Dangereuse Attraction

By swanqueen2603

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[AU] Revenons au tout début, et si tout ne s'était pas passé comme nous l'avons vu ? Si Emma et Regina ne s'é... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32

Chapitre 20

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By swanqueen2603

La discussion allait bon train dans la petite voiture jaune. Regina voulait tout savoir de la vie d'Emma à Boston et celle-ci répondait volontiers à toutes ses questions, tout en restant concentrée sur la route.

- Si j'ai bien compris, commença le maire, tu n'étais pas policière.

- Exact.

- Alors, comment as-tu connu tes amis de la police ?

- En tant que garante de caution, j'ai eu quelques affaires qui m'ont amener à coopérer avec la police, rapporta la Sauveuse. Avant de réellement m'installer à Boston, j'ai dû plusieurs fois aller dans cette ville pour retrouver mes cibles. C'est comme ça que j'ai rencontré la bande de Jane Rizzoli.

- Vous avez l'air d'être proches tous ensemble, fit remarquer Regina.

- Ce sont les seuls personnes que je regrette à Boston, sourit Emma, lançant un bref regard à sa passagère. Tu verras, ils font un peu peur au début mais en vrai, ils sont super sympa.

- Ils avaient l'air en tout cas, rit doucement Regina, se remémorant la discussion téléphonique qu'elle avait entendu plus tôt dans la soirée.

- Je pense que tu devrais bien t'entendre avec Maura, vous vous ressemblez beaucoup !

- Pourquoi dis-tu ça ? Demanda la brune, curieuse.

- Je ne sais pas... Vous aimez toutes les deux les belles choses. Maura est très raffinée. Elle apprécie les bons vins et les bons cafés, comme toi, mais elle peut tout aussi bien boire une bonne bière fraîche, c-

- Comme moi, sourit Regina.

- Comme toi, confirma Emma. Vous savez parfaitement vous habiller. Maura est une vraie encyclopédie sur pattes, rit-elle.

- Je ne dois certainement pas connaître autant de choses.

- Mais tu es très intelligente, affirma la blonde.

- Si tu le dis.

- Mais je le dis, et je le pense ! S'exclama Emma, elles arrivèrent à un carrefour très fréquenté et la blonde se concentra pour ne pas avoir d'accident, mettant en pause la discussion. Attends toi à subir un interrogatoire à notre arrivée, reprit-elle quelques instants après. Ils savent juste que tu es le maire de ma ville, mais je ne leur ai rien dit d'autre.

- Tu leur as parlé de notre monde ? S'inquiéta Regina.

- Non, non ! T'inquiètes pas ! Rassura Emma.

- Comment as-tu justifié ton déménagement ?

- Je ne l'ai pas fait. Je leur ai juste dit que j'étais partis de Boston mais que je viendrais leur rendre visite.

- Et ils n'ont jamais voulu venir te voir ? S'étonna la brune.

- Oh que si ! Rit le Sheriff. Plusieurs fois même, mais j'ai toujours réussi à leur en dissuader.

- Ça ne marchera pas à tous les coups.

- Je le sais très bien, affirma Emma, mais maintenant que toute cette histoire de malédiction est finie, je vais pouvoir leur rendre visite plus souvent. Par contre, ils ne sont pas au courant pour la situation un peu délicat qu'on a avec Henry. Alors, laisses moi le temps de leur en parler, s'il-te-plaît.

- Pourquoi ne leur en as-tu pas parler ?

- Tu me vois leur expliquer que l'enfant que j'ai abandonné onze ans plus tôt m'a retrouvé et m'a ramené chez lui, et qu'en plus il a été adopté par toi à sa naissance ? Et tout ça par téléphone ?

- Je comprends totalement mais je ne vais pas cacher que Henry est autant mon fils que toi.

- Tu n'auras pas à le faire car je dirais toujours que tu es sa mère et que je suis juste la femme qui lui a donné la vie.

- Emma ! S'indigna Regina.

- Quoi ?

- Tu sais très bien que c'est faux, tu es autant sa mère que je le suis.

- Ah bon ? Et ça fait combien de temps que j'ai ce statut ? A peine quelques mois !

- Emma, ne me dis pas que tu n'as jamais pensé à lui après l'avoir laissé partir, la blonde ne répondit pas mais une larme coula le long de sa joue. Ne me dis pas que tu n'as jamais pensé à la vie que vous auriez pu avoir ensemble.

- Regina... Supplia presque Emma en séchant ses larmes. C'est ça le principe d'une adoption fermée, non ? J'ai renoncé à mes droits sur lui au moment où je l'ai abandonné.

- Non, Emma, tu as toujours été sa mère. De loin, certes, mais tu l'as été. Même si je disais le contraire à ton arrivée, je t'ai toujours considérée comme telle.

- Mais oui, bien sûr, rit à moitié la blonde en secouant la tête.

- Je suis sérieuse. Nous sommes ses mères, toutes les deux, malgré l'adoption fermée. Et les larmes qui coulent sur tes joues sont le signe que j'ai raison. Lorsque tu l'as laissé partir, il a emporté un bout de ton cœur avec lui m-

Emma fit un violent coups de volant, faisant sursauter le maire, et se gara sur le bas côté, entendant un : « Ton cligno, connasse ! » de la part du conducteur qui passa à côté d'elles quelques secondes après. Elle ouvrit sa portière, sans se préoccuper des voitures qui devaient faire des embardés pour l'éviter. Regina cria son nom mais elle ne l'entendait pas. Elle fit le tour de la voiture et, une fois sur l'herbe, s'effondra à genoux. La brune ne bougeait pas, elle se contentait de l'observer, sachant que sa présence ne servirait à rien. Cependant, elle passa par dessus le siège conducteur pour fermer la portière laissée ouverte, et ainsi faire cesser le bruit continu des klaxons.

Malgré les portières fermées, le maire entendit très distinctement un cri de tristesse mélangé à de la rage briser le silence de la nuit. Un seul regard en direction de la blonde et elle comprit. Un seul regard, et elle comprit finalement toute l'ampleur de la douleur que ressentait l'autre femme depuis l'abandon de Henry. Regina en eut le souffle coupée, elle avait toujours vu la souffrance de Emma mais jamais à ce point là. « Quand est-ce que la vie la laissera enfin tranquille ? » Pensa-t-elle en voyant les pleurs ravager le visage de son amie.

Emma avait toujours souffert d'avoir abandonné son fils. Elle n'en avait jamais parlé à personne mais elle regrettait de n'avoir jamais pu le tenir dans ses bras, de n'avoir jamais pu l'embrasser comme toutes les mères le faisait pour dire bonne nuit à leurs enfants, de n'avoir jamais été là pour le consoler, pour le faire rire. Elle n'avait jamais été là pour lui. Elle n'avait jamais mis de mots sur ce traumatisme, elle avait juste enfoui ça, comme elle avait appris à le faire, derrière la forteresse qu'elle s'était construite années après années. Regina venait de détruire une partie de ces murs en une simple petite phrase : « Lorsque tu l'as laissé partir, il a emporté un bout de ton cœur avec lui. »

Voilà. C'était ça. Son cœur, déjà réduit en miette par ses années passées dans le système, était incomplet depuis qu'elle avait abandonné Henry. Et aucun sourire, aucune parole de pardon de la part de son fils ne pouvait le réparer. Elle devrait vivre avec ça toute sa vie.

_.-._.-._

La silence avait reprit son règne, même le vent semblait s'être arrêté de souffler en voyant ce qu'il se passait. Les pleurs de Emma avaient cessé depuis de longues minutes maintenant, mais elle restait agenouillée à terre, n'ayant pas le courage de retourner à la voiture et d'affronter Regina. Elle sentit pourtant des bras l'entourer et en relevant la tête, elle se retrouva face à la brune. Sans attendre plus, elle enroula la taille de l'autre femme de ses bras et enfuie sa tête dans le creux de son cou. La brune glissa une main dans sa crinière blonde et joua avec quelques mèches tandis que la seconde main alla lui caresser le dos, faisant soupirer Emma de bien-être.

- Je suis désolée, murmura Regina après quelques instants, c'est en entendant cette voix que Emma comprit qu'elle pleurait.

- Pourquoi pleures-tu ? Demanda-t-elle en plongeant son regard dans celui de son amie.

- Parce-que... Parce-que je vois tout ce que tu as dû vivre et je ne peux que m'en vouloir, Emma allait argumenter mais elle continua. Je sais que tu ne veux pas que je me sente coupable mais regardes-toi, Emma. Si je n'avais pas lancer cette malédiction, tu n'aurais jamais été séparé de tes parents et tu aurais eu la vie que tu méritais. La vie de princesse que tu es.

- Regina..., tenta le Sheriff.

- Non, Emma, quoi que tu dises c'est de ma faute si tu es orpheline, si tu es tombée dans des familles affreuses, si tu as dû abandonner Henry. Mon Dieu, Emma, je suis tellement désolée. Si j'avais su... Si j'avais su, répéta-t-elle.

- Regina, s'il-te-plaît, arrête, supplia le Sheriff. Si tu avais su, je n'aurais jamais eu Henry. Si tu avais su, je n'aurais jamais pu te découvrir comme je le fais jour après jour... Quand Henry m'a ramené à Storybrooke, il m'a dit que j'étais la Sauveuse. Je ne voyais pas ce qu'il était réellement en train de faire. Il ne me ramenait pas pour que je brise la malédiction. Il me ramenait à la maison, Emma se coupa quelques secondes pour observer la femme qui donnait un sens à sa vie. Et tout le chemin parcouru avant en valait la peine, parce-que j'ai retrouvé mes parents, mon fils et... Toi... Je ne veux pas que tu t'en veuilles, Regina. Je ne veux pas.

- Je suis tellement désolée, Emma... Mon Dieu, tellement désolée, reprit Regina en la serrant plus fortement contre elle.

- Je ne sais pas si tu voudras entendre mes paroles, commença la blonde en ré-enfouissant sa tête dans le cou de la brune pour ne pas voir sa réaction, mais je ne me suis jamais sentie aussi bien que depuis que je suis à Storybrooke. C'est comme si... J'avais attendu ça toute ma vie, que toute ma vie n'avait rimé à rien si ce n'est me maintenir en vie jusqu'au moment où je verrai enfin ton regard, Emma sentit le corps de Regina se crisper alors elle rajouta. Je sais que je n'ai pas le droit de te dire ça, pas alors que tu n'as toujours pas trouvé les réponses aux questions que tu cherchent mais je ne peux pas le cacher. Je me suis sentie revivre en arrivant. Les seuls moments où je pense à mon enfance, c'est lorsque je me réveille en sursaut après un cauchemar, alors qu'avant, mes journées étaient rythmées par mes souvenirs. Mon Dieu, Regina, murmura-t-elle, recommençant à pleurer, tu ne sais pas à quel point tu m'as sauvée. Sauvée de mes tourments, de ma vie merdique. J'ai enfin une raison pour me lever le matin, j'en ai enfin l'envie.

- Emma..., commença le maire.

- Je sais, coupa la blonde. Je sais, ne dis rien, elle se détacha peu à peu de Regina et se remit debout. On devrait se remettre en route, déclara-t-elle en essuyant ses larmes.

- Emma, attend ! S'exclama Regina en se relevant à son tour.

Emma s'était déjà retournée et se dirigeait vers la voiture jaune mais la brune courut à elle et lui attrapa le bras pour qu'elle lui fasse face. Regina ne réfléchit pas plus et agrippa le col du blouson de la blonde avant d'apposer ses lèvres contres les siennes. Emma mit quelques secondes à comprendre la situation, mais le corps de la brune plaqué contre elle lui fit perdre pied. Elle ferma finalement les yeux et répondit activement au baiser en faisant descendre ses mains sur sa taille. Regina passa une main dans ses cheveux et la plaqua encore plus contre elle, anéantissement le moindre petit espace qui pouvait rester. La sensation de ces lèvres pulpeuses contre les siennes électrisa la blonde et celle-ci en oublia même où elles se trouvaient. Elle ne put retenir un gémissement de s'échapper de sa bouche lorsqu'elle sentit le maire lui en quémander l'accès. Leurs langues se trouvèrent, se lièrent et entamèrent un ballet dont elles seules étaient les témoins.

Seul le manque d'oxygène leur fit lâcher peu à peu prise, jusqu'à se séparer. Regina posa son front contre celui de Emma. Elle s'observèrent quelques instants, toujours collées l'une contre l'autre, cherchant probablement des réponses dans le regard de l'autre. Ce fut Emma qui prit la parole en premier, ne supportant plus ce silence.

- Regina, j-

- Chuut... Murmura l'autre femme en posant un doigt sur sa bouche.

- Mais j-

- S'il-te-plaît, supplia presque la brune. Pas maintenant.

- D'accord, souffla Emma, se reculant.

- Non ! S'exclama Regina en la maintenant contre elle. Restes-là, s'il-te-plaît.

- D'accord, concéda la blonde en reprenant sa place.

Regina enfouit son visage dans les boucles blondes et respira ce parfum si particulier qui lui faisait tourner la tête. Elle savait qu'elle allait devoir répondre à quelques questions mais à cet instant précis, elle s'en moquait. Elle se sentait bien là, la blonde dans ses bras. Elle oubliait tout et ne pensait plus qu'à ce qu'elle ressentait.

Elle ne pouvait plus mentir. Elle ne pouvait plus se mentir. Elle aimait Emma Swan. Et peut-être bien étaient-elles âme sœur. La voir ainsi, faible et encore plus détruite que ce qu'elle pensait, l'avait poussé à la prendre dans les bras. Regina voulait la protéger, lui faire oublier tout ce qu'elle avait vécu même si elle savait ça impossible. Mais elle n'aurait jamais pensé y avoir déjà réussi, elle n'aurait jamais pensé avoir eu une quelconque influence sur la blonde.

Sentant Emma enfouir son visage dans son cou, le maire la serra encore plus contre elle et lui caressa le dos. C'était décidé, se disait-elle en regardant la petite voiture jaune, elles allaient avoir une discussion. Et ce, dès ce soir.

_.-._.-._

Emma s'accrochait à l'autre femme de toute ses forces, ne voulant pas la laisser partir, essayant de retarder le plus possible le moment où elle lui dirait qu'elle avait besoin de temps. Elle se sentait en sécurité près de la brune et ne voulait pas que cela s'arrête. Elle ne voulait pas que tout ça disparaisse en un claquement de doigt et qu'elle se rende compte que tout ça n'était qu'un rêve éveillée, un passage clément dans le ciel chaotique qu'est sa vie et qu'il faudrait bientôt qu'elle reprenne là où elle en était avant d'arriver à Storybrooke.

Elle avait peur que Regina l'abandonne comme Neal l'avait fait. Elle ne pouvait pas vivre ça une seconde fois. Alors elle espérait, espérait que la brune ne la laisse pas tomber.

Sentant l'autre femme grelotter, Emma se rendit compte du froid qui les mordait et elle se sépara lentement. Du moins, elle essaya car à peine fit elle un pas en arrière que Regina la recolla à elle.

- Regina, tu trembles, commença-t-elle.

- Restes-là.

- Je voudrais mais on doit reprendre la route si on veut dormir dans un vrai lit ce soir et pas dans un motel pourri.

- Quelle heure est-il ? Demanda Regina sans bouger. Emma regarda sa montre avant de répondre.

- 23h.

- Ah. Tu as raison, nous devrions y aller.

Regina la lâcha mais regretta tout de suite, son corps réclamant la chaleur de Emma. Elles montèrent silencieusement dans la voiture et après avoir mit le clignotant, Emma se mêla à la circulation.

Regina chercha de longues minutes comment amener le sujet mais se jeta finalement à l'eau.

- Sais-tu comment tu as brisé ma malédiction ? Demanda-t-elle, brisant ainsi le silence qui s'était installé dans l'habitacle.

- Non... Oui... J'en sais rien à vrai dire. Mary me l'a dit mais je n'en suis pas convaincue.

- Que t'a-t-elle dit ?

- Que quand je t'ai embrassé, il y a eu baiser d'amour véritable. Henry m'a dit que c'était la seule chose capable de briser n'importe quel sort ou malédiction, alors c'est totalement insensé !

- Ça l'est tant que ça ? Demanda la brune.

- Nous ne sommes pas âme sœur, non ? Avant que le maire ne puisse répondre, elle rajouta. Je veux dire... Daniel était le tien. Henry m'a dit qu'il était impossible d'en avoir deux.

- Et il a raison.

- Donc, nous ne sommes pas âme sœur.

- Mais Mary a aussi raison, c'est bien un baiser d'amour véritable qui a brisé ma malédiction.

- Comment est-ce possible alors ?

- Alors Daniel n'était pas mon âme sœur.

- S'il ne l'est pas, ça veut dire que...

- Ça veut dire que tu l'es, finit Regina.

- Tu dis n'importe quoi, rit Emma.

- Oh non, Emma, crois-moi. Moi aussi je me suis cachée la vérité. Je l'ai enfouie au plus profond de moi même, mais quelque part... J'ai toujours su que quelque chose de bien plus fort qu'une simple malédiction que tu devais briser nous reliait. Voyant que Emma ne répondait pas, elle continua. C'était ça, les réponses que je cherchais. Je ne comprenais pas. J'étais persuadée que Daniel était mon véritable amour et voilà que tu arrivais avec tes cheveux blonds, tes yeux émeraudes et ton sourire d'enfant et que tu brisais ma malédiction en m'embrassant. C'était incompréhensible. Mais j'en suis sûre maintenant. Tu es mon véritable amour.

- Comme ça ?

- Comme ça quoi ? Demanda Regina.

- Tu sais ça comme ça, juste parce que j'ai brisé ta malédiction ?

- En m'embrassant, reprit la brune. Tu l'as brisé en m'embrassant, ça fait vraiment toute la différence. Mais même, il y a tout le reste.

- Tout... Le reste ? Questionna Emma.

- Emma... Tous nos regards... Tous nos moments de flottements... Littéralement tous depuis qu'on s'est rencontré est ambiguë et tu le sais. Pourquoi crois-tu que je suis allée courir avec toi alors que j'étais supposée t'avoir en horreur ? Pourquoi n'ai-je pas protesté quand tu as dû t'occuper de moi après l'incendie ?

- Je n'en sais rien...

- Te rappelles-tu de lorsque je me suis réveillée après l'histoire Jefferson ?

- Oui...

- Lorsque je t'étranglais mais que tu n'as rien fait pour m'en empêcher alors que j'étais en train de te tuer ?

- Oui...

- Te rappelles-tu de ce que tu m'as dit quand j'ai finalement arrêté ?

- Je ne sais plus... Je crois que je parlais de tes sentiments ou quelque ch-

- Exactement, coupa le maire. Mes sentiments. Tu m'as dit que même si mes souvenirs avaient disparu mais sentiments, eux, étaient peut-être restés. Et tu avais raison. Comment aurais-je pu tuer mon véritable amour ? C'était impossible que je fasse ça...

- Wow... Je suis ton véritable amour, alors ? Bah putain ç-

- Langage Miss Swan, ne pu s'empêcher de réprimander Regina malgré le sérieux de la conversation.

- Pardon, sourit Emma. Bah punaise, se corrigea-t-elle, ça fait beaucoup d'un coup.

- Je sais...

- Wow... Répéta la blonde. Ça explique quand même beaucoup de choses, rit-elle. Comme pourquoi je ne suis pas repartie à Boston, devant le regard interrogateur de la brune, elle compléta. Crois-tu réellement que je suis restée car Henry me l'avait demandé ?

- Ça me semble logique, oui.

- Non, rit Emma, je voulais apprendre à te connaître. Connaître la femme cachée derrière la forteresse de « Je suis Regina Mills, je ne parle pas aux paysans. Ne me regarde pas. N'aies même pas l'idée de regarder dans ma direction. », si Regina fut vexée par cette remarque, elle ne releva pas. Mais en faite, je ne savais même pas pourquoi. C'était comme si une force invisible me poussait continuellement vers toi même lorsque tu étais une vraie garce avec moi.

- Excuses-moi ? S'insurgea Regina.

- Excuses acceptées, répondit Emma du ton le plus calme possible, ce qui n'était pas chose facile au vu du fou rire qui la menaçait.

- De... Quoi ? Je ne vois pas pour- Regina se stoppa d'elle même lorsqu'elle comprit. Hahaha... Vous êtes hilarante Miss Swan.

- Je sais, rit Emma en bombant le torse, ce qui rappela beaucoup Henry à la brune.

- Et le pire, c'est qu'elle en est fière, dit le maire en levant les yeux au ciel.

- Parfaitement. Mon humour est irrésistible et le sourire que tu as au coin des lèvres ne me fera pas dire le contraire.

Prise sur le fait, Regina tourna la tête vers la fenêtre pour ne pas montrer le grand sourire qui avait pris place sur son visage. Elle prit quelques secondes pour reprendre un visage sérieux avant de se retourner vers la blonde qui attendait patiemment les piques de la brune.

- Je suis désolée de briser vos rêves mais votre humour est tous sauf irrésistible.

- C'est toi qui dis ça mais je suis persuadé que tout le monde n'est pas de ton avis. En commençant par Ruby, entendant ce nom, Regina fut verte de jalousie mais tenta de le cacher au maximum.

- Miss Lucas n'est absolument pas un exemple, elle rit aux blagues de tout le monde.

- Oui, elle fait un bon public, j'avoue. Je devrais l'inviter chez moi quand j'aurais un chez moi, comme ça je pourrais lui raconterais mes dernières trouvailles en termes d'humour, s'amusa Emma ayant parfaitement comprit le manège de la brune.

- Oui, faites donc. Comme ça, elle en profitera pour vous... Emma ne put entendre le reste car il mourut dans un murmure.

- Pour me ? Invita le Sheriff, le sourire aux lèvres.

- Rien, trancha Regina.

- Si, si, elle en profitera pour me quoi ?

- N'insistes pas.

- Si tu ne veux pas me dire, je trouverais toute seule. Alors, réfléchis Swan, Emma regarda dans son rétroviseur et bifurqua. Elle en profitera pour... Me faire goûter les derniers cocktails du Granny's ? Proposa-t-elle.

- Oui, tenta Regina, bien trop vite pour que se soit vrai.

- Non, c'est pas ça, rit Emma. Bon, c'était l'échauffement. Maintenant, passons aux choses sérieuses. Elle en profitera pour... Me mettre dans son lit ? Enfin, devrais-je plutôt dire mon lit. Voyant que la brune ne répondit pas, elle su qu'elle avait touché bon. C'est ça, Regina ? Hein ?

- Oui ! S'exclama la brune. Oui, c'est ça ! Non mais enfin, n'as-tu pas vu comment elle te dragues ? C'en est devenu vulgaire, Emma ne pu s'empêcher de rire devant la jalousie de l'autre femme. Ça te fais rire ? Oh mais ris donc, la prochaine fois je lui donnerais ma place. Tiens même, arrêtes-toi là que je l'appelle et qu'elle prenne ma place !

- Non, c'est toi que je veux à mes côtés pour ça. Et de tout manière, si elle était venue à ta place, il ne se serait rien passé. C'est mon amie.

- Elle n'a pas l'air d'avoir compris, alors.

- Je sais, il faut juste que je mette les choses au clair entre elle et moi. Tu verras dans une semaine, elle aura fait une croix sur moi et se sera trouvée une autre cible !

- Si tu le dis, dit Regina en se relaxant peu à peu.

- Peut-être voudrais-tu, toi, venir chez moi pour que je puisse te raconter mes trouvailles ?

- Pour t'entendre rire de tes propres blagues ? Très peu pour moi merci, Emma rit à cette réponse.

- C'est vrai que je serais capable de faire ça. Mais je n'y peux rien si mon humour est irrésistible, personne n'y résiste. Même pas moi.

- Et on en revient à ça ! Souffla le maire en levant les mains au ciel en signe de supplication. Aidez-moi !

- Tu pourrais au moins être honnête et avouer que mon humour ne te laisse pas indifférente.

- Mais je l'avoue, tu as raison, se moqua Regina en tapotant le haut du crâne de la blonde, comme on le ferait pour un enfant.

- Eh ! S'insurgea faussement Emma. Je ne suis pas un enfant !

- Évidement, je ne suis pas pédophile, Miss Swan.

- Oh mon Dieu, rit Emma, heureusement !

- Quoique... Quand on y pense... C'est assez malsain nous deux...

- Quoi ?

- J'ai au moins le double de ton âge et je suis quand même ta belle-grand-mère.

- Yeurk ! Déglutit Emma en tirant la langue.

- C'est ce que je suis.

- Non, tu veux bien en rester à Regina Mills, maire de Storybrooke et mère de mon fils ? Ça me va très bien.

- Si tu veux, sourit la brune.

- Et puis en ce qui concerne le « belle-grand-mère », c'est totalement faux.

- J'ai été marié à ton grand-père, Emma.

- Et alors ? Ce mariage était arrangé par ta mère. Tu ne voulais pas te marier avec lui. Pour moi, tu n'as aucun passé avec lui.

- Je l'ai tué, si ça ce n'est pas un passé...

- Certes mais ça reste tout de même un mariage arrangé, sourit Emma. Regina laissa le silence s'installer quelques instants avant de reprendre la parole.

- C'est fou comment on est passée d'une discussion sur la malédiction et sur nous à une discussion sur ton humour en seulement deux secondes.

- C'est vrai mais peut-être que ce n'était pas si important que ça.

- Quoi ? S'étonna Regina en fronçant les sourcils, combattant les larmes qui lui montaient.

- Bah oui, dit Emma, ne comprenant pas le trouble de son amie.

- Ce n'est pas... Important ? Appuya le maire.

- Quoi ? Puis la blonde comprit finalement. Non ! Non, ce n'est pas ce que je voulais dire. C'est important ! C'est même la discussion la plus importante que j'ai eu depuis ma naissance. Non, ce que je voulais dire par là c'était qu'on l'avait compris depuis quelques temps déjà. On le savait déjà. On se le cachait juste. Donc, le dire à haute voix ça l'a juste... Rendue réel mais on a pas eu besoin de temps pour l'accepter. On le savait déjà, répéta-t-elle. Donc, il est normal qu'on est pu changer de sujet comme ça, aussi facilement.

- J'ai eu peur un instant, avoua Regina.

- Non, non, il ne faut pas. Crois-moi, c'est important pour moi. Je sais que j'ai des sentiments pour toi alors le fait que tu sois mon véritable amour ne rajoute qu'un petit côté théâtral, rit Emma. N'entendant pas de réponse de l'autre femme, elle la regarda brièvement et l'a vit les larmes aux yeux, la main sur la bouche. Quoi ? S'inquiéta-t-elle. Qu'est-ce qu'il y a ?

- C'est juste que... Tu rends ça tellement... Simple... Tu n'as pas peur...

- De quoi devrais-je avoir peur ?

Emma attendit patiemment que Regina lui réponde mais elle n'en fit rien. Au lieu de ça, elle sortit un CD de son sac et le glissa dans le lecteur de la Coccinelle. La blonde, intriguée, ne fit pourtant aucune remarque est attendit patiemment que Regina trouve la chanson qu'elle voulait.

Les premières notes emplirent l'habitacle de la petite voiture et le Sheriff reconnu instantanément cette chanson qu'elle avait écouté des centaines de fois et en laquelle elle se reconnaissait. La voix du chanteur se rajouta à la mélodie et elle se laissa berçer par ce dernier, écoutant presque religieusement ses paroles, comprenant parfaitement le message de Regina. L'homme entama alors son troisième couplet :

I want to hide the truth, I want to shelter you

Je veux cacher la vérité, je veux te protéger

But with the beast inside, there's nowhere we can hide

Mais avec la bête en moi, il n'y a nulle part où se cacher

Emma profita du feu rouge pour fermer ses yeux et laisser ses larmes couler. Regina restait silencieuse, la tête baissée, ne voulant pas voir la réaction de la blonde. Le refrain vint, la crainte de la brune avec :

When you feel my heat, look into my eyes

Quand tu sens la chaleur monter en moi, regardes-moi dans les yeux

It's where my demons hide, it's where my demons hide

C'est là que se cachent mes démons, c'est là que se cachent mes démons

Don't get too close, it's dark inside

Ne t'approches pas trop, C'est sombre en moi

It's where my demons hide, it's where my demons hide

C'est là que se cachent mes démons, c'est là que se cachent mes démons

Emma dû redémarrer au feu vert mais sentit les larmes mouiller son jean. Regina ne disait toujours rien. Comme à chaque fois qu'elle l'entendait, elle était bouleversée par les paroles de cette musique. Cet homme qu'elle ne connaissait même arrivait à faire passer ses sentiments dans ses simples mots. La musique continuait de donner la vérité qui touchait les deux femmes :

I don't want to let you down, but I am hell bound

Je ne veux pas t'abandonner mais je suis liée à l'enfer

Though this is all for you, I don't want to hide the truth

Bien que tout ceci soit pour toi, je ne veux pas cacher la vérité.

[...]

They say it's what you make, I say it's up to fate

Ils disent que c'est que tu fais, je dis que c'est une question de destin

It's woven in my soul, I need to let you go

C'est entrelacé dans mon âme, je dois te laisser t'en aller

Your eyes, they shine so bright, I want to save their light

Tes yeux, ils brillent si intensément, je veux préserver leur éclat

I can't escape this now, unless you show me how

Je ne peux pas y échapper maintenant, à moins que tu me montres comment

La voix du chanteur mourut peu à peu après le refrain et le silence reprit son règne. Regina avait toujours la tête baissée et Emma faisait son possible pour essuyer ses larmes.

Jamais, Regina ne s'était ainsi ouverte à quelqu'un. Jamais. Mais lorsque Emma lui avait demandé de quoi elle devrait avoir peur, elle avait eu le courage de lui faire partager ses peurs en lui faisant écouter cette chanson qui la touchait en plein cœur. Elle voulait que Emma sache réellement qui elle était.

Emma ne s'était pas attendu à ça. Elle aurait pensé que Regina réponde qu'elle devrait avoir peur de la réaction des habitants de Storybrooke, de celle de ses parents ou même de celle de leur fils, mais non. Rien de tout ça n'était venu. Au lieu de ça, la brune lui avait ouvert son cœur, lui avait laissé un accès complet. Elle se sentait privilégiée mais en même temps elle ne pouvait que s'en vouloir pour avoir été si égoïste. Regina avait été là pour elle quand ses parents avaient appris pour son enfance, elle l'avait soutenu. Mais elle, qu'avait elle fait pour le maire ? Absolument rien, elle avait même brisé la malédiction qu'elle avait mit tant de temps à lancer. Elle n'avait jamais pensé à quel point le passé de Regina pouvait la torturer. A quel point la seule chose qu'elle devait voir en se regardant à travers un miroir était la réflexion d'une femme qui avait tué, torturé, brisé des vies, des familles...

- De moi, dit finalement Regina en tournant la tête vers Emma. Tu devrais avoir peur de moi.

- Regina...

- J'ai peut-être changé mais la Méchante Reine vit toujours en moi. Je suis toujours elle.

- C'est faux ! S'exclama la blonde

- Ce que je veux dire c'est que j'ai toujours ma part de ténèbres et qu'elle est bien plus importante que ce que tu vois. Crois-moi, tu n'as pas envie de me voir énervée... Je sais de quoi je suis capable.

- Je sais moi aussi de quoi tu es capable, Regina. Je te rappelle que j'ai vu tes souvenirs.

- Non, tu n'as pas tout vu. Tu n'as vu que le sommet de l'iceberg...

- Regina, s'il-te-plaît, tenta le Sheriff.

- C'est ce que je suis, Emma. J'étais, je suis et je resterai la Méchante Reine. Pour toujours. Malgré tous mes efforts, elle restera là au fond de moi, prête à ressurgir à n'importe qu'elle moment, déclara froidement Regina alors que ses larmes s'étaient maintenant créées un chemin jusqu'à sa jupe.

- Ne dis pas ça...

- Quand j'ai vu Miss Lucas flirter avec toi, la première envie que j'ai eu était de lui arracher la gorge.

- Tu es jalouse, Regina.

- Ce n'est pas une raison. Tu devrais avoir peur de moi.

- Alors écoutez-moi bien madame Mills, je n'ai et n'aurais jamais peur de toi. Je n'ai et n'aurais jamais aucune raison d'avoir peur de toi, Emma posa sa main sur la cuisse de la brune et la pressa doucement. Compris ? Je ne vais pas renier le fait que tu étais la Méchante Reine car c'est justement ça, tu l'étais. E-tais, répéta-t-elle en appuyant sur ce mot. Je sais que le chemin va être long et semée d'embûches jusqu'à ta complète rédemption mais je serais à tes côtés, quoi qu'il arrive.

Aucun mot ne fut rajouté, Regina se contenta simplement de joindre ses doigts à la main posée sur sa cuisse et se concentra sur le visage de la blonde qui se concentrait sur la route. Elle la remercia silencieusement pour soutient sans pour autant avoir le courage de se prononcer. Elle savait que la Méchante Reine vivrait toujours en elle mais là, maintenant, les lampadaires éclairant par moment le visage de son Emma, elle l'oubliait presque. Elle oubliait presque toutes les morts dont elle était responsable. Non, à ce moment, elle ne pensait qu'à leur possible futur. Là, la lune éclairant faiblement la nuit, elle savait que tout le chemin parcourut en avait valut la peine, car il l'avait mené jusqu'à elle.

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