Pov Caroline
L'originel me fixe avec intensité et je comprends vite pourquoi. Me voilà, à moitié nu, au beau milieu de la pièce. Même si j'ai eu le temps d'enfiler un pantalon ce n'est pas le cas pour le haut.
—Hum, très jolie ! Tu permets que je m'installe, c'est plus facile pour admirer le spectacle.
De toute façon comme si je pouvais l'en empêcher. Il est bien plus fort que je le suis et est aussi incontrôlable que machiavélique.
— Tu aurais du popcorn ? m'interroge-t-il avec sournoiserie
— Tu n'as pas l'impression de me voler mon intimité !
Il se croit où, celui-là ? Au cinéma ?
— Est-ce que tu sais, ma jolie, que le rouge signifie.... la passion, le désir ?
Savoir qu'il fait allusion à la couleur de mon soutien-gorge m'en donne la nausée.
— Si tu es en manque, je me porte volontaire.
— Va au diable !
— Sauvage en plus, j'aime ça !
J'en profite pour reculer aussi doucement que possible. Mon but, pour le moment, est d'atteindre mon armoire afin de trouver de quoi me couvrir.
—Je ne ferais pas ça si j'étais toi, à moins que tu aies envie que je te brise tes jolies petites mains ! il me prévient d'un ton glacial.
— Comment es-tu entré ?
Après tout, un vampire ne doit pas réussir à le faire sans invitation et Klaus est le seul des Mikaelson à l'avoir été. Mais ma mère n'avait pas eu d'autres choix que de le faire. L'hybride Originel était le seul à pouvoir me sauver d'une morsure de loup-garou que lui-même avait ordonné. Ainsi en me guérissant, ma mère lui était redevable.
— Il n'y a plus aucune porte qui m'est interdite. Et j'avoue que j'ai eu l'aide de mes nouvelles amies.
— Pourquoi n'irais-tu pas les rejoindre ?
— J'ai une meilleure idée ! Pourquoi ne pas les faire venir ici ? ....Elles sont très en rogne contre toi !
— De quoi parles-tu ?
— Des douze sorcières que tu as massacrées !
Mon visage se décompose. Cette nuit-là, tout s'est passé très vite et la culpabilité m'a hanté. Comment pouvais-je savoir qu'en brisant la nuque d'une seule sorcière afin de sauver mon amie, que les onze autres allaient subir le même sort.
— Tu fais une drôle de tête, ça ne va pas ?
— Tu n'as rien d'autre à faire.
— Je m'ennuie alors je me distrais.
— Qu'est-ce que tu me veux ?
— Je n'en suis plus très sûr à te regarder dans cette tenue.
— Va te faire voir !
Il se lève et se dirige vers moi.
— Tu sais quand on goûte à un Originel, on ne peut plus s'en passer, me dit-il d'une voix séductrice.
Le dos de sa main vient caresser ma joue.
— Ne me touche pas ! grondé-je en le repoussant vivement.
— Je ne te plais pas, ma jolie ! Peut-être, ne suis-je pas le bon Mikaelson ?
Je déglutis nerveusement et enchaine :
— J'ai déjà quelqu'un dans ma vie !
— Ah oui, j'oubliais...Tyler ! C'est bien celui qui a préféré quitter la ville ainsi que toi pour sauver ses fesses, c'est d'un romantisme !
— Klaus avait promis de le tuer. Il n'avait pas d'autres choix !
— Tu crois réellement que si mon frère avait menacé les abrutis de frères Salvatore, ils auraient quitté cette ville loin de cette trainée d'Elena ?
Je reste silencieuse, sûrement parce que ses mots m'ont blessé.
— Dernière question. Si tu l'aimes comme tu le prétends, pourquoi n'es-tu pas parti avec lui ? Tu as négocié avec Nik, non ? Si ton petit ami quitte cette ville et n'y revient jamais, mon frère ne le tue pas, c'est bien ça le deal ?
— C'est à quelle question que je dois répondre ?
L'originel se met à rire.
—Tu es une rigolote, toi. J'aimerais savoir pourquoi ne pas être parti avec lui si tu l'aimes autant que tu le prétends.
— Mes amis sont ici, ils ont besoin de moi.
— Excuse bidon ! Moi, je vais te dire pourquoi... Je pense que le petit chaperon rouge désire goûter au grand méchant loup !
— On est juste amis.
— Amis ! Alors toi tu deviens ami avec celui qui menace ton mec !
Rien que sa phrase me montre toute l'ambiguïté de notre relation.
—Et puis c'est sûr que mon frère te regarde comme une amie ! Personnellement, j'ai plus l'impression qu'il souhaite de mettre dans son lit. Enfin, ce petit jeu de questions-réponses commence sérieusement à m'ennuyer. Je te propose un nouveau jeu... on joue ?
Les premières veines noires apparaissent autour de ses yeux. C'est le moment pour moi de déguerpir.
Pov Klaus
Pendant tout le chemin du retour, le visage de Caroline ne m'a pas quitté une seule seconde. Je la revois endormie dans mes bras. De toute mon existence, cela a été l'une des plus belles nuits que j'ai passé. Aucune femme n'a suscité ce sentiment chez moi. Peut-être parce qu'elles n'étaient que des conquêtes d'un soir et étaient donc sans intérêt. Cette simple pensée me fait réaliser que si j'avais tué la dernière en date, cela m'aurait facilité la vie.
Caroline n'a absolument rien à voir avec toutes ces femmes. Même si je ne veux pas le reconnaitre, j'éprouve des sentiments pour elle. Elle n'est pas une simple passade, je la désire... mienne.
La porte de mon manoir s'ouvre et d'un coup de talon je la fais se refermer.
— Bonjour, Niklaus. As-tu passé une bonne soirée ? me demande Elijah poliment.
— Intéressante !
— Je suis ravie que tu t'amuses alors que d'autres tentent de sauver ce monde !
— ça, c'est ton job, pas le mien... et puis arrête de râler, cela ne te fait pas de mal de te salir les mains.
Il m'observe me servir un verre de Bourbon et prendre place dans le canapé.
— Et puis toi qui désires tant à ce que je trouve ma rédemption, tu devrais être content.
— Et pourquoi ça, mon cher frère ?
— Les miennes sont propres ! dis-je avec amusement.
— Où est passé ton tee-shirt ? me demande-t-il en se servant un verre à son tour.
Mon esprit obnubilé par la jolie blonde, j'en avais oublié que je ne portais que ma veste.
— Des groupies ! Comme tu vois, je n'ai pas besoin d'un costume de pingouin ! l'attaqué-je gentiment.
— Des groupies, tu dis ?
Ses lèvres se plongent dans son verre et j'y distingue un sourire. Cela me déstabilise. Ce n'est pas dans ses habitudes d'insister et de se moquer. Pourtant, en ce moment, j'ai la sensation que c'est le cas.
Pov Caroline
L'originel flash sur moi. À toute vitesse, je sors de ma chambre, ferme la porte à clef avant de courir le plus loin possible. Le bruit qui résonne dans ma course est semblable à une porte qui vient d'être fracassée. Ma main est prête à saisir la poignée de la porte d'entrée, mais je ne l'atteins pas. Kol, plus rapide, est placé entre elle et moi. Dans la surprise de le voir déjà là, un cri de terreur quitte ma bouche.
Je fais demi-tour et cours maintenant dans la direction opposée alors que lui préfère prendre son temps. J'arrive à la cuisine et me saisis d'un couteau posé sur le plan de travail. D'une main tremblante, j'attrape mon portable dans mon jean et compose le numéro de Klaus. Lui seul peut le retenir. Les sonneries retentissent, mais je tombe sur sa messagerie et la voix de Kol dans le couloir augmente mon stress.
— Je t'en prie, réponds s'il te plaît.
— Bouh !
Je hurle de panique et perds mon téléphone. Celui-ci glisse sur le carrelage à l'autre bout de la pièce et se met à vibrer. D'une poussée d'adrénaline, je plante le couteau dans la poitrine de l'originel et j'en profite pour tenter d'atteindre mon téléphone. Le nom de Klaus est à l'écran et un sourire de soulagement se dessine sur mon visage. Mais une fois de plus, je n'arrive pas à m'en saisir. Kol m'a tiré vers lui et plaque maintenant sa main sur ma bouche. J'ai beau me débattre de toutes mes forces, mais je ne suis pas assez forte pour lutter contre lui.
— Arrête de te débattre, chérie ! Tu t'épuises pour rien.
Agacé, il me plante un pieu dans la poitrine. Une larme de douleur quitte mon œil. Pitié, pas ça ! Je ne veux pas mourir.
***
xxx Au même moment xxx
***
Pov Klaus
Alors que mon frère ne cesse de faire son monologue pour que je me tienne d'une façon convenable avec notre petite sœur, je m'arrête :
— Il n'est pas censé être là, lui !
— Qui ?
— Alaric, le prof d'histoire ?
Je pointe mon doigt dans la direction de ce dernier.
— En effet, il devrait être retourné de l'autre côté ! s'étonne mon ainé
— Tu m'as bien dit que Silas était mort ?
— Il l'est ! La sorcière l'a changé en pierre.
— Et le voile ?
— Elle devait le remonter.
— Alors il y a eu un problème ! Quand j'ai raccompagné Caroline, j'ai cru entendre la voix de Kol au loin.
— Kol ? Pourquoi reviendrait-il ?
— Il craignait Silas. Il ne voulait pas que la cure soit découverte au risque de le réveiller. Si notre frère est mort, c'était pour nous en empêcher !
Un coup dans ma poitrine se fait ressentir. Je me sens oppressé et sans raison apparente.
— Qu'est-ce que tu as ?
Je n'ai pas de réponse à donner à Elijah. Je ne comprends pas non plus. Je soulève mon tee-shirt et constate qu'il n'y a rien. Pourtant, ce coup, je l'ai senti comme s'il m'avait atteint. Mon regard se relève vers mon frère et tout prend un sens. Les appels manqués de Caroline, la voix de Kol.
Pov Caroline
Je sens le pieu à quelques centimètres de mon cœur. J'ai l'impression de mourir sans y arriver complètement et j'ai beau essayer de le retirer, il est planté trop profond.
— Mais qu'est-ce que tu me veux ? craché-je
Visiblement, il n'a pas désiré me tuer, car je le serais déjà.
— Tu es l'amie de la sorcière Bennett et j'ai besoin qu'elle fasse quelque chose pour moi. Toi, tu vas la convaincre. Comme tu peux le voir, le voile est toujours baissé et je ne veux pas retourner dans cet endroit abominable que peut être le purgatoire !
La porte d'entrée sort de ses gonds dans un bruit fracassant et pourtant Kol ne s'y attarde pas.
— Bonjour mon frère ! lâche-t-il sans un regard vers la porte
Ma tête pivote vers l'entrée. Klaus est là et je n'arrive pas à retenir un souffle de soulagement. En voyant le pieu planté dans ma poitrine, ses yeux changent de couleur pour prendre un ton plus ambré. Sa partie lycanthrope se réveille. Il est en colère.
Les deux originels se battent l'un contre l'autre et ils le font d'une telle rapidité que j'ai du mal à les distinguer l'un de l'autre. Après quelques minutes, Klaus a plaqué son frère contre le mur. À cet instant, il a toute la grâce et la splendeur d'un Originel.
— Si tu t'approches encore une fois d'elle, tu devras revenir d'entre les morts sans colonne vertébrale.
— Elle est ma seule option, Nik !
Sa phrase suscite l'attention de Klaus qui lâche prise petit à petit .
— C'est l'enfer là-bas ! Il est hors de question que j'y retourne.
— Je t'avais dit de rester loin d'Elena, si tu m'avais écouter, tu n'aurais pas été tué !
— Tu m'as abandonné .
Les yeux d'or de l'Originel reviennent à leur couleur d'origine. Il semble réellement touché par le mal-être de son frère.
—Je veux revenir Nik ! Et pour cela, j'ai besoin de la sorcière Bennett !
Des pas vers la porte d'entrée se font entendre, Elijah est sur le perron.
— Fais-le ! ordonne t-il à Klaus avant de baisser la tête .
N'a t-il pas le courage de regarder la scène?
Klaus se retourne vers son petit frère, une larme à l'oeil.
— Ne fais pas ça Nik , pitié, ne m'abandonne pas encore une fois ! le supplit KOl avant de se faire briser la nuque.
— Amène-le-moi, je ne peux pas entrer. Je vais l'enfermer le tant que le voile se remette en place ! termine Elijah.
Pov Klaus
Cette rencontre avec mon petit frère m'a remué. Nous n'avons jamais été aussi proches comme j'ai pu l'être avec Elijah ou Rebekah mais il reste tout de même, mon frère. Je me souviens encore le jour où je suis arrivé chez Elena . Il était en train de se consumer dans les flammes. Tout ça pour ce fichu remède contre le vampirisme.
— ça va aller ?
La voix de Caroline me fait quitter mes pensées.
— Je suis désolé pour ce qu'il t'a fait ! lui dis-je sincèrement
—Situation désespérée, mesures désespérées. Merci d'être arrivé à temps.
Je m'accroupis à sa hauteur afin de regarder la profondeur de sa blessure mais j'ai du mal à rester concentrer en la voyant si légèrement vêtue.
— Tu regardes bien que la plaie, hein ?
— Je m'y efforce !... ta blessure a du mal à se refermer. Je suppose que tu as des poches de sang, je vais t'en chercher.
Une fois fait, ses petites mains s'y agrippent avant de la porter à sa bouche.
— Qu'est-ce qu'il y a ? s'arrête t-elle en voyant mon regard fixé sur elle
— Tu as vraiment une drôle de façon de vivre, Sweetheart.
— Tu devrais essayer des fois !
A sa phrase, mon visage se crispe.
— Je préfère le sentir chaud dans ma gorge , avoué-je
— Tu peux toujours le faire réchauffer au micro-onde? me dit-elle avant d'exploser de rire et je l'accompagne dans son élan.
Elle porte la poche de sang à sa bouche. Les petites veines noires autour de ses yeux apparaissent et je m' en retrouve fasciné . C'est la première fois que je la vois embrasser son côté vampirique.
— Pourquoi me regardes-tu comme ça ?
Ma tête se penche sur le côté admirant son visage sur tous les angles. Mes doigts viennent glisser sur ses petites veines qui entourent ses yeux. À ma grande surprise, Caroline me laisse faire et n'essaye pas de retirer mes mains.
— Je suis monstrueuse ! dit-elle gênée
— Non...tu es absolument magnifique ! Dis-je totalement captivé.
Pov Caroline
Une fois la poche de sang terminée je le regarde perdu dans ses pensées. Il a beau ne rien dire, je sais qu'il souffre. J'ai vu cette part d'humanité au fond de lui. Il Se bat contre lui-même pour ne pas la faire ressortir et se dévoiler par la même occasion . Plus je passe du temps en sa compagnie, plus j'ai l'impression de lire en lui. C'est étrange mais très intéressant à la fois. Il est blessé, torturé bien plus que j'aurais pu l'imaginer.
— Tu devrais aller finir de t'habiller .
Je hoche la tête puis me dirige vers ma chambre. Je me retourne sans savoir pourquoi et il semble être sur le départ.
— Tu ne vas pas me laisser toute seule ? ... Je serais plus en sécurité avec toi !
Il me regarde et fronce les sourcils. Effectivement, il ne doit pas être habitué à ce genre de demande. Il est censé être le méchant de l'histoire et en aucun cas je devrais me sentir en sécurité avec lui.
— C'est un jour spécial pour toi aujourd'hui , tu ne crains plus rien et je dois régler certaines choses.
Pov Klaus
Je me dirige dans les sous-sols du lycée, il ne peut être que là et c'est bien le cas. Je me retrouve face à lui piégé derrière un mur invisible.
— Vous m'avez piégé .
—Tu as eu ce que tu méritais, dis-je froidement.
— Pourquoi ?... Parce que j'ai touché à ta petite princesse ? Il n'y a plus qu'elle qui compte. Ta famille ne représente plus rien pour toi !
Une colère s'empare de moi à ses mots. Décidément, j'ai l'impression que personne ne me comprend vraiment. Comment peut-il dire une chose pareille ? Comment peut-il croire qu'il n'a aucune importance à mes yeux ?
— C'est faux !
— Pourtant tu n'as rien fait, trop occupé à jouer au joli cœur.
Il s'approche de moi, nous sommes à quelques centimètres l'un de l'autre séparés uniquement par ce champ de forces.
— Je suis arrivé trop tard... Tu ne te rends pas compte à quel point tout ce que je voulais c'était que notre famille reprenne un nouveau départ, qu'on soit unis. Toute ma vie, j'ai fui, j'ai tout fait pour vous protéger et tu penses que je n'en ai rien à faire.
— Tu n'imagines pas ce que je vis là-bas. Je t'en veux Nik, tu m'as laissé tomber .
Les larmes roulent le long de mes joues. Il ne se rend pas compte à quel point je l'aime et cela même si je ne le montre pas. Je ne le montre à aucun d'entre eux. J'aime ma famille et les voir dans ces cercueils , dagués au fil des siècles m'a déchiré le cœur et même si c'était de mon fait. Au moins, je savais qu'ils ne risquaient rien . C'était une façon de les protéger. Ils étaient silencieux, je n'avais aucun contact avec eux mais je savais qu'ils étaient là, en sécurité.
Je suis furieux et à la fois triste. Jamais je n'aurais laissé Elena et son frère le tuer. Si j'avais la chance de revenir en arrière, je ferais tout pour le protéger. Mon frère l'ignore apparemment.
C'est vrai, je n'ai pas vengé sa mort mais si j'avais tué Elena ou son frère, j'aurais pu faire une croix sur Caroline et je ne suis pas prêt à le faire.
Est-ce que cela veut dire que je n'aime pas mon frère ? Ma famille ?
Je me suis toujours interdit d'éprouver de l'amour mais pourtant je n'ai jamais cessé d'aimer. Je m'en disais incapable et pourtant ma famille a toujours été tout pour moi. Et cela même si je n'ai pas toujours le tact pour le montrer. L'amour de ma famille, je l'ai toujours ressenti contrairement à l'amour pour une femme mais aucune n'avait suscité mon attention excepté Caroline.
Il faut que je calme cette rage et le premier passant qui va croiser mon chemin va en faire les frais.
Pov Caroline
Une fois habillé, mon maquillage terminé et mes boucles blondes dompter , ma main saisit le tiroir de mon chevet et une photographie vient susciter mon attention. Elle date maintenant de quelques années. A cette époque, le monde surnaturel dans lequel nous vivions nous était inconnu. Pas de vampires, de loup-garou, de sorcières ou bien d'hybride nous étions juste une bande d'amis. Pourtant, Klaus a raison, si j'avais le choix, je ne retournerais pas en arrière. Mes doigts glissent le long du visage de Tyler. Il me manque et une partie de moi aimerait savoir ce qu'il fait, s'il pense à moi . Depuis son départ , je n'ai pas eu vraiment de ses nouvelles. Il est vrai que Klaus l'a banni et menacé de mort s'il revenait mais il ne lui a pas interdit de téléphoner ou de répondre à mes messages mais il ne le fait pas.
Pov Klaus
La porte du manoir s'ouvre sur Elijah qui vient s'installer à mes côtés et pourtant nous restons silencieux un long moment . La rencontre avec notre petit frère Kol nous a déboussolés.
— A quoi penses-tu mon frère ? brise t-il le silence
— Il a raison, je l'ai abandonné.
— Je suis autant coupable. J'ai préféré quitter la ville, tellement j'étais fatigué de toutes nos querelles. J'ai laissé tomber ma famille.....Je t'ai laissé tomber. Au fil des siècles j'ai cru faire les bons choix. J'ai fait une énorme erreur. Je ne peux pas changer ce qui s'est passé pour Kol mais il est hors de question que je t'abandonne à nouveau.
Mon ainé a renoncé à son amour pour Katerine afin de ressouder une famille qui n'en est même plus une. Il cherche à tout reconstruire, espérant réussir à nous réunir. Me garder sur le droit chemin. Trouver ma sois disante rédemption qu'il n'est pas sûr de trouver et dont je ne suis pas sûr de vouloir. Enfin du moins, j'apprécie sa détermination à essayer. Mes peines et mes blessures ont fait l'homme que je suis aujourd'hui.
— Tu comptes énormément pour lui, même s'il ne le dit pas .
Il me regarde avec un petit sourire mais je ne préfère pas répondre.
— Il est venu te trouver car il sait que rien ne t'arrête, il t'a toujours envié tu sais .
A ses dires, l'incompréhension se lit sur mon visage.
— Notre mère n'a cessé de me rejeter..... Trop coupable d'avoir eu une relation avec un autre. Mikael m'a toujours haï... me montrant que je n'étais rien et faible et ça n'a fait qu'empirer quand il a appris que je n'étais pas son fils. Je ne connaîtrais jamais mes véritables origines. J'ai été privé de ma nature de loup garou pendant des siècles parce qu'on avait peur de me donner autant de pouvoir. Ma sœur me haï, je n'ai rien à envier !
— Tu es son grand frère, et les petits frères ont souvent une admiration pour leur ainé !
Un petit rire s'échappe de ma bouche :
— Vraiment ?
— Bien sûr, peut-être qu'un jour toi aussi tu me le montreras, me dit-il
Je le regarde un moment sans répondre puis détourne le regard.
— Je te promets une chose Niklaus, que je ferais tout pour qu'on redevienne une famille...Quand le voile sera remis, on repartira et on prendra un nouveau départ , annonce t-il avec détermination en plaçant sa main sur mon épaule avant de s'éloigner.
Quant à moi, je reste là sans bouger et toutes les images me reviennent sans cesse en tête. J'ai déjà perdu Henrik, mon plus jeune frère à cause de ma négligence et maintenant Kol. D'un élan je me saisis de mon portable et compose le numéro d'une sorcière qui fait partie de mon cercle restreint d'amis. Je sais qu'elle me donnera toutes les informations nécessaires dont j'ai besoin pour savoir s'il est possible de réaliser une telle chose et quoi faire pour y parvenir.
Sa réponse est sans appel. Je raccroche et rattrape mon verre posé sur la table basse juste devant moi. Pendant quelques minutes, je laisse tournoyer le liquide tout en repensant à ma conversation téléphonique.
Dans un excès de colère, je le lance à travers la pièce. Le verre vient se briser sur le mur. Je n'ai aucun moyen en ma possession pour y arriver. L'équilibre de la nature ne le permettra pas. De plus, personne n'a assez de pouvoir pour réussir une telle chose. Jouer avec la magie noire est un terrain trop dangereux et aucune sorcière ne se risquera à une telle chose. J'allais devoir accepter de dire au revoir à mon petit frère même si cela me déchire le cœur.
Merci de laisser rien qu'un petit mot, ça fait toujours plaisir.... :-)