DIANA
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J'essuie mes mains dans un torchon avant de me retourner et de m'appuyer sur le plan de travail. En vérité, ce que m'as dit Harry ne cesse de me tarauder dans la tête. J'ai été un peu surprise que Stephan, le garçon qui m'as toujours rabaissé devant tout le lycée en compagnie de ses amis, cherche à engager la discussion avec moi. Et n plus de cela, j'ai aussi ma part dans l'histoire.
Ça fait un jour que j'essaie de savoir ce que j'ai bien pu lui faire pour qu'il m'accuse de quelque chose et rien ne me viens en tête. Vraiment rien.
« Chérie ? »
Papa entre dans la cuisine et me lance un sourire courtois que je le lui rend. Il s'approche du frigo et ouvre la porte pour sortir une bière bien froide, on est seulement quatorze heures de l'après-midi et celui-la pense déjà à boire de l'alcool. Je fronce des sourcils et m'approche de lui.
« Arrête de boire comme-ça l'après-midi. » Je m'exclame.
« Ce n'est qu'une bière, et je n'en bois qu'une seule. »
Je secoue la tête et pousse un soupire. Papa trouvait toujours des excuses bidons pour que je cesse mes remarques, je préférais toujours me taire avant d'entraîner une quelconque dispute.
« ça ne vas pas ? » Il demande en décapsulant sa bière.
« Rien de très grave. »
« Je te l'ai déjà dit, si tu as un problème à l'école, dit-moi, je n'aimerais pas voir ma fille dépressive. »
Je me mord la lèvre inférieur. Papa ne sait rien de rien à propos du lycée, de ce que je ressens et de toutes les histoires que cela provoque. Je n'aime pas lui mentir, mais avec le problème de la maison mise sans dessus-dessous, je préfère encore plus me taire sachant que je sais qui en a été la cause.
« Tout va bien. » Dis-je.
Je me dégoûte moi-même à lui mentir. Et pour couronner le tout, j'ose même l'enlacer. Je ferme mes yeux tellement fort pour me concentrer sur les battements de son cœur comme ci que ça allait m'empêcher de me reprocher. J'ai toujours aimé l'enlacer, je ressent toujours cette sensation de protection en lui, je me suis toujours sentis protégée avec lui, et pourtant, même si je peux ressentir autant de soutien venant de lui, je ne peux même pas me confier à lui.
Je m'écarte de lui et lui souris.
« Je t'aime Diana, d'accord ? »
« Je t'aime papa. » Je souffle.
Il m'embrasse le front et me contourne pour se diriger vers le salon. Je pousse un long soupire et pinces mes lèvres entres-elles en penchant ma tête en arrière. Que dois-je faire ?
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Ding Dong.
J'entends la porte s'ouvrir puis plus rien, comme-ci que la maison a été mise en pause. Lentement, je me lève de mon lit et ouvre la porte, un grincement insignifiant se fit entendre mais ma curiosité est bien trop forte pour m'attarder sur les bruits que je fait.
À pas de loup, je marche jusqu'aux escaliers et descends les quelques marches qui me sépare de la porte d'entrée. Arriver à trois marches, je m'appuie sur le mur et penche ma tête de façon à pouvoir voir ce qui se passe.
« Que fais-tu ici Stephan. » Demande sévèrement mon père.
Je fronce mes sourcils à l'entente du prénom. Stephan se trouve devant ma porte, devant ma maison qu'il a saccagé.
Je me remet droite comme un piquet et réajuste mes vêtements.
« Je suis ici pour – »
Silence.
« Je n'ai pas besoin de vous demander si je peux entrer. »
Silence.
« Je dois rester ici ? »
« Je ne sais pas quel est vôtre but monsieur Parker mais vous allez dégager d'ici avant que je n'appelle la police. Si c'est votre père qui vous envoie – »
« Ce n'est pas mon père ! »
Stephan avait haussé la voix, je peux ressentir d'ici son regret de l'avoir fait. L'atmosphère est vraiment pesante et la tension monte peu à peu. Les lèvres sèches et les mains qui tremblent, je décide de sortir de ma cachette et d'intervenir. Tôt ou tard, Stephan allait venir me parler de toute de manière et je ne peux pas me cacher éternellement avec la curiosité qui me ronge sur certains faits.
« Laisse ! » Dis-je. « Je – Il est venu me p – parler. »
« Chérie, ce garçon est Stephan Parker. »
« Je le sais, mais il a besoin de me parler. »
« Ce n'est pas une très bonne idée Diana. »
« Je – »
« Diana Chloé Lewis, tu ne sortiras pas de cette maison. »
« Je ne lui ferai pas de mal si c'est ce que vous voulez savoir. » Intervient Stephan. « Elle n'est pas mon genre. »
Mon père fronce soudainement ses sourcils et se tourne de nouveau vers le blondinet à la porte. Intérieurement, je bouillonne pour que mon père l'envoie boulet pour ce qu'il viens de dire, mais je me contente de me rapprocher de lui et de poser une main sur son épaule. Les yeux marrons de papa croisèrent les miens, je tente alors un sourire – pas le plus jolie du monde – pour le rassurer.
« Ça va aller. » Je me retourne vers Stephan. « Je ne suis pas de son genre après tout. »
Stephan se met bêtement à siffler et à se retourner vers la rue, les mains dans les poches. Je roule des yeux et me concentre sur mon père.
« Il n'est pas dangereux si ? »
Silence.
« Papa, s'il y a quelque chose que je dois savoir – »
« Fait attention à tes fréquentations, quand je parlais d'amis, je ne parlais pas de lui. »
« Il n'est pas mon ami. Tu n'as pas à t'en faire. »
Je lui fait un chaste baiser sur la joue et marche jusqu'au blond. Papa avait hésité de refermer la porte, mais à contre cœur , il me dit de ne pas trop tarder et claque la porte violemment.
« Je l'ai mis en colère ? »
« Il se passe quoi entre ta famille et la mienne Stephan ? Et – et pourquoi, soudainement, venir me parler ? Pourquoi me détester ? »
« Parce que – tout, tout est de ta faute Diana. »
« Quoi ? »
« Tout est de ta faute. »
Stephan tremble déjà, pas seulement de sa voix, mais ses bras aussi. Il retire son blouson et le lance par terre.
« Regarde. »
Il souleva son t-shirt lorsqu'il se retourna. Je me cache les yeux et pousse un long soupir.
« Arrête ça. »
« Regarde mon dos Diana. »
J'écarte mes doigts de mes yeux et scrute son dos blême. Des traces plus claires que sa peau sont gravés, d'autres sont de couleur rouges. J'aurais pu croire que c'était des traces de luttes lors de ses débats sexuelles, mais elles sont bien trop présentes et tous tracés de façon aléatoire.
« Qu'est-ce que c'est que ça ? »
« Ça ? »
Stephan abaissa son t-shirt et se retourna vers moi. Il pointe son doigt sur moi et fronce des sourcils.
« C'est ce que tu as provoqué. »
« Ce que j'ai provoqué ? Je ne vois pas de quoi tu parles Stephan, vraiment. »
« Tu devrais pourtant. »
« Je ne t'ai jamais adressé la parole. » Je m'exclame. « Tu m'as toujours détesté, je suis la rusée de tout le monde au lycée. »
« Sais-tu ce que sont nos familles l'un de l'autre ? » Il demande.
Je me tais et secoue la tête, ne voyant pas où il veut venir.
« C'est ce que je pensais. » Il cracha.
Il pose ses deux mains sur sa tête et tourne en rond écrasant au passage son beau blouson en cuir noir.
« Tu n'est au courant de rien Diana. Mon père me maltraite parce que je t'ai fait du mal. Pourquoi ? Pour une simple histoire de famille qui doit à une autre. Je te déteste Diana. Ce que j'ai sur le dos, c'est mon propre père qui me l'ai fait. Tu sais ce que ça fait de rentrer chez soi et de voir son père te bousculer et te frapper ? Je ne pense pas. »
Il essaie de se contrôler pour ne pas crier, mais sa douleur accumulée est bien trop forte, alors sur certains mots, il haussait le ton, on pouvait ressentir de la douleur dans sa voix.
« Maman a tellement peur de papa, qu'elle préfère se boucher les oreilles lorsque je me met à crier. Personne ne peut venir en aide à un tel gosse comme-moi si ma mère ne peux rien faire. Je me fait maltraiter parce que j'ai fait du mal à toi Diana. Toi. Ça leur fait quoi au juste ? Parce que les histoires entres adultes doivent être mêlées à leurs enfants ? Mon père me déteste, ton père me déteste tu sais pourquoi ? Parce que moi je ne sais pas. »
Silence.
« Tu sais quoi Diana ? Je ne pense pas que tu pourrais comprendre. »
« Je veux comprendre pourquoi je suis la fautive dans tout ça Stephan. »
à ce moment là, je ressent pas particulièrement de la haine envers-lui, je devrais le jeter comme il me le fait à moi, mais une certain compassion s'installe doucement dans mon cœur. Je ne suis pas particulièrement ce genre de fille pleine de rancune j'ai toujours sut que je pardonne tout très vite, l'une de mes qualités mais aussi mon défaut.
D'une certaine façon, je veux l'aider.
« Je veux t'aider. » Je murmure.
Il rigole amèrement.
« Tu ne peux pas m'aider si tu es la cause de ce dégât. »
« Alors je veux réparer mes dégâts. »
« La ferme. Toi et ta gentillesse. » Il grogne. « ça m'agace. »
« Stephan, je suis peut-être fautive dans cette histoire, mais voir quelqu'un souffrant par ma faute n'est pas agréable non plus. »
Je m'approche de lui.
« Explique-moi. »
Silence. Soupire. Des yeux qui vrillent. Encore un soupire.
« Ton père déteste le miens pour beaucoup de raisons, c'était de très bons amis avant d'après certains, mais mon père à fait une connerie, il s'en est pris en quelque sorte a ta famille, ton père à jurer que si quiconque de mon entourage viens à nuire de nouveau à sa famille, il portera plainte. J'ai été dans l'ignorance, je ne te déteste pas particulièrement, mais je ne t'aime pas particulièrement. Je m'en suis pris à toi, avec ce pari, des insultes sur ton poids. » Il m'a regardé de haut en bas. « Enfin. Papa l'a sut, il est vraiment débordé ces derniers temps, en stresse tout les jours et contient sa rage. Je suppose que pour se calmer il a trouvé un moyen. Ça en fait une pierre deux coups, il me punit pour ce que je fais et se calme. »
« Mais – je ne veux pas être la cause de tout ça. »
« J'ignore ce que mon père a fait à ta famille, mais tout ça, c'est de ta faute et je n'ai pas besoin de ta pitié. »
« Ce n'est en aucun cas de ma faute. »
« Parce que c'est la mienne ? » Demanda t-il.
« Je – » Je soupire. « Tout cette histoire est vraiment ambiguë, je suis désolée pour ce qui se passe chez toi, vraiment, mais tu devrais en parler. »
« Parce que tu en parles toi de tes problèmes à tes parents ? »
Il a crié tellement fort que je me précipite vers lui pour plaquer ma main sur ses lèvres. En aucun, un voisin ou quiconque dans l'entourage doit le savoir et encore moins mes parents. Je regarde à la fenêtre de droite ornée de fleur, pour guetter si personne ne nous écoute.
« Moins fort. »
« Ridicule. »
Il enleva ma main de ses lèvres. Ce qui est drôle, c'est que même pour un sportif et pour un garçon, mes doigts sont beaucoup plus potelés que les siennes. Il l'a remarqué lui puisqu'il laisse son regard sur mes doigts. Étonnamment, ça ne me dérange pas plus que ça.
« J'ai mes raisons de ne pas le dire. » Je dis. « Mais toi, toi du dois porter plainte. »
« Pour que mon père parte en taule ? »
« Les gens peuvent aider. »
« Ne dit pas des choses dont tu ne sais pas. »
« Je le sais Stephan. Harry, Harry m'a beaucoup aidé. »
« Je n'ai pas quelqu'un comme Harry dans ma vie – je veux dire, en fille bien sûr. »
« Alors je t'aiderai. »
« Je t'ai fait putain de mal et tu veux m'aider ? T'es quel genre d'humaine toi ? »
« Heureuse que tu saches que je suis une humaine qui a donc un cœur et qui contient des sentiments. » Je lui souris faussement. « Laisse moi réparer ce que tu dis être de ma faute. Je vais t'aider. »
« Ne met pas ton nez là où tu ne voudras sûrement pas le mettre. »
« Tu vois actuellement ? Tu es devant ma porte, et tu es devant une fille qui se casse la tête pour te dire qu'elle veut t'aider. Je n'ai pas de rancune et pas de but précis. Je n'aime pas voir les gens souffrir. »
« Tu es bien trop gentille Diana. »
« Et toi tu viens me parler que maintenant, au lycée ce sera finis je suppose. Je t'aurais au moins servit à quelque chose. C'est pas souvent que la vaux-rien du lycée aide une personne qui lui veut du mal. »
« Je ne vois pas le rapport. »
« Moi non plus. Je dis juste. »
« Les vacances sont bientôt finis. »
Je hausse les épaules et marche à reculons jusqu'à ma porte d'entrée.
« Je ferai avec le temps que j'ai. Je suis désolée Stephan. Vraiment. »
Je lui souris timidement et ouvre la porte d'entrée. Il me regarde un moment et hoche la tête avant de se pencher pour récupérer son blouson, lorsqu'il se releva il détourna sa tête et descends les marches. C'est seulement après qu'il ait quitté le jardin que je referme la porte derrière-moi. Je ne sais pas dans quoi je me suis engagée, mais si je suis la concernée autant y aller.
Qui aurait cru que je serai en train d'aidé le garçon qui me malmène à l'école.