L'Élite Royale.

By ericka974

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« Avoir la tête haute, le corps bien droit et de bonnes manières » voilà ce qu'il faudra qu'elle retienne pou... More

Le Coeur brisé.
Le dîner d'au revoir.
Le voyage commence.
le chef des rebelles.
Maîtresse, soyez la bienvenue.
Que la partie commence.
À table les enfants.
Rencontre imprévue.
Visite de la Capitale.

Prologue : La Lettre.

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By ericka974

Elle talonnait le sol rude de la grande place, un morceau de pin sec sous un bras et un panier de fruit frais de l'autre. C'était les maigres courses qu'elle avait pu faire au marché pour quelques malheureuses pièces. Soudain son regard se porta sur une foule de gens regroupé en un gros tas immense, se bousculant les uns les autres.

Avalon fronça les sourcils, craintive.  Cela  n'était pas bon, pas bon du tout.

 En général, un attroupement de ce genre ne pouvait signifier que deux choses : une bonne nouvelle, ou une mauvaise nouvelle -ou peut-être une bagarre, mais bon, on pouvait mettre cela de côté. Dans les deux cas Avalon n'aimait pas la nouvelle. La plupart du temps c'était des affiches regroupant les liste de gens appelé pour rejoindre l'Armée Royale de Mon Seigneur le « paresseux », comme elle aimait bien appeler le roi, ou encore, la liste des personnes à arrêter, ou bien dans les cas les plus rares, si ça s'avérait être une bonne nouvelle, c'était la liste regroupant les jeunes filles qui iraient lécher les bottes du prince pour obtenir la couronne, ce qui, dans tout les cas, ne lui plaisait guère.

Avalon n'avait jamais compris quel était le but ultime de se dégoter une pure inconnue pour femme et princesse du Royaume. En même temps, elle ne pouvait pas blâmer le prince de ne rencontrer personne de la gente féminine, dans son immense châteaux où les portes restaient toujours fermées.

Il fallait savoir que dans le cas où la liste des prétendantes était érigée, les sélectionnées étaient en majeur partie des femmes de la bourgeoisie, allant de 16 à 18 ans. Les jeunes filles de sa classe -c'est à dire de l'une des classes les plus basses- étaient rarement -voir pas du tout- prises pour ce jeu qu'on nommait tous « le jeu de la séduction » , à moins qu'elle possède une beauté rare. En même temps, cela ne l'étonnait pas, on avait mal à croire qu'une fille de classe inférieure rejoigne les rangs de l'Élite en un claquement de doigt, cela serait très mal vu, et la réputation des seigneurs en partirait certainement.

 Avalon s'était dirigée, sans s'en rendre compte, dans la masse de gens qui commençait à désépaissir. Elle leva ses longues jambes fines pour essayer de lire ce qui était scotché au mur de la grande place. Elle remercia dieu de l'avoir faite assez grande car, dès qu'elle se hissa sur ses pointes, elle eut toute la vue nécessaire pour satisfaire sa curiosité.

 «  Mesdames et Messieurs, la cour royale est heureuse de vous annoncer qu'un nouveau « jeu de la séduction » commencera en cette 4013 ème année. Voici la liste des prétendantes au titre de princesse de Thandor : ....»

 Avalon ne continua même pas sa lecture. Elle se baissa, un élan de déception animant son regard bleu océan. Elle pensait pour une fois avoir une nouvelle un peu attrayante, comme par exemple la fête de l'automne ou...quelque chose dans le genre mais...pas ça.

 En réalité, elle avait peur. Oui, très peur. Elle avait peur que son nom s'affiche sur cette liste. Elle avait peur de voir Avalon Preace écrit en lettre capitales sur ces feuilles maculées et collées. Elle avait peur que la nouvelle soit mauvaise, que son univers bascule, bien que, son univers ne soit pas très aisé. Mais une peur ne se maîtrise pas, et puis, qui n'aurait pas peur sous cet Empire ou règne le chaos et l'angoisse, Où les gens sont couronnés par des jeux grotesques et pervers, où les classes sociales n'ont pas de part équitable et où la misère a prit place parmi les cœur des gens depuis fort longtemps ?

 Tout le monde a peur aujourd'hui, c'est un fait.

 Elle se ressaisit et continua sa route vers sa maison qu'on pouvait plutôt considérer comme une « cabane », tout en se disant que cela aurait été impensable que son nom fusse apparut ne serait-ce qu'une seconde sur cette feuille. 

Elle soupirait déjà à l'idée de retrouver ses deux sœurs jalouses et son grand frère sur-protecteur, sans oublier, sa mère qui ne pensait qu'à l'argent.

 Perdue encore une fois dans ses rêveries, Avalon ne vit pas l'homme arrivant en face foncer sur elle. Elle se retrouva très vite plaquer au sol par un corps svelte et bien façonné. Ses longs cheveux roux s'éparpillèrent au sol comme un sac de blé que l'on renverse et ses provisions pour la semaines ne connurent pas de sort meilleur.

Elle fronça de nouveau les sourcils, c'était une habitude chez elle, lorsqu'elle était en colère ou frustrée, ou bien, les deux à la fois.

 Elle observa attentivement l'homme qui se tenait face à elle et, soudain, elle l'embrassa tendrement, reconnaissant immédiatement l'odeur de lavande de son bien-aimé, les cheveux bruns et bouclés de celui-ci et ce regard...oui, ce regard mielleux qui faisait chavirer le cœur de toute les filles de la contrée.

 C'était Shéridan, l'homme avec qui elle voulait vivre pour l'éternité.

 Lorsqu'elle s'arracha des lèvres d'or de son tendre, elle ne put s'empêcher d'étirer ses lèvres du plus loin qu'elle put pour lui gratifier d'un immense sourire.

 - Shéridan....souffla-t-elle les yeux pétillant de malice.

 Il l'aida à se relever, ramassa ses modestes provisions et les lui tendit avec un sourire gêné et désolé.

 - Avalon, je suis désolé de t'avoir renversé, dit-il en se grattant la nuque, petite mimique qu'il avait lorsqu'il s'excusait.

 Il la prit par la taille et lui déposa un tendre baiser sur son front.

 - Ne t'inquiètes pas, j'ai eu plus de peur que de mal, crois moi.

 - J'en suis alors fort soulagé, j'ai eu si peur d'avoir pu te blesser.

 Avalon ris franchement, d'un de ses rires cristallins dont elle avait l'habitude. C'était quelque chose qu'elle aimait particulièrement chez elle, son sourire...tout le monde lui complimentait là dessus.

 - Ne t'affoles pas pour un rien, les gens vont finir pas croire que tu m'as violenté, ce qui est a des années lumières de ce que tu me fais vivre chaque jour lorsque tu m'honores de ta présence.

 - Oh mais il me serait impossible de violenter la fille la plus belle au monde, dit-il en collant son front au sien.

 - Je le pense bien ! maintenant, embrasse-moi encore, ordonna-t-elle gentiment.

 Et il n'attendit pas une seconde de plus pour presser ses lèvres contre les siennes.

 Avalon croyait vivre un rêve éveillé. Shéridan était pour elle, le paradis sur terre. C'était comme goutter quelque chose d'interdit, et pourtant exquis. Il était son amour impossible, et c'était la relation amoureuse la plus excitante qu'elle n'est jamais vécu.

 Le fait que sa mère la tuerait si elle apprenait sa relation avec Dan, le fait de rendre ses sœur encore plus jalouses si elle apprenaient qu'elle avait un compagnon, le fait de faire rager son frère si par mégarde il la voyait en compagnie d'un garçon, tout ça rendait cette relation excitante et dangereuse à la fois. Mais, plus que ça, le fait de savoir que c'est cet homme dont elle était éperdument amoureuse.

 - Dan, je...il faut vite que je rentre avant que ma mère ne me vrille les oreilles avec ses interminables questions parce que je ne suis pas rentrée immédiatement.

 Il fit une moue triste qui le rendit encore plus beau.

- Je crois aussi que je dois te laisser ma belle, je crois que les gardes viennent de me retrouver, dit-il en filant après lui avoir donner un énième baiser.

 Eh ! Toi ! Arrêtes toi immédiatement, cria l'un des gardes.

 Avalon comprit tout de suite pourquoi Dan l'avait renversé, il devait être en train de fuir un garde qui l'avait vu dérober de la nourriture. En effet, si elle, elle était pauvre, lui croulait carrément sous les dettes. La plupart du temps, il devait voler pour se nourrir. Avalon était d'ailleurs étonnée qu'il n'est jamais été arrêté, puisqu'il s'était fait poursuivre un nombre incalculable de fois. Elle s'en voulut de ne pas lui avoir donné un bout de pain, elle n'y avait pas pensé sur le moment ! Elle était bien trop occupée à sentir son parfum enivrant et  goûtter ses lèvres au goût sucré...

 Elle avait tellement peur pour lui...si jamais il lui arrivait quelque chose, elle ne s'en remettrait sans doute jamais.

 C'était d'ailleurs à cause de sa classe qu'Avalon ne pouvait pas présenter Dan à sa mère. Le seul fait de savoir qu'il volait pour vivre la ferait frôler la crise cardiaque.

 Avalon rit à cette pensée et se morigéna tout de suite après d'avoir put trouver cela drôle. Elle était folle de penser ainsi.

 Une fois de retour chez elle, elle fut accueillie par un immense silence qui la fit froid dans le dos, à croire que personne n'était présent, ce qui bien entendu, ne pouvait être le cas, puisque c'était elle qui se chargeait de tout aujourd'hui.

- Maman... ? Destiny ? Cole ?

Personne.

 - Lisa ? Y'a quelqu'un ?

Toujours rien.

 Elle entra dans la cuisine pour déposer ses emplettes et fut étonnée de voir toute sa famille sagement assise à table, le regard figé sur un papier trônant au milieu de celle-ci.

Bizarrement, son cœur s'emballa lorsqu'elle reconnu l'insigne de Thandor. Comme une souillure, elle venait salir le blanc immaculé de la feuille de papier.

- Maman ? Dit-elle hésitante. Que se passe t-il ?

 Sa voix semblait être passée sous la roue d'un chariot. Elle avait les larmes qui lui piquaient les yeux. Oui, elle avait peur, peur d'avoir été choisie, peur de ce que sa mère s'apprêtait à lui annoncer, peur de ce royaume...

 - Avalon, je...je suis si fière de toi mon enfant...

 Une immense joie se lisait sur le visage de sa mère, ce qui fit naître un sourire triste sur le sien. Ses craintes se confirmaient. Malheureusement.

 - Tu as été choisie... tu...toi...toi ma fille ! ma jolie fille ! Tu vas participer aux jeux de la séduction !

 Des larmes de joie semblait couler aux coins des yeux de sa mère. Celle-ci la pris le visage et lui bécota le front en tremblant de joie. Avalon quant à elle, ne manqua pas de voir le regard noir de Destiny et Lisa, ainsi que le triste regard de son frère.

 Elle se dégagea et alla prendre la lettre avec un regard de désespoir. Peut être que sa mère avait mal lu, qui sait ? Mais il ne fallait pas se voiler la face, le calligraphie royale était bien présente, comme une maladie contagieuse qui ne se guérirait sans doute jamais .

 «  Madame Kora Preace, Mère de Mademoiselle Avalon Preace âgée de 17 ans, nous vous informons que votre bien aimable et chanceuse fille a l'honneur de participer au jeu de la séduction, afin de conquérir le cœur du Prince Rylan, septième fils de la famille Royale de Thandor. Nous  remercions Mademoiselle Avalon Preace de bien vouloir être prête dès demain pour son voyage à destination du Château, dans la Capital d'Idris. Une calèche ainsi que son tuteur seront présents aux aurores pour l'y emmener. Nous espérons que Mademoiselle nous fera l'honneur de sa présence.

 Votre gouverneur, Le roi et sa cour »

 Avalon sentit soudain la nausée lui monter, ainsi que la bile acide qui lui déchirait la gorge. Non, elle ne croyait pas, non elle ne voulait pas. N'y avait-il pas d'autres moyens ? Devait-elle absolument entrer dans ce château cauchemardesque et ne plus jamais revenir ? À l'instar de son père lorsqu'il a été appelé pour rejoindre les troupes de l'armée ? Non !

 - Maman, Je...je regrette mais...c'est impossible.

 Avalon baissa les yeux pour ne pas subir le regard inquisiteur que lui lançait celle-ci.

 - Qu'est-ce qui n'est pas possible ? Que tu le veuille ou non, tu va y aller jeune fille ! Cela va de notre survie à tous ici présent !

 Avalon ne répondit pas, alors sa mère lui prit violemment le menton et la fit relever la tête, jusqu'à ce que ses yeux bleu se perdent dans ceux noirs de sa mère.

 - Tu m'entends !? Tu ne peux pas refuser, c'est un ordre. Nous allons être riche ! tu m'entends ? Riche !

 Elle ne put qu'hocher la tête difficilement pour ne pas s'opposer à sa mère. Elle voyait déjà l'ivresse de sa génitrice apparaître dans ses yeux. Rien ne pouvait résonner celle-ci lorsque l'argent entrait en jeu, rien.

 - Et s'il te plaît, garde ton insolence pour toi, le prince ne voudrait pas d'une sauvage, je t'ai inculqué les bonnes manières, tâches de t'en souvenir.

 Puis elle la relâcha. Elle hocha encore une fois la tête, la bouche tordue pas un rictus amer qui l'empêchait de pleurer à grosse gouttes.

- Va, prépares tes affaires pour que le temps ne te surprennes pas.

 Avalon ne se fit pas prier deux fois et s'enferma dans la chambre qu'elle partageait avec ses deux sœurs. Dans un sens, elle seront contentes d'avoir plus d'espace pour dormir, même si leur jalousie aveuglante les empêche de voir plus loin que le bout de leur nez.

 Avalon n'avait pas grand chose, elle ne prit qu'un vieux pantalon marron, un simple t-shirt et une robe tout aussi simple. Ses bottes et puis...c'est tout. Normalement, il y aura tout à sa disposition, donc pas besoin de grand chose pour survivre là bas, d'ici là, elle se fera sans doute renvoyer du château avant même d'y avoir mis les pieds.

 Elle fouilla sous son lit et sortit un petit médaillon. Elle le fourra dans son sac également. C'était son père qui le lui avait offert. Elle représentait un cœur et à l'intérieur, des tulipes étaient creusées dans la matières d'or. Il l'avait fait spécialement pour elle, il l'appelait tout le temps « ma petite tulipe » car il disait qu'elle serait aussi belle, aussi fine, et aussi grande qu'une tulipe. C'était son rituel à lui...enfin, avant qu'il ne s'en aille et ne revienne plus.

Une larme roula le long de sa joue.

Elle ne comprenait pas. Même si son père disait qu'elle était belle presque tout les jours, elle savait qu'il disait cela pour honorer son rôle de père, mais en aucun cas elle n'était assez jolie pour apparaître sur la liste des 15 prétendantes au titre de princesse. C'était complètement absurde, quelqu'un avait dû changer quelque chose quelque part...elle ne pouvait croire qu'on l'avait choisit elle, en prétendant appartenir à une beauté égale à celle d'une bourgeoise. elle n'était rien,  elle n'était rien de plus qu'insignifiante.

Sa peau pâle comme du lait frais, ses cheveux roux comme de la crème brûlée, ses longues Jambes et fines comme du bois, son corps dépourvue de forme généreuse...rien, non rien n'était attirant là dedans. De plus que la plupart méprisait les rousses, surtout la hautte bourgeoisie, bien qu'elle soit fière d'avoir hérité de la couleur fauve de son tendre et cher père défunt.

 Elle souffla un bon coup et poussa un juron avant de jeter son sac à terre et sortir de sa chambre pour de nouveau faire face à sa mère.

 - Maman, je peux...sortir ? Enfin c'est mon dernier jour ici avant longtemps, je voudrais faire un tour dans le village pour ne pas trop souffrir du mal du pays.

 Elle hocha la tête et Avalon se précipita dehors avant que sa mère ne la bombarde de conditions à respecter.

 Elle n'en revenait pas. Toute sa vie venait changer du tout au tout. Ce n'est pas rien de vivre dans la misère durant toute sa vie et, tout d'un coup, de se dire que l'on part dans un château pour peut-être devenir princesse. Ce n'est vraiment par rien. Dans un cas plus normal, cette décision aurait dû l'enchanté, mais elle n'était pas normale. D'ailleurs, elle n'était tellement pas normale qu'elle allait partir à la recherche de son voleur de petit ami  pour lui annoncer la « bonne » nouvelle.

 C'est bien ce qu'elle pensait, même les bonne nouvelles ne sont pas forcément bonnes, au contraire, elle sont parfois pires que les mauvaises.

 Elle sentait déjà son cœur se comprimer sous la douleur alors même qu'elle n'avait encore rien dit à Dan.

 Son tendre et bien-aimé...
















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