Le Dernier Vol des Oiseaux de...

By JHaltRoen

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Roxane vit dans un des plus beaux appartements de l'Upper East Side de New York, entourée d'un père aimant et... More

Avant-Propos
.
Prologue
Chapitre 1 - Partie I
Chapitre 1 - Partie II
Chapitre 2 - Partie I
Chapitre 2 - Partie II
Chapitre 3 - Partie I
Chapitre 3 - Partie II
Chapitre 4 - Partie I
Chapitre 4 - Partie III
Chapitre 5 - Partie I
Chapitre 5 - Partie II
Chapitre 5 - Partie III
Chapitre 6 - Partie I
Chapitre 6 - Partie II
Chapitre 6 - Partie III
Chapitre 7 - Partie I
Chapitre 7 - Partie II
Chapitre 7 - Partie III
Chapitre 8 - Partie I
Chapitre 8 - Partie II
Chapitre 9 - Partie I
Chapitre 9 - Partie II
Chapitre 9 - Partie III
Chapitre 10 - Partie I
Chapitre 10 - Partie II
Chapitre 10 - Partie III
Chapitre 11 - Partie I
Chapitre 11 - Partie II
Chapitre 12 - Partie I
Chapitre 12 - Partie II
Chapitre 12 - Partie III
Chapitre 13 - Partie I
Chapitre 13 - Partie II
Chapitre 13 - Partie III
Partie Temporaire
Chapitre 14 - Partie I
Chapitre 14 - Partie II
Chapitre 15 - Partie I
Chapitre 15 - Partie II
Chapitre 16 - Partie I
Chapitre 16 - Partie II
Chapitre 17 - Partie I
Chapitre 17 - Partie II
Chapitre 17 - Partie III
Chapitre 18 - Partie I
Chapitre 18 - Partie II
Chapitre 18 - Partie III
Joyeux Noël
Chapitre 19 - Partie I
Chapitre 19 - Partie II
Chapitre 20 - Partie I
Chapitre 20 - Partie II
Chapitre 21 - Partie I
Chapitre 21 - Partie II
Joyeuse Saint-Valentin
Chapitre 22 - Partie I
Chapitre 22 - Partie II
Chapitre 23 - Partie I
Chapitre 23 - Partie II
Chapitre 24 - Partie I
Chapitre 24 - Partie II
Épilogue
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Remerciements
Informations

Chapitre 4 - Partie II

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By JHaltRoen


Roxane


Il est 19 h 30. Allongée sur mon lit, je fixe le lustre accroché au plafond de ma chambre. Le soleil se couche sur la ville et ses derniers rayons se fraient péniblement un chemin entre les buildings, pour venir illuminer la pièce d'une belle lueur orangée. Je suis captivée par les ombres qui se dessinent sur les murs, elles sont si gracieuses, sensuelles, artistiques... La sonnerie de mon téléphone qui charge sur ma table de nuit me sort aussi sec de ma rêverie. Légèrement contrariée par cette interruption soudaine, je tourne la tête et tends le bras pour attraper le précieux objet qui ne cesse de crier au monde son manque d'attention. Quand je parviens à l'atteindre du bout des doigts, il redevient silencieux. Je glisse alors mon doigt sur l'écran pour découvrir un nouveau message de Jordan.

« Salut, Rox. Ce soir, je passe te prendre à 21 h. OK pour toi ? »

Je pousse un profond soupir avant de débrancher le chargeur et de me redresser sur mon lit. Qu'est-ce qui m'a pris d'accepter d'aller à l'anniversaire d'une fille que je ne connais pas ? Je reste perplexe quelques secondes, après quoi, je repose mon regard sur le petit écran pour répondre, en tentant tant bien que mal de dissimuler ma lassitude.

« OK. À tout à l'heure. »

Je lance distraitement mon téléphone sur mes draps avant de me diriger vers mon dressing. J'en extirpe une robe noire, courte et simple, une paire d'escarpins argentés et un petit sac griffé en cuir. Je jette ensuite le tout sur mon lit, après quoi je m'engouffre dans ma salle de bains. Cette journée est interminable et j'ai besoin de me détendre un peu. Après une longue douche brûlante, je m'habille à la hâte, puis ouvre le tiroir de ma commode d'où je sors une cigarette dissimulée dans un étui d'argent. Je l'allume et en tire une grande bouffée avant de m'avancer vers ma coiffeuse devant laquelle je me laisse tomber.

— Mademoiselle Roxane ! Éteignez-moi ça tout de suite !

Je me retourne pour considérer Maggie qui vient de faire irruption dans la pièce. Je roule des yeux avant d'écraser la sèche dans le cendrier en soupirant.

— Maggie, ça va... C'est qu'une clope.

— Votre père vous a interdit de fumer à l'intérieur, vous le savez très bien !

Je ne réponds pas et me concentre sur l'application d'un rouge foncé sur mes lèvres.

— Au fait, il m'a demandé de faire avancer sa voiture pour que vous puissiez vous rendre à votre soirée.

— Non.

Je dessine le cœur de mes lippes avec dextérité.

— Pardon ?

— J'ai dit non. Je ne prendrais pas la voiture de mon père ce soir, Jordan vient me chercher et je rentrerai probablement en métro.

— Mais, mais... Mademoiselle !

Elle reste perplexe, la bouche béante et le regard inquiet. D'un geste indolent, je ferme le rouge à lèvres et toise Maggie dans le reflet du miroir de la coiffeuse.

— Mais, mais, quoi ? Je ne suis plus un bébé, j'arriverai très bien à prendre le métro toute seule, Maggie, merci.

Sa répartie vole en éclat en une fraction de seconde et elle se résout à garder le silence. Je glisse le bâton de rouge à lèvres dans mon sac, enfile mes chaussures et attrape mon trench beige que je pose négligemment sur mes épaules. Je récupère ensuite mon téléphone resté sur mon lit, puis passe une main dans mes cheveux emmêlés, tout en me dirigeant vers la porte de ma chambre au pas de charge. Lorsque j'arrive à la hauteur de Maggie, je m'arrête et dépose un petit baiser sur sa joue qui laisse une belle trace rouge sur sa peau douce.

— Allez quoi ! Je serai sage, c'est promis.

Elle hausse les épaules, dubitative avant de se décaler pour que je puisse regagner le hall. Après un dernier sourire dans sa direction, j'actionne la poignée de la porte d'entrée et m'engouffre dans le couloir quand je l'entends m'appeler :

— Roxane ! Vos pilules ! Vous n'avez pas pris vos...

— Je rentrerais tard ! Bonne nuit Maggie !


*


Shane


Quatre heures du matin. Je transpire à grosses gouttes. Mon sang fuse dans mes tempes et j'ai la gorge sèche. Cela fait maintenant plus de vingt minutes que j'essaie de crocheter la porte de cet appartement isolé, situé au dernier étage d'un immeuble de l'Upper West Side. Sans succès.

— Et merde. Cette saleté de serrure veut pas s'ouvrir. Passe-moi le pied-de-biche.

— Dites, vous êtes vraiment sûr qu'on doit faire tout ça ? Je le sens pas moi, ce coup-là...

— Desmond, je t'ai dit de me passer le pied-de-biche.

— Non, parce qu'on peut toujours partir d'ici sinon...

Je lâche brusquement mon sac puis me retourne vers Desmond avant de l'empoigner par le col et de le plaquer violemment contre le mur. Il me regarde avec des yeux ronds et Zara pose une main sur mon épaule en me murmurant de faire moins de bruit. Mon partenaire suffoque :

— Shane... Qu'est-ce qui te prend ?! Lâche-moi, tu m'étouffes...!

— Écoute-moi bien Desmond, ouvre bien grandes tes oreilles. Tu te souviens d'Aldo ? Aujourd'hui, il s'est ramassé une balle en pleine gueule parce qu'au cas où tu ne t'en souviendrais pas, il a pas eu le courage d'aller jusqu'au bout un soir comme celui-là, un peu comme toi en ce moment. Tu tiens vraiment à finir pareil ? La tête explosée et le corps broyé dans une bagnole ?! C'est ça que tu veux ?!

Les yeux terrorisés de Desmond ne quittent pas les miens. Mon cœur tambourine dans ma poitrine alors que je serre un peu plus mon poing sur le col de sa chemise noire.

— N... Non. Mais lâche-moi.... !

— Laisse-le, Shane.

Je reste figé dans cette position encore quelques instants qui me semblent durer une éternité, puis relâche finalement mon emprise sur Desmond qui glisse alors à terre en suffoquant. Zara agrippe ses mains sur mes bras et me tourne face à elle avec brusquerie. Elle me regarde ensuite droit dans les yeux et chuchote, en essayant de conserver le peu de calme qui lui reste.

— Non, mais qu'est-ce qui te prend ? Si on commence à se mettre dans un état pareil entre nous, on y arrivera jamais. Tu vas quand même pas perdre les pédales maintenant, si ? Robin nous attend je te rappelle, il faut qu'on se bouge !

Je jette un coup d'œil à Desmond qui se masse la gorge en toussotant discrètement. Sous la pression, j'agrippe une main dans mes cheveux. Mon cœur est sur le point d'exploser dans ma poitrine. L'image intacte du cadavre mutilé d'Aldo et la menace de Robin à mon égard n'ont pas quitté mon esprit depuis ce matin. Je me frotte le visage comme pour laver ces pensées parasites, en vain. Je dois absolument me reprendre, ouvrir cette porte et finir le travail à la perfection. Il en va de ma propre survie... J'inspire profondément pour canaliser mes émotions sur le point de déborder avant de tendre ma main à Desmond pour l'aider à se relever.

— Excuse-moi, vieux frère. J'ai juste pas envie de te voir finir comme ce pauvre diable ce matin...

Desmond rejette ma main et se tourne sur le côté, visiblement très énervé. Je soupire et jette un coup d'œil à Zara qui me fusille du regard avant de me pousser vers la porte sans crier gare. Je ramasse le pied-de-biche, puis ferme les paupières quelques secondes pour tenter de faire le vide et de retrouver un semblant de sérénité, mais c'est peine perdue... J'ouvre de nouveau les yeux et inspecte minutieusement le battant. Il est blindé, cela ne fait aucun doute, mais son bâti ne paraît pas renforcé par de l'acier. J'affiche un petit sourire en coin devant la naïveté évidente du propriétaire de cet appartement, puis d'un geste confiant et précis, j'enfonce brutalement le pied-de-biche dans l'ouverture de la porte en même temps que Zara étouffe un cri de surprise en reculant d'un pas. Au moment où je m'apprête à faire éclater le bâti, Desmond surgit derrière elle, avec ce même air foncièrement paniqué.

— Attendez, attendez ! Vous êtes sûrs qu'il n'y a personne à l'intérieur ? Je veux dire... On est vraiment sûr de nos indics ?

Je m'arrête net et sans lâcher le pied-de-biche, je tourne la tête vers Zara, un petit sourire amusé sur les lèvres. Visiblement hors d'elle, elle lève les yeux au ciel avant de se braquer vers Desmond et de le plaquer de nouveau contre le mur d'en face en parlant presque à voix haute.

— Et toi, tu peux pas arrêter de dire de la merde juste deux minutes ?! Vous êtes pires que des gosses tous les deux, c'est insupportable !!

Face à elle, mon comparse ouvre puis referme la bouche, renonçant au risque d'ajouter un traître mot. Zara me fait ensuite un signe de tête et j'appuie alors de toutes mes forces sur le pied-de-biche, jusqu'à ce que le cadre en bois cède sous la pression. Une fois la porte ouverte, elle se glisse dans mon dos et me murmure à l'oreille :

— Trente secondes...

Je prends une profonde inspiration et m'engouffre dans l'appartement en comptant les secondes dans ma tête. Mon état de nerf est à son comble ; c'est là, je le sais. Cette fois-ci, je n'ai pas le droit à l'erreur.

Vingt-cinq, vingt-quatre, vingt-trois...

Mon cœur est à deux doigts de sortir de ma poitrine. Ma main gantée caresse les murs blancs de ce bel appartement qui ne paie pas de mine, si l'on compare au voisinage, mais qui abrite pourtant un trésor sans égal. Je me déplace sans un bruit au milieu du mobilier jusqu'à tomber sur le boitier de l'alarme qui émet un signal sonore de plus en plus rapide.

Au même moment, une nouvelle vague de sueurs froides me submerge.

Quinze, quatorze, treize...

Je déglutis avec difficulté et essuie une goutte sur mon front. Mes mains tremblent lorsque je sors quelques outils des poches de mon manteau et que je retire le boitier blanc. Dix, neuf, huit...

Je cligne plusieurs fois des yeux. Il faut que je me ressaisisse, à tout prix. Seule ma respiration saccadée venant se greffer sur le bip infernal de l'alarme brise ce lourd et terrifiant silence. Après une courte réflexion, j'avance la pince vers un des nombreux fils qui sortent du mur. Ma main tremble, ma tête va exploser.

Six, cinq, quatre...

Soudain, un éclair traverse mon esprit. Cette alarme que je n'ai pas su désactiver avec Aldo... Les souvenirs refont surface en moi comme un raz de marée ; j'avais coupé le mauvais fil... 

Trois, deux, un...

En catastrophe, je déplace la pince sur un autre fil et ferme les yeux au moment où je l'actionne. Le bip s'arrête dans l'instant.

Je reste un instant immobile avant de rouvrir lentement les paupières. Je pousse un très long soupir de soulagement et les battements de mon cœur se calment au fur et à mesure que les secondes s'égrènent. L'alarme est parfaitement désactivée. Je me laisse tomber par terre et passe une main sur mon visage trempé de sueur. C'est fait, comme Robin l'a demandé. Propre. Net. Sans bavure.

— Shane, ça va ?

Le murmure inquiet de Zara qui retentit dans l'entrée me sort de ma stupeur.

— Oui. Ça va.

Je suis rassuré de constater que ma voix ne tremble pas. Je ramasse mes outils à la hâte et entreprends d'explorer les lieux, pièce par pièce, discret comme une ombre. Et quand je pousse une lourde porte blanche, un sourire vient illuminer mon visage. Un sentiment mêlant joie et satisfaction s'empare de moi. Je laisse échapper un petit rire tout en appuyant mon dos contre le battant.

Devant moi, derrière le bureau qui trône au milieu de la pièce, un Vermeer surplombe l'espace, jalousement gardé par un large cadre aux moulures dorées. L'éclat de la lune illumine la peinture d'une pâle aura qui lui confère un aspect virginal. Je m'avance doucement vers le chef-d'oeuvre, qui règne en maître comme la seule pièce de collection dans cet appartement. Je contemple pieusement la toile, la pureté du coup de pinceau de l'artiste me fascine. 

Après quelques secondes, je m'empare du lourd cadre en bois et descends la peinture avec dextérité, en veillant à ce qu'aucune autre alarme ne soit dissimulée derrière. Je reste un instant perplexe ; une pièce d'exception comme celle-ci, si facile à atteindre... Tout n'est peut-être pas encore joué en fin de compte. Avec le plus grand soin, je dégage alors la précieuse toile et l'enroule sur elle-même avant de la glisser dans un tube sorti de mon sac. Je replace ensuite le cadre sur le mur et m'empresse de rebrousser chemin, craignant l'apparition d'une nouvelle ruse du propriétaire afin de protéger son trésor.

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