Brisé(e) (BlackMoon Romance)

By sophiespierucci

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Plus qu'un besoin, Oceana, trente ans, doit réussir à regrouper plus de trois cent mille dollars le plus rapi... More

1. Répudié !
2. Douche froide
3. Papillons
4. Ce truc...
6. Mante religieuse
7. Chocolat fondu...
La suite ...

5. Nouvelles Règles

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By sophiespierucci

Devant la poêle à pancakes, je bâillais à m'en fissurer la mâchoire. J'étais épuisée. J'avais à peine eu le temps de prendre ma douche. J'étais tellement pâle que j'aurais pu être figurante sur le tournage de Walking Dead, avec mes yeux cernés. Et que dire de ma tenue vestimentaire... legging noir et débardeur blanc. Je faisais peine à voir !

Et pour cause : j'avais eu autant de mal à m'endormir qu'à me réveiller. Ma nuit avait été plus que perturbée, au point de penser qu'un rouleau compresseur m'était passé dessus. Chaque fois, c'était la même chose. Le même rêve érotique (et là, il ne s'agissait plus du rouleau, mais de Rick !). La même impression qu'il tenait toujours mon poignet. Si bien que j'étais allée jusqu'à toucher l'endroit même où sa main m'avait brûlée. Des dizaines de fois !

Il ne m'avait pas fait mal. Pas comme la première fois. Là, c'était aussi possessif que tendre. Et j'avais aimé.

J'aimais toujours. À cause de ce rêve. J'avais tant fantasmé sur son geste, toute la nuit, que ma tête s'était persuadée que tout avait été bien réel. Ses lèvres dans mon cou. Sa main libre sur ma nuque. L'autre maintenant mon poignet au-dessus de ma tête enfoncée dans son oreiller. Son bassin pressant le mien. L'odeur de brûlé du dernier pancake.

Merde... Ça, ça ne faisait pas partie du rêve. Je m'agitai soudain. Le pancake rejoignit la poubelle. Si quelqu'un m'avait surprise à cet instant, la bouche ouverte, les yeux fermés, la tête rejetée en arrière, accaparée par mon fantasme, j'aurais été comme ce pancake... GRILLÉE !

Tant pis. Pas le temps de préparer une autre pâte. Il n'en aura que cinq ce matin.

Déjà 9 h 30, soit une heure et demie de retard...

Le plateau. Sirop d'érable. Café avec une larme de lait.

Je fis la moue devant son mug. Perchée dans mes pensées (sacrément bonnes pensées), j'en avais oublié de déjeuner.

Trois gorgées. Juste trois petites gorgées...

Je me tapotai doucement les joues pour me réveiller et surtout paraître moins blafarde, et je pris le plateau.

Devant la porte de sa chambre, je marquai une pause. Réfléchissant à ce que je devais faire après la discussion vraiment très intime de la veille au soir. Devais-je continuer à ignorer ce truc qui me faisait orgasmiquement bien rêver ? Ou le laisser m'offrir du plaisir ? Juste s'amuser ? Simplement vivre trois mois différents de ma routine new-yorkaise ?

Et après ? Tout oublier et repartir comme si de rien n'était ?

Bizarrement, nos jeux de réponses et d'aveux me plaisaient, comme d'excitants préliminaires.

Alors, nous allions jouer.

Sans frapper, je pénétrai dans ce qui commençait à devenir mon ring de boxe préféré. La lumière du soleil m'éblouit, je plissai les yeux. Pas longtemps. Ils s'écarquillèrent à la vue de son sexe dressé.

— Bonjour, articula-t-il d'une voix pâteuse. Je ne vous ai pas entendue frapper.

Il s'étira lentement en bâillant.

Mes mains ne savaient que faire du plateau. Ma tête s'évertuait à trouver une solution pour mes mains. Mes pieds gigotaient au bout de mes jambes pour aider ma tête. Ma bouche se manifesta enfin.

— Bon sang, Rick, couvrez-vous !

Il s'exécuta tout en bafouillant :

— Oh. Désolé, c'est... Je ne le contrôle pas. C'est comme ça tous les...

— Taisez-vous ! Je sais ce que c'est qu'une érection matinale !

Je contournai le lit et posai le plateau sur la tablette.

Il nous fallait vraiment des règles ! Il ne pouvait pas faire ça dès le début de la journée !

— Pendant que vous déjeunez, je vais préparer vos vêtements.

— J'ai une visite ? s'inquiéta-t-il.

Je décelai une certaine amertume dans sa voix mais m'abstins de poser la moindre question. Ça ne me regardait pas !

— Non. Je ne crois pas. Mais levé pour levé, vous pourriez tester le canapé du salon pour regarder la télévision. J'en profiterai pour changer les draps de votre lit. Ils empestent la vanille !

Un sourire se dessina sur ses lèvres alors que ses sourcils se relevaient.

— J'aime bien la vanille.

Ça non plus, il ne pouvait pas le faire ! Il me fallait vraiment réfléchir à des règles !

— Vous pourriez tout aussi bien le faire pendant que je me lave.

— Pas de douche, alors.

— Si c'est un jeu, vous allez perdre. (Il fit rouler sa tablette jusqu'à lui.) OK pour le canapé, mais vous venez avec moi !

— J'ai le repas à préparer...

— Je pourrais vous aider... après le canapé...

— C'est quoi votre plan, là ?

Je n'arrivais même pas à croire que j'avais dit ça.

Aller sur le canapé ? Avec lui ? Manger des pop-corn et me blottir dans ses bras devant un film d'horreur ?

Il récupéra son mug et jeta un coup d'œil dedans.

— Il y a eu un souci avec la machine à café ce matin ? s'inquiéta-t-il.

GRILLÉE, comme le pancake !

— Pas seulement ; j'étais mal réveillée, j'ai loupé les pancakes aussi, mentis-je.

— Vous rougissez.

Bon sang ! Pourquoi fallait-il tout le temps que mes joues me trahissent !

— J'ai bu trois gorgées, je n'ai pas eu le temps de déjeuner.

Réfléchissant à mon aveu, il plissa les yeux.

— Où avez-vous posé vos lèvres ? demanda-t-il enfin.

— Je vais vous chercher un autre mug, si l'idée que ma bouche ait pu toucher celui-là vous révulse !

D'abord étouffé puis plus franc, son rire emplit la chambre. C'était la première fois que je l'entendais. Il était doux et mélodieux. Deux petits plis s'étaient formés au coin de ses yeux.

J'étais frustrée de ne pas comprendre. Il se foutait de moi ! Je me mordis les lèvres.

— Je suis désolé. Je...

Il étouffa un nouveau rire, se racla la gorge et reprit :

— Je voulais simplement poser ma bouche sur la vôtre.

Je ne pus m'empêcher de lever les yeux au ciel avant de m'enfuir.

— Je vous avais dit que vous perdriez à ce jeu, entendis-je.

Il voulait jouer ? J'allais jouer. Avec lui et ses nerfs.

Je rebroussai chemin et m'assis au bord du lit. D'un geste vif, je lui dérobai sa tasse et la portai à ma bouche le plus lentement possible. Après quelques gorgées, je la retirai, les yeux fermés, ma langue langoureusement appuyée sur ma lèvre supérieure.

— Délicieux, dis-je enfin en rouvrant les yeux sur sa bouche entrouverte.

Gagné !

Son regard chargé de désir me renvoya tout droit dans mon rêve, me donnant l'impression qu'il allait faire valser la tablette et les pancakes grillés à travers la chambre pour me sauter dessus. Bientôt, ce serait moi son petit déjeuner, je me servais sur un plateau !

Une chaleur naquit dans mon ventre. Je ne pus me retenir de jeter un coup d'œil à sa bouche, rosée et attirante, qui se referma aussitôt.

J'avais été prise en flagrant délit !

— Mangez maintenant. Merci pour le café, dis-je avec un calme forcé.

Je me levai, toujours prisonnière du bleu de ses yeux.

— Douche d'abord. Nous déjeunerons ensemble après, grogna-t-il.

Je me retins de répliquer et préférai lâcher :

— Comme vous voulez.

Il était sous la douche depuis au moins une demi-heure : j'avais eu le temps d'aérer la chambre, de changer ses draps, de remplir une machine à laver et de lancer le programme, et j'attendais, le dos appuyé contre la paroi du dressing, un signe de vie de sa part.

Depuis que son deuxième bras était libre, il n'avait presque plus besoin de moi pour manipuler son fauteuil. Grâce à la taille de la pièce, ses jambes maintenues en l'air par les cale-pieds ne limitaient pas ses déplacements.

Dorénavant, il irait à la douche tous les jours Une nouvelle règle à imposer !

— Fais chier ! entendis-je soudain malgré le bruit de l'eau qui coulait.

Je me redressai.

— Oceana ? J'ai fait tomber la savonnette ! Je n'arrive pas à l'atteindre !

— Démerde-toi, chuchotai-je pour moi-même.

— Oceana !

Zut ! Demain j'attacherais le savon à une ficelle reliée à son fauteuil !

— Je vous ai entendu, dis-je en entrant dans la salle de bains.

La chaleur de la pièce m'enroba instantanément alors que le parfum de ce maudit savon m'étourdissait.

— Coupez l'eau et cachez-vous, soufflai-je dans l'amas de vapeur.

'J'avançai lentement vers la vaste douche à l'italienne, où il avait fait entrer son fauteuil. Il était dos à moi. En entendant le clapotis de mes sandales dans l'eau stagnante du carrelage, il tourna la tête.

— Elle est dans le coin, là-bas, m'indiqua-t-il.

Bien entendu, elle ne pouvait pas être vers l'extérieur de la douche, mais forcément à l'autre bout ! Maudite savonnette !

Mon cœur martelait ma poitrine. Tous mes sens étaient en alerte, envoyant des signaux 'à mon cerveau. C'était un guet-apens !

La vapeur commençait à se dissiper. Je voyais la savonnette contre le mur, devant Rick. Je contournai le fauteuil et je la ramassai. Puis je la tendis à Rick en évitant de le regarder.

— C'est la dernière fois, l'avertis-je.

Son regard froid et perçant me fit frissonner.

— Vous pensez que je l'ai fait exprès ! Vous ne croyez pas que c'est assez difficile pour moi ? De savoir que je ne peux rien faire sans vous ?

Je fis la moue. Il venait de se laver tout seul et il prétendait qu'il ne pouvait rien faire sans moi ! Je levai les yeux au ciel et fit volte-face.

C'est alors que la semelle en cuir de ma sandale droite glissa sur le carrelage trempé. La gauche suivit alors que mes mains s'évertuaient à trouver une prise. D'un côté, le mur embué se déroba sous l'une d'elle tandis que l'autre trouvait, trop tard, son bonheur sur le mitigeur.

Trop tard, j'ai dit !

Le bras valide de Rick m'avait retenue, ramenée vers lui.

J'étais assise sur ses cuisses. J'étais aussi trempée ! En m'accrochant au mitigeur, je l'avais soulevé.

L'eau coulait à flots, se fracassant dans un bruit sourd sur le carrelage traître.

À travers le tissu trempé de mon débardeur, je pouvais sentir la chaleur de Rick sur ma peau. J'étais captive de son emprise – et de mes envies.

Sa bouche était à quelques centimètres de la mienne. Cette bouche que seul mon doigt s'était autorisé à toucher jusqu'à maintenant et que mes yeux fixaient intensément, comme s'ils pouvaient la caresser. Son souffle, aussi anarchique et profond que le mien, ne faisait qu'accroître mon désir de l'aspirer.

Tout devenait délicieusement machiavélique. De l'atmosphère confinée au creux de ses bras, aux battements de mon cœur dans ma culotte. Oui. Je ne désirais qu'une seule chose, qu'il me possède un peu plus de sa chaleur, qu'il me domine un peu plus de ses muscles, et que sa bouche m'arrache des gémissements de plaisir.

Son bras droit me quitta, pour que sa main puisse écarter une mèche de mes cheveux collée à ma joue. Une cascade de frissons dévala le long de mon cou, m'arrachant un soupir.

Ce geste...

Ce n'était pas un geste de sauvegarde, ni un effleurement involontaire, comme lorsque je l'avais aidé à s'habiller. Non. Il avait posé sa main sur ma joue parce qu'il le désirait.

— Malsain, vous avez dit ? murmura-t-il.

Son pouce caressa ma lèvre inférieure. Oui. Délicieusement malsain.

— Comment faites-vous pour résister à ce truc ? continua-t-il.

Je m'imposais des règles...

— Si vous restez sur moi une minute de plus, je ne pourrai...

Mon doigt le bâillonna.

— Taisez-vous, murmurai-je, haletante, alors que mon sexe tentait de se rebeller. Une semaine. Donnez-moi une semaine. Une semaine avec mes règles. Si, à l'issue de cette semaine, il y a toujours ce truc... je vous laisserai dicter vos propres règles. (Il hocha la tête sous mon doigt toujours collé à sa bouche.) La première : caleçon, ou slip, ou ce que vous voulez, mais vous ne dormez plus tout nu. (Il sourit.) La deuxième : douche tous les matins et ensuite petit déjeuner dans la salle à manger, un lit ça sert à dormir. (Je repoussai mon désir d'y faire autre chose alors que ses sourcils se relevaient.) La troisième : vous ne me regardez plus comme vous le faites, ou en tous cas vous vous montrez plus discret. La quatrième : plus aucun sous-entendu. Aucun. La cinquième : la savonnette reste dans vos mains ou attachée par une ficelle à votre fauteuil. (Il sourit.) La sixième : vous faites vos exercices de rééducation tous les jours, sans rechigner et seul, je ne serai là que pour vous guider. (Là, il grimaça.) La septième : sortie obligatoire tous les deux jours à l'extérieur, je vous laisse le choix du lieu et de l'heure. Vous préférez mes mains ou votre tramadol ? (Il appuya sa bouche sur mon doigt, me faisant comprendre ainsi qu'il rejetait les médicaments.) OK. Huitième et dernière règle : je viendrai tous les soirs vous masser, en revanche, si vous manquez à une seule des règles précédemment citées, il n'y aura rien... ni mains... ni tramadol.

Ses traits se durcirent. Il prit ma main et ôta avec douceur mon doigt de sa bouche.

L'eau chaude coulait toujours abondamment sur nous. La tension de ses muscles, contre mon corps, me faisaient vibrer de l'intérieur. J'étais au bord du malaise.

— Elles prennent effet à partir de quand, vos règles ?

Sa voix rauque me fit frémir d'avantage.

Je déglutis entre deux battements de cils, en proie à la panique. Ses doigts s'ancrèrent sur ma main à présent posée sur son torse imposant et musclé. Juste au-dessus d'une de ses cicatrices, à l'endroit même où son cœur semblait vouloir s'extirper de sa cage thoracique. Comme le mien. Acharné et fracassant.

— Maintenant, réussis-je à dire.

— OK. Mais j'ajoute une dernière règle. La prochaine fois que vous touchez ma bouche avec votre doigt, je vous embrasse.

Je n'eux pas le temps de lui répondre, ses lèvres étaient déjà collées aux miennes. Toute la tension accumulée dans mon ventre sembla se précipiter dans mon entrejambe, faisant pulser mon sexe qui s'embrasait.

Un baiser fougueux et hâtif. Instinctivement, j'y répondis. M'aidant de ma main sur sa nuque. Appuyant de toutes mes forces mes lèvres sur les siennes, alors que sa langue s'immisçait dans ma bouche à la recherche de la mienne. Si longue et si dure... Je n'osais même pas imaginer ce qu'elle pourrait faire plus bas sur mon corps. Un gémissement s'échappa de sa bouche. À la limite entre la plainte et le soulagement. Ses lèvres délaissèrent les miennes et descendirent sur mon menton, mon cou, dégustant ma peau.

Mon cœur martelait ma poitrine. Je suffoquais sous son assaut. Ses baisers se faisaient plus passionnés, incontrôlables. Un peu comme mes pensées rationnelles, écartées en bloc par mes pulsions.

Dans un râle, sa bouche quitta le haut de mon buste, remplacée par son front. Pantelante, je sentis ses muscles se tendre, comme s'il soulevait une charge hors du commun.

— Nous... commença-t-il, laissant sa phrase en suspens.

Je connaissais la suite. Nous allions faire une connerie ! Bien que belle et délectable, ça resterait une connerie !

Il n'y aurait plus de limites. Il n'y aurait plus de règles. Comme la huitième et dernière. Le seul plaisir que je m'accorderais. Pouvoir le toucher. En un baiser, il venait de les balayer. Je souris, haletante, dans ses cheveux, alors que son souffle embrassait ma poitrine.

— Puni... soufflai je. Pas de massage ce soir.

Il se redressa, les lèvres encore gonflées par nos baisers et les yeux pétillants, et murmura :

— Ça en valait la peine.

Et il avait raison. Lesrègles étaient faites pour être transgressées, après tout...{OV

❤❤❤❤❤

Je ne pensais vraiment pas réussir à finir d'écrire le chapitre avant ce soir... !
J'espère que ça vous a plu et que je ne vous ai pas trop laissé sur votre faim... un peu comme Oceana d'ailleurs...

Allez ! Je lance les paris... combien de jours tiendront les règles d'après vous ???

Kiss
Sophie

❤❤❤❤❤

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