui fit rire Bonnie.
̶ C'est bien, ta sœur à fait le premier pas cette fois-ci.
̶ Oui et je suis... content, avoua Kai un peu timide.
Bonnie voyait rarement ce côté chez Kai. C'était peut-être la deuxième fois ou la troisième fois qu'elle le voyait. Une fois c'était quand il lui avait dit qu'il avait changé quand ils étaient à nouveau bloqué dans l'autre monde. Une autre fois quand il l'attendait avant de partir pour le tour du monde. C'était attendrissant à voir. Mais comme d'habitude ce côté ne restait pas longtemps pour laisser place à l'arrogance du jeune homme.
̶ Donc, comme ça tu t'es acheté une robe pour essayer de me séduire Bennett ?
Bonnie allait répondre mais fut interrompue par un serveur avec une bouteille de vin dans la main. Il leur remplit leur verre et s'en alla après avoir fait une petite révérence. Juste à ce moment, Lucile apparut avec deux plats dans les mains.
̶ Voici votre plat Kai ! Des spaghettis avec bacon, œufs, fromage et piment.
La serveuse déposa l'assiette de Kai devant lui, en veillant bien entendu à se baisser le plus possible dans son espace personnel, quitte même à lui faire voir son admirable poitrine. Comment Kai ne pouvait pas voir ce rapprochement calculé ? Il était aveugle ? Non sans doute pas vu qu'il avait jeté un œil dans le petit décolleté de Lucile.
̶ Merci Lucile, c'est gentil.
Lucile se redressa et lui lança un sourire aimable, sympathique, éblouissant et terriblement faux. Puis elle se tourna vers Bonnie et déposa le plat juste devant elle. Mais le plat ne termina pas sur la table. Oh non, non, non, non, non ! Comme dans toutes les séries B, le plat chaud termina sur le ventre et les fesses de Bonnie, qui, surprise par la chaleur et le mouvement se leva d'un bond en criant.
̶ Oh je suis terriblement navrée Madame, veuillez m'excuser pour ma maladresse. Je suis confuse.
Bonnie prit la serviette sur la table et enleva les spaghettis sur sa robe bleue tout en fusillant Lucile du regard.
̶ Vous l'avez fait exprès ! Accusa-t-elle. Vous avez fait exprès de faire tomber ce plat sur moi.
̶ Du tout Madame, je suis vraiment désolée.
̶ Vous mentez ! L'assiette était pratiquement sur la table et d'un coup elle a glissée comme par magie ? Interrogea Bonnie les yeux plissés en s'avançant vers la serveuse.
Mais Kai se leva et mit son bras devant la sorcière pour l'arrêter de venir plus près vers la serveuse.
̶ Elle ne l'a pas fait exprès Bonnie, calme-toi ce n'est pas grave, tenta de calmer Kai. Tu peux aller te nettoyer dans la salle d'eau.
Si Kai n'avait pas mit son bras pour arrêter Bonnie quelques secondes auparavant, elle se serait arrêté quand même à cause de sa phrase. Alors comme ça il était convaincu que Lucile n'avait rien fait ? Comment ? Comment pouvait-il croire cela alors qu'il était si évident qu'elle avait agit sur l'assiette pour qu'elle aille vers elle ? Pourquoi il l'a défendait ? D'habitude il était observateur et rien ne pouvait échapper à son regard perçant. Il voyait tout et il remarquait en une seconde les personnes manipulatrices ou fausses. Pourquoi ne voyait-il pas le jeu de cette serveuse à la noix ?
Sans un mot, Bonnie fit demi-tour vers elle-même et se dirigea d'un pas furax vers la salle d'eau. Elle ouvrit la porte de la salle et la referma d'un claquement violent avant de la fermer grâce à la magie, histoire de ne pas être dérangée. Elle se dirigea vers l'énorme miroir pour y voir son reflet. Sa robe était complètement fichue, il y avait de la sauce partout et encore des bouts de spaghettis. Cette peste ! Elle l'avait fait exprès. Mais pourquoi Kai l'a défendait-il ? Il la connaissait à peine mais il se laissait séduire et flirtait en retour.
Honnêtement, il était clair que Lucile était magnifique. C'était une belle femme, du même calibre que Caroline mais plus grande et plus svelte. Ses cheveux blonds platine lui donnaient un charme naturel éblouissant. Sa poitrine avantageuse n'était pas provocante d'un sens. Non, Lucile était une femme magnifique et naturelle.
Tout le contraire d'elle. Elle était petite avec une taille moyenne. Ses cheveux étaient bruns foncés. Sa poitrine était moins avantageuse et elle avait un sein plus petit que l'autre. Elle n'était pas un mannequin. Elle n'était pas comme Elena et Caroline. Tout les garçons tombaient à leurs pieds mais Bonnie n'avait jamais eut cette chance. C'était toujours elle qui faisait le premier pas quand un garçon lui plaisait bien. Sauf pour Jeremy mais comment dire... Jeremy était encore un adolescent à l'époque. Il n'était pas comme Damon, Stefan, Matt ou encore Tyler.
Pour Kai aussi c'était différent. Ce n'est pas elle qui est venue vers lui mais plutôt l'inverse et il ne l'avait pas lâché jusqu'à la rendre folle de lui. Et il avait réussit. Elle était irrésistiblement attirée par lui-même si sa raison hurlait contre elle mais c'était ainsi. Du coup, voir cette serveuse flirter avec lui ne lui plaisait guère et voir Kai y répondre était pire.
Trouvait-il Lucile beaucoup plus attrayante qu'elle ? Jusqu'ici, Kai n'avait jamais regardé une autre femme qu'elle. Il avait été emprisonné dans une prison pendant 18 ans, elle avait été la première personne sur qui il avait posé les yeux Puis dès leur retour, il n'avait eut que des envies meurtrières envers son Coven.
Oh mais...
Peut-être que...
Bonnie sentit sa tête tourner en prenant en considération la pensée qui venait de la traverser. Oui c'était possible après tout. Elle avait été la seule femme qu'il avait revue depuis deux décades. Il était normal qu'il avait un peu des vus sur elle. Mais maintenant qu'il était dans le monde et que des millions de femmes peuplaient cette planète, il avait beaucoup plus de possibilité. Kai avait plus de choix. Peut-être même qu'elle ne l'avait jamais plût ?
La poitrine de la jeune métisse se serra. C'était trop dur pour son égo de penser à cette option. Puis Kai serait parti depuis longtemps avec une autre femme s'il ne voulait pas d'elle non ?
Peut-être qu'il voyait d'autres femmes derrière son dos ?
L'expression de son visage s'assombrit avant de laisser place à de la colère. Elle était ridicule. Kai ne voyait personne d'autre car elle était toujours avec lui. Puis... s'il partait avec une autre femme, c'était de sa faute car elle n'arrivait pas à se lâcher complètement avec lui et avait tendance à le repousser. Elle était lunatique d'ailleurs mais c'était plus fort qu'elle. Elle avait si p...
̶ Hé la porte est fermée ! Y a quelqu'un ?
Bonnie sursauta face au tambourinement de la porte et aux cris d'une femme. Rapidement, elle essuya la sauce et les derniers bouts de pâte sur sa robe. Elle se rafraîchit le visage pour chasser ses pensées et de nouveau faire face à cette Lucile. Elle déverrouilla la porte avec sa petite formule magique et s'excusa auprès de la femme qui lui avait lancé un regard furieux.
La petite métisse rejoignit Kai mais s'arrêta à mi-chemin quand elle vit la serveuse murmurer à l'oreille du beau sorcier. C'était le pompon ! La goutte d'eau qui faisait déborder le vase. Ne réfléchissant plus, Bonnie se dirigea vers Kai et lui prit le col de son tee-shirt foncé avant de le soulever avec une force surprenante qui failli le faire tomber de sa chaise.
L'arrogant sorcier n'eut pas le temps de dire un mot car les lèvres de Bonnie s'écrasèrent sur les siennes pour réclamer un baiser dur, dominant et possessif. Kai en était presque sous le choc mais comme il s'adaptait vite, il ne lui fallu pas longtemps pour y répondre avec autant d'ardeur qui fit gémir Bonnie de plaisir. On pouvait entendre des personnes soupirer dans la salle mais ce n'était rien pour les deux êtres surnaturels. Néanmoins, Bonnie mit fin brutalement au baiser avant de lâcher le col de Kai et de regarder Lucile avec une expression satisfaite. La seconde suivante, Bonnie prit son sac de shopping et partit de ce restaurant. Laissant la serveuse avec Kai qui retrouvait ses esprits. Ce baiser lui avait fait un bel effet.
̶ Tu n'as pas intérêt à la suivre si tu sais ce qui est bon pour toi, Kai Parker, souffla la serveuse de manière froide.
Kai abandonna aussitôt son expression satisfaite et charmeuse pour regarder droit dans les yeux la serveuse et déclarer.
̶ Oh alors on abandonne les phrases charmantes et le flirt ? Taquina sombrement Kai avant de prendre un pas vers Lucile et de dire d'un ton menaçant. Si tu te mets encore une fois sur mon chemin, je n'hésiterai pas à faire ce que je n'ai pas eut le temps de faire en France, dans cette forêt.
C'était une menace et la serveuse le savait bien. Elle plissa des yeux et regardait à présent le sorcier quitter le restaurant à grand pas pour rejoindre la jeune Bennett.
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Le Colisée de Rome était vraiment un monument magnifique. Il y avait tant à savoir sur cette structure historique. Dommage que Bonnie n'avait plus le cœur à aller le visiter, tout du moins avec Kai. Depuis son départ précipité du restaurant hier, elle avait refusé d'adresser la parole au sorcier. Elle était si en colère contre elle, contre cette serveuse mais aussi contre lui. D'accord elle ne lui démontrait pas facilement son attirance et d'accord elle était un peu indécise mais était-ce une raison pour draguer cette serveuse ou se laisser draguer ?
̶ Donc ma petite Bon-Bon ! Tu viens au Colisée ou tu comptes rester dans la chambre ?
C'était la treizième fois qu'il essayait de lui parler et cette tentative fut comme les autres, un échec. Il ne comprenait pas pourquoi il avait le droit au traitement silencieux. Elle l'avait embrassé passionnément hier !
̶ Oookay ! Dit-il en mettant ses mains dans les poches de son jean. Dit-moi quand tu auras terminé ta partie du Roi de Silence contre toi-même.
Bonnie pouffa avant de lui tourner le dos et de regarder à travers la fenêtre de leur chambre.
̶ Non parce que le Colisée ferme de bonne heure aujourd'hui et j'ai pris les deux tickets en promotion. Leur validité se termine justement aujourd'hui. Il ne faut pas gâcher de l'argent Bon !
̶ Tu n'as qu'à y aller avec Lucile.
En temps normal, Kai aurait sourit en voyant Bonnie admettre la défaite mais le ton venimeux de la sorcière et l'implication de cette dernière le rendait muet.
̶ Et pourquoi je demanderai à Lucile de venir avec moi ?
Bonnie se détourna de la fenêtre pour lui lancer des éclairs.
̶ Hummm, je ne sais pas moi ! Peut-être parce qu'elle te draguait et que tu avais l'air d'apprécier.
̶ Oh ! Je vois, annonça subitement Kai souriant.
̶ Quoi ?
̶ Je vois c'est tout.
̶ Tu vois quoi oh monsieur le puissant sorcier ?
̶ Laisse tomber
̶ Non mais dit-le ! Je t'écoute Kai. Dit-moi ce que tu vois et que je ne vois pas.
Kai prit un pas vers Bonnie qui avait les bas croisés contre sa poitrine et qui le regardait avec un air de défi.
̶ T'es jalouse.
Bonnie ricana amèrement avant de décroiser les bras et les laisser tomber le long de son corps.
̶ Ne prends pas tes désirs pour la réalité.
̶ Tu es une terrible menteuse Bonnie, je peux te donner des cours personnel pour t'aider à être crédible quand tu souhaites mentir à quelqu'un.
̶ S'il te plaît Kai, tu deviens ridicule.
̶ Pas aussi ridicule que toi. Ce n'est pas moi qui nie ressentir de la jalousie. Pourquoi tu te mets dans un état pareil ? Je ne faisais que discuter avec elle. Ce n'est pas ma faute si je suis un bel homme et que je plaise aux femmes. Tu devrais te préparer à vivre des situations semblables au quotidien.
̶ N'agis pas comme si tu ne l'a draguait pas, lança la sorcière Bennett en s'approchant de lui et en attaquant sa poitrine avec son index. Tu lui donnais le feu vert pratiquement.
̶ Donc tu étais jalouse, sourit Kai satisfait. Bonnie Bennett est jalouse et c'est pour cette raison qu'elle ne m'adressait pas la parole.
̶ Je ne suis pas jalouse car je m'en fiche, mentit-elle.
Elle ne savait pas pourquoi elle sentait le besoin de nier, de mentir. Peut-être était-ce sa manière de se défendre et de se protéger émotionnellement ? En tout cas c'était peu crédible et elle-même le savait.
̶ Donc si tu m'as embrassé devant elle ce n'était pas pour marquer ton territoire ?
̶ Non.
̶ Menteuse, menteuse, menteuse ! Chantonna Kai.
Il l'énervait avec son attitude enfantine. C'était insupportable.
̶ Bon sang Kai ! Qu'est-ce que tu veux que je te dise ? Qu'est-ce que tu veux ? Cria-t-elle, le faisant arrêter de chantonner.
Son visage masculin se ferma et ses yeux bleus devinrent plus foncés. Instinctivement, Bonnie prit un pas en arrière. Kai ne riait plus, il était tendu et sa mâchoire s'était serrée. Ce n'était pas un bon signe. Ainsi, il lui rappelait l'ancien Kai. Celui qui l'avait terrorisé mais aussi fasciné.
̶ Ce que je veux que tu dises ? Répéta-t-il doucement en s'approchant d'elle. Ce que je veux ?
Le sorcier s'avança encore une fois et envahit l'espace personnel de la sorcière qui n'osait plus respirer.
̶ Et toi Bonnie ? Qu'est-ce que tu veux vraiment ? Qu'est-ce que tu attends de moi ? Qu'est-ce que tu veux que je dise et que je fasse pour que tu puisses enfin sortir de la prison que tu t'es forgé ? Cette prison que j'essaye de briser pierre par pierre mais que t'amuses à reconstruire.
̶ Arrête Kai, prévient la sorcière levant les yeux pour le regarder.
Il était si près qu'elle pouvait sentir son parfum chatouiller ses narines.
̶ Ce que je veux de toi est simple Bonnie, continua-t-il en lui remettant une mèche derrière son oreille et en caressant sa joue. Je te veux toi, toute entière. Depuis tellement longtemps que ça en devient douloureux même.
Bonnie sentait une chaleur s'immiscer dans tout son corps. C'était doux, sensuel et tellement plaisant. Son cœur battait si fort contre sa poitrine qu'elle était persuadé que Kai pouvait l'entendre. Puis la façon dont il l'avait dit qu'il la voulait... C'était si intense qu'un frisson lui avait caressé le bas du dos.
̶ Je vais bien finir par détruire ce mur que tu t'es forgé Bonnie mais pour ma santé mentale et la tienne, laisse-moi le faire.
Bonnie trembla à nouveau quand l'ancien prisonnier du monde parallèle lui chuchota la dernière partie à l'oreille. Elle se mordit furieusement la lèvre tout en regardant Kai reculer et lui tourner le dos pour se diriger vers la porte de leur chambre d'hôtel. La main sur la poignée, il posa son regard sur elle et lui demanda :
̶ Veux-tu m'accompagner voir le Colisée ?
Alors il voulait vraiment détruire ses défenses, son mur de protection ? D'accord mais pouvait-elle vraiment le laisser faire ? Elle le voulait mais en même temps, il y avait toujours cette barrière. Elle se détestait elle-même pour le mettre dans une telle position.
Kai soupira son agacement en la voyant hésiter et ouvrit grand la porte prêt à partir. Il referma la porte et fit quelques pas mais il entendit la porte se rouvrir aussitôt.
̶ Attends.
̶ Dépêche-toi Bon-Bon, lança-t-il un demi-sourire aux lèvres. Je dois toujours t'attendre pour tous !
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