Repousse-moi (Sous Contrat D'...

Autorstwa NoemieSonia

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Dans cette romance mature, vous découvrirez la vie d'Élisa et Nathan. Vous suivrez leur rencontre, leur histo... Więcej

AVANT PROPOS
Décembre - Jour 73
R.Eve de Noémie Loréna
LOVEFULLY
Notes des auteures

Octobre - Jour 1

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Autorstwa NoemieSonia

Élisa

Samedi 10 octobre

Le brouillard, les bulles de champagne me pètent dans le cerveau les unes après les autres. Bordel de merde, jamais plus je ne bois, jamais plus je ne cache mes sentiments dans l'alcool... Jamais plus.

Je me détourne dans ce lit de fortune et essaie de deviner, de me souvenir du salon de mes amis. Tout est sombre ici et j'ai du mal à distinguer quoi que ce soit. Je squatte le canapé convertible et je me sens groggy par une soirée de retrouvailles.

L'idée de départ était sympa. Retrouver ma pote de fac, son mari et son gosse. Juste histoire de comprendre que ma vie est une putain de roue qui ne tourne pas dans le bon sens. Juste pour me rappeler que je suis célibataire, sans gosse et désespérément seule. Juste une soirée pour revivre quelques souvenirs et rire jusqu'au bout de la nuit.

Y'en a combien de bulles dans une bouteille de Champagne ? Parce que j'en ai pour un mois avant qu'elles explosent toutes. Ça me broie le cerveau. Je gémis un peu et tente de me redresser.

On a vraiment des idées de merde quand on est bourrée. Je me laisse retomber en arrière, lourdement, salement, alcooliquement.

- Mal à la tête?

Qui me parle? Je sens du mouvement à côté de moi et ... Putain ! Bulles de mes deux, laissez-moi au moins quelques secondes pour atterrir, pour réfléchir ! Elles m'écoutent ces connes et un film à vitesse grand V me scie les méninges.

Je me vois entrer dans l'appartement gigantesque de Marie. Bien sûr, en plus d'être casée et d'avoir une parfaite petite famille, elle gagne bien sa vie, la connasse ! Je l'embrasse, nous rions à nos retrouvailles et j'avance dans le couloir. Je devrais dire bonjour à Charly, embrasser le petit Maxence mais...

Mais je reste plantée dans le couloir en face d'un type immensément excitant. Il est... Grand, brun, barbu, ses yeux bleus me scrutent et son visage fermé m'étonne. Je m'avance en retenant ma respiration.

- Bonjour, enchantée, je suis...

- ... Élisa. Oui, je sais, ma frangine parle de toi en boucle depuis une semaine. Je suis Nathan, on a dû se croiser une ou deux fois à l'époque peut-être? Je suis là pour quelques jours.

Ah non mon pote, on ne s'est jamais vus ! Je m'en rappellerais !

- Nat vit en Australie. Il est venu pour les dix ans de Maxence.

Elle se colle à cet homme qui passe son bras autour de ses épaules. Je lui tends la bouteille de vin amenée pour mes hôtes et il sourit immédiatement ! Merde, son rictus est intensément connecté à mon vagin. Plus ses lèvres s'étirent, plus les miennes se contractent !

- Merci mais cette bouteille n'est pas forcément pour moi, si?

Non, tu as raison, la bouteille, tu peux la jeter ! Elle m'a coûté un bras mais je m'en tape ! Largue-la de tes grandes mains habiles, déchire mes fringues et prends-moi maintenant !
Il faut que je me ressaisisse avant de devenir rouge... de honte? Non, d'excitation !

- Non, mais tu es là pour faire le service, j'imagine !

- Je peux te rendre bien des services, j'en suis certain...

Cette voix, sombre, délicieuse, celle qui m'a parlé hier soir, c'est la même que ce matin. Ou cette nuit ou... Bref, c'est celle du moment, celle qui se trouve à quelques centimètres de moi, dans ce pieu de fortune, dans le salon de Marie !

- Je... J'ai mal au...

Sa main vient se balader sur mon ventre et remonte vers mes seins qu'il empoigne avec fermeté.

- Ouais, j'ai peut-être été un peu brutal tout à l'heure mais, t'avais pas l'air de te plaindre !

Il malaxe ma poitrine, approche son visage et lèche le lobe de mon oreille. Moi, je voulais dire que j'avais mal à la tête, que j'avais juste une belle gueule de bois en prévision mais...
Maintenant qu'il en parle, je retrouve mes esprits et me vois le déshabiller du regard toute la soirée, me forcer à garder mon attention sur Marie qui me vante la joie d'être maman, jouer avec Maxence qui me paraît un peu trop turbulent, rire aux plaisanteries de Charly que je trouve ennuyeuses. J'ai parlé de mon boulot d'agenceur, de la reprise de mes études dans un mois pour obtenir mon diplôme d'architecte.

Je ressens encore mon embrasement lorsqu'il s'est approché trop près de moi dans la cuisine, qu'il m'a susurré quelques mots cochons à l'oreille.

- Tu as un regard qui me fait bander, Élisa. Arrête de me fixer sans cesse, ou je ne vais pas pouvoir résister longtemps.

J'étais dos à lui et je me suis mordue les lèvres de plaisir.

- Résister à quoi ?

Il a déposé un petit baiser entre ma nuque et mon épaule, juste là, où mon tee-shirt s'arrête.

- À te goûter... J'aime déjà ton odeur, je suis certain de m'abreuver avidement de son effluve...

- Je devrais être choquée. On ne se connaît pas.

- Tu es troublée, je suis certain de te connaître assez pour te faire hurler !

Marie est entrée à ce moment-là et pour la première fois, j'ai ressenti un sentiment de haine envers elle. Pour avoir mis un terme à ce petit jeu coquin qui a finalement continué toute la soirée.

Son souffle est contre moi, je sens ma respiration prendre un élan nouveau. Son corps nu se colle au mien et mes émotions arrivent à se frayer un chemin dans cet océan éthylique. Je me tourne vers lui, lui prend la bouche. Il n'est pas tendre, pas romantique et me bouffe littéralement les lèvres. Je sens ses dents pincer ma langue, son râle se mélanger au mien. Son corps se raidit, ses mains de plus en plus directives et je me laisse faire.

Je n'ai jamais été fan du trip des dominants-dominées mais me laisse faire et j'arrive maintenant à revivre la suite des événements d'hier soir. Le repas interminable, les au revoirs et rires incessants d'une Marie trop bourrée, son mari qui m'installe mon plumard, les regards pressants de son frère. Je m'approche de lui et prends un air détaché, le plus possible avec trois grammes dans chaque poche, pour le questionner.

- Où dors-tu?

- Avec le gosse. Tu me piques mon pieu !

- Je peux te faire une petite place...

- Je saurai te remercier ! J'ai plusieurs idées, mais le lit est bruyant.

Il s'assoit lourdement sur le coin de la table, croise les bras et penche un peu la tête de côté. Ce sourire carnassier revient sur son beau visage et je me crispe.

- Elle paraît très solide, et silencieuse avec ça !

C'est le rouge aux joues, que Charly me fait la bise et quitte le salon. Il accompagne sa femme dans l'immense couloir en nous souhaitant une bonne nuit.

Ai-je dormi depuis ? Quelle heure est-il ? J'ai du mal à réfléchir alors que ses doigts que je savais experts glissent le long de ma peau déjà brûlante. Il descend et joue habilement avec mes lèvres, pince mon clitoris. Je sens son sourire contre ma peau au moment où je sursaute.

- Je pensais que le lit n'était pas très discret?

- Tes cris, cette nuit, l'étaient encore moins.

Merde ! Merde ! Et meeeeeerde ! Oh pis, je m'en cogne, alors qu'il commence à se faufiler entre mes lèvres, je n'ai que faire des remarques de mon amie. Je m'en soucierais plus tard et puis, dans notre ancienne coloc Marie et Charly se sautaient dessus sans arrêt. La bouche de mon amant englobe mes seins et je pars à la découverte de son corps. L'alcool me donne un peu d'élan, de spontanéité et apaise mes appréhensions. Je veux me laisser aller, savourer, découvrir le plaisir charnel à l'état brut. C'est ce qu'il est. Mes doigts glissent le long de ce torse bien musclé et peu poilu, et rejoins son membre dressé.

Oh oui ! Je me souviens de nos ébats, maintenant. Nous deux, debout dans ce salon trop grand. Son sexe, dur, vigoureux qui me martèle, ses gestes, forts et rageurs qui me retournent, mes mains qui s'écrasent contre cette maudite table en face de moi alors que la sienne pousse mon dos pour que je me cambre en avant. Sa façon bestiale de venir en moi, de m'arracher des gémissements de plaisir, de délivrance...

Je veux le retrouver maintenant. À peine réveillée, encore bourrée, je veux ressentir, user de lui jusqu'au petit matin. Je ne veux perdre aucune seconde et le sentir me maîtriser. Je veux être son jouet, sa poupée, ce qu'il veut.

Ses mains reviennent le long de mon ventre, tournoient autour de mes seins et terminent dans sa bouche.

- J'étais sûr d'aimer ce goût !

- Arrête de parler, bordel !

J'entends son rire, je sens son sexe se fendre un passage à l'intérieur du mien lorsque son corps s'allonge sur moi. Je suis complètement saoule et c'est la meilleure baise de ma vie. Mes jambes terminent au-dessus de ses épaules lorsqu'il me fait perdre pied. Enfin, toutes les bulles de Crémant se dissipent tel un feu d'artifice lorsque je jouis. C'est fort, presque brutal tellement ses poussées sont importantes. Il n'en a pas terminé avec moi et continue à me baiser furieusement. J'aime sa férocité à mon égard. Je n'y suis pas habituée, mais déjà accroc... Il en faudrait peu pour que...

Je suis essoufflée, allongée sur le dos et contemple son beau visage. Il est dans la même position que moi mais fixe le plafond. Ce type vient de me faire vivre un conte de fées des temps modernes en une nuit. J'y ai ressenti tout ce que chaque nana attend d'une relation. Se sentir belle, désirée, cochonne, délicieuse, pervertie... Je sais que l'ivresse m'aide souvent à décupler mes sentiments mais, et si... Et si c'était le bon... Et si... Je commence à paniquer et j'ai du mal à respirer. Je me redresse d'un geste rapide et me prends la tête entre les mains, tout à coup à fleur de peau.

- Encore ce mal de crâne?

Nathan a suivi mon ascension et me caresse le dos d'une délicatesse qui me fait fondre tant elle est différente de l'homme viril qui m'a baisé quelques minutes auparavant.

- Non, cette fois c'est... J'ai... Mon cœur...

- Tu vas être malade?

- Non. Je crois que c'est pire que ça.

Je relève la tête et passe ma main dans cette barbe un peu trop fournie mais si douce. J'ai du mal à respirer et à reprendre mes esprits. C'est si fort, si impromptu, si inconcevable.

Impossible même...

- Tu vis en Australie...

- Tu reprends de longues études dans quelques semaines...

Nous nous fixons un long moment, nos visages à quelques centimètres l'un de l'autre, nos souffles se mêlant pour un dernier échange. L'aube arrive par l'interstice des volets et m'aide à voir des sentiments étranges lui assombrir le regard.

- Alors, disons juste que mon cœur ne supporte pas l'alcool.

Il approche son visage et pose un baiser tendre sur mes lèvres tremblantes.

- Disons ça. Le mien réagit mal également. Foutu alcool n'est-ce pas ?

Il se lève et me laisse pantelante dans ces draps qui me paraissent instantanément froids et austères. J'entends la porte de la chambre du gosse s'ouvrir et se refermer. Je m'habille à la hâte et quitte ce logement où j'ai tout gagné et tout perdu.

Non, c'est certain, jamais plus je ne me saoulerais. Car cette sensation me ramènera à lui, à ce morceau de cœur qu'il m'a arraché pour l'emporter dans son pays lointain. À cette flamme que je pense ne plus jamais retrouver ailleurs.

Un coup de foudre et une gueule de bois plus tard, je suis célibataire, sans gosse et plus seule que jamais.

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