Cœur de flammes

By Readalia

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Mes yeux devinrent d'un rouge brillant, le bas de mes cheveux n'étant plus que flammes, alors que le dôme exp... More

P r o l o g u e
Coeur nomade
Cœur recru
Coeur débutant
Coeur au combat
Coeur ignorant
Coeur sans douleur
Coeur joueur
Coeur nageur
Coeur brûlant
Coeur du passé
Coeur révélé
Coeur réconforté
Coeur de vérité
Coeur enflammé
Coeur indécis

Coeur de peur

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By Readalia

Image de la mère de Kayla et la chanson Firestarter de Samantha Jade (juste parce qu'elle parle de feu et que je l'aime bien)

Chapitre 1 : Cœur de peur

1... 2...3 ...4 ... 5...

J'expirai, comptant mes respirations pour m'aider à me calmer. Mon cœur battait à tout rompre, alors que je maintenais mes yeux noisettes solidement fermées, essayant d'ignoré le buisson en feu à quelques mètres de moi. Une autre crise d'anxiété, elles se multipliaient ces temps-ci.

6... 7... 8... 9... 10...

Le sentiment de perdre le contrôle, le poids au ventre qui vous prend les tripes, l'impression d'étouffer; tout ça revenait à chaque fois. Les exercices de respirations semblaient être la seule chose qui pouvait calmer mes crises, et encore. Après plusieurs longues minutes, je sentis finalement mon anxiété redescendre. Pas trop tôt, si vous voulez mon avis. Je déliais mes bras et mes jambes de la position foetale que j'avais adoptée sur le sol terreux de la forêt et ouvris finalement mes paupières en poussant un long soupir. L'arbuste calciné était en piètre état, mais le reste du bois environnant était intact, ce qui était toujours une forme de réussite dans mon cas. Vivre dans une petite maison isolée au milieu d'une forêt n'était décidément pas la meilleure idée que ma mère ait eue considérant qu'elle partage la demeure avec un enfant aux pouvoirs de feu plus ou moins contrôlés. La végétation devait retenir son souffle à chaque fois qu'on arrivait à cette semaine du mois...

Me relevant, je dirigeais mes pas vers la petite maison de couleur claire qui trônait au milieu des arbres. Je savais déjà que ma mère voudrait que je lui parle de la crise, elle ne parle que de ça ces temps-ci. Pour une raison quelconque, elle semble convaincue que mon anxiété doit être liée à un système de défense que mon corps aurait élaboré pour se protéger d'un danger. Ce n'est pas non plus comme si on pouvait confirmer sa théorie avec certitude, les gens qui manipulent le feu ça ne court pas les rues. Ce n'est pas non plus comme si on habitait proche d'une rue... Mon système doit être un peu brisé aussi parce que mis à part le risque qu'une branche me tombe sur la tête, les dangers sont plutôt rares ici.

Je poussai la porte de bois grinçante de la maison et me dirigeais instinctivement vers ma chambre. La pièce aux murs mauves clairs était plutôt petite, mais accueillais convenablement mon lit double, ainsi que les innombrables tas de vêtements qui jonchaient le sol. J'attrapais une paire de shorts de jeans court, ainsi qu'une camisole blanche ample et les enfilais rapidement, mes précédents vêtements étant trempés de sueur due à la crise. Satisfaite, j'entrepris de m'étendre sur le lit en attrapant mes écouteurs. Mon action fut cependant interrompue par la porte de ma chambre qui s'ouvrit brusquement, laissant entrevoir le corps mince et élancé de ma mère. Ses lèvres pincées et ses sourcils froncés laissaient transparaître son inquiétude, comme après chaque crise. Comme moi, la femme arborait des cheveux brun foncé vagués, des yeux noisette et un teint pâle. Alors que ses mèches brunes arrêtaient à son épaule, les miennes cascadaient presque jusqu'à mes fesses.

-Une autre?, me demanda-t-elle en penchant la tête.

Je ne répondis pas, me contentant de hocher la tête.

-Tu sais qu'elles empirent et je ne parle pas juste du nombre. Elles sont plus intenses aussi, je peux le voir, poursuivit-elle en s'approchant pour s'asseoir à mes côtés sur le lit.

-Je ne vais pas brûler la forêt, je sais contenir mon feu au minimum. Il n'y a qu'un arbuste qui y est passé aujourd'hui, dis-je en me trouvant un soudain intérêt pour une mousse logée entre mes orteils.

-Je ne te parle pas du feu. Oui, c'est bien que tu le contrôles davantage, mais là c'est différent. Avec la fréquence et l'intensité de tes crises ces temps-ci, ton corps doit sentir quelque chose de puissant, dit ma mère avec un regard pensif.

-Honnêtement, je dois être le plus grand danger à des kilomètres. Ou alors, mon corps est persuadé que je vais me mettre à manger les petits champignons toxiques de la forêt, dis-je en levant les yeux au ciel à la mention de sa théorie plus que douteuse.

-Tu as raison... Si nous sommes effectivement les seuls à des kilomètres, répondit ma mère d'un ton qui laissait croire qu'elle doutait que nous soyons seuls.

-Nomme-moi une autre personne saine d'esprit qui irait s'isolé à la frontière du territoire des Nakras et donc loin de leurs protections, dans les bois et sans contact avec un autre être vivant?!, m'exclamais-je en trouvant sa paranoïa du danger de plus en plus agaçante.

Le corps de ma mère se figea brusquement, ses yeux étaient fixés sur la fenêtre de ma chambre qui offrait le même paysage de forêt qu'à l'habitude. Pourtant, le regard de celle-ci semblait frôler la panique.

-Kayla, quelle heure est-il?, me demanda-t-elle frénétiquement.

Je commençais franchement à m'agiter en la voyant dans cet état et sa question qui semblait tirer d'un mauvais film d'horreur avant que le tueur arrive n'aidait vraiment pas la situation. Je pouvais sentir mon pouls et ma respiration accélérée comme lors d'un début de crise.

-Il est deux heures et demie de l'après-midi, mais qu'est-ce que sa change? Calme-toi maman, tu vas me faire commencer une crise, répondis-je, confuse.

-Il ne devrait pas faire si noir..., murmura-t-elle en fixant toujours ma fenêtre.

En me retournant, j'aperçue qu'il faisait effectivement plutôt noir dehors pour un milieu d'après-midi. On se serait cru tard en soirée.

-C'est probablement juste un gros nuage qui passe, c'est pas bien grave, dis-je en ne comprenant toujours pas le comportement de ma mère.

-Kayla, tu sens une crise venir? Dis-moi la vérité!, demanda-t-elle en agrippant par les épaules et en me regardant droit dans les yeux.

-Euh... oui, mais c'est ton comportement qui me fait paniqué! Dis-moi ce qui se passe?, demandais-je.

-Il faut sortir d'ici, suis-moi et fais ce que je te dis pour une fois!, s'exclama-t-elle avant de me prendre par le bras pour m'entraîner vers la cuisine où elle attrapa une large poêle qui traînait sur le comptoir au passage.

Sans perdre un instant, elle poursuivit sa course en me tenant toujours à sa suite. Elle ouvrit brusquement la porte de la maison avant de s'immobiliser après avoir fait quelques pas à l'extérieur. Je réussis de justesse à m'arrêter avant de foncer dans son dos.

-Qu'est-ce qui se passe, bon sang?!, criais-je en sentant mon anxiété s'intensifier rapidement.

Je n'eus pas à attendre la réponse de ma mère, la réponse était devant moi. Devant ma maison, quatre silhouettes d'homme à large capuche noires se dressaient, bras derrières le dos et tête diriger vers le sol. Je n'avais jamais vu devant moi un autre être que ma mère, mais je savais que ces hommes n'étaient pas là pour nous demander l'hospitalité. Ma mère agrippait fermement sa poêle, comme si elle pouvait nous sauver avec son arme fatale. Ma respiration s'accélérait et je sentais un poids qui me prenait les tripes. La crise. Je savais que c'était le pire temps pour en avoir une, mais j'imagine que vous comprenez qu'on ne choisit pas vraiment les moments pour ça et qu'on ne comprend pas les causes non plus, bien que la théorie de ma mère devenait plus plausible avec quatre étrangers devant la maison.

Je m'assis au sol, me sentant étouffé et essayant de calmer ma respiration, remarquant à peine comment la lumière environnante avait disparu, donnant l'air d'être en pleine nuit plutôt qu'au milieu de l'après-midi.

1... 2.... 3... 4... 5...

-Maman.., murmurais-je pour lui demander ce qui se passe, mais aussi parce que je perdais tranquillement le contrôle.

Elle n'écoutait plus, elle fixait fermement les hommes qui avaient commencé à avancer vers nous dans la noirceur, semblant jauger le bon moment pour asséner son coup de poêle fatal.

-Kayla, je sais que ça va à l'encontre de tout ce que je t'ai dit auparavant, mais tu dois laisser ton feu agir. Je sais que tu fais une crise, mais j'ai besoin que tu les attaques. Il n'y a que le feu qui peut les combattre, dit ma mère d'un ton ferme.

6... 7... 8... 9... 10...

Attaquer quelqu'un?! Je comprenais à peine ce qui se passait, mais je savais qu'avec l'intensité de la crise, j'allais finir par brûler quelque chose bientôt de toute façon. J'avais de la difficulté à penser correctement, mais je relevais la tête à temps pour voir l'un des hommes à capuche lever une main vers moi. Sa main se remplit soudain d'une boule de fumée noire des plus opaques, tellement noire qu'elle faisait presque mal aux yeux à regarder. Soudain, la boule quitta sa main pour se diriger à toute vitesse vers l'endroit où je me tenais. L'anxiété que je ressentais déjà mua rapidement en panique, alors que je hurlais en projetant mes bras devant moi pour me protéger. N'étant désormais plus concentré à ne pas tout faire flamber, une ligne de feu apparu devant l'endroit ou je me tenais avec ma mère. Celle-ci recula de quelques pas, tentant de se mettre devant moi pour me protéger, puis décidant de se mettre légèrement à l'écart dans le cas où un autre jet de flammes émanerait de moi. Sage décision si vous voulez mon avis. Avec la crise et les hommes lançant de la fumée quelconque, je n'avais décidément pas envie de devoir m'occuper de ma mère en feu.

-Super, Kayla! Continu!, s'écria ma mère.

-Non, mais ça va pas?! Je vais créer un feu de forêt!, hurlais-je par-dessus le crépitement du feu.

-En ce moment, c'est la forêt ou nous et bien que j'aime la nature, j'aime encore plus vivre!, répondit ma mère.

C'est ce genre de commentaire de sa part qui me confirme chaque fois que je ne suis pas adoptée.

-Ces hommes se nourrissent de noirceur et ils peuvent nous détruire avec elle. Tu dois créer le plus de lumière possible pendant que je m'occupe d'eux!, continua ma mère. Brûle tout ce que tu peux!

J'allais protester quand je vis les hommes recommencer à créer leur fumée bizarre. Je n'avais vraiment pas envie de savoir ce que sa faisait de se faire toucher par un de ces trucs, alors je levais la main et envoya un jet de flammes sur les arbres autour d'eux. J'entendis un hurlement et me tournais pour voir que ma mère avait profité de cette diversion pour se jeter au cou de l'un des hommes avec sa poêle. Elle enchaînait les coups de pied et les coups de poing à l'homme qui répliquait avec la même vigueur. Du coin de l'œil, je vis les trois autres éteindre mon feu avec leurs fumées, ce qui me préoccupa particulièrement, puisque rien n'avait jamais pu éteindre mon feu auparavant sauf ma volonté. L'anxiété remonta en les voyant approcher et je sentis le bas de mes cheveux commencer à prendre feu sous l'intensité des émotions qui me parcouraient. Je les vis commencer à rassembler des boules noires dans leurs mains et mon cœur se serra de peur. Ils n'étaient qu'à trois ou quatre mètres de moi lorsqu'ils envoyèrent le jet de noirceur vers moi. Je créais rapidement un dôme de feu autour moi, mais contrairement à normalement, j'avais beaucoup plus de difficulté à le maintenir. Je pensais aux mots de ma mère, si la lumière les affecte peut-être que la noirceur m'affecte aussi? Oh mon dieu, ce n'est pas bon pour moi ça...

Je ne voyais rien sauf les flammes autour de moi et l'énergie qui me quittait rapidement. J'entendis soudain un puissant cri de douleur. Ma mère.

-MAMAN!, hurlais-je en me sentant finalement perdre tout contrôle.

Mes yeux devinrent d'un rouge brillant, le bas de mes cheveux n'étant plus que flammes, alors que le dôme explosait autour de moi en un ras de marée de feu, balayant les trois hommes qui y étaient collés. Je posais mes mains au sol, prenant une grande respiration. En me tournant, je vis ma mère au sol avec un bras dans un angle anormal. Mon regard croisa celui de l'homme qui se tenait au-dessus d'elle, ses yeux étaient complètement noirs lorsqu'il disparut dans un nuage de fumée.

Je tentais de reprendre ma respiration ou d'aller vers ma mère, mais mon corps refusait, j'étais tétanisée sur place. Ma mère était au sol, tenant son bras blessé et reprenant aussi sa respiration en me regardant.

-Kayla, il faut partir, dit-elle doucement.

Je ne voulais pas partir, je voulais comprendre ce qui se passait, mais je n'arrivais pas à articuler ce que je voulais dire.

-Où?, demandais-je comme seule question que je pus sortir de ma bouche.

-L'académie Nakras. 

Premier chapitre!! Je pensais pouvoir le publié bien avant, mais j'ai recommencer à plusieurs reprise, car je voulais vraiment qu'il soit bon, donc dites-moi ce que vous en pensez!!! Pour ceux qui attendent la suite des chapitres bonus dans «Alpha sans Luna», je voulais attendre de finir le chapitre pour «Cœur de flammes» avant de le commencer, donc c'est le prochain sur ma liste! J'espère que vous aimerez l'histoire :)







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