Le Dernier Vol des Oiseaux de...

By JHaltRoen

56.9K 6.6K 9.5K

Roxane vit dans un des plus beaux appartements de l'Upper East Side de New York, entourée d'un père aimant et... More

Avant-Propos
.
Prologue
Chapitre 1 - Partie I
Chapitre 1 - Partie II
Chapitre 2 - Partie I
Chapitre 2 - Partie II
Chapitre 3 - Partie II
Chapitre 4 - Partie I
Chapitre 4 - Partie II
Chapitre 4 - Partie III
Chapitre 5 - Partie I
Chapitre 5 - Partie II
Chapitre 5 - Partie III
Chapitre 6 - Partie I
Chapitre 6 - Partie II
Chapitre 6 - Partie III
Chapitre 7 - Partie I
Chapitre 7 - Partie II
Chapitre 7 - Partie III
Chapitre 8 - Partie I
Chapitre 8 - Partie II
Chapitre 9 - Partie I
Chapitre 9 - Partie II
Chapitre 9 - Partie III
Chapitre 10 - Partie I
Chapitre 10 - Partie II
Chapitre 10 - Partie III
Chapitre 11 - Partie I
Chapitre 11 - Partie II
Chapitre 12 - Partie I
Chapitre 12 - Partie II
Chapitre 12 - Partie III
Chapitre 13 - Partie I
Chapitre 13 - Partie II
Chapitre 13 - Partie III
Partie Temporaire
Chapitre 14 - Partie I
Chapitre 14 - Partie II
Chapitre 15 - Partie I
Chapitre 15 - Partie II
Chapitre 16 - Partie I
Chapitre 16 - Partie II
Chapitre 17 - Partie I
Chapitre 17 - Partie II
Chapitre 17 - Partie III
Chapitre 18 - Partie I
Chapitre 18 - Partie II
Chapitre 18 - Partie III
Joyeux Noël
Chapitre 19 - Partie I
Chapitre 19 - Partie II
Chapitre 20 - Partie I
Chapitre 20 - Partie II
Chapitre 21 - Partie I
Chapitre 21 - Partie II
Joyeuse Saint-Valentin
Chapitre 22 - Partie I
Chapitre 22 - Partie II
Chapitre 23 - Partie I
Chapitre 23 - Partie II
Chapitre 24 - Partie I
Chapitre 24 - Partie II
Épilogue
.
Remerciements
Informations

Chapitre 3 - Partie I

1.4K 191 253
By JHaltRoen


Roxane


L'heure tourne et la journée défile sans que je m'en aperçoive. Lorsque je relève la tête, le soleil commence déjà à mordre le haut des gratte-ciel. Jordan et moi avons passé la majeure partie de l'après-midi dans la bibliothèque de l'université, à faire des recherches sur l'influence du romantisme dans les œuvres picturales du XIXe siècle.

Nous en avons également profité pour faire plus ample connaissance, même si j'en ai plus appris sur lui que l'inverse. C'est un garçon très gentil avec beaucoup d'humour et qui comme moi, rêve de quitter le monde dans lequel il vit. Sa mère est une créatrice de mode et elle possède sa propre marque. Contrairement à mon père, elle ne se déplace que très rarement, mais ne s'est jamais montrée très présente pour lui non plus. Depuis toujours, il semble que son travail soit au centre de son attention et que rien ni personne ne puisse déroger à la règle arbitraire d'être relégué au second plan. Jordan en a énormément souffert lorsqu'il était enfant. Face à une mère tellement occupée, il a donc dû apprendre et se construire seul, avec pour unique figure paternelle celle d'un homme alcoolique et terriblement absent, lui aussi. Ainsi, au fur et à mesure que les minutes de la journée se sont égrenées dans cette bibliothèque, j'ai pu apercevoir en lui le même monstre de solitude qui m'habite depuis toujours. Celui qui se délecte de mes moindres peines et angoisses pour prendre un peu plus d'ampleur chaque jour...

Une fois notre travail terminé, nous nous empressons de quitter la bibliothèque pour profiter des derniers rayons de la fin du jour, qui illuminent encore le parvis de Columbia. Nous poussons les lourdes portes d'entrée de l'université et nous apprêtons à prendre place sur un petit carré d'herbe tendre, quand un couple interpelle Jordan et lui fait signe de s'approcher. Il se tourne alors vers moi en souriant et m'invite à le suivre. Nous arrivons devant un jeune homme de taille moyenne, aux cheveux roux et aux yeux noisette, tenant la main d'une fille à l'allure d'une poupée de porcelaine ; parfaite, froide et tout bonnement impassible.

— Jordan ! T'étais où ? On t'a cherché toute la journée.

Ce dernier jette un regard sarcastique au jeune homme qui l'interpelle, avant de lui répondre, sur un ton qui ne l'est pas moins :

— À la bibliothèque, il y en a qui bosse, vous savez ?

— Il n'y a vraiment que toi pour s'enfermer avec des bouquins un vendredi, alors qu'il fait un soleil radieux...

— Eh bien non ! Il n'y a pas que moi figure-toi !

Jordan me désigne d'un mouvement de bras et tous les regards se posent maintenant sur moi, m'inspectant de la tête aux pieds. Mon partenaire de travail s'interrompt alors et se retourne vers moi pour me présenter rapidement.

— Les amis, voici Roxane Preston. Elle est dans mon cours d'histoire de l'art. Roxane, voici Eddy et Joanna.

Je ne l'écoute pas. Mon esprit est ailleurs. Mes yeux ont accroché ceux d'un jeune homme appuyé contre le mur de la rue d'en face, un pied nonchalamment posé contre la paroi et les bras croisés sur la poitrine. Son grand manteau noir étire sa silhouette déjà élancée, et ses longs cheveux bruns virevoltent au gré du vent de la fin du jour. Il scrute les environs en fronçant les sourcils tout en mâchant lentement son chewing-gum.

— Roxane ?

Jordan me tire de ma rêverie. Je me reconcentre sur la conversation, légèrement désorientée.

— Oui ?

— Ça va ?

— Oui, excuse-moi. Je pensais à autre chose.

Eddy ricane, je l'ignore totalement.

— Joanna fête son anniversaire demain soir, ça te dirait de venir ?

Je n'ai jamais été une très grande fêtarde. Malgré mes efforts, la compagnie des autres m'ennuie assez vite et mon traitement ne fait rien pour arranger les choses. Tous ces cachets me provoquent des sautes d'humeur souvent spectaculaires. Alors évidemment, il est plus compliqué d'avoir une vie sociale normale lorsque l'on passe du rire aux larmes, ou de la joie à la colère en moins de trente secondes. Le tout sans vraiment crier gare.

— Ah... C'est gentil de m'inviter, mais je ne suis pas sûre que ce soit une très bonne idée. Et puis, je ne vais pas m'incruster à ton anniversaire alors que tu me connais à peine.

Joanna arque un sourcil et me dévisage, perplexe. Son chignon tiré, son corsage blanc et le foulard de soie autour de son cou composent le parfait tableau caricatural que je déteste tant. Son petit côté hautain, coincé et faussement innocent m'insupporte. Elle insiste, sur un ton mielleux et hypocrite :

— Tu es la bienvenue, Roxane ! Les amis de Jordan sont aussi mes amis, tu sais ?

— On en reparlera quand tu auras appris à me connaître.

Joanna reste interdite face à ma réaction. Eddy me scanne de nouveau de la tête aux pieds, un petit sourire en coin. Sentant le malaise s'installer peu à peu, Jordan s'éclaircit la voix et se rapproche de mon oreille.

— Viens ! Moi, ça me ferait plaisir que tu sois là. Je pense qu'on pourrait passer une bonne soirée.

Jordan m'adresse un sourire encourageant. Je n'ai aucune envie de me rendre à cette fête, mais les mots prononcés par mon père ce matin me reviennent subitement en mémoire. Il faut que je me fasse des amis, c'est pour mon bien. Je tourne furtivement la tête et croise le regard du garçon au manteau noir, toujours appuyé contre le mur. Je me détourne lorsqu'il affiche un petit sourire en coin avant de baisser le menton, une mèche de ses cheveux ondulés tombant alors sur son visage.

— D'accord. Je viendrais.

Jordan se redresse, un large sourire illumine maintenant son regard et je m'efforce de le lui rendre.

— Super ! Je passerai te prendre demain à 19 heures, c'est bon pour toi ?

— Ça marche. J'ai ton numéro ? Je t'enverrai l'adresse.

La joie qui se traduit sur son visage m'amuse beaucoup. Je n'ai pas l'habitude qu'un garçon soit si content de pouvoir passer du temps avec moi. Ils sont plus accoutumés à me fuir comme la peste, soit à cause de mon père, soit à cause de mon caractère insupportable. C'est alors que le téléphone de Jordan se met à vibrer dans sa poche. Il attrape le petit objet et se frappe le front lorsqu'il en consulte l'écran.

— Oh non, j'avais oublié... Je vais devoir y aller. Excusez-moi tout le monde. À demain, Roxane !

Il m'adresse un clin d'œil avant de saluer ses autres amis, puis s'écarte de nous pour héler un taxi. Joanna me fixe en plissant les yeux et s'éloigne dans la direction opposée, en compagnie d'Eddy. Sans me dire au revoir. Je hoche la tête ; je ne suis vraiment pas sûre que cette soirée soit une bonne idée. J'extirpe mon portable de mon sac à main pour consulter mes appels en absence. Le voiturier de mon père m'a laissé un message, il m'attend un peu plus bas sur Broadway. Je jette un dernier regard vers le mur, mais le jeune homme au manteau noir s'est évaporé. Je soupire puis me résigne à rejoindre mon chauffeur pour rentrer chez moi.


*


Shane


Je n'ai jamais aimé les universités. En particulier, celle-ci.

Columbia, ou le repère des gosses de riches par excellence. Je m'appuie contre le mur en brique et croise les bras sur ma poitrine en soupirant. Je parcours la foule des yeux. Tout ce monde-là ne fait que me rappeler à quel point mon existence n'a pas suivi le chemin que j'aurais voulu qu'elle prenne. Ces étudiants vivent tous une vie à peu près normale, sans réels problèmes, sans risquer leur peau tous les jours, sans se soucier de ce que demain sera. Ils habitent dans des palaces et mangent tous les soirs à leur faim. Ils ont des familles, des parents qui les aiment. Tout ce que j'aurais voulu avoir et que je n'aurai jamais plus.

C'est la fin de la journée et les étudiants sortent un à un des grandes bâtisses puis forment de petits groupes de part et d'autre sur le parvis. Une bande de filles en jupes plissées passe devant moi en battant des cils. Je leur souris timidement avant de détourner rapidement les yeux. Les filles... Je n'ai jamais trop su comment m'y prendre avec elles. Sauf peut-être avec Zara. Mon esprit divague vers elle, ses boucles dorées, ses prunelles bleues... Je secoue la tête pour chasser ces douces pensées parasites et me reconcentre sur ma mission. Je mâche lentement mon chewing-gum en scrutant les environs, à la recherche d'une personne au comportement suspect. Quelqu'un susceptible d'avoir en sa possession un paquet contenant un revolver fumé qui n'aurait encore jamais servi, directement destiné à Robin, par exemple. Columbia est l'endroit idéal pour ce genre de deal, le FBI ne vient jamais y mettre son nez. La plupart des étudiants de cette université font partie de l'élite New Yorkaise et leurs parents sont les personnes les plus influentes de cette ville. Alors naturellement, aucun d'entre eux ne pourrait concevoir que leur réputation soit entachée par n'importe quel scandale de ce genre...

Alors que je dévisage chaque individu présent sur le parvis, je croise le regard d'une étudiante juste en face de moi. Elle est mince, vêtue d'un jean slim bleu rentré dans des petites bottines en cuir marron. Son trench Burberry lui marque la taille et ses longs cheveux bruns sont relevés en une jolie queue de cheval. Mais plus important encore, elle ne baisse pas les yeux. Son audace et son assurance me troublent. Je la détaille alors, tentant de déceler si elle a un quelconque rapport avec Kurt. Mais après quelques instants, je renonce. Si cela avait été le cas, elle se serait approchée. Je passe une main dans mes cheveux en soupirant. Quand je relève la tête, mon regard croise de nouveau le sien. J'étire mes lèvres pour afficher un petit sourire en coin, tandis qu'elle se retourne rapidement vers ses amis.

— Shane ?

Je me tourne brusquement vers mon interlocuteur : un garçon d'à-peu-près mon âge, vêtu d'un large sweat à capuche qui dissimule une partie de son visage, et d'une veste en cuir usée. Kurt. Je l'observe un instant avec méfiance, sans dire un mot. Il reprend :

— Ouais. C'est bien toi, Gueule d'Ange. Dommage... Je m'attendais à voir quelqu'un d'autre. Quelqu'un de plus... féminin.

J'esquive cette réflexion et lui réponds à demi-mot.

— J'ai pas vraiment de temps à perdre, Kurt. Tu as ce que le Rouge-Gorge t'a demandé ?

Il fait une moue déçue, mais face à mon ton froid et autoritaire, il se détache du mur et me fait un signe de la tête.

— Suis-moi.

Continue Reading

You'll Also Like

1.2M 47.4K 25
Attention !! Contenu adulte Chaud, suave et intense ..... mais aussi drôle et romantique Elle a quittée Montréal il y a 12 ans, encore une gamine , e...
118K 3.9K 21
Kristen Hayes, adolescente de dix-sept ans, emménage dans un appartement en revenant en France. Souriante et pleine d'énergie, elle est appréciée pa...
1M 52.6K 39
"Pourriez-vous vous imaginer être la seule fille dans votre famille? Oui? Pourriez-vous vous imaginer être là plus jeune dans votre famille ? Oui? Po...
395K 38.8K 85
Certains vous diront que l'essence de Morgan, c'est le jeu. D'autres vous diront que c'est le sport. D'autres encore, pousseront le bouchon jusqu'à d...