Alpha : La guerre des Loups

By gariverauthor

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Etre une chasseuse, ça craint. On ne peux pas vivre notre vie comme on l'entend, on a pas le temps de sortir... More

Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
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Mon Dream Cast <3 (Part 1)
100 Facts about me ?
Mon dream cast (part 2)
Et c'est reparti pour un tour !
Dream Cast (part 3) <3
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ALPHA : La guerre des Loups est de retour !

Chapitre 1

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By gariverauthor

(NOTE AUX LECTEURS : Hello Hello tout le monde ! J'espère que vous allez bien. Si vous tombez sur ce roman (que ce soit par pur hasard ou parce que vous l'avez traqué sans relâche dans les méandres de Wattpad) je tenais à vous informer que vous ne trouverez ici que les premiers chapitres de l'histoire. En effet, le livre étant publié, et plus ou moins sous contrat d'exclusivité, je ne peux dévoiler que le début de ce livre. Si vous souhaitez poursuivre votre lecture après ces premiers chapitres, je vous laisse le lien du livre (à savoir qu'il est disponible sous 3 formats : broché, relié et ebook ainsi que dispo dans l'abonnement Kindle sur Amazon !)

https://www.amazon.fr/ALPHA-Guerre-Loups-G-River/dp/B08HTGL4FM/ref=sr_1_3?__mk_fr_FR=%C3%85M%C3%85%C5%BD%C3%95%C3%91&crid=1XSAS2I6Q5431&keywords=g.a+river&qid=1658398779&sprefix=g.a+river%2Caps%2C217&sr=8-3

Je vous souhaite une très bonne lecture ! <3


 

Le loup-garou m'attendait, posté devant ma porte d'entrée. Il se tenait là, droit et fier, sa longue chevelure blonde lui tombait sur ses larges épaules, son regard d'un bleu glacial était rivé sur l'escalier. Lorsqu'il me vit, il se redressa légèrement et m'adressa un signe de tête respectueux. La fatigue me força à me demander si je n'hallucinais pas, c'était bien la première fois qu'un lycan s'aventurait jusqu'ici.

 

     — Dure soirée ? me demanda-t-il, alors qu'immobilisée dans les marches en bois de l'escalier, je me frottai les paupières.

 

Il était 2 h du matin, je n'avais plus les yeux en face des trous, et quelque chose me disait que la présence d'un Bêta chez moi ne signifiait rien de bon.

 

     — Longue soirée, rectifiai-je en le rejoignant sur le paillasson. Que me vaut une visite aussi tardive ?

 

    Loki James s'écarta légèrement pour me permettre d'insérer la clé dans la serrure, je poussai la porte une fois déverrouillée et m'engouffrai dans le couloir étroit de mon appartement, l'invitant à me suivre d'un geste de la main. Si nous devions discuter affaires à cette heure, il me fallait un truc à manger. Je mourais d'envie de retirer mes chaussures, mon service au bar m'avait semblé interminable, mes orteils étaient en compote.

 

     — Je crains ne pas être le porteur d'une bonne nouvelle, s'excusa-t-il alors que j'enlevai ma lourde parka et que je la jetai sur le dossier du canapé avant de m'y laisser glisser.

 

Renversant la tête en arrière, je portai une main à mon visage et me pinçai l'arête du nez. Les bruits qui avaient animé la soirée au Teddy's m'avaient fichu la migraine, j'avais besoin d'une aspirine et d'une bonne nuit de sommeil.

 

     — Qu'est-ce que j'ai encore fait ? m'enquis-je en rivant mon regard sur le garou qui, au milieu de mon salon, paraissait gigantesque.

 

Son gabarit imposant prenait beaucoup de place dans mon petit salon, l'homme devait s'y sentir gêné, il prit soin de ne plus bouger une fois qu'il fut posté près de la fenêtre. Sans doute craignait-il de casser quelque chose par inadvertance. Rien ici n'avait de valeur de toute façon, il pouvait se détendre et chasser de son visage cette mine si contrite.

 

     — Je ne suis pas ici pour te réprimander, cette fois-ci, affirma-t-il, je suis venu en ami, au nom de la meute.

 

Curieuse, je fronçai les sourcils et croisai mes bras contre ma poitrine. L'envie de sourire me chatouilla les lèvres, car je savais qu'il avait un service à me réclamer. Sinon, pourquoi se serait-il déplacé jusqu'ici ? Alors qu'aux dernières nouvelles, la meute dont il était le second était établie à Houston, au Texas, soit à presque un millier de kilomètres d'ici ! Si ce n'était pas pour m'engueuler parce que j'avais une énième fois chassé sur le territoire de son Alpha sans l'en avertir, c'était pour obtenir une faveur. Intéressant.

 

     — Puis-je savoir ce que la Meute du Soleil me veut ? Ça doit être sacrément important pour que ton Alpha t'ait envoyé ici, en personne, à 2 h du mat' !

 

Loki acquiesça gravement, les mains croisées dans son dos.

 

     — Tu vas être obligée de remettre ton manteau, Poppy. Ce soir, j'ai besoin de tes talents de chasseuse. Tu repars avec moi.

 

    J'avais rarement un jour de répit. C'était affreux. J'enchainais des journées de dingue au bar, qui s'achevaient généralement bien après la nuit tombée, et en prime, j'étais sollicitée tous les quatre matins pour régler des conflits entre surnaturels et enquêter sur des affaires sordides ! Une part de moi avait beau savoir que mener cette vie était mon choix, une autre était assoiffée de grasses matinées et de repos bien mérité. Cependant, j'avais bien conscience que je pouvais me brosser pour avoir des vacances, ce n'était pas demain la veille que ça arriverait !

 

    Pour comprendre où les emmerdes avaient commencé, il fallait savoir que celles-ci étaient une histoire de famille. J'avais été foutue à l'instant même où j'avais vu le jour, porteuse du fardeau qui collait à la peau des miens depuis des centaines d'années : celui de la chasse.

 

    J'ignorais quel avait été le premier Evans à traquer les créatures surnaturelles. Les légendes familiales racontaient que tout avait débuté durant les chasses aux sorcières qui s'étaient multipliées dès le Moyen Âge en Europe. Si c'était vrai, cela voulait dire que nous tirions nos racines d'Européens puritains complètement déglingués du ciboulot qui avaient pour hobbies de torturer des innocents, la plupart du temps. Enfin, je supposais que cela n'avait guère d'importance, peu importait d'où nous venions, nous étions des traqueurs depuis des générations et cela n'était pas près de changer.

 

    Si mes sœurs étaient parvenues par la force d'un quelconque miracle à échapper à notre malédiction familiale, je n'avais pu m'y soustraire. J'étais devenue, au même titre que mes parents et que mes grands-parents avant moi, une chasseuse de créatures, faisant en sorte de maintenir le voile qui séparait les non-mortels des humains, intact. Ce métier à part entière, qui devait évidemment rester caché du commun des mortels, m'obligeait à faire des nuits blanches si nécessaire et à suivre des loups-garous à travers les routes de l'Arkansas à une heure tardive si j'y étais contrainte.

 

    Oui, il m'arrivait de croire que la chance m'avait tourné le dos. M'abandonnant à mon triste sort de traqueuse en manque de sommeil. Sniff.

 

    Loki James roulait devant moi dans un SUV rutilant aux vitres teintées, tandis que j'avais pris la route au volant de ma Mustang 1965. Noopie, ma chienne qui avait refusé de pointer le bout de son nez tant que le garou n'avait pas quitté l'appartement, ronflait sur le siège passager alors qu'un disque des Red Hot Chili Peppers passait dans l'autoradio. Le loup-garou ne m'avait pas donné de détails quant à la tâche qui allait être la mienne. Selon lui, son Alpha, que je connaissais bien, avait réclamé ma présence à Springdale, une ville voisine. Il avait une mission à me confier, et nous n'avions pas une minute à perdre pour le rejoindre. Le fait que j'avais passé 8 h à servir des bières dans un bar n'était pas entré en compte dans l'équation. Quand il fallait y aller, il ne fallait pas rechigner ! La Meute du Soleil payait généralement bien les chasseurs qu'elle employait de temps à autre pour se charger de missions dont ses Gammas ne voulaient pas s'encombrer. Loki m'avait promis une récompense pour mon travail et je ne pouvais pas cracher dessus. Les traqueurs n'étaient quasiment jamais rémunérés pour leurs loyaux services envers la communauté surnaturelle. Notre travail était solitaire, et il s'effectuait par nécessité, non pas par appât du gain.

 

    Les créatures surnaturelles vivaient sur Terre depuis la nuit des temps. Fut une époque où leur existence n'était pas dissimulée aux yeux de tous, où les anciens traités leur avaient permis de vivre en paix aux côtés des Hommes. Mais les choses avaient changé, le vent avait tourné, et au fil du temps, les non-humains avaient fini par se cacher de ceux qui ne voulaient plus partager leur territoire au risque de se voir sévèrement chassés, ou pire ! L'avènement des religions y était pour beaucoup, les idéaux avaient évolué, et les créatures avaient fini par être vues comme des êtres démoniaques indignes de tolérance. Aujourd'hui, les Hommes ignoraient l'existence des lycans, des sorcières, des fées, des vampires et de toutes les autres espèces qui s'étaient finalement organisées dans l'ombre.

 

    Les chasseurs avaient pour mission tacite de protéger l'existence des non-mortels, notamment en camouflant les frasques de ceux-ci. Nous nous chargions des fantômes, des démons qui tentaient de s'échapper de leur prison infernale, des cadavres que les créatures semaient parfois sur leur route, tout en prenant soin bien sûr de nous occuper des responsables de ces crimes. Les chasseurs méritaient des éloges pour leur travail loyal et acharné, mais il n'en était rien. Nous vivions dans les ténèbres au même titre que ceux dont nous protégions l'existence, nous n'appartenions à aucun monde, ne trouvant notre place nulle part, et cela pour aucun salaire décent ! C'était lamentable.

 

    Par chance, la force du devoir nous faisait tenir bon. C'était déjà ça de gagné.

 

    Le loup-garou gara son véhicule devant un entrepôt à l'apparence désaffectée dans un quartier sordide et reculé de la ville de Springdale, Arkansas. La bourgade était, au même titre que Rogers, une petite ville ouvrière plus ou moins tranquille. Des créatures y vivaient bien, mais celles-ci étaient principalement des solitaires cherchant à échapper aux jugements de leurs sociétés respectives. Elles restaient discrètes et ne posaient pas de problème, se fondant dans la masse tant bien que mal. L'une d'entre elles avait peut-être pété les plombs et fait une grosse bêtise qui avait attiré l'attention de la Meute du Soleil. Cela expliquerait ma présence ici. Néanmoins, il devait s'agir d'une énorme connerie pour que la meute du Lieutenant du Sud se soit déplacée.

 

    Je me garai devant la bâtisse en métal, dont la large porte coulissante était entrouverte. Deux autres 4x4 étaient immobilisés sur le parking fait de graviers, les loups étaient venus ici nombreux.

 

    Défaisant ma ceinture, je m'extirpai de la Ford alors que ma chienne relevait la tête en couinant. Sa bouille écrasée de bulldog anglais était à faire fondre le plus imperturbable des cœurs. Elle n'avait rien de terrifiant et était probablement aux antipodes des races de chiens habituellement choisies par les chasseurs. Mais je n'avais pu me résoudre à l'abandonner à son triste sort lorsque je l'avais découverte dans la ruelle qui longeait le bar, recroquevillée sur elle-même et tremblant de tous ses membres. Je m'étais juré de lui trouver une famille plus apte que moi à prendre soin d'elle, mais je n'étais pas parvenue à m'en séparer, et aujourd'hui, elle m'accompagnait presque partout. Cela étant dit, l'idée de la laisser dans la voiture cette fois-ci me traversa l'esprit. Les animaux, et c'était d'autant plus vrai pour les canidés, détestaient les créatures surnaturelles. Leurs énergies les intimidaient, les poussant à adopter des comportements défensifs. Noopie ne se sentirait pas à sa place entourée de grands méchants loups-garous.

 

    Prenant une profonde inspiration, je caressai le crâne couvert de poils ras de l'animal avant de fermer la portière derrière moi, non sans lui avoir promis de ne pas en avoir pour longtemps. Elle me gratifia d'un regard penaud, je me détournai d'elle pour suivre le Bêta qui m'attendait devant l'entrepôt. Celui-ci ouvrit la marche jusqu'à la lumière qui s'échappait du bâtiment, je le suivis, incertaine quant à ce qui se trouvait à l'intérieur.

 

    La lumière des appliques au plafond m'agressa quelque peu la rétine lorsque je posai un pied à l'intérieur de l'entrepôt glacial. Le vent froid du mois de novembre s'engouffrait à l'intérieur et se frayait un chemin sous les plis de ma parka, je resserrai mes bras contre ma poitrine et plissai les paupières pour aider ma vision à s'adapter à ce nouvel environnement. Très vite, je pus distinguer les silhouettes des hommes réunis dans le hangar, tout comme celle du cadavre qui reposait sur le sol en béton à quelques mètres de l'entrée seulement.

 

     — Je savais que tu accepterais de venir, Evans.

 

    Délaissant le macchabée des yeux, je me tournai machinalement vers l'homme à l'accent écossais prononcé qui venait de parler. Son regard brumeux emprisonna le mien immédiatement et fit disparaitre le temps d'un instant tout ce qui se trouvait aux alentours.

 

    Peu nombreux étaient les hommes qui pouvaient se vanter de parvenir à me déstabiliser. J'étais une jeune femme solitaire et indépendante qui avait appris à survivre seule au sein d'un monde cruel et brutal. Je servais des chasseurs au bar tous les jours depuis que j'avais 14 ans, et au fil du temps, j'avais appris à m'accommoder de la gent masculine. Néanmoins, s'il y en avait bien un capable de me mettre dans tous mes états, il s'agissait de Nikolas James Teller, Alpha de la Meute du Soleil et grand manitou garou au service de la société lycane.

 

    Il n'était pas difficile d'être attirée par Nick Teller. Au-delà de son physique particulièrement attrayant, il se dégageait de lui une puissance excessivement attractive, une aura manifeste qui vous poussait à éprouver du désir pour lui. Tout chez lui était un appel à la sensualité, il était fort, intelligent, prompt à prendre des décisions lorsqu'il le fallait, implacable lors des combats. On disait de l'Alpha qu'il était invincible, et pour cause : jamais il n'avait plié l'échine face à un ennemi, ressortant toujours vainqueur de ses duels. Il menait sa troupe d'une main de maitre, tout en étant autant aimé des siens qu'il était craint de ses détracteurs. Le grand mâle aux cheveux roux représentait pour beaucoup de femmes une sorte d'idéal masculin sur lequel il fallait mettre le grappin.

 

    Ma route avait croisé celle du lycan quelques années plus tôt, alors qu'il s'était inopinément pointé au Teddy's, le bar dans lequel je travaillais. Je venais tout juste d'avoir 19 ans, et c'était bien la première fois de ma vie que je voyais une créature pousser les portes de l'établissement ! Il était simplement entré, accompagné de deux des siens, aussi sereinement que s'il faisait ses courses, puis s'était installé à une table calmement, sans se soucier des regards mauvais qu'il avait récoltés sur sa route. Il était resté digne et avait attendu qu'on vienne le servir sans broncher ni s'offusquer des remarques qui visaient à le faire dégager. Arlène, ma patronne, m'avait chargée d'aller récupérer les commandes des nouveaux arrivants, ne me laissant d'autre choix que de quitter l'arrière du bar.

 

    Le regard que le garou avait posé sur moi cette soirée-là m'avait hantée pendant longtemps, agitant mes nuits en faisant naitre dans ma tête tout un tas de pensées qui auraient probablement été jugées impures par quiconque aurait pu les lire. Finalement, j'avais appris qu'il s'était rendu là pour rencontrer mon grand-père, avec lequel il avait conversé durant une heure ou deux avant de s'en aller comme il était venu. Je n'avais jamais su les enjeux réels de cette conversation, il fallait dire que je n'avais jamais demandé non plus. Les affaires du vieux n'étaient pas mon problème, mieux valait que j'en reste éloignée, j'avais déjà suffisamment à faire avec les miennes !

 

    Nick avait par la suite fait appel à moi à de multiples reprises. Il m'avait confié quelques missions, notamment pour que je me débarrasse de nuisibles qui causaient du tort à sa communauté. Les choses étaient restées professionnelles, jamais nous n'avions dépassé les limites imposées par nos races respectives et nos devoirs mutuels, mais il était plus que certain que l'attirance que j'éprouvais pour lui était réciproque, et que celle-ci finirait par nous attirer des problèmes.

 

     — Comment refuser, c'est si gentiment demandé ? répondis-je en glissant un coup d'œil à Loki, qui rejoignait les siens d'une démarche assurée.

 

Le Bêta avait beau avoir fait preuve de cordialité, j'avais rapidement compris qu'on ne me demandait pas mon avis dans cette histoire. Nick m'avait voulue à Springdale, Loki avait fait en sorte que j'y aille. Je lui avais facilité la tâche en acceptant, tout en sachant que décliner n'aurait rien changé, s'il avait eu à me tirer de force dans la ville voisine, il l'aurait fait sans aucun doute. Un loup exécutait toujours les ordres de son Alpha, quoi qu'il en coute.

 

     — J'imagine que je suis ici pour lui, ajoutai-je en désignant le cadavre du menton. 

 

Plusieurs grondements s'élevèrent dans l'entrepôt, je glissai un coup d'œil aux lycanthropes réunis dans celui-ci qui n'avaient pu contenir leur colère, la manifestant par des exclamations animales semblant tout droit venues du plus profond de leur être.

 

    Nick et Loki étaient accompagnés de trois des leurs, trois armoires à glace arborant des expressions graves plaquées sur leurs visages sévères. Je connaissais chacun d'entre eux, le premier étant le Gamma en chef de la meute, Daryl Wells ; un grand gaillard aux yeux verts et aux cheveux blond miel coupés courts. Les deux autres étaient respectivement Alexeï Lanskoï et Logan Bell, l'un étant un Gamma affublé de pouvoirs étranges et l'autre, le seul mâle de la meute qui ne possédait aucun grade, mais qui avait à sa charge la gestion de la sécurité des business de celle-ci. Chacun de ces hommes avait l'air à la fois furieux et accablé, paraissant porter sur leurs larges épaules le poids d'une affliction immensément douloureuse.

 

    Je les saluai d'un geste de la tête, auquel seuls Daryl et Logan répondirent. Alexeï se contenta de me lorgner, droit comme un piquet, ses mains élégamment croisées dans son dos. Ses iris d'un mauve sombre m'étudièrent attentivement, glissant de la racine de mes cheveux au bout de mes chaussures. Il m'avait toujours paru étrange, sa façon de garder le silence constamment, d'observer les gens comme s'il cherchait à sonder leur âme, tout ceci me mettait presque mal à l'aise. Aussi, je ne lui tins pas rigueur de son accueil peu chaleureux et me détournai pour faire face à son supérieur, qui au contraire des siens avait su maitriser sa rage bien qu'il ne pouvait la dissimuler dans son regard luisant.

 

     — C'est exact, répondit-il finalement en serrant les poings, tu es ici pour lui.

 

    Lentement, je me détachai de l'entrée de l'entrepôt et me dirigeai vers le corps étendu au sol, étrangement tordu dans une position affreuse. Nick me saisit par le bras lorsque je passais tout près de lui, la proximité de son corps dégageait une chaleur qui m'enveloppa tout entière, je me retrouvai alors comme prise au piège dans un cocon voluptueux.

 

    Obligée de m'arrêter, je me tournai vers lui et levai les yeux pour parvenir à les plonger dans les siens. Le loup était si grand que je dus renverser la tête en arrière pour le toiser, sourcils froncés. Ses lèvres ne formaient plus qu'une ligne mécontente alors qu'il observait d'un œil furieux le bleu qui s'étendait sur ma tempe gauche, vestige d'une mission qui m'avait presque laissée sur le carreau. Combattre les ténèbres n'était pas toujours aisé, et certainement pas sans risque.

 

     — Nous nous chargerons de ça, gronda-t-il d'une voix caverneuse en serrant mon bras plus fermement sans pour autant me faire du mal.

 

S'il l'avait voulu, sa force lui aurait permis de me briser les os d'une simple torsion, mais je savais qu'il ne me ferait jamais de mal. Nick avait beau être dangereux, quelque chose chez lui me faisait me sentir en sécurité. Sans doute était-ce cette rudesse sauvage qui émanait de son être, rien ne semblait pouvoir venir l'ébranler ou le briser.

 

     — Tout est déjà réglé, il n'y a rien dont tu puisses te charger, assurai-je en me dégageant de son étreinte. D'autant que la bagarre qui m'a causé cet hématome ne s'est pas déroulée sur le territoire du Sud.

 

Le lycan se renfrogna, mais au lieu de répliquer, il se redressa et jeta un coup d'œil dans mon dos, fixant ses prunelles grises sur l'un de ses accompagnants.

 

     — Alexeï, déclara-t-il durement, tu t'occuperas de faire disparaitre cette ecchymose répugnante de son visage.

 

Je remuai le menton dans un geste négatif.

 

     — Ce ne sera pas nécessaire, affirmai-je en approchant du jeune homme décédé. Je n'ai pas besoin d'être guérie, mon corps se charge de ça tout seul.

 

     — Pas suffisamment vite, marmonna l'Alpha entre ses dents serrées.

 

    Préférant ignorer les remarques du roux, sachant que débattre sur le sujet ne mènerait à rien de toute façon, je m'accroupis à côté du défunt, dont la peau grisâtre ne laissait aucun doute sur son état. Ses yeux gonflés à demi fermés laissaient échapper un liquide visqueux semblable à du pus gluant, celui-ci glissait sur ses joues bleutées par de sombres contusions. Le tee-shirt qu'il portait, et qui semblait à l'effigie d'un groupe de rock, était lacéré de griffures qui en déchiraient le tissu imbibé de sang séché, exposant la poitrine de l'adolescent qui avait été tailladée. Les blessures étaient profondes, les rebords de chair croutée avaient noirci, une estafilade partait du pectoral gauche et descendait jusqu'à l'estomac, dévoilant l'intérieur de son ventre dont les boyaux luisaient encore.

 

    La jambe droite du jeune homme était en miettes, inclinée dans un angle étrange. Son tibia pointait à l'air libre et trouait son épiderme trop pâle. Ses chevilles avaient été brisées, tout comme ses poignets. Sa mort n'avait pas été tendre, quelqu'un s'en était assuré. Comment avait-on pu s'acharner ainsi sur un gosse qui, à vue d'œil et malgré son visage bouffi par les coups, n'avait guère plus de 16 ans ?

 

     — Qui est-il ? demandai-je.

 

Ou plutôt, qui était-il ? rectifiai-je pour moi-même.

 

     — L'un des miens, déclara le chef de meute dans mon dos en grognant.

 

Surprise, je ne pus m'empêcher de me retourner d'un bond pour le regarder.

 

     — Tu veux dire qu'il était... un lycan ? articulai-je difficilement, la bouche soudainement sèche.

 

    Les lycanthropes, au même titre que la plupart des créatures surnaturelles, étaient particulièrement résistants. Bien qu'ils ne soient pas immortels, ils possédaient bien des aptitudes incroyables, notamment celle de la régénération instantanée. Chacune de leurs cicatrices, si elle n'avait pas été causée par de l'argent, guérissait presque immédiatement. Les tuer manuellement était impossible, à moins de faire preuve d'une pugnacité sans nom, et encore ! Les blessures du cadavre, en particulier les déchirures qu'il arborait sur le torse, n'avaient pas été faites par une arme blanche dont la lame aurait pu être en argent. Il s'agissait... de griffures. Sa peau avait été arrachée, pas coupée. Ce qui signifiait que ceux qui lui avaient fait ça l'avaient torturé jusqu'à ce que son corps soit incapable de se régénérer.

 

     Il avait dû souffrir le martyre pendant des heures, peut-être même des jours...

 

     — C'est exact, acquiesça le loup-garou d'un air dur.

 

Je me mordillai l'intérieur de la joue en tentant d'assimiler cette nouvelle.

 

     — Depuis combien de temps est-il ici ?

 

     — Nous avons découvert Steven dans la soirée, intervint le Bêta en faisant un pas vers nous. C'est ton grand-père qui nous a prévenus, un couple de métamorphes qui vit ici faisait une sortie nocturne sous leur forme animale lorsqu'ils ont flairé l'odeur... de son corps.

 

Loki serra ses grands poings sur ses hanches et fit de son mieux pour faire abstraction de la colère qui l'envahissait. Chacun des hommes réunis ici faisait de gros efforts pour contrôler leur fureur, mais leur aura respective alourdissait l'air et pesait sur mes épaules au point de presque me donner le tournis. Les dominants dégageaient des énergies puissantes difficilement supportables pour les humains, comme moi.

 

     — Comme ils connaissaient Al, reprit-il, ils l'ont contacté. Sachant que Steven n'était pas humain, il aurait été ridicule d'appeler la police, un chasseur était de rigueur. Ton grand-père nous a téléphoné, nous cherchions Steven depuis des semaines.

 

Mon froncement de sourcils s'accentua alors que je me tournai à nouveau vers le jeune homme, dont je connaissais désormais le nom. Steven.

 

     — Il avait disparu, supputai-je.

 

     — Enlevé serait plus exact, répliqua le premier Gamma en pinçant les lèvres.

 

     — Pourquoi est-il ici ? Quel intérêt pour ses bourreaux de déposer son cadavre à des kilomètres de son territoire ?

 

La Meute du Soleil était établie à Houston, au Texas. L'Alpha y siégeait en maitre, dirigeant ses différents business depuis la capitale de l'état, comme un roi entouré par des sujets loyaux qui se prosternaient à ses pieds sans même qu'il n'ait besoin de demander. Tout le monde voulait s'attirer les bonnes grâces d'un Lieutenant, surtout lorsqu'il était aussi impitoyable et redouté que Nick Teller.

 

     — Notre territoire est ici désormais, tonna l'écossais dans mon dos. Nous nous sommes installés à Springdale il y a de cela 3 mois.

 

Pour la deuxième fois de la soirée, je faillis m'étouffer avec ma propre salive. Je me mis à tousser alors que, stupéfaite, j'avais avalé de travers. Il se fichait de moi, n'est-ce pas ?

 

     — Quoi ? m'écriai-je alors en me relevant sur mes jambes. Mais pourquoi ?

 

    Springdale n'était pas une ville particulièrement accueillante, au même titre que Rogers, il s'agissait d'une bourgade tranquille où l'on venait se terrer dans le but d'être oublié. Les membres de la Meute du Soleil n'étaient pas du genre à passer inaperçus, ou à faire quoi que ce soit pour se fondre dans la masse. Que venaient-ils faire ici ?

 

    S'il n'avait pas été si mortifié par la perte de l'un de ses loups, je suis sûre qu'il aurait souri, amusé par l'effroi qui devait se lire sur mon visage.

 

     — Pourquoi es-tu si surprise ? me questionna-t-il d'une voix devenue aussi suave que du miel brulant. Cette nouvelle te déplait-elle ?

 

Percevant l'éclat de défi qui brillait dans ses yeux, je me forçai à relever le menton et à arborer une mine détachée. Je ne voulais pas qu'il sache qu'il m'avait déstabilisée, il y percevrait une brèche qu'il interpréterait à sa façon, aussi je haussai une épaule désinvolte.

 

     — Elle m'indiffère, mentis-je en me saisissant de la lanière de mon sac à dos. Tu as le droit de t'installer où tu le désires, bien que Springdale me paraisse être un territoire assez morne contrairement à celui que tu possèdes au Texas.

 

Là-bas, ses loups et lui-même vivaient dans le faste d'une immense demeure suffisamment grande pour qu'ils aient chacun leur espace privé. Pourquoi venir se terrer ici ?

 

     — Il me convient amplement, trancha-t-il en esquissant un demi-sourire qui s'évanouit aussitôt que je m'emparais de l'appareil photo que je gardais dans mon sac. Tu comptes prendre des clichés de son corps ?

 

Je hochai la tête, tentant de faire abstraction de la désapprobation que j'entendis clairement dans le timbre chaud de sa voix rauque.

 

     — Il est tout même assez rare de voir un corps de garou aussi mutilé, expliquai-je en pointant mon objectif sur Steven, la méthode choisie pour le mettre à mort est tout aussi singulière. Je montrerai les photos à certains de mes collègues, qui auront peut-être déjà entendu parler d'individus adeptes de ces pratiques barbares.

 

Nick maugréa en guise de réponse. Ce fut en immortalisant le macchabée sous plusieurs angles que je pris conscience qu'il avait une inscription, ou plutôt une marque imposée au fer sur sa nuque. Il s'agissait d'un cercle barré.

 

     — Je suppose que le symbole ne vous a pas échappé, dis-je en le photographiant.

 

Les lycans hochèrent la tête.

 

     — Aucune idée de ce qu'il signifie ?

 

     — Si nous le savions, tu ne serais pas là, plaida Logan Bell en enfonçant ses mains dans ses poches. Il s'agit de toute évidence d'une marque de revendication, cela nous éclaire simplement sur les responsables de sa mort, qui appartiennent sans aucun doute à un groupe illégal.

 

Je me tournai vers le loup sans grade dont les cheveux teints en rose fluo étaient rasés sur les côtés et rassemblés en chignon sur le haut de son crâne pour ce qu'il en restait. Des lunettes aux montures noires encerclaient ses yeux d'une couleur noisette dont l'éclat vif transperçait les verres. Il devait être né avec une déficience au niveau de la vision, les lycans n'avaient généralement pas besoin de lunettes de vue. Il était étrange que son corps n'ait pas jugé utile de corriger ce défaut.

 

     — Comment peux-tu en être sûr ?

 

     — C'est ainsi que les troupes illégales font pour marquer les leurs, ou pour revendiquer un méfait. Comme il est impossible pour un chef à la tête d'un groupe non déclaré d'établir un lien entre lui et les siens, au cas où l'un des membres de sa troupe se ferait arrêter et que ce lien trahirait l'appartenance de celui-ci, il décide fréquemment d'imposer sur le corps de ses troupes un symbole de son choix.

 

Logan marqua une courte pause avant de reprendre son explication.

 

     — Cette marque fait office de revendication et est le symbole du fil qui les relie tous. Les groupes illégaux aiment également faire savoir qu'un meurtre ou qu'une mauvaise action est de leur fait, alors ils... souillent les dépouilles de leurs victimes avec leur symbole grotesque ou les lieux qu'ils ont saccagés, etc.

 

Je fis la moue, ces pratiques me semblaient un brin barbares, à la limite d'une sauvagerie primitive. Je soupirai.

 

     — Je vais me servir de mes contacts pour savoir si ce symbole est rattaché à une troupe illégale connue, leur dis-je en replaçant mon matériel dans mon sac. J'imagine que si je suis engagée, c'est pour retrouver les coupables de ce meurtre, n'est-ce pas ?

 

Nick et Loki échangèrent un coup d'œil en coin, je haussai les sourcils devant leur silence. Tous deux se détournèrent l'un de l'autre après un instant durant lequel ils semblèrent partager une information qui m'échappait, je savais pourtant les loups incapables de lire dans les esprits ou de communiquer par la pensée.

 

     — Ce que je veux, c'est que tu me livres les noms de ceux qui ont enlevé Steven et qui l'ont massacré, annonça l'Alpha en jetant un regard désolé à son loup étendu d'une façon si brutale devant moi. Nous nous chargerons de traquer les responsables et de rendre justice.

 

Je me renfrognai.

 

     — Tu n'as nullement besoin de moi pour une tâche aussi aisée. Pourquoi faire appel à mes services uniquement pour trouver des noms ? Tes sentinelles peuvent s'en charger, tout comme les agents au service de la société lycane.

 

Je n'avais pas pour habitude de faire le boulot à moitié, si j'enquêtais sur le meurtre de Steven, je chasserais mes proies et les éliminerais moi-même. C'était ainsi que les choses fonctionnaient.

 

     — Tu m'as, à de nombreuses reprises, prouvé ta valeur sur le terrain, Evans. J'ai confiance en tes capacités de chasseuse, tu as la réputation de dénicher tes cibles comme personne. Tu sauras trouver les noms dont j'ai besoin pour venger mon loup. Cependant, je ne veux pas que tu te risques à aller au contact de son assassin. Nous ne savons pas de quoi il est capable, ni ce qu'il pourrait te faire s'il t'attrapait entre ses filets.

 

Cette fois-ci, je croisai mes bras contre ma poitrine, mécontente. Je voyais très bien ce que Nick cherchait à faire, et cela mettait à mal mon égo de traqueuse. Il voulait me protéger du danger.

 

     — Je n'ai pas l'intention de mener l'enquête pour me voir écarter de celle-ci une fois que les choses finiront par devenir sérieuses, Teller. Si tu veux que je travaille sur cette affaire, que je m'y mette à fond, il va falloir accepter de me laisser bosser correctement.

 

    Je ne comprenais pas pourquoi un homme comme Nikolas Teller me témoignait autant d'intérêt. Il ne s'en était jamais caché, chaque fois que nous nous étions retrouvés ensemble, amenés à nous côtoyer par la force des choses et la nécessité du travail, il s'était montré très entreprenant à mon égard. Nul n'était sans savoir que le grand garou était un bourreau des cœurs qui collectionnait les conquêtes, des femmes toutes plus belles, plus puissantes et plus riches les unes que les autres. Les mâles comme lui aimaient s'entourer de concubines à leur hauteur, or, j'étais loin d'arriver à la cheville de l'Alpha, et pourtant...

 

    Je lui plaisais, aussi étonnant que cela pouvait paraitre au vu de nos nombreuses différences. Ce désir qu'il semblait éprouver pour moi le faisait agir étrangement, le forçant à adopter des comportements surprotecteurs démesurés lorsqu'il était question de moi ou de ma sécurité. C'était à la fois étrange et ridicule. Pourquoi s'inquiéter pour moi ? Personne ne l'avait jamais fait auparavant, la vie s'était chargée de m'endurcir. J'avais appris à me défendre seule et sans l'aide de personne. Il n'avait pas besoin de se faire autant de mouron inutile.

 

    Nick fronça les sourcils, agacé par mon obstination. Il n'avait pas l'habitude qu'on lui refuse quoi que ce soit, qu'on désobéisse à ses ordres.

 

     — Tu es téméraire, Poppy, mais tu sous-estimes sans aucun doute le danger qui rôde.

 

     — Laisse-moi le soin d'évaluer les risques et de prendre mes propres décisions en fonction, rétorquai-je. Pour le reste, je te tiendrai au courant de mes avancées.

 

Il plissa les paupières.

 

     — Si tu crois que je vais te laisser tuer l'individu qui s'en est pris à mon loup, dit-il, tu te fourvoies grandement. C'est à moi que revient cette tâche.

 

Je secouai la tête.

 

     — Ce n'est pas ce que j'ai dit. Je me fais une idée assez précise de la colère et de la tristesse qui sont les tiennes en ce moment, et jamais je ne prendrais la vie de l'assassin d'un lycan qui faisait partie des tiens. Néanmoins, je ne veux pas être écartée de la bataille s'il doit y en avoir une, pigé ?

 

L'Alpha gronda, ses lèvres étaient pincées, mais l'étincelle qui brillait dans ses yeux me faisait hésiter sur la raison de ce son animal. Était-il énervé, ou admiratif ?

 

     — Tu as la tête aussi dure que du fer à ce que je vois, lança-t-il avec un sourire en coin satisfait. Ne prends pas de risque inconsidéré, c'est tout ce que je te demande. Et un rapport régulier sur l'avancée de ton enquête, cela va de soi. Trouve-moi celui qui a osé s'attaquer à l'un des miens, et tu en seras grassement récompensée.

 

    Jetant un dernier coup d'œil au corps étendu au sol, j'imprégnai sur ma rétine l'image de ce cadavre cruellement tordu ainsi que celle de son visage, dont la jeunesse avait été prématurément emportée par la mort. Steven avait droit à la justice, sa mort ne devait pas rester impunie.

 

    Nick Teller avait raison sur un point me concernant. J'avais véritablement la tête aussi dure que du fer, et peu importait le temps que ça me prendrait, et les risques que je devrais encourir, je trouverais le responsable de ce crime immonde et le lui ferais payer cher. C'était une promesse.

 

     — Marché conclu.

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