*Point de vue de Zakariya*
Il était déjà 3h du matin, et la prière du Fajr approchait. J'avais terriblement mal aux pieds, mais le seul fait que je sois conscient de la présence d'Allah devant moi apaisait ma douleur. Je priais depuis peut-être 1 heure, 2 heures, je ne sais pas trop. Les paroles du médecin résonnaient constamment dans ma tête. "O Allah! O Allah! Je sais que Tu n'imposes à aucune âme une charge supérieure à sa capacité! O Allah! Je sais que Tu m'aimes et que Tu es mon Seigneur! O Allah, je sais..."
L'émotion était tellement intense que mon cœur se resserrait de douleur et d'angoisse, et les larmes coulaient sans cesse jusqu'au bout du menton, pour finir par atterrir sur le tapis de prière. J'avais du mal à respirer, beaucoup de mal.
"O Allah, je sais qu'après la difficulté, il y a certes la facilité! O Allah, je Te prie de protéger notre fille comme tu as protégé notre prophète Yunus (aleyhi salam) dans le ventre de la baleine!". Mes mains tremblantes imploraient Allah et mon visage humide craignait le Tout-Puissant. Après avoir repris mon souffle, je finis par "Mais Allah, je sais qu'il n'y a que du bien dans ce que Tu nous accordes, donc ma dernière invocation est Al-Hamdulillah, le Seigneur des mondes. Je Te remercie pour tout".
//FLASHBACK//
On se regarda, Hind et moi, presque au même moment:
Moi: Que voulez-vous dire, docteur?
Le médecin: Et bien..tenez vous prêt à ce que je vais vous annoncer.
Je lançai un dernier regard vers Hind, et je voyais déjà les larmes au bord de son oeil. Mes mains commençaient à trembler, mais la totale confiance en Allah fit que je serrai mes poings très forts, prêt à recevoir la nouvelle:
Le médecin: Votre fille présente une maladie assez rare. Ses chances de survie en dehors du ventre de sa mère sont assez faibles, mais nous pouvons mettre en place une opération chirurgicale avant le terme de sa grossesse pour éviter des complications.
Hind ferma ses yeux en laissant échapper une petite larme. Elle baissa sa tête et ne répondit plus.
Moi: Donc, si on fait l'opération, tout ira bien normalement, non?
Le médecin baissa légèrement sa tête et plissa ses lèvres. Encore une autre nouvelle à subir:
Le médecin: L'opération présente un enjeu très primordial dans votre vie de famille. Si l'on opère votre femme, les chances que votre fille survive augmenteront très rapidement. Cependant, le destin de la mère sera fatal.
Inna Lillahi Wa Inna Lillahi Raji'oune. Inna Lillahi Wa Inna Lillahi Raji'oune.
//FIN DU FLASHBACK//
**
Garder ma fille ou laisser vivre ma femme? Le plus grand dilemme de toute ma vie se présenta à moi. Cette question sans réponse ne voulait plus sortir de ma tête, et mes pensées étaient toutes chamboulées.
Les rayons du soleil traversant la fenêtre me firent réveiller. Je sentis une couverture posée sur mon corps. Quand ai-je dormi? J'étais en train de prier!
Je me levai, j'étais dans le salon. Le canapé où j'étais allongé donnait face à la cuisine, et je vis Hind cuisiner. Ce que je trouvai bizarre à cet instant là, c'est que son visage ne paraissait pas triste. Elle était tout à fait normale et était concentrée sur la viande grillée.
...Viande grillée? Mais il est quelle heure? Je lève la tête en direction de l'horloge: 13 heure!! J'ai dormi jusqu'à 13 heure!!
Je me lève en direction de la cuisine, le visage bouffi à cause de la fatigue. Je m'approche de Hind, elle lève la tête:
Hind: Salam Alayka omri, tu vas mieux?
Elle me sourit légèrement.
Moi: Wa alayki salam hbiba..
Elle éteignit le feu de la plaque puis essuya ses mains avec le torchon. On alla dans le salon, puis on s'assit. Après un court silence, je voulus prendre la parole mais elle coupa ma lancée:
Hind: Omri, je vais te dire quelque chose, et promets moi de bien y réfléchir. Que tu choisisses tel ou tel choix, ça me convient. Tout ce qui nous arrive n'est pas de ta faute. C'est la faute à personne, mais c'est le destin qu'Allah nous a accordés sur cette terre. Les pieux prédécesseurs étaient tristes de ne pas avoir été soumis à une épreuve, et s'inquiétaient de peur qu'Allah les ais abandonnés. Ils savaient au plus profond d'eux-mêmes qu'Allah éprouve ceux qu'Il aime, et qu'Il les éprouvera pour expier leur péchés. Alors habibi, s'il te plaît prends cette épreuve comme un bienfait, ne t'attriste pas. wAllahi, cette vie pour moi n'est rien, et aller à la rencontre d'Allah me rend heureu--
Moi: Ne dis pas ça. Tu es encore près de moi.
Je m'approchai d'elle et la prit soudainement dans mes bras. Je la serrai très fort, sa tête près de mon cou.
Hind: Je suis là, je suis là..
La tristesse et l'angoisse me rongeaient l'esprit, mais la confiance en Allah me rassurait.
Moi: Tes mots me remontent énormément le moral. Je t'aime.
Je la sentais trembler, et elle posa ses mains sur mon dos pour tenir mon t-shirt le plus fort possible. Je l'entendais pleurer, et elle serra ses poings encore plus fort pour éviter de pleurer encore plus.
Moi: Laisse toutes tes émotions sortir, personne ne te vois. Allah seul te vois.
Son front était posé sur mon cou, et je voyais ses larmes couler sur mon pantalon. Elle fixait son ventre et pleurait jusqu'à ne plus avoir de souffle. Elle avait gardé toute cette souffrance dans son cœur, sans pouvoir la laisser s'échapper. Ensuite, elle me regarda, le yeux tout rouges, et me déposa un léger baiser sur la joue. En la voyant, je ne pouvais m'empêcher de l'embrasser et de la serrer encore plus fort. Mais il ne faut pas que je pleure. Allah est avec moi, et jamais Il ne m'abandonnera.
*****
La journée passa, et Hind était dans la chambre en train de réciter du Coran. Je m'occupai alors du ménage à sa place. J'ai passé l'aspirateur, la serpière, et j'ai rangé la cuisine et nettoyé la salle de bain. Tout au long de la journée, je pensais à la réaction de mes parents, et surtout de ses parents en apprenant la nouvelle. Et qu'en dire de Sayfuddin et Sarah lorsqu'ils le sauront..Je m'assis sur le canapé pour sortir sur le canapé et appeler Sayfuddin:
"Biip..Biip.."
Sayfuddin: Allô?
Moi: Salam alayka frérot sava?
Sayfuddin: Wa alayka salam al hamdulillah et toi? D'ailleurs ça fait longtemps qu'on a pas parlé au téléphone!
Moi: Al-Hamdulillah ! Ehh oui il faut trouver du temps pour le faire haha
Sayfuddin: Alors comment va Hind et le petit bébé? Vous savez maintenant si c'est une fille ou un garçon?
Ma mâchoire était serrée pour éviter de devenir trop émotif:
Moi: Al..Al-Hamdulillah! Et oui hehe c'est une fille!
Sayfuddin: SUBHAANALLAH MASHAALLAH je suis tellement content pour vous!!! En plus Baba voulait troop avoir une fille subhanAllah!!
Sa joie me culpabilisait. Il ne fallait pas que je l'appelle. En apprenant la vérité, il me frappera à coup sûr. Je lui avais promit de prendre soin de sa femme, et me voilà en train de creuser sa tombe.
Moi: Merci frérot! Bon, je te laisse je dois..je dois continuer de ranger un peu haha
Je sentais dans sa voix qu'il souriait et que sa joie était au maximum:
Sayfuddin: D'accord allez passe le salam à ma soeur et à votre fille, je vais passer vous voir cette semaine inchaAllah avec ma mère et ma petite soeur.
Moi: InchaAllah.
On raccrocha ensemble, et je posai mon téléphone sur la table. Maintenant, comment vais-je faire pour l'annoncer à la famille?
Comment?
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Voila le 42ème chapitre!! J'espère qu'il vous a plu! Je vous en dit pas plus sur la suite, mais soyez au rendez-vous pour lire la suite! N'hésitez pas à voter et laisser un com'!
Peace! ✌❤