Loup-Garou [EN REECRITURE]

By Alittlelitteraire

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Vous connaissez tous le jeu Loup-Garou, non ? Et si celui-ci devenait réel ? Si le Jeu du Loup-Garou devenait... More

Règles du jeu :
Chapitre 1 :
Chapitre 2 :
Chapitre 3 :
Chapitre 4 :
Soir de Concertation 1
Chapitre 5 :
Chapitre 6 :
Chapitre 7
Chapitre 8
Soir de Concertation 2 :
Chapitre 9
Chapitre 10 :
Chapitre 11 :
Chapitre 12 :
Chapitre 13 : Milena
Chapitre 14 : Jekaterina
Merci !!!
Chapitre 15 : Milena
Chapitre 16 : Journée des Questions
Soir de Concertation 3
Chapitre 17 : Milena
Chapitre 18 : Kenya
Chapitre 19 : Milena
Chapitre 20 : Milena
Pub !
Chapitre 21 : Elena
Chapitre 22 : Milena
Chapitre 23 : Milena
Chapitre 24 : Milena
Soir de Concertation 4
Chapitre 25 : Milena
Chapitre 26 : Milena
Chapitre 27 : Milena
Chapitre 28 :
Chapitre 29 : Milena
Soir de Concertation 5
Chapitre 30 : Amira
Chapitre 32 : Milena
Chapitre 33 : Milena
Chapitre 34 : Amira
Pub !
Soir de Concertation 6 :
Chapitre 35 (partie 1)
Chapitre 35 (partie 2)
Chapitre 36
Chapitre 37 : Milena
Soir de Concertation 7
Chapitre 38 : Jekaterina
Chapitre 39 : Amira

Chapitre 31 : Milena

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By Alittlelitteraire

(Elena en multimédia)

Premièrement : désolé pour ce retard, mais ma meilleure amie est resté dormir chez moi un peu plus longtemps que prévu donc je n'ai pas eu le temps d'écrire... en plus ça faisait presque un an que je ne l'avais pas vu donc pas la peine de râler ! 😝

Deuxièmement : le chapitre est court, je sais, mais j'ai eu une pane d'inspiration et je n'ai pas réussit à écrire une suite.

Troisièmement : pas ce dimanche là, mais l'autre, je vais refaire une parti spéciale pub, car il y en a beaucoup qui demandent, et soit j'oubli de le faire, soit je n'ai pas le temps, donc jusqu'à ce dimanche qui arrive, demandez moi de vous faire des pubs, j'irai jeter un coup d'œil à vos histoires et je vous ferai des pubs !






Je regarde Amira et Kenya ressortir l'une après l'autre de derrière les maisons.

Ah ! ah ! Petites coquines, va ! comme-ci je n'avais pas compris ce qui vient de se passer !

Je m'avance en boitant vers Amira et lui sourit.

- Aloooors ? chantonné-je, elle t'a encore mordue le cou ?

Amira devient rouge et détourne le regard.

- Qu'est-ce que t'as pris pour être comme ça ? grogne-t-elle.

Je la prends dans mes bras.

- Ce sont les médicaments pour ma jambe, ils me rendent heureuse donc là je n'arrête pas d'être heureuse !

Elle souffle.

- Bah calme ta joie, il n'y a rien de marrant ici...

- Elle t'a mordue où pour que tu sois aussi grincheuse ?

Elle me repousse.

- Je ne suis pas grincheuse...

- Roohh ! arrête de nier l'évidence !

- Va retrouver Bryan et laisse-moi tranquille.

Je secoue la tête.

- Bryan est en train de faire une dépression à cause de la mort d'Alice, puisque je suis trop heureuse, je ne peux pas rester à côté de lui, ce serai presque insultant !

- Laisse-moi tranquille, va voir quelqu'un d'autre...

Je lève les yeux au ciel.

- D'accord ! alors je vais poser la question à Kenya, si tu ne veux pas me répondre !

J'allais courir vers cette dernière quand Amira m'attrape par les cheveux pour me retenir.

- Arrête avec ça ! oublie ce qu'il s'est passé, ok ?

- Oh... vos avez rompu ?

- On ne sortait même pas ensemble !

- Vous êtes chiante ! moi j'aimerai bien vous voir vous embrasser !

- Arrête de te mêler de la vie des autres !

- Impossible ! je suis trop curieuse !

J'aperçois du coin de l'œil Miranda et Bob discuter, en restant à l'écart des autres, quand Amira me lâche, je saute sur Bob.

- Attention ! crié-je, elle va te lobotomiser le cerveau !

- Milena... souffle-t-il, arrête...

- Laisse-la, souffle Miranda, quand elle aura épuisé son quota d'insultes elle s'en ira.

- Petite maline, va ! soufflé-je, tu commences à bien me connaitre à ce que je vois...

Elle lève les yeux au ciel.

- Mais tu peux faire vite, je dois parler à Bob et c'est très important.

- Tu as des envies que tu n'arrives pas à satisfaire toute seule ? me moqué-je.

Elle devient rouge.

- T'es vraiment une salope, râle-t-elle, tu me dégoute.

Je ris.

- Je préfère être une salope qu'une pute !

- Ton père ne serait pas fier de toi !

Au lieu de lui sauter dessus, je ris.

- Tu ne m'atteins plus avec tes insultes, j'ai pris tellement de médicament contre la douleur que plus rien me fait mal ! regarde, frappe-moi, je ne sentirai rien !

Bob se secoue pour me faire tomber.

- Milena, va chercher les embrouille autre part, on n'a pas envie de rigoler, là.

Je fais mine de bouder.

- Vous n'êtes pas sympa, vous...

Je m'en vais en croisant les bras, personne ne veux de moi ou quoi... je ne peux pas embêter le Maître du Jeu à cause d'hier, Bryan déprime pour la mort de sa cousine, et les autres n'ont pas envie de rire.

C'est quoi ce monde de merde ! pour une fois que je suis heureuse, les autres ne pourraient pas l'être aussi ?!

Je m'assois sur un banc en regardant la forêt, si seulement je pouvais faire une petite balade là-bas, histoire de me changer les idées, mais ces connards de rebelles et de gardes en ont décidé ainsi.

Je ferme les yeux et souffle.

Ça commence à être énervant, il faut que je fasse quelque chose pour que tout soit un peu plus joyeux...

Mais comment ?

Je n'ai aucune idée, Jekaterina doit sûrement être en train de s'occuper d'Arslan, Ev... Miranda et Bob sont occupés, Amira et Bryan aussi...

C'est chiant l'ennui !

Et... et si je faisais chier tout le monde... ?

Milena... râle ma conscience, tous les joueurs et même le Maître du Jeu n'ont pas le morale pour te supporter, ne fait pas ça.

Mais... !

Non, trouve une autre occupation.

Fait chier... même ma conscience est chiante...

- J'en ai maaaaaare de l'ennui ! me mis-je à chanter, et l'ennuiiiiii c'est d'la meeeeerdeeeeee ! et la meeeeerde ça ne seeent paaaas boooon ! ohhhh yai yai !!

Je regarde autour de moi, personne ne vient me voir.

- Fait chieeeeeeer !

Toujours personne pour me tenir compagnie.

Putain ! comment on fait pour attirer l'attention quand personne n'est là ?!

A cette remarque pas très intelligente, je me rends compte que, à part Miranda et Bob, je suis la seule dehors.

Je souffle en m'étirant.

Une occupation... une occupation...

J'ai envie d'aller voir Bryan, mais je n'ai pas envie de le consoler pour la mort d'Alice, car je n'en ai rien à faire d'elle.

- Ça fait chier, ça fais chiééééé, je ne m'amuserai plus jamaaaaais ! ça fais chié, ça fais chiéééé ! c'est décidé j'vais faire m'faire chiééé ! j'ai laissé ! ma gaieté s'emmerder ! perdue dans la merde... les chiottes sont pour moi le prix de la liberté...

Putain je suis partie loin là...

Je me lève, rentre dans la cantine pour prendre une POMME. (et ouais, les pommes c'est la vie, ma gueule !)

J'allais me rassoir sur mon banc, quand j'aperçois du coin de l'œil le Maître du Jeu des lunettes de soleil, les lèvres serrée par l'énervement, sûrement. Elle porte, pour une fois, un pantalon, un T-shirt à manche longue et des baskets, ça fait vraiment bizarre de la voir comme ça... Je me tourne vers elle et elle s'avance d'un pas ferme vers moi. Je croque dans ma POMME (le meilleur fruit au monde) et mâche la bouche ouverte, rien que pour la provoquer.

- Viens avec moi, dit-elle presque froidement.

Je secoue la tête.

- Si c'est pour tenter de me poignarder, non merci.

Elle se racle la gorge.

- Allons discuter.

- De quoi ? du fait que vous m'avez planté ?

- Ne fait pas chier et avance, déjà que j'ai assez de problèmes avec tout ce qu'il se passe.

Sans me laisser répliquer, elle m'attrape par le poignet et me traine de force dans sa maison. Celle-ci est rangée, comme s'il n'y avait jamais eu de bagarre. Elle me lâche rapidement le poignet, s'assoit sur son fauteuil et me tend une tasse de thé.

- Tiens.

Grâce au liquide dans la tasse, je remarque qu'elle tremble légèrement. Mais pour ne pas la vexer, je ne fais pas la remarque. Elle attrape la sienne et la fixe en dessinant avec son pouce les rebords de la tasse pendant que je m'assois en face d'elle sur son canapé.

- Si je t'ai amené ici c'est... pour qu'on discute de...

Son petit mouvement de pouce s'arrête, elle devient immobile et muette. Je grimace légèrement, comprenant qu'elle va bientôt exploser.

Un silence assez flippant arrive, j'ai presque l'impression que le Maître du Jeu est devenu une statue, rien ne bouge chez elle, comme-ci cela l'effrayais de prononcer la suite de sa phrase. J'ai très bien compris la raison pour laquelle elle m'a fait venir.

Je pose ma tasse et ma POMME (toujours aussi bonne) et me penche sur le canapé.

- Comment vous vous appelez ?

Elle lève soudain les yeux vers moi, et à travers ses lunettes, j'arrive à y apercevoir une drôle d'émotion que je ne vois pas souvent dans ses yeux : du soulagement.

Elle inspire profondément et pose elle aussi sa tasse.

- E-Elena...

Je souris.

- Ça ressemble étrangement à Milena.

Elle détourne le regard en essayant de réprimer son sourire. En vain.

- Ton père l'a sûrement choisi pour cette raison.

- Comment l'avez-vous connut ?

- J'étais... une grande admiratrice de ses livres.

J'hoche la tête. Je ne m'imagine pas à qu'elle âge elle a pu m'avoir... mais mon père était quand même très vieux. Je pense que s'il était encore vivant, il devrait bientôt avoir la quarantaine, je pense...

Et le Maître du Jeu doit avoir aujourd'hui trente ans, à peine.

Une image me traverse l'esprit où mon père et le Maître du Jeu sont en train de faire leurs petites affaires...

Cette image me fait frissonner.

Dégueulasse...

- Il était déjà avec ma... "mère" ?

- Oui...

- Vous aviez quel âge ?

- Quatorze ans...

J'ouvre grand les yeux. Quatorze ans ?!

- Il vous a forcé ?

Elle secoue la tête.

- N-non... c'est même plutôt l'inverse...

- Quoi ?! vous avez violé mon père ?!

- Non ! pas du tout ! je suis juste est venu le voir !

- Mais... il était mille fois plus vieux que vous !

- Et alors ? je l'aimais !

- C'était déjà un papi !

- Il n'avait que vingt-cinq ans !

- "Que" ?! c'est un peu beaucoup vingt-cinq ans !

- On s'aimait !

- Je paris qu'il voulait juste un plan cul !

- Ton père n'était pas comme ça !

- Alors pourquoi il a couché avec une gamine de quatorze ans ?!

Elle souffle et s'affaisse sur son fauteuil.

- Car je lui ai fait croire que j'en avais plus...

- Et il vous a cru ?

- Je ne pense pas...

- Le pédophile...!

Elle se redresse.

- Ne parle pas comme ça de ton père !

- Faut bien avouer que faire un gosse avec une gamine n'est pas vraiment très... civilisé ?

- Arrêtons de parler de ça... je... je n'aime pas en parler...

J'hausse les épaules.

- Comme vous le voulez.

Elle détourne le regard et doit sûrement se concentrer sur la fenêtre.

- Alors ? dis-je pour briser le silence. Vous avez un nouveau copain depuis ?

A travers ses lunettes, je sens son regard noir se poser sur moi.

- Premièrement, ce ne sont pas tes affaires, secondement, non. Depuis ton père, je me suis promis de ne plus tomber amoureuse.

Ce n'est pas ce qu'Amira m'a dit hier...

Je souffle.

- Donc vous ne voulez pas avoir d'autre enfant ?

Elle ouvre la bouche, comme pour dire quelque chose, mais après quelques secondes d'hésitation, elle y renonce.

- Ça ne vous plait pas l'amour ?... enfin, vous n'aimez pas tomber amoureuse ?

- On n'aime pas tomber amoureux. L'amour, les sentiments, ne sont pas naturels, ce n'est qu'une invention de la société pour nous civiliser. L'humain est un animal civilisé, avec des sentiments et des raisonnements qui n'ont ni queue ni tête.

- Les sentiments sont naturels. Si un loup alpha ne tue pas sa meute, c'est parce qu'il apprécie les autres.

- Non, c'est parce qu'il en a besoin pour survivre.

Je serre les poings.

- Alors, si une lionne ne tue pas ses gosses, c'est parce qu'elle les aime.

- Non, c'est parce que c'est son devoir de les faire vivre, elle doit faire de ses lionceaux de bons chasseurs, sinon, ça ne sert à rien qu'ils vivent.

Je me lève, et me penche vers elle en serrant les poings.

- Alors pourquoi vous ne m'avez pas tué, vous êtes la lionne, je suis le lionceau, non ? je ne suis pas une chasseuse, au contraire. Pourquoi ne pas me tuer sur le champ ? ça ne sert à rien que je vive, non ?

Elle se mord la lèvre puis avec son index remonte ses lunettes qui glissaient sur son nez.

- Les lionnes ont toujours leur petit préféré...

Je rougis... donc je suis sa préférée... ?

En même temps, elle n'a pas d'autre enfant.

- Et, rajoute-t-elle comme pour me faire oublier ce qu'elle vient de me dire précédemment. Si l'envie me prenait de te tuer, avec ce que tu viens de me dire, tu n'assumerais pas ton choix. Affronter la mort est quelques chose de terrifiant, tu ne serais même pas assez courageuse pour me faire face.

Je lève un sourcil.

- C'est ce que vous croyez.

Elle se lève et se penche, pour être à vingt centimètre de mon visage.

- Tu as hérité de mon caractère de merde, mais pas de mon courage.

- C'est ce que vous croyez.

- Je le sais, Milena. Si quelqu'un en face de toi tiens une arme, tu vas préférer fuir.

Je fronce les sourcils et m'approche plus près d'elle.

Derrière ses verres teints, je remarque que son œil droit est complètement refermé, il est gonflé, entouré de noir, maintenant que je suis près d'elle, j'aperçois que sa lèvre inferieur est un peu gonflé et ouverte sur un côté, j'ouvre grand les yeux et lui arrache ses lunettes en découvrant un œil au beurre noir. Elle pousse un cri, me tourne le dos et se couvre le visage de ses mains.

Je déglutis, choquée.

- Qui... qui vous a fait ça... ?

- Personne, rend-moi mes lunettes.

Elle tend la main toujours en me tournant le dos. Mais ma stupeur fait maintenant place à de la colère. J'attrape la main qu'elle me tend et la force à se tourne vers moi.

Prise d'une violente colère, j'attrape son T-shirt à col roulé et lui arrache tout cela.

- Arrête ! s'écrit-elle.

Trop tard. Elle n'a pas le temps de m'arrêter que je fous son T-shirt à terre, ce qui laisse place à des marques de coup, des blessures, son cou porte une trace marrons, comme-ci quelqu'un avait tenté de l'étrangler, ses bras son maculé de bleu et de griffures, son ventre pareille, et je n'imagine même pas le bas de son corps...

En voyant ma réaction, le Maître du Jeu cours vers les rideaux pour les tirés puis se tourne vers moi, tremblante comme jamais, son œil gauche se met à pleurer tandis que l'autre n'arrive même pas à s'ouvrir. J'ai à peine le temps d'ouvrir les bras qu'elle me fonce dessus et me serre fort contre elle. Nous glissons lentement à terre.

Tout son corps est contracté, sûrement car elle n'a pas envie que je l'entende pleurer, ou même sangloter.

La sentir contre moi est bizarre... savoir que c'est le Maître du Jeu qui me prend dans ses bras, c'est... étrange...

Mais c'est aussi apaisant, j'ai ma mère dans mes bras, et même si elle vient de se faire tabasser par je ne sais qui, je suis quand même heureuse, car, pour une fois, elle me rend mon étreinte. Ce qui n'était pas possible avec... mon autre mère. Cette situation me met les larmes aux yeux.

Maintenant que je me rends compte de la situation, je me trouve...horrible. Peut-être que ce n'est pas la première fois qu'elle se fait battre, peut-être qu'elle vit ça tous les jours, avec la peur de se faire taper par un connard. Et après, il y a une grosse gamine dans mon genre qui vient la faire chier... j'ai honte de moi...

Maintenant, en y repensant, depuis tout ce temps, si elle vient me voir, c'est peut-être pour essayer de trouver du réconfort avec tout ce qu'elle vit, elle doit souffrir, ça c'est sûre, et peut-être qu'en venant me voir, ça lui fait du bien de retrouver ce qui reste de mon père... mais quand je la renvoie chier en l'insultant ou en la faisant chier... je ne crois pas que ce soit réconfortant... je suis une fille indigne...

J'enfouis mon visage dans le creux de son cou en fermant les yeux pendant qu'elle se retient tant bien que mal de pleurer.

Face à moi, la porte d'entrée s'ouvre lentement sur Bryan, le Maître du Jeu doit être tellement concentré pour ne pas pleurer qu'elle n'a pas dû se rendre compte de son intrusion. Quand il nous voit ainsi, Bryan a un petit mouvement de recul, je lui fais signe de partir, il fronce les sourcils puis referme la porte.

- Milena... souffle le Maître du Jeu.

- O-oui... ?

- Ne le répète jamais à personne... compris... ?

- Euh... d'accord...

Elle s'écarte de moi et pose ses mains sur mes joues en souriant faiblement. Les joues inondées de larmes, elle me souffle, le regard presque vide.

- J'ai pris des médicaments, beaucoup de médicaments... saches que je suis fière de toi, ma fille.

Puis elle s'effondre.

Je mets beaucoup de temps à comprendre ce renversement de situation. Puis quand je vois le corps du Maître du Jeu, de ma mère, à terre, l'œil gauche encore ouvert, je l'agrippe par les épaules et pousse un hurlement, un long et impuissant hurlement. Bryan rentre et nous vois, il m'écarte d'elle et pose son oreille sur son torse.

- Elle respire encore.

Puis il se met à me bombarder de questions, mais je ne réponds à aucune d'entre elle, me répétant sans cesse ses dernières paroles.

Elle m'a appelé... ma fille...

Bryan se met à me secouer en me hurlant des questions, j'y réponds d'une petite voix faible, le regard posé sur elle.

Soudain des personnes, des ambulanciers arrivent par le sous-sol et attrapent par les bras et les jambes le Maître du Jeu et commencent à l'emmener quelque part.

Je me lève.

- Je vous suis.

- Non, me dit un ambulancier, toi, tu restes ici.

- Pas question !

- Tu n'as pas le droit de sortir d'ici, donc tu restes là, point.

Je pousse un cri pendant qu'ils passent la porte du sous-sol et essaye de les suivre sauf que Bryan passe ses bras autour de mes hanches et m'en empêche.

- Calme-toi, Milena ! hurle-t-il.

- Laissez-là ! hurlé-je, vous allez lui faire du mal !

- Milena !

Bryan me plaque violement contre un mur en collant son corps contre le mien pour m'empêcher de bouger.

- Ils savent ce qu'ils font ! elle n'est pas encore morte ! laisse-les faire !

- Non ! ils vont la mener tout droit vers le mec qui l'a frappé !

- Quoi ?!

- Elle s'est fait battre ! tu n'as pas vus son corps maculé de bleu et de griffures ?! un mec l'a frappé !

- Milena...

- Ce mec ne venait pas d'ici ! c'est sûr ! car elle ne se serait pas laissé faire s'il venait d'ici ! c'est elle qui l'aurait frappé ! ce mec vient d'en dehors du jeu ! il va la retrouver et la frapper ! elle va mourir sous ses coups ! laisse-moi l'accompagner !

- Non ! on nous a dit de rester ici, on y reste !

Pendant que mes larmes coulent en abondance sur mes joues, je lève un regard noir vers Bryan en serrant les poings.

- Va te faire foutre sale connard de merde, la vie de ma mère est en jeu, et ce n'est ni toi, ni personne qui m'empêchera de la suivre !

- Milena, je t'ai dit non.

- Tu n'es pas mon père, connard !

Il ferme les yeux et souffle.

- Si tu essayes de la suivre, ils te tueront.

- J'en ai rien à faire !

- Ça signifie que je mourrai aussi.

- Ma mère passe avant toi ! j'ai toujours rêvé d'avoir une mère, une vrai, et... et là... je viens de voir ma mère s'effondrer à terre... lâche-moi ou c'est fini entre nous !

- Je préfère que ce soit fini entre nous, alors. Ta vie faut plus que celle du Maître du Jeu. Depuis tout ce temps tu l'insultes, tu n'as qu'une envie, c'est de la voir mourir et là tu es prête à risquer ta vie ?!

J'essaye de le repousser en vain.

- J'ai perdu mon père, ma mère adoptif et là... et là je vais perdre ma mère biologique... !

J'abandonne le combat et prend Bryan dans mes bras en sanglotant.

- S'il te plait Bryan, je ne veux pas la voir partir... s'il te plait lâche-moi...

- Mais elle n'est pas morte, elle respirait encore !

- Mais si ce n'est pas les médicaments qui la tueront, ce sera le mec !

- Tu n'en sais rien.

- S'il te plait Bryan...

Il secoue la tête.

- Non, ta vie est plus chère à mes yeux que la sienne.

Sa main se pose dans mon cou et il se met à appuyer fermement sur un endroit, sûrement une veine, j'ai à peine le temps de protester qu'il me maintient avec son autre main la mâchoire et m'embrasse.

Puis je m'évanouis.

...

Quand j'ouvre les yeux, je suis posé dans mon lit, les rideaux tiré et la porte fermé, je suis toute seule dans le noir. J'entrouvre un rideau et regarde le ciel, il fait déjà nuit et quelques nuages menaçant cachent la lumière de la lune. Je souffle. Comment j'ai fait pour dormir si longtemps ? ah, oui, c'est à cause de Bryan, cette saleté m'a fait un truc bizarre dans le cou...

Et là tous les évènements me reviennent.

Je serre les poings et espère que le Maître du Jeu va bien.

Bryan a raison en trouvant mon comportement bizarre, mais... je ne sais pas, quand j'ai sus que c'était ma mère, quand je l'ai vu avec toutes ces blessures et quand je l'ai entendu m'appeler "ma fille", ma vision d'elle a terriblement changé.

Et maintenant, elle est peut-être morte à cause du connard qui l'a frappé...

Je m'assois sur mon lit en serrant les poings, non, pour cette nuit je n'irai pas voir Bryan, je lui en veux terriblement, il n'a pas compris le traumatisme que j'ai eu quand j'ai vu mon père mourir sous mes yeux, et là... j'ai crus que ça recommençais... enfin, ça a recommencé...

Pourquoi il a fallu que Bryan soit aussi con ?! il est fort pour frapper des gens, non ? alors pourquoi il ne m'a pas suivi, il aurai pu faire mon garde du corps pendant que j'accompagnerais les ambulanciers je ne sais où !

Mais ce con en a décidé ainsi et a préféré me bidouiller l'épaule au lieu de m'écouter.

Soudain dans un bruit de vitre casser quelqu'un rentre de force dans ma chambre et cours quelque part. Je pousse un cri et me roule en boule sous ma couette.

J'entends des pas précipité, une respiration rapide, qui me prouve que c'est une personne qui vient de courir. Puis quelques pas un peu moins rapide, une porte, sûrement celle de mon armoire qui claque, puis plus rien.

Mais je reste sous ma couverture, les membres tremblants et à l'affut du moindre bruit. J'étais tellement tranquille quand tout c'est passé, et ça a été comme un déclanchement, dès que j'ai entendu ça, j'ai revu l'image de mon père allongé à terre, un couteau dans le ventre...

Je ferme les yeux en espérant faire le moins de bruit possible. Soudain, j'entends, pas très loin le bruit des pas sur du verre, mais c'est tellement silencieux que je dois vraiment me concentrer pour confirmer ce que je dis.

C'est quoi ce bordel... ?

Les pas s'approchent de moi, une main se pose même sur moi, dans le creux de ma hanche, je me contracte et recommence à trembler.

- Tu ne dors plus ? me demande Bryan.

Une vague de soulagement me traverse les veines et je me relève les larmes aux yeux pour le prendre dans mes bras. Sauf que quand je colle mon torse contre lui, quelque chose de poisseux et de tiède vient pénétrer mon T-shirt. A l'odeur, je comprends que c'est du sang.

Je m'écarte de lui, les yeux exorbités.

- Tu saignes ?!

Il secoue la tête.

- Non, je ne saigne pas.

Je lève les yeux vers lui et remarque, même avec cette faible lumière, qu'il a les yeux rouges, mais vraiment rouge...

Je m'écarte encore plus de lui.

- Qu-qu'est-ce qu'il t'est arrivé ?!

- Rien, puisque je pensais que tu allais dormir encore un peu et puisque que le Maître du Jeu a été hospitalisé, je me suis porté volontaire juste pour cette nuit pour surveiller la forêt avec des gardes.

- M-mais... pourquoi tu as du sang ?!

- Car je suis en pleine chasse à l'homme.

Je secoue la tête et me lève face à cette expression anormale.

- T-tu chasses... qui ?

- Un rebelle, je suis sûre qu'il est rentré dans ta chambre puisqu'il a cassé ta fenêtre et je sens son odeur d'ici.

- Q-quoi... ?! tu es sérieux Bryan ?! je... je croyais que tu étais avec les rebelles ?!

Il s'immobilise et je lis dans son regard qu'il vient de m'avouer quelque chose qu'il n'aurait pas dû.

- Milena...

- Donc tu m'as encore une fois mentis ?!

- Mais essaye de me comprendre, les rebelles sont mauvais, ils violent les filles, ils tuent des innocents, ils sont mauvais !

- Ce n'est pas ça qui m'énerve, tu m'as mentis, merde ! je croyais pouvoir enfin te faire confiance ! pourquoi tu m'as mentis ?!

Il détourne le regard.

- J'ai des raisons.

- Eh bien dit-les-moi si tu ne veux pas que je m'énerve encore plus !

- Elles sont personnelles.

Je me mords la langue pour ne pas lui sortir une ribambelle d'insulte.

- Donc tu ne me fait pas assez confiance pour me les dire ?

- En quelques sortes... oui.

Je serre les poings et lève les yeux au ciel. Derrière Bryan, j'aperçois le rebelle qui me fait signe de me taire, je comprends dans son regard qu'il a envie que je fasse diversifions.

Je vais aider ce rebelle, même-ci Bryan ne va pas être d'accord. Que Bryan aille se faire foutre, je suis une rebelle. Et je ne l'aiderai jamais à tuer quelqu'un.

Je souffle en me mettant à rire.

- Tu sais que tu m'énerves dès fois, dis-je d'un ton plus doux.

- Ce n'est pas pour cela que tu m'aimes ?

- Si, un peu.

Je m'assois à califourchon sur lui.

- Et pourquoi ne pas abandonner cette chasse à l'homme pour passer une nuit avec moi ?

Il sourit.

Je comprends maintenant pourquoi il a les yeux rouge, c'est parce qu'on lui a injecté le même truc que j'ai eu pour tuer Anil.

Mais le Maître du Jeu a du se tromper dans les explications, car cela n'éveille pas son instinct de chasseur, cela éveille son instinct animal, car dès que je lui ai fait cette proposition, il se jette sur moi en m'embrassant sauvagement dans le cou. Je regarde le rebelle derrière l'épaule de Bryan et lui souris pendant qu'il me remercie. Au fond de moi, je me fais la remarque qu'il ressemble étrangement à Bryan, mais ce doit être à cause de cette faible lumière, je lui fais signe de la main de partir, il hoche la tête et s'en va silencieusement.

Je me tourne vers Bryan et lui enlève ce T-shirt maculé de sang. Il fait pareil avec moi puis s'immobilise en reniflant dans l'air.

- Le rebelle a disparu, déclare-t-il.

Je souffle et passe mes jambes autour de sa taille.

- Qu'est-ce que tu en as à faire, reste avec moi, Bryan...

- Mais le rebelle...

- Oublie-le, je suis plus importante qu'un rebelle, non ?

Il me regarde dans les yeux puis hoche la tête.

Je lui souris et l'embrasse furtivement.

- Parfait. Va prendre ta douche et nous reprendrons où nous nous sommes arrêtés.

Il se met à jouer avec la bretelle de mon soutien-gorge.

- D'accord, je fais vite alors.

Il se lève et fonce dans ma salle de bain, en évitant les bouts de verre, je me penche vers la fenêtre et regarde autour de moi. Le rebelle arrive en me lançant un regard amical.

- Qui es-tu ? chuchoté-je.

- Je ne peux pas te donner mon nom, à cause des caméras, je peux juste te dire merci.

Il me serre la main en me faisant passer secrètement quelque chose, je lis dans son regard que c'est quelque chose d'important.

Et je lis aussi de la souffrance dans son regard, car il a la joue et le torse ouvert et il saigne beaucoup.

- C'est Bryan qui t'a fait ça ?

Il baisse la tête.

- Oui, c'est quand même bizarre de dire que mon propre frère qui a essayé de me tuer.

Puis il s'en va.

Q-quoi ?! donc... ce mec, c'est le frère de Bryan... ?! non... mais il lui ressemble tellement... et... et il ne m'en a jamais parlé ! impossible...

Bryan me prévient qu'il va bientôt sortir, je regarde secrètement ce qu'il y a dans ma main et sourit en voyant une araignée robot, je la cache sous mon oreiller et m'allonge comme une déesse sur le lit, en faisant semblant qu'il ne s'est rien passé.

Mais en voyant son expression féroce et son air de vouloir me sauter dessus, ça me dégoute de devoir faire quoi que ce soit avec ce Bryan sauvage.

Je me relève et secoue la tête.

- Je suis fatigué, Bryan... avec tous ces évènements, j'ai besoin de dormir.

Il s'immobilise.

- Pourquoi ? tu n'avais pas l'air fatigué avant que j'aille prendre ma douche ?

- Mais avec ce... petit temps de répits, j'ai constaté que j'étais extrêmement fatigué.

- Mais... pourquoi !?

Je souffle.

- Demain, ça te vas ?

Il fait mine de bouder.

- Mouais... mais demain matin !

Je serre les poings, et si demain je n'en ai pas envie, hein, connard ?!

- On verra. Mais là j'ai besoin de dormir, donc s'il te plait, éteint les lumières et vient me prendre dans tes bras, j'ai eu très peur à cause de... ta chasse à l'homme...

- D'accord...

Il éteint la lumière de ma salle de bain et me rejoins dans mon lit, je vois très bien qu'il m'en veut pour lui avoir dit non car il ne me prend même pas dans ses bras.

Sale gamin, va...

Je passe ma main sous mon oreiller, attrape l'araignée robot et la laisse me mordre l'index.

Bryan aura beau me dire que les rebelles sont mauvais, ils ne le sont moins que cet Enfoiré.

Je ferme les yeux et m'endors instantanément.




Hey !

Je termine d'écrire la suite (le rêve de Milena) et je vous le poste !

Biiisous !!!

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