Je rentre dans ma chambre en inspirant un bon coup.
Arslan mérite de mourir... il le mérite...
Soudain le Maître du Jeu entre dans ma chambre, je sursaute et me tourne vers elle, remarquant son sourire cruel.
Elle me tend une hache et un couteau.
- Lequel choisis-tu ?
Je me mets à trembler, me rendant compte de ce que je suis en train de faire.
Non, Arslan a osé me frapper, il a osé me faire du mal, il mérite de mourir...
Je déglutis difficilement et tend le doigt vers le couteau. Le Maître du Jeu me le donne en riant doucement.
- C'est la première fois qu'on me demande ça, tu sais ?
J'hoche la tête et me tourne vers la porte, elle pose ses mains sur mes épaules, toujours en riant.
- Allez, courage, c'est pas comme s'il allait te tuer en retour !
Je frissonne, et serre les poings.
Je peux le faire, je suis forte...
Je m'avance d'un pas mécanique jusqu'à la porte et pose ma main dessus.
Je ne peux pas faire marche arrière... j'ai décidé de me venger, et je le ferai !
Je me mords la lèvre et l'ouvre violement en me mettant à marcher.
Marche, marche, et ne réfléchis pas !
C'est une mouche, voilà tout, je pars tuer une mouche, c'est rien les mouches ? ça fait chier et ça fait du bruit, trop de bruit !
Je ferme les yeux et m'arrête devant sa porte.
- Allez, soufflais-je, tu rentres, tu le poignarde, tu sors et tout est fini !
J'inspire doucement et range mon couteau derrière mon pantalon avant de rentrer.
Je rentre, je le tue, je sors et c'est fini !
Il est assis sur son lit, le regard dans le vide, quand je fais un pas vers lui, il rit et se lève en se craquant les doigts.
Je pose ma main sur mon couteau, mais sans le sortir.
- Enlève ta main de là, me dit-il doucement, discutons un peu comme de bons amis avant de s'entretuer.
Je me racle la gorge.
- Je ne suis pas venue pour discuter.
Il se tourne vers moi en souriant.
- Ah bon ?
Je fronce les sourcils.
- O-oui...
- Je suis plus fort que toi, tu viens pour me tuer, mais c'est toi qui va finir avec un couteau planté dans la gorge.
Je serre ma prise sur le manche de mon couteau.
- Tu... tu ne sais pas de quoi je suis capable, soufflais-je.
Il fait un pas vers moi et je recule.
- Tu trembles, Jekaterina, aurais-tu peur de mourir ?
Il continue de s'avancer vers moi, je reste immobile et il pose sa main sur ma joue.
- Ne me touche pas, soufflais-je.
- Pourtant, tu adores quand les mecs te touchent, non ? quand ils... te caressent, t'embrassent, et te donnent du fric à la fin.
- Je... je ne suis pas une pute...
J'allais sortir mon couteau quand il réagit plus vite que moi et me plaque contre un mur, m'empêchant de bouger la main qui tien mon arme.
- Tu te précipites, Jeka, mais prends ton temps, car dans quelques minutes tu vas devoir courir, et vite.
Il passe sa tête dans le creux de mon cou en reniflant doucement.
- Tu sens tellement bon Jeka...
Je serre les poings en essayant de me détendre.
Je me mets à sourire.
- Tu aimes bien mon nouveau parfum ?
- Oui, je l'adore...
Je me mords la lèvre et je pose ma main libre dans son dos pour l'attirer contre moi. Il inspire profondément et commence à m'embrasser dans le cou, je fais mine de gémir et essaye de dégager mon bras. Impossible.
Bon, il faut que je change de plan et vite : je l'occupe en l'embrassant puis je le poignarde et c'est fini !
Arslan passe une main dans mon dos et attrape la mienne, en essayant de me retirer mon arme, mais je résiste, il sourit et s'écarte pour me regarder droit dans les yeux.
- Une dernière fois, non ?
J'hoche la tête et le prends par la main pour l'amener jusqu'à son lit, il s'y assoit pendant que je pose le couteau sur sa table de chevet et me tourne vers Arslan.
Bon je vais plutôt poser le couteau pas très loin de moi, et dès qu'il aura les yeux fermés, bam ! je le poignarde et c'est fini !
Ses mains se posent sur le bas de mon dos et m'attirent contre lui.
Sans rien dire, il m'enlève mon T-shirt et je le serre contre moi en l'embrassant langoureusement, nous nous allongeons l'un sur l'autre en nous caressant doucement, il me fait basculer et s'assoit sur moi, il m'embrasse dans le cou en fermant les yeux, je me mords la lèvre.
C'est le bon moment.
Je tends la main vers ma table de chevet en recherchant mon couteau, mais...
Soudain les baisés d'Arslan deviennent plus violents, il ne m'embrasse plus, il me mord.
Je le repousse violement.
- T'es sérieux ?! tu fais mal, là !
- Oups, pardon... dit-il avec un sourire sournois.
Il descend et m'embrasse la clavicule, le torse, le ventre. Je me redresse un peu et regarde la table de chevet.
Non...
Arslan se relève doucement, je me mets à trembler.
- Tu crois vraiment que j'allais le laisser ici ? aussi près de toi ? crache-t-il en sortant le couteau qui était caché derrière lui.
- Arslan... dis-je, s'il te plait ne fait pas ça...
Il pose la pointe du couteau sur mon cou.
- Et tu crois vraiment que j'ai envie de coucher avec toi après ce qu'il s'est passé ?! t'es trop naïve !
Je ne veux pas mourir !
J'attrape la lame du couteau et la dévie de ma gorge, me coupant au passage profondément les doigts.
Arslan, surpris, appuie sur le couteau et l'enfonce dans le lit, à moins de cinq centimètres de mon visage.
Mon cœur se met à battre vite, très vite. J'ai peur...
Je donne un coup de genou violent entre les jambes d'Arslan, il pousse un cri étouffé et je me redresse pour lui envoyer mon poing dans sa joue, il roule sur le côté, en lâchant le couteau. J'attrape mon arme et essaye de garder mon calme tandis qu'il se relève doucement en riant bizarrement.
- Tu vas le payer, salope...
Il me saute dessus et me plaque contre le lit tandis que j'hurle en essayant de me débattre.
Nous tenons maintenant tous les deux le manche du couteau, il essaye de me l'arracher des mains, mais je résiste avec grande peine, car le sang rend mes doigts un peu glissants.
Mais, par chance, ce sont ses doigts qui glissent, il me donne un coup de poing dans le ventre et je lâche sans le faire exprès mon couteau, il l'attrape et lève le bras mais je le repousse au bon moment en cognant violement mon front contre le sien.
Quand il s'éloigne, je me lève sur le lit et lui envoie mon pied dans sa face de con, il tourne la tête et crache du sang, je m'assois sur lui et pose mes mains sur son cou, et le serrant fort, très fort qu'il se met vite à agoniser.
C'est bon, je vais gagner !
Mais soudain, une douleur atroce m'arrache un cri strident, je baisse la tête et aperçois la main d'Arslan tenant le couteau profondément enfoncé dans mon ventre.
Je serre les dents mais ne lâche pas prise.
Il faut que je le tue, après, mourir me sera égal, je veux me venger !
Le sang coule abondamment, je sens mes forces faiblir, j'ai froid tout d'un coup, ma vision est trouble, mais je ne lâche pas prise... je ne peux pas lâcher prise.
Arslan lâche soudain prise et s'affale dans son lit, je relâche mes mains et enlève en criant le couteau qui est dans mon ventre.
Je tremble comme une feuille, mais j'ai encore des forces, j'ai une chance de survivre.
Pour être sûre qu'il est bien mort, j'enfonce avec toute l'énergie qu'il me reste le couteau dans la poitrine d'Arslan.
C'est bon, il est mort... j'ai gagné !
Un sourire mélangé de joie et de douleur s'imprime sur mon visage, je pose ma main sur mon ventre et me met à rire.
- J'ai gagné... j'ai gagné ! j'ai tué Arslan ! il est mort, j'ai gagné !
Je roule sur le côté et pose ma tête sur un cousin.
- J'ai gagné... soufflé-je.
La porte s'ouvre et le Maître du Jeu arrive avec un grand sourire.
- J'ai gagné... ? demandais-je les larmes aux yeux.
Elle secoue la tête.
- Tu aurais pu, dommage qu'Arslan était chasseur et qu'il avait décidé de te tuer.
Elle attrape mon couteau et me le plante cette fois-ci dans la gorge.
J'ouvre grand la bouche et tend les bras vers elle.
Non... non ! je ne veux pas mourir ! non ! s'il vous plait ! pas maintenant !
Mes larmes coulent en abondance tandis que la douleur et le besoin de respirer deviennent insupportables.
Je ne peux même plus parler, je gazouille des mots incompréhensibles.
Le froid devient plus intense, à force, je ne sens même plus mes membres. Puis, le noir arrive.
Tandis que je meurs à petit feu, le Maître du Jeu, penché vers moi, me regarde, me sourit, s'amuse à enfoncer plus profondément le couteau dans ma gorge, ris, continue.
Je ne veux pas mourir... j'ai tellement peur de ce qu'il y a après...
Je ferme les yeux, une dernière larme coule le long de ma joue.
Je relâche tous mes muscles et laisse la mort s'emparer lentement de mon corps.
J'entends les battements lents de mon cœurs, je les entends ralentir, lentement.
Un battement, un dernier battement, et c'est fini.
Plus rien, le silence absolu...
Tout est fini.
Hey !
Je poste le prochain chapitre mardi car je sais que ce chapitre aussi est assez court et parce que... bon, ça me fait mal de l'écrire mais... ce sera le dernier chapitre, la fin du Loup-Garou... 😭😭😭😭
Enfin bref, c'est pas le moment de chialer ! J'espère que ce chapitre vous a plus ! et préparez vous ! mardi, il y en a qui vont être dégouté ! 😈
Gros bisous !!! ❤❤