Worn love

By Fan_inLove

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Vanessa vit avec sa sœur aînée Tracy depuis plusieurs mois déjà. Les deux jeunes femmes jonglent entre leurs... More

Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
HORS CHAPITRE
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22

Chapitre 5

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By Fan_inLove

5

VANESSA

Assises en tailleur sur le canapé, Tracy et moi regardons la télévision, en pleine appréciation de ce qui se trouve être notre dernier jour de congé. Une tartine coincée entre les dents, Tracy souris gaiement en lançant un rythme impatient sur ses genoux. Si pour moi l'idée de reprendre le boulot est une torture qui va s'avérer être une bataille contre Morphée, pour ma sœur, c'est tout le contraire.

La cause ?

Elle reprend le boulot pour une longue distance, incluant des détours, mais surtout parce qu'en appelant son patron hier soir, pour avoir la liste de ses collègues présent sur ses vols, elle a apprit que l'un d'entre eux portai le doux nom de Lukas Jonhson.

Lukas Jonhson, alias Lukas notre voisin. Le destin est de son côté.

Mais cela ne servirait à rien d'être jalouse. Je me demande simplement si, l'idée qui m'a traversé l'esprit de rendre visite à Mason lorsque nos colocataires respectifs s'envoleront, en est une bonne. Et j'en suis arrivée à la conclusion que non. J'en doute vraiment. Depuis qu'ils sont arrivés dans la résidence, nous avons régulièrement eut la visite de Lukas. En soi, ce n'est pas dérangeant. Il se trouve juste que non seulement Lukas est un homme avec - il faut l'avouer - un corps du feu de dieu, mais surtout, qui pète la forme autant que Tracy.

Un duo de choc que j'avoue avoir du mal à supporter lorsqu'ils commencent à se chamailler, dans les règles de l'art pour palper innocemment le corps de l'un et l'autre. Apprendre à capter les points sensibles.

Mais parce que toute les fois où il a put venir, il se trouve qu'il est venu seul. Mason refuse catégoriquement de revenir à l'appart. Ce qui me porte à croire qu'il n'a pas sentit les mêmes frissons qui m'ont parcouru par son simple toucher.

- Alors, tu ne vas pas t'ennuyer sans moi petite sœur ? – Tracy me demande avant de porter à ses lèvres sa tasse.

Le pire, c'est qu'elle me demande, mais je sais ce qu'elle pense. Elle pense me connaitre, mais je la connait mieux que personne. Je lève mon index vers elle, l'air menaçante.

- Tracy, non, tu oublis tout de suite.

Je lui réponds en essayant de contenir mon rire nerveux. Mon doigt redescend aussi vite que ma main contre ma jambe.

Elle se tourne vers moi, un sourire en coin, prête à répliquer

- Dis moi un peu, ça fait combien de temps que t'as pas eut un homme dans ta vie ? Ou dans ton lit !

Nous y voilà !

Je roule des yeux en me levant du canapé, prête à fuir la discussion. Pourtant, la poigne de Tracy m'empêche de le faire et me recolle au sofa.

- Tracy, je ne parlerais pas de ça avec toi.

Vraiment pas ! Je sens déjà les rougeurs arriver.

- Tu sais, notre absence serait une bonne occasion pour aller voir Mason et apprendre à le connaitre.

Mais quelle merveilleuse idée ! Aussi lumineuse que celle que j'ai eu d'y renoncer.

- Peut-être, mais je n'ai pas envie d'aller l'embêter.

Ni de me faire rembarrer ou regretter de l'avoir fait.

Tracy inspire puis expire bruyamment, mouvant mollement sa tête négativement.

- C'est triste, ta libido va toucher le fond si tu ne fais rien...

- Fou la paix à ma libido, et occupe toi de la tienne ! – Je lui dis en riant, avant de soupirer.

Il n'empêche qu'elle a raison sur un point. Si je ne fais rien, je vais me retrouver avec la libido d'une asexuée, vieille fille, et sans enfant.

- Ma libido à moi va très bien tu sais ! Et puis, personne ne te demande de t'engager, juste, de profiter.

Elle m'offre un clin d'oeil, et je souris pour seule réponse.

Bien que je comprenne ce qu'elle cherche à faire. Elle veut me voir épanouie, moins frustrée lorsque je la vois s'amuser sur le canapé avec Lukas, ou les rares hommes qui sont venus ici au début de mon emménagement, chose qu'elle a arrêté de faire pour mon respect. Et je l'en remercie tous les jours.

Privant Tracy de nouvelle remarque ou argument qui me passeront au-dessus de la tête, je me lève pour rejoindre le balcon.

- Tu devrais vraiment y penser ! – me lance-t-elle en passant dans mon dos pour rejoindre la cuisine.

La porte-fenêtre déjà ouverte, je sors sur le balcon et m'appuie au garde-corps pour observer le calme de la résidence. De temps en temps, quelques haussements de voix se mettent à vibrer dans la cour, mais rien qui ne dure bien longtemps. Le prochain son qui me surprend provient indubitablement de ma poitrine. Cherchant à garder mon sang-froid, l'ardeur des battements de mon cœur réchauffant mes reins me rendent brusquement liquide.

Complètement liquide.

En sueur.

Et dans un état second oublié d'excitation.

Bon sang.

Les yeux écarquillaient, ils dérivent dans la cour, sur les étages – le premier – avant de remonter, lentement, par petit coup d'œil effrayée avant d'atteindre le troisième étage, et le torse dénudé de Mason. Appuyé contre la rambarde de son balcon, le regard dans le vide, je vois d'ici la contraction de ses muscles saillant qui reluisent sous les rayons du soleil qui filtre.

Oh

Mon

Dieu !

Finalement, en le voyant comme ça, dans son état le plus naturel, vêtu d'un pauvre short de plage, ses cheveux noirs balayé par sa main qui y passe, je sens l'idée de tenter une approche durant l'absence de Lukas et Tracy revenir. Elle ne se confirme pas, parce que je ne suis pas certaine d'avoir un accueil chaleureux de sa part. Mais la tentation de le faire est aussi intense que celle de vouloir me coller à lui pour sentir les effluves de son gel douche vanillé et son torse athlétique me comprimer.

Même si je refuse de parler de mes manques à Tracy, je ne vais pas me voiler la face, depuis qu'il est passé à l'appartement pour un petit-déjeuner improvisé avec Lukas, je n'ai pas pu m'empêcher de prendre mon petit-déjeuner sur la petite table installé sur notre balcon, dans le but de le voir lui. D'espérer le voir lever la tête pour me voir le regarder, et avoir un retour.

Un sourire,

Un signe

N'importe quoi qui signalerait que j'attise sa curiosité, comme il le fait avec la mienne.

Les jambes flageolantes, je me sens fondre en fermant les yeux pour vivre les pulsions qui résonnent dans tout mon être, à la simple image de ce corps nu contre le mien. Je les imagines parfaitement emboîté, parfaitement trouvés et envoûtés avant d'ouvrir les yeux. Au même moment, je le vois, je le croise. La distance est toujours un inconvénient, mais pour la première fois, Mason lève la tête vers moi.

Crispait sur la rambarde, je me fige comme du marbre face à cette rencontre inattendue.

C'est comme cette fois sur le canapé, son regard m'absorbe, il me capture pour chercher un moyen de voir au travers de mes yeux quelque chose d'autre. Je ne sais ce qu'il cherche réellement, si c'est une personne, un soutient, une raison valable de me regarder, ou simplement le courage de venir me parler, mais je suis certaine d'une chose, il me fait l'effet d'une braise encastré sur ma chute de rein. Une chaleur brûlante qui sillonne ma peau et se loge sur mes joues. Je me demande s'il se rend compte de mes rougeurs..

Mes dents se plantent dans ma lèvre inférieure en essayant de reprendre ma respiration lorsqu'il se redresse. Je ne suis pas certaine de pouvoir continuer à vivre s'il ne lâche pas mon regard. Il me fixe, m'entrave.

Finalement, est-ce une si mauvaise idée de profiter de l'absence de Lukas pour aller le voir ? Il n'a pas l'air bien méchant, peut-être juste timide. Et le revoir de près serait sans doute le meilleur moyen pour percer son regard. Ou me perdre à l'intérieur. Je n'ai rien à perdre.

Motivée, je quitte l'appartement pour rejoindre l'ascenseur. Cela fait deux jours que Tracy est partie avec Lukas, et deux que mon corps et ma raison se battent la place dans mon cœur. Je n'ai toujours pas été voir Mason. La raison me dicte pourtant de le faire, parce que c'est une occasion en or, et que Tracy a raison, si je ne tente pas ma chance, une autre le fera et je m'en mordrais les doigts. Parce que Mason est un homme aussi envoûtant que perturbant et que Tracy a déjà jeté son dévolu sur Lukas.

Malgré ça, mon corps reprend le dessus. 

J'ai passé trop de temps loin d'un homme pour éviter de ressentir quoi que ce soit, et d'autant plus avec lui. Et je ne suis pas sûre de savoir comment gérer les moindres pulsions qui pourraient se glisser sur mon corps en sa présence.

Les portes de l'ascenseur s'ouvrent une fois au rez-de-chaussée, j'agrippe la lanière de mon sac et marche jusqu'au hall pour croiser madame Higgins, en pleine récupération de son courrier.

- Bonjour madame Higgins.

Elle me rend mon sourire en se tournant vers moi. La peau tirée faiblement par son expression, je la regarde refermer sa boite aux lettres en ouvrant la mienne.

- Bonjour petite Vanessa. Alors, c'est l'heure d'aller au travail.

- Et oui, que voulez-vous, nous ne sommes pas tous encore à la retraite.

Madame Higgins glousse gentiment à ma remarque. C'est vrai, je ne suis pas encore à son âge, j'ai encore bien des années devant moi avant d'atteindre la retraite, et honnêtement, j'aimerais lui ressembler quand j'aurais son âge. Elle a beau être âgée, elle n'en est pas moins la septuagénaire la plus en forme que je connaisse.

- Et comment ça se passe avec les nouveaux résidents ?

Ma poitrine se compresse brutalement.

- Je.. tout va bien. Ils ont l'air de s'être fait à la résidence.

Madame Higgins se tourne complètement vers moi. Son petit courrier coincé sous le bras, elle croise ses bras en me décochant un sourire déterminée.

- Tu as fait plus ample connaissance avec eux ?

Si ma mère faisait la rencontre de madame Higgins, je doute qu'elle apprécie sa curiosité.

Je ris en jetant mon courrier dans mon sac à main, puis referme ma boite aux lettres.

- Je n'ai pas encore osé leur parler.

- Pour quelle raison ? – s'offusque-t-elle en écarquillant les yeux.

Ses yeux font des va et vient entre ma main sur la clé, et mes yeux fuyants. Cette femme est décidément trop fouineuse.

- Vous êtes trop curieuse madame Higgins.

Détendue, elle se met brusquement à rire en se penchant légèrement pour jouer sur ses talons.

- Tu ne devrais pas hésiter, tu es belle, gentille, intelligente, et célibataire !

Merci de me le rappeler, j'ai faillit oublier.

Je soupire profondément en la regardant me contourner.

- Bonjour.

Bonjour ? ... Bonjour ?!

Cette voix !

A la hâte, je me tourne et me raidit en me retrouvant face au torse saillant de Mason. Si je ne connaissais pas madame Higgins, je jurerais que la mention de mon célibat d'un haussement de voix certain n'était pas fait exprès. Mais je la connais, et son petit rire face aux portes de l'ascenseur au bout du couloir me le confirme. Une main sur sa bouche, l'autre me faisant de petit signes, j'aurais presque envie de rire, si je me rappelai au moins comment respirer !

C'est à croire qu'elles se sont passé le mot avec Tracy.

Le froissement de son tee-shirt lorsqu'il croise les bras d'impatience sur son torse devrait me tirer de mes songes. Mais je ne peux pas le faire. La simple odeur de vanille qu'il dégage me rende muette, et la vue de ses muscles... mon dieu, ils me rendent totalement brûlante de l'intérieur !

Vanessa, respire, et au nom de dieu, réponds !

- Bon.. bonjour.. Mason.

Bon, c'est au moins ça.

Timidement, je relève la tête pour accompagner ma voix d'un sourire plus assuré que le son de ma voix, mais qui ne vient pas. Ses yeux... encore ce regard. Penché au-dessus de moi, sa bouche, ses yeux, son front, tous ses traits se durcissent au son de ma voix. Je ne suis peut-être pas la seule à être intimidé. Nerveusement, je passe ma main dans mon chignon flou, à la recherche de quelque chose à dire, alors que mon regard se fait plus faible face à ses beaux yeux gris.

Toujours aussi hypnotique. Ils sont réellement magnifique, deux diamants brut sous un rayon de soleil. Mais je ne peux pas soutenir son regard. 

La gorge serrée, je tente de trouver un moyen de respirer autre chose que son odeur vanillé, sans y parvenir. De penser à autre chose que son regard parcourant les rougeurs qui se sont immiscés sur mon visage à l'instant où je l'ai vu. A l'instant où le stress à tambouriné dans mes veines lorsque madame Higgins à mentionner sa présence dans la résidence.

- Tu fais quelque chose ce soir ?

Une délicieuse vague de chaleur se met à danser dans mon ventre en relevant les yeux plus directement.

Il me propose, un rendez-vous ? Sérieusement ?! A moi !

J'aimerais sauter de joie, c'est vrai. Même plus que ça, pour en valoir le coup, le saut devrait au moins me lancer dans ses bras, mais la situation ne s'y prête pas...

- Je... oui, en fait, je travaille de nuit alors..

Oulah. Mason fronce ses sourcils en détaillant ma tenue puis mon maquillage. Gêné, il détourne à son tour le regard.

Grosse méprise en vue !

- Ce n'est pas ce que tu crois !

Pour la première fois, le son de sa voix si froide se met à fondre dans un rire énigmatique pour mon cœur. Son rire est sans aucun doute une mélodie pour mes oreilles et mon cœur qui s'éveille. Mais surtout moqueur ! Rouge jusqu'aux bout des oreilles, je réalise que je me suis écriée en m'avançant d'un pas vers lui pour faire taire son rire qui s'achève en tournant la tête pour frôler son nez au mien.

Mason ne dit toujours rien et me regarde.

- Je suis barmaid !

Nous sommes un peu trop près.

Bloquant ma respiration, la poitrine gonflée, je me recule d'un petit pas pour garder une certaine distance, tout en me permettant de retrouver l'air oublié en l'effleurant, et en trouvant sa bouche si près de la mienne.

- Je n'ai jamais imaginé autre chose, ne t'inquiètes pas – Il me lance, d'une voix susceptible de couper mon arrivé d'air en reprenant la part de distance que j'ai prit soin d'instaurer.

Beaucoup trop près !

Et merde ! Est-ce qu'il se rend compte de l'attraction qu'il me transmet ?

Mason commence à tourner les  talons.

- Tu .. tu voulais faire quelque chose, en particuliers ? – Je lui demande pour éviter de le voir poursuivre son mouvement de pivot.

Je n'ai pas envie qu'il parte tout de suite.

Parce que je ne sais pas quand est-ce que je pourrais l'avoir aussi près de moi.

D'un mouvement de cascade, ses yeux dérivent de mon visage pour trouver le sol qui lui semble plus intéressant. Il reste comme ça un moment, ses yeux rivés sur le carrelage. Je me demande à quoi il pense. Il a l'air tellement, incompris. Et ses blessures, elles sont à peine caché dans le croisement de ses bras. Mais je les vois, parce que je sais qu'elles sont là, et que l'idée de connaitre leurs sources est une de mes priorités de curiosité.

- Lukas m'a demandé de venir te parler – Il m'avoue en relevant la tête.

Et je ne suis pas certaine de savoir comment prendre cette information.

Y-a-t-il une personne qui ne souhaite pas nous voir nous parler ?!

Passablement vexée par l'annonce, qui sous-entend qu'il n'est pas venu me parler de son plein gré, je sers le poing sur mon sac. Je m'en veux d'avoir pu croire qu'un mec aussi beau puisse s'intéresser à moi, alors que de toute évidence, s'il avait voulu me parler, il l'aurait fait depuis bien longtemps. Je suis une idiote. Les poings fermés, je l'ignore et tourne les talons plus vite que sa main qui s'élance pour m'attraper le poignet. Ses doigts effleure mon poignet de justesse, et enflamme malgré moi ma peau.

Je m'arrête, le temps d'une seconde ou deux pour retoucher terre en écoutant sa voix.

- J'ai dit quelque qu'il ne fallait pas ?

Mon cœur se comprime sous l'abandon d'entrain dans sa voix.

- Non, c'est juste que si tu viens me parler que pour cette raison, c'est inutile de le faire.

Je regrette un peu mes mots, mais ils sont mes véritables pensées. Pourtant, je ne peux pas empêcher mon cœur d'espérer que sa réponse me prouvera que son geste de m'approcher, n'était pas qu'une volonté transmise par Lukas. Pendant que Tracy tentait de me convaincre d'en faire autant, je veux croire qu'il songeait à le faire, qu'il était comme moi, attisé par l'idée que l'on se voit.

Mason soupire dans mon dos avant de se poster près de moi. 

Sans se tourner pour me regarder, il me répond.

- Je me suis juste dit qu'il n'avait pas tort. Tu es habitué à vivre avec ta sœur, et elle part pour plusieurs jours...

Alors, il se faisait du souci pour moi ? Curieusement, bien que cette explication ressemble davantage à un masque imposé pour cacher la vérité, je souris. Ma main plongée dans mon sac à main, j'en sors un petit calepin et un stylo. Mason me regarde du coin de l'œil noter mon numéro et arracher la page pour lui donner.

- Je termine à deux heures, et je suis de retour vers quatre heures.

Je lui lance alors qu'il s'empare du pauvre morceau de papier du bout des doigts. Une fois hors de ma prise, je jette mes affaires dans mon sac pour me ruer vers les portes de sorties.

- A... A plus !

De l'air, vite !

Une fois dehors, je refuse de me retourner pour voir si oui, ou non, il est en train de me regarder, ou d'enregistrait mon numéro, par peur de voir que mon élan de courage pathétique finisse en boule dans la poubelle.

La ventilation aidant la poussée du chauffage, je sens mes paupières s'alourdir brièvement en arrivant sur le parking près de la résidence. Madame Higgins et Tracy m'avaient prévenue à mon arrivée qu'une pétition avait circulé pour que l'on ait notre propre parking, un qui ne soit pas constamment encombré par les autres personnes qui ne vivent pas dans la résidence.

Et qui pourraient se permettre de se garer ailleurs !

Fatiguée par ma soirée, je prie pour trouver une place rapidement. Je pourrais m'énervé, mais ça ne servirait à rien. Je préfère garder mon calme pour analyser les places prises, avant d'en trouver une de libre, juste à côté d'une moto. Je ne me souviens pas l'avoir déjà vu ici. La plupart des véhicules stationnés ici appartiennent aux résidents, et quelques autres personnes bien sûr, mais tous sont des habitués de ce parking, et elle, je ne l'ai jamais vu.

Le moteur coupé, je glisse la lanière de mon sac à main sur mon épaule. Main plongée à l'intérieur, je tâtonne à la recherche de mes clés au moment où mon téléphone se met à vibrer contre ma main.

Tracy : Hey ! Je viens prendre des nouvelles ! Alors, tu as parlé à Mason ?

Le temps de traverser toute la cour de la résidence, je cherche une réponse valable à lui donner.

Si je lui ai parlé ? Sa question me semble insensée. C'est vrai, après tout, Lukas n'a-t-il pas fait la demande à Mason de me parler ? Et si c'est le cas, il l'aurait informé qu'il la fait. Bien que je ne puisse pas considérer notre échange de la veille comme une discussion. Mais, dans ce cas, pour quelle raison il ne lui aurait pas dit ?

Moi : Non. Et arrête d'insister !

Bonne ou mauvaise idée, j'envoie mon message. J'espère juste qu'elle ne va pas insister... Mais si, tout ça n'était qu'un test ? Et si Mason leur avait dit qu'il m'avait accordé, le temps de quelques minutes, une attention, juste pour voir ce que moi j'allais dire ?

Bordel.

Tu réfléchis trop Nessa !

Voilà que je commence à me faire des films.

Je soupire en commençant à ranger mon téléphone dans mon sac au moment où il vibre dans ma main. Une main sur la porte d'entrée, j'entre dans l'immeuble en gardant un œil sur mon écran.

Inconnu : J'espère que tu as passé une bonne nuit au boulot.

Le temps d'une seconde, mon cœur rate un battement en comprenant de qui ce message peut venir. Il n'y a qu'une personne qui connaisse mes heures de rentrer, qu'une dont le numéro n'est pas enregistré dans mon téléphone.

Pas encore.

La main en suspend contre la vitre de la porte lourde, je garde le contact dessus en me tournant pour lever les yeux au ciel, et le trouver là, à sa place habituelle. Droit derrière la rambarde, les yeux en oblique pour trouver le mien, Mason prend une fois encore le temps en otage, et me prive de ma respiration qui ne me semble plus si importante. Elle disparaît, quitte mon corps, sans jamais revenir.

Le temps de comprendre que cela fait plusieurs secondes que je suis là, dans le froid, à observer d'un battement de cœur affolé par la pression sanguine Mason, il a disparut. Me laissant seule avec cette joie bénigne qui a envahi mon cœur à la seule pensée qu'il m'a accordé un sourire, et que le bout de papier griffonné de mon numéro...

N'a PAS finit à la poubelle.

Il la gardé, conservé, utilisé.

Et je ne suis pas certaine de savoir ce que cela peut signifier pour lui, ou une potentielle relation amicale avec lui.

Amicale ?

Étrangement, cette idée me plait moins. Parce que Mason n'est pas le genre d'homme devant qui je peux contrôler mes pulsions. Et que le manque d'homme dans ma vie ces deux dernières années a trop prit de place sur mon corps et dans mon cœur pour me laisser en paix lorsqu'un homme décide de faire un pas vers moi.

Un pas, un message, un regard, une attention...

Moi : J'ai passé une bonne soirée, j'espère que toi aussi.

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