Ma mère avait arrêté de boire, je veux dire vraiment, elle ne buvait que lorsqu'elle avait un énorme problème. Ça s'est passé il y a deux ans de ça, un problème de financement, on allait être exclu de notre maison parce qu'elle n'avait pas payé les factures. Evidemment, je ne comprenais pas, je n'avais que quatorze ans et pas toute ma tête, je ne me mêlais pas à tout ça et était toujours aussi renfermée sur moi-même. Un jour, en revenant du collège, j'avais retrouvé la maison dans le même état, c'est-à-dire que tout était renversé par terre, et ma mère était au sol, allongée, je croyais qu'elle dormais et qu'elle s'était disputée avec papa ou pire, qu'un voleur était passé et puis papa est arrivé en courant, les larmes aux yeux un téléphone à la main. Il bafouillait et j'avais du mal à le comprendre, j'avais peur, j'étais effrayée et lui aussi, maman ne répondais pas lorsqu'on essayait de la réveiller, elle aurait pu mourir avec cette grosse dose d'alcool dans le sang, elle aurait pu mourir dans son vomi tellement elle avait bu pour noyer ses problèmes, elle puait l'alcool, s'en était insupportable, cette journée était atroce, la pire que j'ai connu si j'épargne les détails de l'école. Elle était restée à l'hôpital pendant une semaine histoire de s'en remettre, et papa était dévasté. Il répétait sans cesse que nous allions quitter Londres et partir ailleurs, peut-être vivre dehors un moment si nous ne trouvions pas de quoi payer les factures, mais jusqu'à l'heure un doute planait, on ne savait pas pourquoi maman ne payé pas les factures, on ne le sait toujours pas. Nous étions à deux doigts de quitter la maison lorsqu'un ami à papa est rentré comme une rafale pour nous dire de rester dans la maison, il a donné du boulot à papa, un travail bien payé d'après lui, il nous aidé à prolonger la date de notre expulsion et nous nous sommes en sortis, avec un peu de mal mais nous avions réussis.
Je monte les escaliers l'esprit tourmenté. Pourquoi maman bois de nouveau ? Est-elle en train de déprimée ? Je traverse le couloir et ouvre grand la porte de la salle de bain, maman est allongé dans la baignoire, nue, les yeux clos, elle sent l'alcool comme autrefois et l'envie de vomir me viens mais je me retiens. Elle ne bouge pas, comme la dernière fois, tout me ramène à la dernier fois, de mauvais souvenirs, et je pris pour que ce ne soit pas une question d'expulsion.
« Maman ? » Je souffle.
Elle ouvre ses yeux, et ses pupilles bruns me fixent intensément. Elle se redresse avec un peu de mal et le bruit de l'eau qui remue retentit dans la pièce. Mon cœur bat vite, mais je suis quand même soulagée qu'elle puisse bouger.
« C'est de ta faute. » Elle dit.
Je ne dis rien, je fronce mes sourcils en signe d'incompréhension. Pourquoi c'est de ma faute ?
« C'est de ta faute. » Elle répète. « Tu nous as mise dans la merde avec tes produits de merde pour que tu maigrisse, c'est de ta faute. »
« Maman je - »
« Si tu n'étais pas grosse on n'en serait pas là, tu gâches tout Diana, avec ton poids, ton être, ton existence dans ce monde n'est qu'une erreur, tu gâche vraiment tout, tu n'es qu'une bonne à rien. Tu nous ruines, tu n'es qu'un déchet. »
Je ne peux rien dire, mes lèvres tremblent alors que mon cœur se serre.
« Maman, tu es sûr que ça va ? »
« Non ça ne vas pas, tu nous ruines, on a la vie dur à cause de toi. Pourquoi tu es grosse ? Tu es la seule à l'être dans cette famille, pourquoi ça doit tomber sur nous ? Hein ? » Elle hausse la voix. « Tu me tues Diana, tu me tues. »
Je veux répondre, mais je sais que je ne vais pas avoir la force de le faire, alors je me tais et baisse ma tête, mon cœur battant tellement vite que j'ai envie de l'arracher tellement il me fait mal. Les larmes menacent de tomber, mais je refuse de pleurer devant ma mère, elle est peut-être encore saoule mais les saoules disent la vérité le plus souvent non ?
« Je - »
« Ta gueule ! » Elle crie. « La ferme, je ne peux plus supporter ta voix, je ne peux plus te supporter, je ne peux plus te voir devant moi ! Sors de là Diana ! Dégage. »
La porte s'ouvre violemment derrière moi, et je peux sentir la présence de papa derrière moi. Maman se lève de la baignoire et est prête à sortir avec son regard menaçant, mais papa l'attrape et la remet dans l'eau alors qu'elle crie des insultes à mon égard.
« Tu dois mourir Diana, tu nous rire ton père et moi ! Tu n'es qu'un déchet ! Tu nous tue ! »
« Arrête chérie ! » Crie mon père en essayant de la calmer.
« C'est bon papa. » Je murmure la voix tremblante.
Ma mère me crie encore après lorsque je me retourne pour sortir de la salle de bain. Je marche jusqu'à ma chambre essayant de ne plus entendre quoi que ce soit venant d'elle, je sais ce qu'elle ressent envers moi à présent.
J'ouvre la porte de ma chambre et m'y enferme. Ma chambre est aussi en désordre que le salon, comme ci qu'un ouragan est entrée pour tout détruire, mes affaires son par terre, ma guitare est au sol et brisée, mes cahiers d'écoles sont par terre eux aussi et quelques papiers blancs en sortent, c'est le bordel total.
Mon premier réflexe n'est pas d'aller tout ranger, non, mon premier réflexe est d'aller devant mon miroir, je reste devant en contemplant mon reflet avec dégoût. Les larmes ruissèlent le long de mes joues, je ne peux plus les garder pour moi. J'éclate en sanglot devant mon miroir et pose mes mains sur mes yeux.
« Pardonne-moi maman, papa. » Je dis comme ci qu'ils peuvent m'entendre.
Les cris de maman se font encore entendre et j'entends papa qui essaie de la ramener à la normale, à la calmer. J'essaie de me dire qu'elle est saoule, et qu'elle ne sait pas ce qu'elle dit, mais le fait de savoir que les saoules disent la vérité en parlant trop me brise. C'est donc comme ça que me voit ma mère et mon père. Je ne suis qu'un déchet dans ce monde, et je ne compte donc pas pour eux, je les ruines et c'est tout ce que je fais, ma simple existence les ruines, et à cause de moi, je les ai mis de nouveau dans de mauvaises postures. Je souffle en essayant de prendre mes esprits mais je n'y arrive pas, je suis détruite. Mon cœur me fait mal et ma gorge me serre.
Moi qui pensais que cette journée allait être aussi bien que celle d'hier. Je me trompe, je ne peux pas être heureuse. Je pose problème à tout le monde, je suis un problème, je suis l'équation indéchiffrable et qui tourmente les gens. Je suis un déchet, aux yeux de maman, de papa, aux yeux de tout le monde.
Je serre ma main contre mon t-shirt et le regarde dans le miroir, ma vue un peu troublé par mes larmes. Believe in your dream. Quel rêve dois-je croire ? Je n'ai plus de rêve, je suis née comme je suis et le fait de vouloir mincir ne serait-ce qu'un peu ne m'intéresse plus, je veux juste partir. Je ne crois plus en rien.
La porte de ma chambre s'ouvre, et je devine que c'est papa. Je remarque que les cris de maman sont terminés. J'essuie rapidement mes larmes et regarde le sol ne voulant pas voir mon père.
« Diana. » Il murmure.
Je jette un regard rapide vers le miroir, et je le vois se faufiler à travers les dégâts dans ma chambre jusqu'à moi. Il pose sa main sur mon épaule et s'agenouille.
« Je suis désolée d'exister papa. » Je murmure.
« Pourquoi ? »
« Parce que je vous tues papa, maman l'a dit, je ne suis qu'un déchet, j'en suis désolée, je n'ai pas fait exprès d'être grosse et elle à raison, je suis la seule dans la famille à l'être. Je devrai partir. »
« Ne dit pas de bêtises. »
« Elle a dit que tu le pense aussi. »
« Maman est saoule mon cœur. »
« Les saoules disent souvent la vérité. »
Il pousse un soupir et s'assois près de moi, mais je n'ose toujours pas le regarder.
« Diana, tu es sa fille, sa seule fille, elle t'aime, elle est noyée dans ses problèmes, c'est tout. »
Je sais que papa s'efforce à me consoler, il n'est pas celui qui a toujours les bons mots, il préfère souvent se taire et laisser la personne se calmer, mais je ne lui en veux pas, je le comprends même.
« Que s'est-il passé ? » Je demande en regardant ma chambre à travers le miroir.
« Quelqu'un est rentrée dans la maison est a foutu le bordel, maman m'a dit que c'était un adolescent. » Ses yeux se perdent quelques parts.
Je sais qu'il y autre chose par rapport à cela, mais il ne veut pas me le dire, alors je me tais moi aussi et laisse le silence s'installer entre nous pendant qu'il caresse mon dos comme pour m'apaiser un peu, ça ne marche pas complétement, je me demande juste qui est l'adolescent parce qu'il doit sûrement être du lycée, et si c'est quelqu'un qui est de lycée, ça veut forcément dire que c'est lié à moi.
« Je vais mettre maman dans son lit, elle s'est endormie je crois. » Il souffle.
Je lui souris lui disant qu'il n'a pas à s'inquiéter et je le regarde se lever pour sortir. Lorsqu'il ferme la porte je pousse un long soupir et me regarde de nouveau dans le miroir, je ne sais pas si j'aurai le courage de sortir dans cette chambre pour aller manger ou quoi que ce soit d'autre, je pourrai rester enfermer ici pendant toute les vacances, je ne pourrai pas supporter voir ma mère alors que je sais le fond de sa penser pour sa propre fille.
Je ramasse quelque feuilles au sol et les observes pour voir d'où elles viennent. Je cherche mes classeurs et le reste des feuilles pour les ranger, ça m'occupera pendant un moment je l'espère.
Je peux entendre papa au rez-de-chaussée en train de ranger quelques affaires pour mettre la maison en ordre alors que je cherche qui pourrai bien faire ça, je ne fréquente personne au lycée, hormis les amis d'Harry, mais ils ne pourraient pas faire ça sachant qu'ils étaient avec moi. Il n'y a que des gens qui me détestent au lycée, alors tout le monde pourrait faire ça. J'abandonne l'idée de chercher qui ça peut être.
Ma chambre est rangée seulement une heure plus tard, mais mon cœur lui est toujours aussi mal. Je regarde d'un air évasive ma guitare que je n'ai pas osé toucher, elle était importante à mes yeux, vraiment importante, elle a couté une fortune à mes parents elle la voilà réduite. A quel point dois-je me sentir exclu de la société ?
Quelqu'un toque à la porte, et je n'ai pas le temps de dire d'enter que mon père se monte à l'entrée de ma chambre. Il n'avait pas un sourire et il n'avait pas non plus une mine sévère ou autre.
« La famille dans moins de dix minutes. »
« La famille ? »
« Tante Wendy. »
« Je n'ai envie de voir personne, et encore moins de la famille, alors je resterai dans ma chambre. » Je réponds en lui offrant un sourire timide.
Il hoche simplement la tête.
« Si tu as faim, viens prendre à manger, c'est chez toi ici. » Il murmure.
Et il referme la porte derrière lui. Tante Wendy viens, je ne l'apprécie pas particulièrement, je n'apprécie pas ma famille en fait tout comme eux ne m'apprécie pas. Je me mets toujours en retrait quand ils sont présents, mais je ne comprends pas pourquoi ils viennent aujourd'hui alors que la maison est un vrai désastre et que maman n'est pas dans toute ses états.
Je pars m'asseoir sur mon lit et m'allonge, je sors mon téléphone de ma poche et voit un message.
De : Inconnu
Après-demain dans la bibliothèque du lycée. Niall x
Je me dépêche de l'enregistrer dans mes contacts pour lui répondre.
À : Niall
Elle est ouverte pendant les vacances ? x
De : Niall
Dis donc tu as pris du temps avant de répondre ! Ouais, il y a des internes qui sont restés pendant ces vacances, on peut y avoir accès grâce à un pote.
À : Niall.
Désolée, problème. Tu lui diras merci ! Vas pour Mercredi x
De : Niall.
À mercredi ! xx
Je dépose mon téléphone près de moi et regarde le plafond. Ça va me faire du bien de sortir un peu hors de la maison, je ne pense pas que je vais supporter la tension qu'il y a maintenant entre ma mère et moi.
Mes yeux commencent à me piquer légèrement, je pose mes doigts sur mon visage et pousse un long soupire.
« Bienvenue ! » J'entends mon père dire.
« Ils sont déjà là ! » Je me souffle à moi-même.
Je me retourne de façon à ce que ma tête atteigne mon oreiller et d'y coller mon visage. Je grogne et ferme les yeux. Je n'ai envie de voir personne, mais comme d'habitude, ça les arrangera de ne pas me voir, ils ne feront même pas l'effort de monter pour venir me voir.
Mais l'envie de connaître pourquoi ils sont ici me ronge. Parce qu'il n'y a pas de raisons pour qu'ils posent les pieds ici, je veux dire, même pour une visite de courtoisie ils ne feront pas d'effort.
Je sors de mon lit et ouvre la porte de ma chambre pour atteindre les escaliers, je ne compte pas descendre, je veux juste rester en haut histoire de voir de quoi ils parlent. Bon je sais bien que ça ne se fait pas, pardonnez-moi, mais la curiosité est bien trop forte même si c'est un vilain défaut.
« Pourquoi as t'elle recommencé à boire ? » Je peux entendre la voix de ma tante Wendy.
« Elle m'a dit qu'un jeune homme du lycée est venu ici et est rentré, il a voulu se venger. »
« Se venger ? Mais de quoi ? »
« Sûrement de Diana, si on lie ça au lycée, il n'y aurai aucune autre raison pour qu'un jeune homme vienne chez vous. » Je reconnais la voix de mon oncle.
« Ne mêlez pas ma fille dedans. » S'exclame mon père.
« Ta fille est la source du problème James. Tu le sais très bien, si cette petite sotte n'était pas aussi grosse, ma sœur n'aurait pas touché de nouveau à une bouteille. »
« Je suis d'accord. Diana ne fait que causer des ennuis autour d'elle, tu devrais peut-être la faire interner dans son lycée ou ailleurs, mais qu'elle se tienne loin nous. »
« Vous ne lui portez aucune attention d'habitude. »
« Impossible de la rater. » Glousse ma tante. « James, il va falloir prendre de bonnes décisions et à ne pas les prendre à la légère. Cette fille est un vrai problème. »
« Si vous êtes venus parler en mal de ma fille vous pouvez sortir. » Grince mon père
« Je me suis toujours demandée pourquoi ma sœur s'est mariée avec toi, et tiens tant à vouloir que Diana reste chez vous. »
« C'est notre enfant Wendy, on ne lui veut pas de mal. »
« Vous devriez. »
J'entends quelque chose se renverser et éclater au sol. Je glisse ma tête entre les barres de l'escalier et je peux voir un bout du salon. Mon père est debout et un verre est au sol.
« Sortez d'ici. » Il souffle.
« Ne le prend pas mal James, mais réfléchis-y. » Fait mon oncle avant de se lever.
Je les vois sortir de la maison et lorsque je porte de nouveau mon attention vers moi père, celui-ci s'affale sur le canapé et passe une main sur son visage en soupirant. Mon cœur se serre de nouveau, je suis la source du problème n'est-ce pas ? Alors, tout ce que j'ai à fait, c'est de partir d'ici, par n'importe quel moyen. Et ainsi, mon père, ma mère et le reste de la famille se porteront bien. Si ce garçon vient du lycée et que c'est à cause de moi que mes parents doivent subir toutes sortes d'harcèlement, alors je partirai, parce que c'est la meilleure chose à faire.