Parfois je me demande si, par hasard, la folie n'est pas dans les gènes. Surtout dans les moments comme celui-ci où, en ce beau samedi, chaque membre de ma famille est occupé à faire des choses que personne d'autre ne fait d'habitude. Ma mère Layla peint un miroir en blanc tout en ayant dans les oreilles des écouteurs non branchés dont le fil pend le long de son corps. Mon père Jude, assis devant un autre miroir, compte un par un le nombre de cheveux gris qu'il possède dans sa touffe blonde. Mon petit frère Roméo dévoile son talent artistique en collant ses crottes de nez sur la porte du salon. Et enfin, mes sœurs jumelles Yukino et Angel sont en train d'inventer une chorégraphie, chacune dans un costume d'abeille, tandis que moi, assise avec des chips dans le canapé, je les regarde toutes les deux pour leur donner mon avis.
Pour tout vous dire, je me sens presque normale comparée à eux. Vous vous rendez compte ?
-Hop hop hop, un deux trois quatre..., répètent les jumelles en chœur tout en effectuant des mouvements louches avec leurs bras. Cinq six sept huit.
Une musique entraînante joue en même temps à nos oreilles, mais elles ne sont pas du tout dans le rythme. Laissez-moi vous rappeler qu'elles sont plus âgées que moi.
-Et on pédale en avant, et on pédale en arrière, et on bouge du bassin, et on bouge du bassiiin...
Je n'en peux déjà plus. J'ai l'impression d'assister à une comédie des années 80. Ça pourrait même faire fuir les cafards de notre cave.
-Alors, c'était comment ? me demande enfin Angel tandis que Yukino éteint la musique.
Je me pince les lèvres pour dissimuler mon sourire moqueur.
-Vous voulez que je vous dise sincèrement ?
-Oui, très honnêtement, disent-elles en chœur.
Je hoche la tête en lâchant un long soupir exagéré :
-Vous aviez l'air de deux abeilles enragées, et à un moment donné j'ai même vérifié si mes yeux ne saignaient pas, pour tout vous dire...
-Quoi ?!
Vexées, les jumelles se mettent soudain à me lancer des coussins à la figure, ainsi que d'autres petits objets tels que la télécommande, une vase, et Angel a failli me frapper également avec une chaise.
-Aïeuh ! je crie. C'est pas ma faute si vous êtes nulles !
C'était visiblement la phrase à ne pas ajouter, car elles se jettent toutes les deux sur moi avec un cri de guerre, et j'ai pour seul bouclier mes bras frêles. Pendant qu'on se débat, se tape les unes contre les autres, s'arrache les cheveux, j'entends mon téléphone sonner bruyamment dans ma poche. Je m'éclipse alors du canapé et regarde d'abord Yukino et Angel se battre maintenant entre elles en ayant oublié la cause primaire de leur combat.
-Allô ? je dis dans mon cellulaire en allant dans ma chambre.
La voix fluette de ma meilleure amie me parvient à l'oreille :
-Salut ! T'es occupée aujourd'hui ?
-Hm, ça va dépendre de ce que tu vas me proposer, je réponds avec un sourire.
-Je propose qu'on sorte ce soir à la plage avec quelques personnes du lycée, ça te dit ?
-Là encore, ça dépend... Il y aura qui ?
Cette fois, c'est une autre voix féminine –celle de Mirajane à mon avis- qui me répond :
-Il y aura Natsu ! Ensuite, ses amis, c'est-à-dire Grey, Sting et Gajeel. Puis Minerva et ses copines. Et encore des gens de notre lycée.
Je m'affale sur mon lit en soupirant :
-J'ai un peu la flemme...
-La flemme est une maladie très grave, il faut te guérir. Que tu le veuilles ou non, on vient te chercher. D'ailleurs on est presque arrivées, à toute !
Je grogne dans mon oreiller et jette mon portable quelque part, avant de me diriger vers la cuisine pour avaler des crêpes au Nutella. Je ne devrais pas me plaindre, Natsu y sera aussi. D'ailleurs, pourquoi est-ce qu'il ne m'a pas informée concernant cette sortie ? Les paroles de Mira résonnent à nouveau dans mon esprit : « ça veut dire qu'il ne te désire pas, et c'est très grave dans un couple. » Et si elle a raison ? S'il ne me trouve pas attirante ? Je secoue la tête pour chasser ces pensées.
En entendant des coups frappés à ma porte, je l'ouvre rapidement et fais entrer mes deux amies dans la maison. Elles saluent poliment mes parents -sauf que ceux-ci ne s'en rendent pas compte- avant de me suivre dans ma chambre.
-Bon, c'est l'occasion de t'habiller comme une copine parfaite pour que Natsu soit fier de sortir avec toi, m'annonce Mirajane en ouvrant mon armoire.
-Non, s'il-te-plaît, pas ça, je grimace. Je veux m'habiller comme je veux.
-Tu dois t'habiller comme il veut, me corrige-t-elle. Oh là là, t'as rien de présentable ici, comme je m'y attendais. C'est pourquoi j'ai amené mes tenues à moi. Alors déshabille-toi.
Pendant que Levy lit un livre dans son coin, Mira me fait essayer des habits plus louches les uns que les autres. Finalement, son choix –sans me demander mon avis évidemment- s'arrête sur une mini-jupe extrêmement courte et un débardeur au grand décolleté qui dévoile le haut de mes seins. Je demeure sans voix devant mon miroir, plus horrifiée que surprise.
-Euh, Mira, je refuse de mettre ça...
-Quoi ? Pourquoi ? C'est parfait, ça te met en valeur !
-Justement, on voit mes fesses avec cette jupe, autant sortir nue quoi. En plus, on n'est plus en été, j'aurai trop froid.
La jeune fille rejette ses cheveux blancs en arrière en roulant des yeux, exaspérée.
-Tu veux plaire à Natsu, oui ou non ?
-Oui, mais...
-Alors porte ça, tu verras, il ne te quittera pas des yeux.
Je vois mal Natsu me reluquer comme un pervers, c'est loin d'être son genre. Mais devant l'aura de démone de Mira, je décide de ne pas protester, et, pendant qu'elle a le dos tourné, j'attrape rapidement des vêtements de rechange dans mon armoire et les fourre dans mon sac. Au cas où je serais trempée ou sale. Je pensais qu'on en avait fini, mais à mon plus grand désespoir, Mirajane m'annonce qu'il manque encore le maquillage. Je me mets à hurler à pleins poumons.
-Pas ça ! Je t'en supplie, pas ça !
-Reste assise ! Levy, un coup de main !
-Noooon !
-Arrête de bouger !
-Bande d'asticots, libérez-moi !
Les dix minutes de torture qui ont suivi étaient les pires de ma vie. Je pense que je n'ai plus de voix à présent, j'ai dû me casser les cordes vocales à crier comme un gorille qui s'étrangle.
-Tu peux te regarder maintenant, sourit Mirajane.
En soupirant, je me place devant mon miroir et sursaute soudain face à mon reflet. Je me touche le visage sans arriver à me reconnaître. Un trait d'eyeliner entoure mes yeux, du mascara brille sur mes cils, du fard à paupière, du gloss, de la poudre... Il y a tellement de trucs que je mettrai une heure à les énumérer.
-Oh non..., je gémis. Je suis encore plus moche que d'habitude.
C'est comme si on avait voulu embellir Shrek avec du maquillage : c'est peine perdue.
-Ne dis pas de bêtises, décrète Mira, fière de son œuvre. Allons-y, nous sommes prêtes.
Du coin de l'œil, j'aperçois Levy étouffer un rire derrière sa main. Cette soirée s'annonce mal.
***
A quelques mètres de la plage, je vois des lumières briller dans un coin, une musique douce résonnant dans l'air et des bavardages parvenant à nos oreilles. Inquiète, j'arrête de marcher pendant quelques secondes, puis continue de suivre mes deux amies. Je ne suis pas lâche, je peux très bien affronter les regards, ils ne me font pas peur. Sauf que je suis légèrement dénudée, et ça ne me plait pas vraiment.
En m'approchant, j'aperçois de jolies filles, accompagnées de gars, rire et plaisanter. Certaines personnes dansent, d'autres chantent. Moi, je pense que je vais juste bouffer. Je n'ai pas les mêmes délires qu'eux. En fait, je regrette déjà d'être venue. Lorsque j'arrive enfin à l'endroit, plusieurs personnes que je ne connais que de vue me saluent avec enthousiasme, j'en déduis donc qu'elles sont bourrées. Levy et Mira prennent place sur une couverture posée sur le sable, et moi je reste encore debout, ne sachant pas trop quoi faire.
-Eh, mais c'est pas Lucy, là ? s'exclame une voix masculine, que je reconnais avec une grimace.
Sting, le mec qui traîne toujours avec Natsu. Il me fait un grand signe de la main et, comme je ne bouge pas, il décide de s'approcher de moi et d'enrouler son bras autour de mes épaules. Pour qui il se prend, sérieusement ? Je me dégage violemment de son étreinte et recule d'au moins cinq mètres.
-Où est Natsu ? je demande, sur la défensive.
-Il se beigne avec Minerva et les autres.
Encore cette Minerva... Ce prénom me donne le vertige à présent.
-Il se beigne ? je m'étonne. Mais il fait trop froid pour ça.
-Pas pour eux. Sinon, tu veux boire un coup ?
Sans daigner de lui répondre, je m'éloigne légèrement du groupe et place une main au-dessus de mon front (geste stupide puisqu'il n'y a pas de rayons de soleil) pour tenter de distinguer quelque chose au loin vers la mer. Je ne vois ni Natsu, ni Minerva, seulement quelques jeunes gens nager joyeusement. Mon cœur se crispe, et mon imagination débordante me fait penser à des choses surnaturelles, comme quoi il s'est fait dévorer par un coquillage ou mordre par une crevette.
-Lucy ?
Cette voix masculine dans mon dos me fait frissonner de la tête aux pieds. Je me retourne pour voir mon petit-ami se sécher le torse avec une serviette et me regarder ensuite de haut en bas en fronçant les sourcils.
-Pourquoi tu t'es déguisée en Lady Gaga ?
J'ai envie de lui arracher tous les cheveux un par un. Ou plutôt d'arracher les cheveux de Mirajane qui m'a obligée à mettre cette tenue. Je dois vraiment avoir l'air ridicule. Pendant qu'il enfile un tee-shirt, je réponds par un mensonge :
-J'en avais envie. Nouveau style. Ça ne te plait pas ?
-Tu t'es habillée comme ça pour moi ? s'étonne-t-il.
Un sourire amusé étire ses lèvres. Je serre mes poings.
-Est-ce que je suis jolie dans cette tenue et avec ce maquillage ? Réponds-moi.
-Très jolie, Fiona dans Shrek ne fait même pas le poids par rapport à toi, ironise-t-il en riant.
Je saisis la serviette qu'il a laissé tomber et la lui jette au visage avec rage. Son rire ne s'arrête pas. Alors, en prenant mon sac, je me dirige rapidement vers les cabines des toilettes non loin de là. Une fois à l'intérieur, je me frotte les joues, le front et les paupières avec de l'eau pour retrouver ma couleur de peau naturelle, puis enlève cette tenue infâme pour enfiler avec un soupir de soulagement mes vêtements à moi, qui ne mettent en valeur aucune partie de mon corps. Et c'est ça qui me plait. Je me regarde ensuite dans le miroir. Hm, juste du mascara avec du gloss, c'est pas mal finalement. Pour ressembler au moins à quelque chose, je relève mes cheveux blonds en une queue de cheval simple et m'étonne devant mon reflet, qui n'est plus aussi repoussant pour la première fois depuis longtemps. Je devrais m'attacher les cheveux plus souvent !
Satisfaite, je retourne vers le groupe d'adolescents qui festoient encore. Certains, dont Mirajane, me regardent avec déception, se demandant pourquoi je me suis changée, mais je me surprends à m'en foutre royalement et m'assois près de Levy. La bleutée est allongée sur le ventre, les yeux plongés dans son livre, elle est un peu dans sa bulle et ne se soucie pas des autres. Je suis certaine qu'elle est venue seulement pour que je me sente moins seule. Après m'être allongée à sa droite, je pose ma tête sur son épaule et observe les gens du regard. Beaucoup d'entre eux me sont inconnus.
A trois mètres de moi, Natsu est adossé contre un grand sac, les mains derrière la tête. Je le trouve extrêmement beau, à tel point que parfois je suis jalouse de moi-même. Au moment où j'ouvre la bouche pour l'interpeller, je suis coupée dans mon élan par une beauté extrême au nom de Minerva qui s'assoit à côté de lui et lui donne une bouteille de soda. Elle est en bikini, son corps magnifique est à découvert, et sa longue chevelure noir charbon descend jusqu'à ses fesses. En fait, toutes les personnes présentes ici sont d'une beauté charmante. Moi, j'ai l'impression d'être un intrus, un peu comme un ogre au milieu d'un groupe d'elfes.
***
Lorsque j'ouvre les yeux, je sens quelque chose sur moi qui me couvre, et comprends que je m'étais endormie. Des voix mêlées à une musique emplissent toujours l'atmosphère, et les bavardages et rires incessants continuent encore. La seule chose qui a changé est la couleur du ciel, il fait légèrement plus sombre. En baillant comme un hippopotame, je me redresse en position assise. A ma droite, Levy et Mirajane jouent aux cartes avec Grey, Gajeel et Sting. Mira m'adresse un sourire en me voyant réveillée et s'approche doucement de moi pour souffler à mon oreille :
-T'aurais dû voir Natsu...
-Hm ?
-Il a remarqué que t'avais froid dans ton sommeil et est venu te couvrir avec une veste. Trop mignon.
Je me sens rougir et détourne les yeux.
Pourquoi Natsu fait-il des gestes affectueux seulement lorsque je ne le vois pas ? C'est assez frustrant en fin de compte. Il n'a pourtant pas l'air d'avoir peur de mes réactions.
-Viens jouer avec nous ! me dit Sting en m'invitant à m'asseoir près de lui.
Je ne refuse pas et pose mes grosses fesses sur le sable en laissant la veste de mon copain sur mes épaules. Deux secondes plus tard, Minerva nous rejoint aussi, ainsi que Natsu qui décide bizarrement de prendre place entre moi et Sting.
-Pousse-toi un peu, dit-il au blond.
Celui-ci roule des yeux et se décale sans protester. Je ne cache pas mon étonnement : je n'avais jamais remarqué que Natsu se faisait autant respecter. Pendant que Mira distribue les cartes, je vois que Minerva me scande de son regard méprisant. Alors mes doutes s'envolent directement : elle veut m'enlever Natsu. C'est certain. Je suis un peu dans la merde dans ce cas, car nos physiques ne peuvent même pas être comparés, on sait tous qui va gagner.
-Lucy ? Me dit-elle avec un faux sourire et une voix trop mielleuse pour être vraie. C'est vrai que t'es toujours vierge ?
Ouh là. Toutes les têtes se tournent vers moi, sauf celle de Natsu qui laisse échapper un soupir comme s'il s'y était attendu.
-Oui, on ne peut plus vierge, je réponds en avalant un morceau de chips pour avoir l'air décontracté. Pourquoi ?
Elle semble un peu déstabilisée face à mon assurance, mais se reprend vite en regardant ses ongles :
-Eh bien, tu sors avec Natsu depuis déjà trois mois et vous ne vous touchez pas. Étrange non ?
-Pour toi, trois mois c'est énorme? Je demande. Tes relations à toi n'ont pas trop duré à ce qu'on peut en déduire...
J'y suis peut-être allée un peu fort sur ce coup-là. Les sept adolescents me regardent à la fois avec surprise et amusement. Ils en ont même oublié le jeu de cartes.
-On parle de toi ici ! Crie-t-elle, déjà énervée. J'ai entendu dire que vous vous êtes embrassés deux fois seulement, et là on sait tous que c'est anormal.
Comme je ne trouve pas de réponse à ça, c'est Natsu qui décide d'intervenir cette fois d'une voix froide mais calme :
-Pas besoin de s'échanger la salive sept jours sur sept pour rester en relation.
Ils se lancent tous des regards silencieux, et Minerva demeure bouche bée. Je ne peux m'empêcher de sourire discrètement.
-Sinon, on joue ou pas ? demande Gajeel de sa voix grave, le seul qui s'en fiche royalement de ce qu'il se passe.
Près de moi, Natsu se met debout et enlève le sable de son pantalon –sable que je me prends plein la gueule au passage- en nous annonçant :
-Ce sera sans moi, je dois rentrer, il commence à faire nuit.
-Ok, rentre bien, mec.
Pendant qu'il prend ses affaires, je lui tends sa veste à contrecœur. Il m'est dur de me séparer de son odeur envoûtante.
-Non, garde-la, fait-il en enfilant ses baskets.
-Tu ne la veux plus juste parce que je l'ai touchée ?
Natsu me regarde comme si je lui avais annoncé que j'adore la viande de rhinocéros.
-C'est pour que tu n'aies pas froid, idiote.
-Ah...
Je remets sa veste sur mes épaules en rougissant à vue d'œil. Qu'est-ce que je peux être bête des fois. Il s'éloigne lentement de plusieurs pas tout en répondant aux au revoir des jeunes gens, mais tourne quelques fois la tête de notre côté. Moi, je ne le lâche pas des yeux, triste qu'il puisse partir aussi facilement sans moi. Lorsqu'il est déjà à plus de sept mètres de là, Natsu se tourne à nouveau dans notre direction. Je ne vais pas vous faire le cliché du « nos regards se croisent » mais... nos regards se croisent.
-Qui veut venir avec moi ? demande-t-il enfin en me fixant intensément.
Je devine vite qu'il s'adresse à moi de manière indirecte. Au moment où je lève le bras très haut, Minerva me devance :
-Moi, j'arrive.
Alors je fais la moue et croise les bras. On vivait très bien sans cette horrible... fille. Pourquoi a-t-elle tout à coup décidé de me pourrir mes journées ? Elle n'a pas d'autres occupations ?
-Lucy, bouge-toi. Je n'en ai pas pour une heure.
C'est Natsu qui vient de me dire ça. Je n'ai pas trop compris ce qu'il vient de se passer, mais je ne me le fais pas dire deux fois ; je me lève avec un sourire de baleine, saisis mon sac et m'approche de lui.
-Et moi ? insiste la sangsue qui ne lâche pas l'affaire.
-Ouais, et moi ? poursuit Sting qui s'incruste de nulle part.
Natsu refuse d'un signe de tête avec pour seule explication :
-Je n'embarque qu'une seule personne à la fois. Désolé, ajoute-t-il d'un ton nullement désolé.
Je me sens si heureuse que j'ai l'impression de manger un pot entier de Nutella. J'ai envie de crier à tout bout de champ : « Ouais ça c'est mon copain à moi ! Et alors ? Ça fait quoi ? » Evidemment, je me retiens, je me suis assez tapée la honte depuis la rentrée.
Natsu les salue et s'éloigne. Moi je fais la bise à Levy, puis à Mirajane. Mais celle-ci chuchote vite :
-N'oublie pas séduction, baisers, attirance, désir, il faut tout ça dans un couple.
-Il faut surtout des sentiments, Mira, je réplique.
-Oui, et ça aussi. Je compte sur toi pour améliorer votre situation. Courage.
Je lui tire la langue avant de rattraper rapidement Natsu en retrouvant mon fidèle sourire de baleine. Après avoir quitté la plage, mes bras commencent à frissonner, je me force à enfiler entièrement la grande veste de mon petit-ami et à remonter la fermeture éclair. Je sautille aussi un peu pour réchauffer mes jambes, puis je le regarde du coin de l'œil.
-Arrête de sourire comme ça, tu vas avoir des rides et vieillir avant l'âge, me dit-il d'un ton moqueur.
-N'importe quoi ! On dit que les personnes qui sourient beaucoup restent jeunes plus longtemps.
-Jeunes, mais avec des rides, si tu veux.
Je gonfle mes joues.
-Tu sais, t'as un don incontestable, Natsu.
-Lequel ?
-Celui de casser tous mes délires avec un sang-froid imperturbable.
-Alors j'ai de quoi être fier de mon soi-disant don.
Faussement énervée, je lui lance mon sac sur l'épaule alors qu'il rit à son aise. Puis je me baisse ridiculement pour le ramasser. Comment perdre toute crédibilité en deux secondes.
Au bout de plusieurs minutes, on arrive devant la porte de ma petite maison dans le silence religieux du quartier. Je suis sur le point de me retourner pour saluer Natsu, mais celui-ci s'avance de quelques pas, tourne le poignet et franchit le seuil comme s'il rentrait chez lui.
-Mais oui, je t'en prie, entre, ironisé-je en le suivant.
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J'espère que l'histoire vous plaît ! N'hésitez pas à me donner vos avis x) Bisous ♡