La citée des peuples

By mekki_madjid

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Madji, un jeune homme de 28 ans, se retrouva sans aucun souvenir, dans un monde qui n'était pas le sien. Tout... More

Chapitre 2 - Au cœur de la Cité

Chapitre 1 - La Cabane en bois

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By mekki_madjid

La porte claque sèchement sur son chambranle. Le bruit le fit sursauter alors qu'il était allongé, les yeux ouverts, le regard hagard, vers un plafond pas très haut tout en troncs d'arbres. A moitié éveillé, il vit une petite flamme flamboyante d'une jarre, éclairant l'endroit où il se trouvait. Il continua à promener son regard, examinaient chaque détail de cet endroit, les murs et le parquet étaient de vieilles planches en bois, à croire qu'elles ont des années ou des siècles derrières-elles de survies.

Les yeux écarquillés, il s'arrêta brusquement de bouger, presque de respirer. Il souffla un bon coup, tendit ses deux mains vers le vide pour bien les visualiser. Surprit, il se mit à examiner les paumes de ses mains une à une, en détaillant ses doigts. Maintenant qu'il était conscient, il comprit qu'il était bien vivant, dans une baraque, couché sur un matelas fait d'algues tressées par de fines tiges de plantes marines, qu'il reconnut à leurs odeurs de la mer.

La question, qui ruminait dans sa tète, était : était-il prisonnier ? Où ça ? Par qui ? Comment ? Et dans quel intérêt ?

Perdu dans ses réflexions, il sentit un terrible mal de tête le gagner et une angoisse s'emparait de lui. Il ne comprenait pas comment avait-t-il put atterrir dans cette pièce. Que faisait-il allonger là ? Dormait t-il ?

En voulant se relever pour quitter ce dur matelas, il se sentit tout cabossé, des courbatures partout. Difficilement, il releva sa tête du sac servant d'oreiller, il l'examina un instant et constata qu'il était aussi fait d'algues, tout comme le matelas. Sa bouche était sèche, sa salive avait un arrière goût de sel. De plus en plus perplexe, il se sentit désemparé. Lui qui ne se passait jamais de prendre son petit déjeuné à son réveil, il ne ressentait aucune faim, ni envie de manger. En se relevant du lit, le parquet craqua sous ses pieds. Curieusement, il baissa ses yeux et remarqua qu'il portait encore ses espadrilles contrairement à ses habitudes en dormant.

Tout était calme. Pas de bruits de voitures, ni d'animaux, ni de voix. L'angoisse devint une peur.

Il fixa la montre à son poigné ébahi, car les chiffres ne s'affichaient pas sur l'écran. Désormais, il en était certain, plus rien ne ressemblait à son quotidien. Il n'entendit ni le tamtam familial comme à l'accoutumé ni celui du voisinage, pas même le brouhaha de la rue.

• Mon dieu ! s'exclama t-il. Pourquoi sentait-il ses jambes aussi lourdes ? et pourquoi il ne pouvait pas retrouver sa cadence habituelle pour marcher rapidement sur le planché grinçant sous ses pas.

La flamme allumée ne donnait que peu de lumière, ce qui ne l'empêchait pas de remarquer quelque chose sur le planché.

Il s'avança de quelques pas, et vit un récipient vide et ovale, en s'approchant encore un peu, il comprit que c'était la coquille d'une tortue de mer servant de lave main où se trouvait à son centre un trou, bouché par un morceau de liège, servant d'évacuation d'eau vers la canalisation enfouie au sol. Et au-dessus une cruche était suspendue.

Sans hésiter, il prit la cruche et versa son contenue dans le récipient, plongea ses mains, et s'en aspergea le visage. De cette eau fraiche émanait des effluves marins agréables, ce qui lui donnait l'envie de laver tout son corps encore endolori. Ses maux de tète s'atténuèrent un peu, soudain il entendit un brouhaha à l'extérieur de cette pièce.

Jamais, se dit-il, il ne se sentait si proche de la délivrance de ce long silence angoissant. Et tout mouillé, l'eau dégoulinant de son visage, ses bras et son torse, il se précipita vers la porte en bois, l'ouvrit et sans réfléchir quitta la baraque. Dans un moment de lucidité, il se demandait s'il ne venait pas de commettre une bêtise. Une fois dehors, il se mit à marcher en direction du bruit qu'il entendait. La peur au ventre, ne sachant plus quoi faire, s'il fallait revenir sur ses pas ou continuait à avancer.

Etait-il en danger ? Et s'il était kidnappé, pourquoi la porte n'était pas verrouillée ? Malgré ses réticences, il décida de continuer sur sa lancée. Il avança vers une grande allée. Et les voix qu'il entendit lui semblèrent de plus en plus proches. Il arriva à la fin de la grande allée, face à une porte, d'un grand bâtiment tel un hangar, qu'il ouvrit doucement.

Tremblant de tout ses sens, il glissa sa tête vers l'embrasure de la porte, pour jeter un coup d'œil sur l'endroit où donnait cette porte. Il réalisa qu'il était dans une grande salle avec un plafond haut. Il avança doucement pour mieux inspecter les lieux tout en étant sur ses gardes. Des torches allumées ne donnaient qu'un éclairage tamisé, ce qui l'empêchait de discerner ce qu'était cet endroit. Tiraillé entre l'angoisse et la curiosité de savoir comment était-il arrivé à cet endroit, il ne savait s'il devait rebrousser chemin vers la baraque ou prendre ses jambes à son coup pour s'enfuir de cet endroit. Mais pour aller où ? se demanda t-il. Il ne savait même pas où il se trouvait.

Tiré de ses réflexions, il essaya de comprendre ce qu'est ce bâtiment. Attiré par du bruit et le crépitement d'un grand feu, il fut aveuglé par une fumée épaisse qui lui piquait les narines et les yeux. Il sentait qu'il s'approchait d'une source de chaleur avec une forte odeur d'huile.

Brusquement, il s'immobilisa. Tendit l'oreille pour assimiler les voix qu'il entendait. Il se frotta les yeux brouillés par cette fumée dense qui l'empêchait de mieux discerner ces ombres. Il fit quelques pas en avant. En fronçant les sourcils, il put voir un groupe d'individus. Il avança encore de quelques pas craintifs et fus stupéfait de distinguer des silhouettes peu communes. Ils étaient grands et avaient l'aspect d'êtres humains mais ils étaient couverts de peaux animales. Il aurait dit des bêtes.

Terrorisé, son cœur se mit à battre si fort qu'il le croyait sorti de sa cage thoracique.

Ils vont me dévorer tout cru, se dit-il en son for intérieur. Il ne savait pas quoi faire. Perdu dans sa torpeur, il essaya de distinguer leurs visages. Il ne put voir quoique se soit. Leurs fourrures étaient denses et leurs couvraient tous leurs corps. Et la fumée des torches et du feu ne lui facilitaient pas la tâche.

Mais s'ils devaient me manger ou me faire du mal, ils auraient du me ligoter ou m'emprisonner dans une sorte de cage !! S'étonna t-il.

De plus en plus perplexe, la frayeur le pétrifia sur place. Il pria Dieu de contenir sa peur et de lui venir en aide. Il s'essuya encore une fois le visage et les yeux de la sueur froide et des larmes qui ruisselaient de tout son corps. Il prit une profonde inspiration pour contenir les tremblements de tout son être.

Ces bêtes étaient assises sur des barils et paraissaient géants et forts. Etait cette fumée ou son imagination qui lui jouaient des tours et des troubles de vision ?

Mais comment se faisait-il qu'il entendait des voix humaines parvenant de l'attroupement des bêtes ?

Alors qu'il se sentait au bout du gouffre, il vit une sorte de pilier. Il se demandait s'il devait le gagner pour s'y cacher. Cependant, il se sentait incapable de bouger. Il tremblait tellement qu'il avait peur de trébucher ou faire un bruit qui attirerait l'attention vers lui.

Après un moment de doute et de réflexion, il prit son courage à deux mains et fit quelques pas sur les bouts des orteils en direction du pilier. Il s'y cala derrière et souffla un bon coup, avant de se retourner pour vérifier s'il était repéré ou non. Là, il avait une meilleure vue et il n'était point à découvert.

Instinctivement, il regarda sa montre et se rappela que cette dernière ne fonctionnait pas. Il ne put réprimer un frisson de dégout. Il ne savait plus depuis quand il était pointé là.

Malgré la fatigue qui le gagnait, il resta éveillé et observa tout ce qui bougeait. Soudain, l'une des créatures se releva. Il sentit son cœur bondir de sa place et lui avec, dans un sursaut. Lorsque la créature se tourna face à lui, son visage à découvert, il réprima un rire sournois. Ah qu'il était idiot ! Ce n'est que des êtres humains, comme lui, enveloppés de fourrures animales épaisses.

Cela ne l'apaisait guère, puisqu'il ne savait toujours pas qui étaient-ils et que lui voulaient-ils. Et surtout, comment était il arrivé là.

La fumée se dissipait, et il put voir d'autres piliers menant vers un large couloir. De petits pas silencieux, il suivit ce couloir et tomba sur un va et vient d'hommes, femmes et enfants portants des sacs au dessus de leurs tètes ou épaules. Tels que des esclaves, ils étaient habillés bizarrement.

L'esclavage existait-il encore à ce jour ? pensait-il.

Craignant d'être démasqué par ses individus, il se frotta le crane et ébouriffa sa chevelure. Son rythme cardiaque s'accéléra car son esprit était constamment à la recherche d'une issue possible à cette situation inexplicable. Perdu par son angoisse, il se tapota avec la paume de sa main, et se demanda si ce spectacle était réelle ou le fruit de son imagination ou d'un mauvais rêve.

Prenant son courage à deux mains, il prit le risque d'avancer encore, avec des pas plus calme et rassuré afin de ne pas attirer l'attention sur lui. Il observait les individus autour de lui, qui ne cessaient d'activer ou de marcher. Il était stupéfait de s'apercevoir qu'ils étaient de différentes races. Il décida de se mêler à la foule d'individus qui avançaient vers la sortie du couloir, il était bousculé par des personnes de grandes tailles marchant assez vite. En les observant de la tête aux pieds, tous portaient que des pantalons en peaux d'animaux, et des tuniques tressées de grosses ficelles de couleur marron. Quant aux femmes elles portaient au cou des colliers en perles noires et petits coquillages arc-en-ciel, leurs têtes étaient ornées de couronnes faites de petits hippocampes tricolores, et d'étoiles de mer. Femmes et hommes étaient tous chaussés de sandales en peaux. Il poursuivit sa marche et remarqua, que ceux qui le dépassaient, ralentissaient leur marche sans s'arrêter.

Et curieusement, certain parmi eux se retournaient et le fixaient de la tête aux pieds. Ils avaient remarqué sa présence par la différence de ses habits.

Pour ne pas montrer sa frayeur, il s'arrangea à ne pas les regarder. Et, il continua à avancer en suivant le mouvement. Il se rangea sur le coté pour ne pas être bousculer ou gêner leur avancement.

La chaîne humaine ne cessait de s'agrandir, les uns derrières les autres, en plusieurs groupes et rangés. Certains portaient toujours, sur leurs têtes, des paniers, corbeilles ou sacs aux gros maillons. D'autres, hommes ou femmes étaient munis d'armes blanches maintenues par leurs ceinturons.

Il réfléchit un instant, et décida de demander à l'un des individus l'endroit où se trouvait-il, et qui sont-ils. Tous ceux qui se trouvaient tout prêt s'arrêtèrent et semblaient êtres surprit de l'entendre poser ces questions. Il se tut en pensant qu'il était incompris à défaut de langue. Il essaya le français, encore aucune réponse. Encore plus déboussolé qu'avant, il quitta le rang. Il n'avait plus peur malgré leurs regards indiscrets. Mais il était plus intriguait plus qu'autre chose. Il n'avait pas de réponses à ses questions.

Gêné par leurs regards indiscrets, il reprit sa marche en les suivant de près à la recherche des réponses à ses questions. Il vit, alors, plusieurs sorties lui rappelant ceux d'un grand souk. Ce qui éveilla sa curiosité à la recherche d'un détail ou un souvenir lui permettant de reconnaitre l'endroit où se trouvait-il. Il observa avec attention les six larges bandes horizontales aux couleurs différentes incrustées parterre, un peu éraflées par le temps, leurs extrémités étaient des flèches désignant chacune une grande porte.

Les personnes, étant de même race, prenaient la même direction et franchissaient l'une des portes. Il ne savait pas laquelle prendre, surtout qu'il ne connaissait pas ce qui s'y cachait derrière chacune. Aussi, il était différent d'eux, du moins par les vêtements et accoutrements. Avec les regards curieux et indiscrets de ces gens, il hésita encore et se retira dans un coin où il put les observer en réfléchissant.

Il décida alors d'emprunter la porte, où les gens qui la franchissaient étaient de la même race que lui. Il savait qu'il était un intrus et qu'il risquait de passer un sal moment dans un endroit qu'il ne connaissait pas.

Une fois la grande porte franchie, il fut frappé par de belles fresques et une architecture futuriste et qui dépassait de loin celle du 21ème siècle. Il n'avait jamais vu pareil et de si beau. Il se demanda s'il n'était pas dans un vaisseau spatial. Vite fait, il rejeta cette idée folle. Aussi folle que cette découverte et ce moment perdu dans l'inconnu.

Les yeux écarquillés et la bouche ouverte, il fut bousculé par les autres individus pour qu'il leur cède le passage. Il tenta alors de renouveler ces questions à l'un des passants. Il n'obtint aucune réponse. Il essaya la mime et les gestes. Il ne gagna qu'à se sentir ridicule par leurs éclats de rires.

Gêné et désemparé, il s'arrêta net de tout geste et garda le silence, tandis que les autres poursuivaient leurs hilarités. Comme s'il était le clown du spectacle ou que son désarroi était la blague de l'année.

Au bout d'un moment, ils cessèrent leurs rires et lui tournèrent le dos. Encore plus désemparé de leurs attitudes, son esprit erra un instant dans le vide.

Absent dans ses pensées, il sentit une tape sur l'épaule. Il tourna la tète et vit un visage angélique. C'était une jolie jeune femme d'une beauté à vous couper le souffle. Elle le fixait de ses grands yeux verts en souriant. Il restait là ébahi au point d'oublier de respirer. Le temps se figea et il ne put se détacher de ces cheveux châtains ondulés, ces yeux ensorcelant, de ce sourire radieux, de cette peau veloutée. Il sentit une décharge au fond de sa poitrine, son cœur bondit de sa place. 

Curieuse par l'allure qu'il avait, la jeune femme fit un tour autour de lui, puis un autre, tout en l'examinant avec ses grands yeux pétillants de malice et de perspicacité, telle un animal épiant sa proie. Elle l'étudia de la tète, au cheveu près, jusqu'à la pointe des pieds. Il était étrange et si différent des hommes qu'elle avait l'habitude de voir, tant par sa physionomie que par ses habits.

Par cet excès d'audace et de suspicion, il ne ressentait pas de la peur mais beaucoup plus de la gêne surtout avec cette façon qu'elle avait à le détailler. Elle osa même de toucher ses vêtements, en se baissant pour bien distinguer le blouson, la ceinture et les espadrilles. Il frissonna quand elle se mit à frotter les mèches de sa chevelure courte.

Elle était étonnée de les voir ainsi coupés, alors que les hommes et enfants de son peuple avaient tous des cheveux longs et épais. Enfin, elle s'approcha encore plus près de lui et le renifla comme si il était un aliment ou une fleur.

- Hummm... Hummm ! l'entendit-il souffler.

L'odeur qu'il dégagé l'avait enchantée ce qui le fit rougir d'embarras. Il remonta le pan de son blouson à ses narines pour s'assurer qu'il sentait bon et non le contraire.

La jeune femme se posait beaucoup de questions à son égard. Qui était-il ? Car il était évident qu'il ne faisait pas parti de son clan. Ni cicatrices, ni traces de combats. Il était grand mais pas musclé. Il avait de grandes mains mais elles étaient molles, rien de lui ne ressemble à nos hommes. Même ses cheveux étaient courts. A moins qu'il était un raté dans sa naissance.

Il ne savait quoi faire. S'il devait lui parler ou non. Il balbutia quelques mots tout bas en se rappelant qu'elle ne pouvait pas le comprendre comme les autres. Il était tellement intimidé par sa présence, qu'il ne sut comment réagir. Il avait peur qu'elle s'en aille, alors il essaya à nouveau des mimiques et des gestuels pour se présenter à elle et de lui expliquer qu'il ne savait pas comment il avait pu atterrir dans cet endroit. Il se sentait tout bête devant ce sourire à vous damner toute une vie. Oui, s'il devait un jour quittait cet endroit comment il pourrait oublier ces yeux de rêves ?

Elle lui souriait toujours. Il ne put lire dans ses yeux si elle comprenait ou pas. Il se découragea et dans un moment de désespoir baissa les bras et marmonna :

- A quoi bon faire l'idiot, si tu ne comprends pas !

Alors qu'il restait là à fixer sa petite bouche entrouverte, il entendit une voix mélodieuse dire :

- Qui es-tu l'étranger ? L'interrogea-t-elle. C'est quoi ton matricule ? tu fais partie de quel clan ?

Il se sentait encore plus abruti que jamais. Mais elle parle ma langue et apparemment elle avait compris tout ce que je disais. La honte de ma vie. Pensa t-il en son for intérieur.

Encore sonné par cette situation embarrassante. Il essuya son front et lui répondit :

- Je n'appartiens à aucun clan ... Et je ne sais pas comment j'ai pu arriver jusqu'ici. Je croyais trouver les réponses à mes questions en discutant avec vous. Et puis c'est quoi cette histoire de matricule ?

La jeune femme écarquilla ses yeux d'étonnement, et s'exclama :

– Tu ne connais ni ton clan, ni ton matricule et tu n'es même pas des nôtres ?! Etrange ! Soit tu es un plaisantin soit un sans cervelle ! D'ailleurs par tes vêtements bizarroïdes, je peux confirmer l'une ou l'autre supposition. Dis-moi, sans crainte, qui es tu et d'où tu viens ?

Il prit peur un instant avant de riposter :

- Je ne suis ni un plaisantin ni un fou, mais un homme perdu ! je vous dis la vérité !

Elle ne pouvait comprendre comment se faisait-il qu'un homme conscient pouvait ignorer son matricule ou celui de son clan. Elle n'avait jamais entendu un cas pareil. Tout le monde devait connaitre son matricule à la naissance.

- Alors tu dois connaitre le matricule que ton père quille t'a donné à ta naissance ? moi c'est Emeraude. Rétorqua-t-elle.

Il saisit enfin le sens du mot matricule dans le langage de ces gens.

- Ah tu veux savoir quel est mon nom ? eh ben mon matricule est Abdelmadjid. J'ai cru que matricule voulait dire une pièce d'identité que je n'ai pas sur moi. J'ai dû l'oublier chez moi.

Elle resta un moment à le fixer silencieusement. Elle le détailla avec méfiance comme si elle cherchait un indice pour confirmer son histoire.

Il devina sa suspicion, alors il ajouta d'un ton calme :

- Je comprends ta méfiance, même moi je n'y comprends rien. Tout ce que je peux te dire, c'est que je me suis réveillé dans un lit qui n'était pas le mien, dans une baraque que je ne connaissais pas et je me retrouve dans un contré que je ne reconnais guère. Comment et pourquoi ? je ne peux y répondre puisque moi-même je cherche des réponses. Peut être je suis entrain de rêver !

Et la jeune femme éclata de rire, et lui répondit :

- C'est vrai que je n'y crois pas à ton baratin. Toutefois, tu ne rêves pas. Tu vis une pure réalité.

La jeune femme elle le regardé avec impression, puis elle pointa son index sous le nez, et l'avisa :

- Par le maitre des profondeurs, ton histoire attise ma curiosité de plus en plus. Cela dit, rien ne m'échappe et quand je décide de résoudre une énigme j'emplois tous les moyens.

Tout d'un coup, un souvenir d'une discussion entre ses sœurs émergea de sa mémoire. Elle venait de se rappeler qu'elle avait entendu, parler ses sœurs d'un homme prétendant s'être réveillé un matin sans aucun souvenir de la veille. Il était du clan des Barcadiens.

- J'ai entendu parler de ton histoire à dormir debout. Le rassura-t-elle. tu es l'homme sans mémoire, qui s'est réveillé de son sommeil avec aucun souvenir. D'ailleurs, tout le monde sait que tu viens du clan des Barcadiens.

- Je te propose de m'accompagner, Ajouta t-elle, en le dévisageant avec intérêt et clairvoyance. Je te ferais visiter notre Cité, histoire de rafraichir ta mémoire. Qui sait ! peut être qu'un détail ou un endroit réveillera tes souvenirs.

Peu convaincu, il avait compris qu'elle devait le confondre avec une autre personne. D'ailleurs, il ne connaissait ni le clan des Barcadiens ni d'autres clans dans cette Cité, comme la nommait cette jeune femme. Cela dit, Il jugea qu'il était préférable d'accepter la proposition d'Emeraude. Car, il savait très bien qu'il n y avait aucune autre alternative. Chose est certaine, c'était une situation invraisemblable mais il n'avait pas perdu la mémoire. Du moins, pas en ce qui concernait son passé. Il savait très bien qui il était et d'où il venait. Juste, il ne comprenait pas comment était-il arrivé dans cette cité et pourquoi.

- Suis moi et restes près de moi pour ne pas risquer de te perdre ! lui ordonna-t-elle.

- Je n'ai pas le choix puisque je suis déjà perdu ! murmura-t-il.

- Pardon ? lui demanda Emeraude, en soulevant un sourcil.

- Non non ! rien ! je te suis ! lui répondit gêné.

Le jeune homme il ce demandé si vraiment cette fille, s'était intéressée à son cas et voulait réellement l'aider à retrouver sa mémoire. Ou seulement pour assouvir sa curiosité débordante sur lui. Mais dans les pires des scénarios, il n'a vais pas d'autre solution, si il reste seul dans cette cité, il ne tarde pas d'avoir des problèmes, plus il est que un étrangère, où il pouvait être mal traité par les siens.

Elle lui souriait d'un air sournois. Il se demanda alors s'il n'était pas entrain de vivre un canular réalisé par une chaine de télévision avec la complicité de l'un de ses amis. C'étais absurde, mais pas aussi impossible que ce qu'il vivait.

Abdelmadjid était tant fasciné par la beauté et l'audace de cette jeune femme primitive. Il la voyait ainsi, elle et son peuple, en fonction de leurs accoutrements et la simplicité de leurs ustensiles. Enfin, elle l'était par rapport à lui et au monde d'où il venait. Néanmoins, il était étonné par le langage de la jeune femme, que malgré un accent et des mots cassés, sa langue était la même que la sienne. Elle formulait ses phrases de mots qui ne correspondait par à leur vie primitive comme il l'apercevait. Des mots qui n'avaient pas le même sens dans son langage à lui. Le mot matricule par exemple signifiait le nom de la personne dans le langage de cette jeune femme, alors qu'il désignait une suite de chiffres et ou des lettres qu'on utilisait afin d'identifier une personne ou un objet dans documents officiels.

Ils marchèrent ensemble, tout en discutant. Elle lui posa beaucoup de questions pour connaitre les matricules de son clan, des sages de son clan, de son père, ...etc. Il avait du mal à comprendre tout de suite de quoi parlait-elle avant de comprendre la signification de ses questions.

- A quoi bon répondre si elle ne me croirait jamais. Pensa t-il d'un air absent.

Devait-il mentir ? Cela augmenterait le risque qu'il encourait dans un endroit aussi étrange. Et la vérité n'était pas apte à être admise. Il essaierait de suivre son intuition et dire la vérité, en attendant de trouver une quelconque possibilité de fuite. Il avait peur de sa réaction et les regards des autres personnes qui les entouraient ne lui inspiré guère confiance.

Elle fixait son regard un moment afin de déceler quelque chose qui lui donnerait satisfaction à sa curiosité croissante. Elle attendait ses réponses mais une fois qu'il avait répondu, elle était encore plus perplexe et encore moins convaincue de la crédibilité de cet étrange individu.

- Je n'ai jamais entendu parler de ces matricules ! s'exclama-t-elle. Tu n'es pas du clan des Barcadiens ? tu n'es pas l'homme qui s'est réveillé les souvenirs de la veille effacés !!!

Il secoua la tète de négation. Il venait de confirmer ses craintes. Elle le confondait avec une autre personne de ce clan qu'elle appelait des Barcadiens.

- Je n'ai jamais entendu parler de ce clan, ni du tien d'ailleurs ! lui répondit. Tu ne veux pas admettre que je suis un homme perdu. Je ne sais pas où je suis ni comment être arrivé jusqu'ici. Et, je m'appelle Abdelmadjid.

- Donc, tu dois avoir perdu la tète ! le taquina-t-elle. Parce que personne ici ne croira à ton histoire. Tu as besoin d'un bon bol d'air pour te rafraichir la mémoire.

Voilà, qu'il se sentit encore plus désespéré après avoir cru un instant à une chance de délivrance de ce tourment. La seule personne, qui osait lui adresser la parole, le prenait pour un fou comme les autres. C'était vrai, qu'il était différent de ces gens. C'était logique de le prendre pour un fou, ou un homme sans mémoire, de par sa physionomie, ses habits et surtout par ses dires. Cela leurs faisait beaucoup rire, ce qui l'intimidait et le gênait beaucoup.

Contrairement à eux, il était impressionné par leurs accoutrements et leurs langages. Surtout celui d'Emeraude et de sa façon de parler. Ça lui donnait plus de charme et de grâce. Malgré ses tourments et son désarroi, il trouvait réel un plaisir à la regarder parler et articuler avec un accent mielleux et une voix cristalline, au point de se sentir aussi léger qu'une plume. Ses lèvres étaient arquées en un grand sourire.

Elle pointa son doigt devant ses yeux afin de l'arracher de ses rêveries à fleur de peau. Ses joues s'empourprèrent et balbutia quelques mots incompréhensibles.

- Ton matricule ... je le trouve long ! Donc je t'appellerais, seulement Madji Qui serait ton nouveau matricule ! lui annonça-t-elle, comme ci c'était un jugement sans appel.

- Mon matricule est Rubis Vert, mais tout le monde me surnomme Emeraude ! lui ajouta-t-elle. C'est ainsi que m'a nommé notre sage Roi NIAILA, ainsi que les autres sages de mon clan.

- C'est vrai qu'ils te vont à merveille ces noms ! eh ces matricules ! lui répondit-il sans retenue. Ils ont dû être inspirés par tes beaux yeux verts.

Il nota un changement d'expression dans ses yeux et sur son visage.

- Je m'excuse si je t'ai froissé par ma désinvolture, lui rétorqua en rougissant.

- Effectivement mon matricule s'accorde avec la couleur de mes yeux. Et pour ta gouverne, je suis la princesse Emeraude fille du Roi Niaila, descendant du Clan des barviniens. Lui annonça-t-elle d'un ton sec et fier.

Là, il comprit l'intérêt que lui portait cette jeune femme, contrairement aux autres personnes, qu'il avait croisé jusqu'ici. Ainsi que sa liberté et audace de discuter avec un homme et de surcroit un parfait inconnu. Son admiration pour elle ne l'empêcha pas de prendre peur. Il paniqua et balbutia des excuses :

- Princesse ! Je m'excuse et regrette que ma question ai dû vous sembler un manque de respect. Je n'aurais jamais dû vous parler avec cette légèreté. Je ne connaissais pas votre rang dans cet endroit. Tout m'est étranger ici.

Elle lui sourît et son visage s'illumina à nouveau, reprenant une mine radieuse. Comme, elle était convaincu par la sincérité de son regret.

- Etranger ! lui dit-elle. je ferais une exception pour toi !

- Pour deux raisons, ajouta t elle. La première est que je ne pourrais pas en vouloir à un sans cervelle. La seconde est que tu as fait naitre en moi la volonté et la détermination de découvrir ta réalité et ce qui se cache derrière ton histoire à dormir debout.

Il restait muet devant ses révélations. Non seulement, elle ne croyait pas à son histoire, mais aussi elle le prenait pour un déséquilibré mental ou un homme sans mémoire. Cela dit, il était rassuré qu'il était tombé sur elle, une princesse qui pouvait l'aider et le protéger des autres, en attendant de trouver des réponses à ces tourments.

Le petit surnom que lui avait donné Emeraude l'avait surprit mais aussi plu au point de l'accepter avec un large sourire. Il avait compris que ce diminutif était pour elle plus simple à prononcer et plus beau qu'Abdelmadjid. Et pour lui, c'était un espoir de complicité et de compréhension.

Ensemble, Ils continuèrent leur balade. Ils quittèrent la foule. Il se sentait comme un touriste en compagnie d'un guide. Et quel guide ! Une très belle et charmante princesse.

Il ne cessait de s'arrêter et d'admirer la belle architecture de cette cité. Cela impliquait une technologie très avancée que celle de son 21ème siècle.

Les voici arrivés au-devant d'une entrée aux deux grandes portes métalliques en inox dorées. En s'approchant de plus près, il distingua deux railles encastrées parterre, longeant toute la largeur de l'entrée.

Emeraude avançait tout droit vers les grandes portes. Il prit peur et ne savait pas s'il devait la suivre ou pas. Il fut surpris de la voir prendre sa main afin de le guider vers une autre porte centrale et avant de la franchir, elle le mit en garde de ne pas s'éloigner d'elle, au risque de la perdre.

Malgré lui, Madji lui faisait confiance car il n'avait pas d'autre choix que de la suivre. Cela il l'avait bien comprit, et n'avait pas l'intention de la perdre, ni pour une raison ni pour une autre.

Après avoir franchit l'entrée principale, ils continuèrent à marcher dans le long couloir sombre, et une fois arrivés à sa fin, elle l'avisa :

- Homme sans mémoire, j'ai compris que tu n'as pas une meilleure vue dans les ténèbres... Alors ne panique surtout pas lorsque nous monteront les hauts escaliers serpentées, cela serait assez long pour arriver jusqu'à la dernière marche !

Il est vrai que, ce couloire et longe, sons discuté des escaliers non seulement étaient longs, mais surtout étroits. Tellement étroits qu'il éprouvait un étouffement et du vertige. Dés les premières marches, Madji trébucha et faillit tomber de peu, malgré qu'il agrippait Emeraude de derrière par sa ceinture.

- Désolé, il fait vraiment trop noir ! s'excusa-t-il.

Il se demandait comment elle arrivait à savoir où mettre ses pieds avec cette obscurité accablante et surtout aveuglante. L'habitude sûrement ! Se dit-il. Ou peut être elle retient le nombre des marches.

L'essentiel pas une seule fois, elle avait trébuché. Elle l'entendit plusieurs fois cogner son pied, émettre des gémissements ou des excuses et même des injures. Elle ralentissait à son rythme ou l'attendait à chaque fois. Elle avait compris qu'il ressentait de la fatigue et que ses jambes commençaient à flageoler.

Après un bon moment d'ascension, ils arrivèrent à la fin des escaliers, et se retrouvèrent dans un grand hall, peu éclairé par des torches à petites flammes. Madji ne pouvait s'empêcher de lui demander, la cause de ce faible éclairage dans un endroit aussi sombre.

- Pour un Barcadien et sans mémoire, tu m'étonnes par ta curiosité ! lui répondit-elle en souriant.

- Tout simplement, parce que cet endroit manque d'aération et la fumée des torches ne fera que gêner la respiration des gens qui passent par ce chemin. Ajouta-t-elle.

Il voulut savoir en quoi le clan des Barcadiens pouvait être différent de celui des barviniens. Mais il s'abstint de le faire.

Lorsqu'ils s'apprêtèrent à franchir le seuil d'un grand portail, là aussi en Fer forgé, un homme de grande de taille qui devait sortir leur céda le passage en s'inclinant sa main sur sa poitrine sans mot dire. Emeraude le salua à son tour avec un beau sourire.

Madji resta sans voix en observant de grands couloirs, où chacune avait son entrée, toujours éclairés par des torches. Il entendait des voix d'enfants ou des personnes de différents âges. Il y avait de l'activité et du mouvement dans tous les sens. Les enfants entraient et sortaient par toutes les entrées. Ils jouaient, courraient, s'amusaient, criaient et même se chamaillaient. Cela lui rappelait son enfance dans son quartier et leurs différents jeux. Bizarre ! Il se rappelait du passé lointain mais pas du comment être arrivé jusqu'ici.

Il s'arrêta un instant devant ce spectacle plaisant. Les enfants ne portaient pas de pantalons ou short et n'avaient rien des enfants civilisés de son monde. Cela dit, ils inspiraient l'innocence et la joie de vivre à l'état pure.

Les accoutrements et le manque d'habits de ce peuple lui rappelait ceux des tribus oubliés ou perdus quelques part dans les continents d'Afrique.

Tout ce qu'il voyait ou vivait jusqu'à présent, ne lui donnait aucun fil conducteur lui permettant de résoudre le mystère qui le hantait. Rien n'éveillait en lui le moindre souvenir de comment était-il arrivé dans cette Cité Perdue et primitive, ni même l'espoir de s'en sortir un jour. Il avait l'impression de s'engouffrer davantage dans les ténèbres du doute et du désespoir encore et encore.

Pire encore, en franchissant le seuil d'une dès nombreuses entrées, il fut anéanti de se retrouver face à un spectacle ahurissant. Il était à l'arrière d'une immense tour, de plusieurs étages, qui donnait sur une immense grotte. On aurait dit que cette tour bloquait la grotte. A des dizaines de mètres plus loin, il vit une douzaine de piliers carrés métalliques suspendu dans le vide, éloignés les uns des autres de centaines de mètres. Ces piliers étaient en armatures de pierres et d'une impressionnante largeur et profondeur.

Il n'avait jamais vu de pareil. En comparaison avec les plus hauts gratte-ciels des pays riches, ces piliers étaient titanesques. Il observa attentivement les piliers et comprit qu'ils furent construits afin de maintenir la toiture de l'immense caverne.

Et tout cela n'était rien comparé aux étourdissantes passerelles reliant ces piliers. Ce qu'il voyait était époustouflant et même effrayant. Les passerelles étaient entremêlées telle une immense toile d'araignée.

Chaque passerelle donnait accès à une baraque. En effet, des milliers de baraques étaient superposés les uns au dessus des autres et installés sur de larges madriers métalliques qui étaient soudés aux gigantesques piliers.

Le seul moyen pour accéder aux baraques était les passerelles vertigineuses. Ces dernières étaient maintenues aux longs poteaux métalliques par des cordes et suspendus dans le vide.

Il eut un malaise en se penchant pour regarder le bas de la caverne. Il ne vit que le vide absolu, carrément un trou noir. Il eut un frisson et un froid au dos en entendant le sifflement du vent venant du bas.

Il resta figé un bon moment à observer ce spectacle inimaginable. Les baraques entassés les unes sur les autres et les passerelles vertigineuses. En promenant son regard au plus loin, il remarqua une végétation sauvage couvrant totalement la façade de la caverne. Il vit aussi des lumières jaillir de chaque fenêtre.

Emeraude l'observait en souriant et devinait son étonnement et les questions qu'il devait se poser tout bas. Elle s'approcha de lui, posa sa main sur son épaule afin de le rassurer et lui dit d'une voix sereine et douce :

- Nous utilisons un liquide pour allumer toutes ces lumières. Il est extrait des poissons monstres de la mer.

Comme il écarquillait ses yeux et ouvrait sa bouche, elle comprit qu'il était aussi curieux qu'elle et qu'il avait besoin de comprendre davantage. Elle lui prit la main en le conduisant vers une passerelle en bois suspendu dans le vide par de grosses cordes.

Il se pétrifia en regardant vers le bas, et ne put avancer de peur. Elle essaya de le rassurer en lui assurant qu'il n'avait rien à craindre.

- Regarde là bas ! lui désigna-t-elle des enfants qui sautillaient sur les marches en bois de la passerelle sans peur ainsi que d'autres personnes d'âges différents qui prenaient d'autres passerelles pour passer d'un pilier à un autre. Ils ne couraient aucun danger.

Il ne changea pas d'avis, et ne bougea pas d'un pouce tellement il avait peur du vide et surtout de tomber.

- Ces passerelles ne sont pas sécurisées ! s'écria-t-il de frayeur. Regardes, elles balancent dans le vide et si ces enfants tombaient ?! les planches en bois peuvent se brisaient ainsi que les cordes peuvent être rompues à tout moment.

La princesse Emeraude suivit son regard et devina son angoisse. C'est vrai que ces passerelles paraissaient dangereuses et le vide au dessus n'arrangeait pas les choses. Surtout que la fin de ce gouffre ne paraissait même pas. Les gens qui les traversaient courraient un risque imminent mais ils étaient habitués et n'y pensaient même pas.

- Etranger Madji ! lui dit-elle en souriant. Donnes moi ta main, je te guiderais pour traverser la passerelle en toute sécurité. Pose ton autre main sur cette corde acier. Nous devons passer par cette passerelle pour aller de l'autre coté.

- Ooohh que non ! lui répondit Madji. Non merci. Guide moi plutôt vers un autre chemin plus sécurisé. Vous, vous avez l'habitude de ça, pas moi !

Comme elle savait son point faible devant les intrigues et les secrets de cette Cité, elle essaya d'utiliser ce point pour le pousser à franchir cette passerelle. Surtout qu'il posait des questions sur la cause de ce nombre importants de baraques et ce peuple qui vit suspendu dans le vide, où réside un danger imminent de chutes en traversant ces passerelles complexes et vertigineuses.

- Madji ! Si nous autant de baraquements construites sur ces piliers, c'est à cause du manque d'espace ! lui expliqua-t-elle. Et vu que notre population augmente, notre Roi Niaila et les sages de notre Cité ainsi que les chefs des Tribus, n'ont trouvé que cette solution pour notre survit.

Lorsqu'il l'interrogea sur les autres constructions en pierre, elle répondit :

- Mystérieux homme sans mémoire ! C'est là où habitent les sages, les guerriers, et les conseillers de la plus grande importance de notre citée qui existe depuis bien longtemps. Notre Citée fut construite par les premiers hommes que nous n'avions jamais connus.

Doucement elle essaya de retenter sa chance en le guidant vers la passerelle et en l'invitant à faire un pas vers la première marche.

- Oohh non ! arrête ! l'interrompit-il. J'ai le vertige et j'ai peur du vide.

- Comment se fait il qu'un homme comme toi ai peur du vide ? s'écria-t-elle. N'as-tu pas reçu l'entrainement du vide dans ton enfance ?

- Surtout ne va pas me dire non ! ajouta-t-elle avant qu'il ait put répondre. Je ne pourrais le croire. Dans notre Citée, dès la troisième année après naissance, tout enfant reçoit un premier entrainement pour combattre l'angoisse du vide. c'est impensable que tu ne l'aies pas effectué ... A moins que toi et ton Clan, vous êtes peureux et faibles !

Sa fierté fut touchée par ces mots. Il rougit de honte ou de colère, car il était le plus courageux entre ses amis et les tiens. Il retira sa main et prit son courage à deux mains et attrapa la corde en acier et avança d'un pas. Puis un autre. Lorsque la passerelle bougea, il raffermit ses poings sur les cordes en acier alors qu'Emeraude avançait tranquillement sans crainte ou peur, et sans poser ses mains sur les rampes.

Lorsqu'ils arrivèrent au milieu de la passerelle, des enfants n'avaient rien de mieux à faire que courir en traversant la passerelle, la faisant pivoter d'un coté à un autre. Il avait une envie de leur crier dessus mais il savait d'avance qu'ils ne l'écouteraient pas et continueront à courir et sautiller. Il jeta un coup d'œil vers le bas, et blêmit.

Emeraude remarqua son arrêt et devina sa panique. Elle comprit qu'il ne pourra pas continuer à la suivre plus loin que cette passerelle alors qu'ils devaient en arpenter d'autres. Elle décida de rebrousser chemin pour prendre un autre chemin dans la tour, plus long mais plus évident pour lui.

Ils arrivèrent devant une large entrée. Ils marchèrent ensuite tout au long d'un couloir peu éclairé par des flammes brulant à l'huile de poissons, dans des pots métalliques suspendus. Des odeurs et une fumée noire s'y dégageaient et piquaient les yeux de Madji.

Ils se retrouvèrent devant des escaliers, là aussi serpentés. Au mur, il y avait une plaque gravée en plusieurs langues, mais Madji ne put lire que « Bloque 112 » car tout a été effacé par le temps. Il ne posa aucune question, car il avait compris qu'ils devaient descendre plus bas.

- C'est mieux que de remonter ! se dit-il tout bas.

Il était encore plus impressionné par Emeraude, il la trouvait incroyablement audacieuse et une battante. Jusque là, elle n'avait pas rouspété ou s'était sentie fatiguée.

Ils continuèrent leur descente. Les murs étaient tellement étroits qu'il avait l'impression qu'elles allaient lui tomber sur la tète. Au fur et à mesure de leur descente, Madji ressentit une brise de plus en plus forte ou un courant d'air venant de l'extérieur du bâtiment. Il comprit alors que ces escaliers étaient dans le passé une sorte d'issue de secours.

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