Personne ne parlait. Il n'y avait que le silence qui était bel et bien présent. Je ne cherchais pas spécialement à ce que l'on se parle, comme si de rien n'était, mais je ne sais pas... Il pouvait prendre la parole non ? Après un duel de regard, Tristan daigna enfin à dire quelques mots.
— Laylou, souffla-t-il simplement.
— C'est mon prénom, je sais, répliquai-je.
Tristan souffla, puis passa une main nerveuse dans ses cheveux blonds.
— Écoute moi. Je suis désolé pour tout. Je voulais vraiment venir te parler, mais je n'y arrivais pas. Je repensais à mes paroles. Comment aurais-je pu venir te voir comme ça ? J'avais peur que tu me repousses.
Je savais qu'au fond de moi, qu'il disait vrai. Nous avions échangés beaucoup de regard ces derniers jours. J'avais même vu sa bouche s'ouvrir quelques fois, avant de se fermer. Pourtant, je n'arrivais pas encore à le pardonner... C'était trop tôt. Je comptais répliquer quelque chose, mais hélas, Noah revenait avec ses crêpes. Je le remerciais, puis partis avec Nina dans un autre endroit.
Ça ne servait à rien de rester ici.
Je ne voulais plus rester là.
Avec lui.
**
PDV Tristan
— Eh mec, si ça continue comme ça, vous ne ressortirez jamais ensemble, m'avertit Noah à côté de moi, toujours avec sa crêpe dans les mains.
— Noah, ferme là, s'il te plaît.
Il leva les bras en l'air avec un air tout innocent.
— OK, je ne parle plus de votre relation !
Je le lui lançais un regard, avant de soupirer.
Je n'ai pas arrêté de penser à elle, encore. À présent sur le canapé, j'observais ma mère débarquer dans le salon.
— Alors mon petit chat ! Tu es triste ?
— Pourquoi tu dis ça ?
Elle afficha un nouveau et grand sourire, avant de reprendre :
— Car je ne connais pas beaucoup d'adolescents qui regardent les feux de l'amour un soir.
Ah. Merde. Je n'avais même pas vu que j'avais mis cette émission. J'étais tellement dans mes pensées...
— Mais c'est pas ce que tu crois... marmonnai-je, avant de vite changer de chaîne.
Elle rigola, puis vint ensuite s'assoir à côté de moi.
— Mon chat... reprit-elle de nouveau, de sa douce voix. Tu sais... Tu devrais te réconcilier avec Laylou une bonne fois pour toute. Je sais qu'elle te manque terriblement.
— Je sais. J'ai essayé de présenter mes excuses tout à l'heure mais rien n'y fait.
— Mon chéri.... Réfléchis et tu trouveras la solution, ne t'en fait pas. Il faut juste que tu lui dises ce que tu as sur le cœur.
Elle se rapprocha pour me faire un câlin. Nous sommes restés ainsi pendant un long moment, avant que je ne décide de remonter dans ma chambre. Je m'allongeais sur mon lit, en repensant encore aux paroles de ma mère. Ouais, elle avait raison. Je savais tout faire pour que Laylou me pardonne.
**
PDV Laylou
— Joyeux anniversaire ma puce ! cria une voix aiguë dans ma chambre.
— Isa, tu peux te pousser, s'il te plaît ? demandai-je, en manquant limite d'air tant elle m'écrasait.
Isa se leva enfin, avant de me chatouiller.
— A-arrête !
Elle arrêta enfin son supplice pour m'offrir un câlin. Elle me caressait les cheveux, tout en me chuchotant un joyeux anniversaire. Je la serrais dans mes bras et la remerciais, déjà heureuse de ce début de journée. Quelques minutes plus tard, nous descendions pour déjeuner.
— Au fait, Tristan t'as souhaité ton anniversaire ? me demanda-t-elle de but en blanc.
— Non. De toute façon il ne doit pas s'en rappeler, répondis-je assez froidement, n'ayant pas le cœur de parler de lui en ce jour.
Isa laissa échapper un petit soupir, mais n'insistait pas sur le sujet. Plus tard, comme c'était mon anniversaire, Isa et moi étions parties faire quelques boutiques. C'était notre petite habitude lorsque ce jour arrivait. Nous avions donc passé la journée entre filles, et étions rentrées vers dix-huit heures. Je mangeais un petit truc dans la cuisine et Isa cuisinait déjà pour ce soir. Cependant, je remarquais qu'elle ne faisait que des aller-retours en bas, dans la cave.
— Mais tu fais quoi ? demandai-je plus tard, un peu étonnée de ses agissements.
— Ne va surtout pas dans la cave Laylou, j'ai mit du produit contre les mouches. C'est assez nocifs d'accord ?
J'acquiesçai en silence, puis partais sous la douche pour me préparer. Je me demandais si Tristan se souvenait de mon anniversaire. Je me posais encore beaucoup de questions. Je pensais toujours à lui et cela m'embêtait. J'aurais tellement aimé qu'il m'envoie un message, ou encore mieux, que nous le fêtions ensemble. Mais bien-sûr, cela n'était pas réalisable. Je sais que nous devrions avoir une discutions pour mettre les choses au clair.
Est-ce que j'allais le pardonner pour que l'on redémarre une relation ? Ou bien est-ce que j'allais tout abandonner, puisque au final, nous n'étions pas fait pour être ensemble ?