Tout le monde peut tomber amo...

_Hnbdg

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- Tout le monde peut tomber amoureux Malefoy. - Tout le monde sauf moi, Granger. - Donne-moi dix jours, et... Еще

Chapitre 1 : Changement effrayant
Chapitre 2 : Le défi
Chapitre 3 : Ca va être difficile
Chapitre 4 : Insupportable blondinet
Chapitre 5 : Tant de choses changent à cause de lui
Chapitre 6 : Deux mondes différents
Chapitre 7 : La reprise du pacte infernal
Chapitre 8 : Impardonnable
Chapitre 9 : Le bal
Chapitre 10 : Prise de conscience
Chapitre 11 : Prendre des distances
Chapitre 12 : Dixième jour
Chapitre 13 : Naissance d'un nouvel espoir
Chapitre 14 : New Year like Americans
Chapitre 15 : Bienvenue chez les Serpents
Chapitre 17 : Un couple, c'est quoi ?
Chapitre 18 : L'amour avant le bonheur
Chapitre 19 : Fais toi une raison Hermione
Chapitre 20 : Haine Refoulée
Chapitre 21 : Au delà de l'amour
Chapitre 22 : Un masque si dure à conserver
Chapitre 23 : Quelques secondes d'éternités
Chapitre 24 : La mission
Chapitre 25 : Retour en arrière
Chapitre 26 : 24h sur 24
Chapitre 27 : Le piège
Chapitre 28 : Au cœur de la magie
Chapitre 29 : Rencontre avec les créatures de la nuit
Chapitre 30 : La confiance, on la gagne ou on en abuse
Chapitre 31 : Un risque digne d'un Gryffondor
Chapitre 32 : Le bal des vampires
Chapitre 33 : De l'autre côté du masque
Chapitre 34 : Echec
Chapitre 35 : & Mat

Chapitre 16 : Le voile est levé

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Elle n'avait pas encore ouvert les yeux qu'un violent mal de tête tambourinait déjà son crâne. La douleur empira lorsqu'elle s'assit en tailleur sur le lit. Après plusieurs minutes insupportables, Hermione réussit à faire abstraction des vertiges et du mal de cœur et fronça les sourcils. Pourquoi n'était-elle pas dans une chambre rouge et or ? Son regard se posa un bref instant sur une bière renversée au sol, et c'est alors qu'elle se vit dans la salle commune en train de boire son quatrième verre de whisky pur feu, elle se vit ensuite fumer cigarettes sur cigarettes, elle se vit debout sur une table en train de danser, elle se vit dans la salle de bain avec un Serpentard...

Hermione respirait bruyamment au fur et à mesure que les souvenirs de la veille lui revenaient, mais lorsque le visage de Sid lui apparût elle ressentit une soudaine envie de vomir. Tout était flou et il lui manquait beaucoup de détails mais le principal était là, surgissant dans son esprit sous forme de flashs. Alors que les souvenirs commençaient à se calmer peu à peu, ses yeux dérivèrent sur l'oreiller...La main sous sa nuque, il l'allongeait délicatement tout en savourant le goût de ses lèvres avec une infime tendresse, l'autre main glissait dans le creux de son dos lui donnant des frissons incontrôlables...

Le violent coup qu'Hermione se prit dans la tête fit disparaître les dernières visions. En effet, toutes ses forces l'avaient abandonnées lorsque le souvenir de Malefoy l'embrassant lui apparut, ses jambes avaient fléchi et la jeune femme s'était écroulée par terre, la tête tapant contre le coin du bureau. Les yeux exorbités d'angoisse, Hermione saisit l'oreiller et y enfouit son visage avant de pousser un cri aigu étouffé, puis un autre. A bout de souffle, elle tenta de se calmer, mais les images du corps de Drago allongé sur le sien revinrent très vite et Hermione cria à nouveau dans l'oreiller. Plus jamais elle ne pourrait le regarder en face ! Mais qu'est-ce qui lui avait prit ? L'alcool y était pour quelque chose bien sûr, mais elle se souvint du désir ressentit, de cet élan de folie, de ce contact...Hermione avait tant rêvé de l'embrasser et maintenant que c'était fait elle donnerait sa vie pour effacer les dernières heures. Elle se demandait ce que pouvait bien ressentir Drago en cet instant, avait-il déjà tout oublié ? Après tout pour lui elle n'était qu'une conquête parmi les autres. Mais Drago n'avait jamais voulu d'elle, il l'avait toujours rejeté, même si leur rapport avait évolué, son dégoût vis-à-vis des Sang-de-Bourbe restait le même. Ses pensées se confirmèrent quand elle se rappela de l'expression horrifiée du jeune homme lorsqu'il s'était aperçut de ce qu'il était en train de faire. On aurait dit que la terre s'était arrêtée de tourner, la haine et l'incompréhension avaient déformé son visage.

Son cœur se serra d'avantage. Il ne lui pardonnerait jamais d'avoir osé l'embrasser, le connaissant il devait se sentir honteux, et quand Drago se sentait honteux, elle le savait pour l'avoir vu aux trois balais avec Donovan, il se mettait dans une colère noire.

Hermione pleura à chaudes larmes, son espoir de changer Malefoy tombait à l'eau, elle avait tout gâché hier, et il ne lui parlerait probablement plus, son habituelle fierté reprenant le dessus.

Quelques minutes plus tard, la jeune femme avait fait son choix : à l'avenir elle ne pourrait plus supporter la présence de Drago, la soirée d'hier créerait une affreuse gêne, il lui parlerait sûrement avec arrogance pour masquer son trouble et cette cohabitation était vouée à l'échec. Ce serait donc elle qui quitterait ses appartements, c'était décidé, Hermione Granger abandonnait son poste de Préfete en Chef...

- Pas avant de lui avoir tout expliquer, murmura Hermione à elle-même. Je ne supporte plus de garder tout ça pour moi, il faut que je lui dise...

Hermione prit une profonde inspiration, il lui fallait même du courage pour le dire à voix haute alors qu'elle se trouvait seule.

- Il faut que je lui dise...ce que je ressens pour lui.

Elle se leva d'un bond, s'assit au bureau du Serpentard et saisit une plume et un parchemin. Elle n'aurait pas le courage de lui dire en face, à moins qu'elle ne boive quelques verres. Mais l'alcool était définitivement rayé de sa vie, elle aurait du écouter ses parents, cette saleté n'était bonne qu'à pourrir la vie, elle en avait à présent la preuve.

« Drago,

Il est inutile de chercher à comprendre pourquoi notre relation a évolué d'une façon dont jamais, ni toi, ni moi, n'aurions soupçonné. Il s'est passé ce qui s'est passé et on ne peut revenir en arrière. Ce pacte n'était qu'un jeu au départ, mais il devenu beaucoup plus pour moi depuis quelques temps, il est devenu une bonne raison de pouvoir être avec toi...Oui, je suis tombée amoureuse de toi. Je ne sais pas si après cette dernière phrase tu auras le courage de lire la suite mais je tiens quand même à te dire ce que j'ai sur le cœur. Au début je voulais réellement te changer, te trouver une petite copine, et j'ai réussis. Puis, à force de te fréquenter, j'ai apprit à te connaître, et j'ai découvert que tu n'es pas celui que tu prétends être Drago, mais ça tu ne le reconnaîtra jamais, c'est pour cela que je ne veux plus me battre à t'ouvrir les yeux. Tu es fort, tu as réussi, sans le vouloir, à séduire la femme qui te détestait le plus au monde, je dois avouer que je me suis laissée prendre comme toutes les autres. Pourtant, je ne suis pas comme elles, moi je ne me contente pas d'une seule nuit, ou d'un seul regard de ta part pour clamer haut et fort que Drago Malefoy a fait attention à moi. Car détrompe-toi, cette partie de toi je la hais, je déteste ta méchanceté et ta prétention, ce que j'aime c'est le Drago que j'ai découvert un soir, alors que je m'étais blessée à la main. Celui qui a dansé avec moi une nuit de pleine lune, celui qui s'est excusé pour tout le mal qu'il m'avait fait. Voilà, j'aurais encore beaucoup à te dire, mais je ne trouve pas les mots. Je m'en vais à présent, on ne peut plus partager les mêmes appartements, tu es un Serpentard, moi une Gryffondors, on s'est toujours détesté et on a été idiot d'essayer de modifier l'ordre des choses. Je te laisse une nouvelle colocataire avec laquelle tu coucheras sûrement, sur ce, Adieu.

Ps : Ne fais pas attention aux tâches mouillées sur le papier, je ne pleurs pas notre adieu, je pleurs la deuxième partie de toi que tu ne laisseras jamais sortir au grand jour...

Hermione".

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Le lendemain du nouvel an assurait un silence reposant dans le château de Poudlard. Chacun récupérant dans un sommeil profond qui durera jusqu'aux alentours de midi, avant un réveil douloureux et brumeux, comme chaque année.

Une seule personne profitait de ce calme apaisant, marchant le long d'un couloir peu emprunté qui menait aux appartements préfectoraux. En effet, Lisa avait en tête quelque chose de bien précis : récupérer Drago Malefoy. Depuis qu'elle avait vu le jour, Lisa avait toujours eu tout ce qu'elle désirait, et si par malheur elle n'obtenait pas ce qu'elle voulait, elle ne n'aurait de repos qu'une fois son objectif atteint. Si Drago et elle étaient séparés, c'était uniquement la faute de cette stupide Sang-de-Bourbe, elle l'avait manipulé et maintenant le Serpentard n'avait plus conscience qu'il était pour elle, Lisa Scrimgeour, et personne d'autre.

Lorsque la jeune femme arriva devant le portrait, elle se maudit de ne pas connaître le mot de passe. Le chevalier du tableau lui adressa un sourire moqueur, et croisa les bras d'un air supérieur, comme pour la mettre au défi de trouver le mot de passe.

- Laissez moi entrer ! cracha Lisa.

Le chevalier éclata de rire :

- Pas sans mot de passe ! Seul les résidents ont le droit de changer le mot de passe à leur guise, chacun ayant son propre mot de passe.

Lisa le foudroya du regard, puis se mit à réfléchir au mot de passe que Granger aurait pu choisir, sans grand espoir d'y parvenir.

- Lion ! tenta-t-elle alors.

Il se mit de nouveau à rire pour le plus grand agacement de la Serdaigle.

- Potter ! Weasley ! Cours ! Examens ! Livres ! enchaîna-t-elle, à chaque fois un peu plus énervée.

Le chevalier ne cessait de rire devant la colère de son visiteur. Lisa tenta alors de trouver le mot de passe de Drago :

- Serpent ? Sang Pur ? Lisa ? tenta-t-elle pleine d'espoir.

Elle finit par abandonner de peur qu'elle ne tarde à casser le tableau dont le propriétaire avait le don de la mettre hors d'elle. Alors qu'elle commençait à descendre les premières marches, Lisa se stoppa net, avant de faire demi-tour. Le chevalier parût fut surprit de la revoir si vite, mais loin de lui déplaire, il croisa à nouveau les bras.

- Hermione, annonça Lisa d'une voix claire.

Le chevalier blêmit aussitôt, toute trace de rire ayant disparu. Et c'est avec un regard chargé de mépris que le portrait pivota...

000000

Hermione ouvrit les yeux pour la seconde fois de la matinée. Elle se souvint avoir écrit la lettre puis s'être recouchée dans sa propre chambre cette fois, exténuée. La jeune Gryffondor n'osait pas remettre le pied dehors de peur de croiser Drago, quelle idiote d'avoir révélé ses sentiments ! Dans un élan d'espoir, elle sortit de sa chambre en courant, puis s'infiltra discrètement dans celle de son colocataire qui, à son plus grand soulagement, n'était pas toujours pas là. Elle vit alors avec horreur que la lettre non plus n'était pas là ! Paniquée, Hermione regarda sous le bureau au cas où elle serait tombée, mais il n'y avait rien, rien du tout. Il fallait se rendre à l'évidence, Drago savait à présent...

Résolue à prendre un nouveau départ, Hermione se décida à descendre, il fallait aller de l'avant et cesser de se ronger les ongles pour lui. Bien qu'elle ne laissait rien paraître, son cœur battait à une vitesse fulgurante. Alors qu'elle traversait un grand couloir, un groupe de Poufsouffles se mit à rire sur son passage. Hermione leur jeta un coup d'œil, puis se regarda de haut en bas. Non, rien ne clochait dans son apparence. Elle haussa légèrement les épaules et poursuivit sa route. Mais tous les élèves qu'elle croisa pouffèrent de rire sans raison apparente. Agacée mais surtout inquiète, Hermione accéléra le pas, de plus en plus mal à l'aise. Peut-être était-ce de la paranoïa ? Pour en avoir le cœur net, Hermione se dirigea vers Lavande qui bavardait, en rigolant également, avec un groupe de copines :

- Salut Lavande, dit-elle avec un sourire forcé.

Lorsqu'elles l'aperçurent, toutes les filles se retinrent de rire avec beaucoup de difficulté.

- Hermione ! s'exclama Lavande. Tu vas bien ?

- Pour être franche, pas vraiment. Je peux savoir ce qui vous fait tant rire tous ?

Lavande sembla hésiter, puis finit par lui tendre une feuille un peu froissée. Hermione lui jeta un regard interrogateur, puis posa les yeux sur ce qui y était écrit.

A peine avait-elle lu la première ligne qu'elle sut que c'était : sa lettre destinée à Drago. Mais elle n'y était pas entièrement, seules quelques phrases étaient imprimées :

« Drago,

Il est inutile de chercher à comprendre pourquoi notre relation a évolué d'une façon dont jamais, ni toi, ni moi, n'aurions soupçonné. Oui, je suis tombée amoureuse de toi. Tu es fort, tu as réussi, sans le vouloir, à séduire la femme qui te détestait le plus au monde, je dois avouer que je me suis laissée prendre comme toutes les autres. Voilà, j'aurais encore beaucoup à te dire, mais je ne trouve pas les mots.

Hermione ».

- Tu te pensais réellement assez forte pour ne pas tomber sous le charme de Malefoy ? ricana une des copines de Lavande.

Mais Hermione ne l'écoutait pas, toutes ses pensées n'étaient tournées que vers une seule personne : Drago.

Elle froissa le papier d'une main, et sans un regard, courut en direction de la Grande Salle, ignorant les remarques et les moqueries qu'on lui lançait. Hermione poussa les deux grandes portes et découvrit ce qu'elle redoutait : une foule d'élèves regroupant les quatre maisons se trouvait au centre de la Grande Salle. Tous tenaient à la main le même papier qu'elle, riant et riant encore, ne se lassant jamais de lire à voix haute à leurs copains qui étaient pliés en deux. Au centre de la foule : Drago. Harcelé par les élèves qui voulaient en savoir plus, il ne semblait pas savoir où donner de la tête. C'est alors qu'il aperçut Hermione, et son regard se chargea aussitôt de haine, sa main se resserra encore plus sur le papier qu'il tenait. En larmes, la jeune femme se précipita vers lui :

- Attend Drago je peux t'expliquer, c'est pas ce que tu crois, supplia-t-elle en s'accrochant à son tee-shirt.

Celui-ci se dégagea aussitôt d'un geste brusque.

- Ne m'approche plus jamais Granger, plus jamais ! menaça-t-il les mâchoires contractées, ses yeux gris métaux lançant des éclairs de rage.

Humilié, il la bouscula d'un bras pour passer, avant de sortir de la Grande Salle sous les exclamations déçues des élèves. Hermione le regarda s'éloigner, ne pouvant retenir un torrent de larmes malgré la présence pesante de la foule.

- Oui, je suis tombée amoureuse de toi, lisait Pansy en imitant une voix aigue qui lui donnait l'air d'une idiote. Tu es fort, tu as réussi, sans le vouloir, à séduire la femme qui te détestait le plus au monde...

La salle explosa de rire, montrant Hermione du doigt sans relâche. Cette dernière restait immobile, subissant les remarques et les papiers qu'on lui jetait à la tête. Jamais elle n'avait eu aussi honte de toute sa vie, le collège entier était au courant de ses sentiments pour Drago Malefoy à présent. A bout de nerfs, Hermione sembla revenir à la réalité et hurla d'une voix cassée par la fatigue :

- Vous ne savez rien !

Certains élèves sursautèrent et le silence se fit rapidement.

- Vous ne savez absolument rien, répéta-t-elle dans un murmure cette fois-ci. Personne n'a vécu les deux dernières semaines que moi j'ai vécu, et je défi quiconque d'oser prétendre que la cohabitation avec Malefoy n'est pas si terrible ! Lorsqu'on vient d'une famille de moldus on est traité comme une moins que rien ! Vous êtes sans arrêt jugé sur la pureté de votre sang ! Et j'ai du subir, jours après jours, les remarques de Malefoy et des siens ! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point c'est difficile de garder la tête haute face aux insultes sur vous et votre famille, et tout ça durant des années, mais moi j'ai tenu bon ! Drago Malefoy a finit par me respecter ! Et quoi que vous pensiez, c'est la vérité. Alors vous pouvez rire autant que ça vous chante, mais quelqu'un dans cette salle peut-il prétendre avoir le respect de ce Serpentard ?

Plus personne ne riait, la salle était envahie d'un silence où chacun retenait son souffle devant la colère de la lionne. Celle-ci poursuivit d'une voix calme mais où perçaient les sanglots qui n'attendaient qu'à s'échapper :

- Je suis tombée amoureuse oui...Mais cette personne vous ne la connaissez pas, cette lettre était destinée à quelqu'un qui ne s'est jamais montré publiquement, et ce n'est sûrement pas le Malefoy qui vient de quitter cette salle...

Sur ces dernières paroles, Hermione tourna les talons, la tête haute.

Partout sur les murs était accrochée sa déclaration, des feuilles volaient dans tous les sens, valsant au gré des courants d'air glacés provenant des immenses portes restées ouvertes de Poudlard.

- L'arroseur arrosé, c'est bien un proverbe de ta race de moldu ?

Hermione se retourna. Lisa, accoudée au mur du couloir, affichait un sourire mauvais.

- Tu m'as menacé de m'humilier devant tout le monde tu te souviens ? poursuivit-elle. On dirait que je t'ai devancé. C'était tellement facile il faut dire, je suis rentré dans votre salle commune, je pensais trouver mon amour dans sa chambre, mais il n'était pas là. Mais je ne suis pas venue pour rien, une lettre y était et mes yeux l'ont accidentellement lus...J'ai utilisé le sort de multiplication et j'en ai distribué un peu partout dans...

Mais elle s'interrompu car Hermione était repartit d'un pas lent, son esprit ailleurs. Vexée par ce manque d'attention alors qu'elle racontait sa victoire, Lisa rattrapa la jeune femme et lui lança d'un ton beaucoup moins amusé :

- Tu as perdu Granger.

- Tu as sans doute raison, dit-elle alors calmement, presque avec politesse. Mais tu penses sérieusement récupérer Drago après ce que tu lui as fait ?

- Quoi, comment ça ce que je lui ai fait ?

- Tu viens de l'humilier devant tout le collège, après tout c'est bien toi qui as publié la lettre non ? Tu es rentré dans sa chambre sans son autorisation et tu lui as volé quelque chose lui appartenait, et crois-moi je le connais, ce genre de chose ça le met en rogne.

Le sourire de la Serdaigle se transforma en une affreuse grimace, puis elle regarda Hermione s'éloigner sans un mot.

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Les larmes retenues jusqu'à présent se déversèrent enfin une fois la porte de sa chambre fermée. Elle resta allongée sur son lit plusieurs minutes, et contrairement à ce qu'on pourrait croire, la tête vide de pensées. Son corps semblait également vide d'émotions, comme si tout son être avait épuisé tous les sentiments que l'on pouvait ressentir.

Elle entendit alors quelqu'un l'appeler. C'était la voix de Ron, il était probablement derrière le portrait de la salle commune en bas, mais Hermione ne voulait voir personne, surtout si c'était pour se prendre de nouvelles critiques à la figure. Comme s'il avait lu dans ses pensées, il cria :

- Ouvre Hermione ! Je ne suis pas là pour te juger !

La Gryffondor leva la tête, surprise. Tout de même méfiante, elle se leva, descendit les escaliers et ouvrit au rouquin. Les yeux rouges, gonflés par les pleurs, elle demanda :

- Tu n'es vraiment pas énervé ?

Ronald hocha la tête avec un sourire. Sans chercher à en savoir d'avantage, Hermione se jeta au cou de son ami. Cette étreinte lui fit réaliser qu'en fait elle avait besoin de soutien plus que jamais. Lorsqu'elle prit fin, Hermione l'invita enfin à rentrer et Ron prit la parole :

- Surtout ne vas pas croire que tes sentiments pour Malefoy m'enchantent, loin de là. Seulement, à Noël, quand on s'est disputé après que j'ai bu...Le lendemain j'ai réalisé ce que je t'avais dit et j'ai eu peur de perdre pour toujours. Quand on s'est réconcilié, je me suis juré de ne plus jamais t'abandonner quoi qu'il arrive, encore moins pour une histoire de garçons. Je pensais que tu étais amoureuse de Donovan et j'ai failli gâcher notre amitié pour ce type. J'apprends qu'en fait tu aimes Malefoy, et je ne te cache pas que j'ai failli mourir sur le moment, mais ce qui t'arrives aujourd'hui, l'humiliation et tout ça, je ne le souhaite à personne et je pense sincèrement que tu as besoin de moi et de Harry plus que jamais.

- Merci Ron, merci. Et...Harry ?

Ronald semblait redouter cette question. A son expression, Hermione devina tout de suite la réaction qu'il avait du avoir.

- Laisse-lui du temps Mione.

- Tu ne comprends pas, il le savait déjà.

- Quoi ?

- Excuse-moi je voulais t'en parler mais j'avais tellement peur que tu réagisses mal ! Je me suis confiée à Harry lorsque j'étais à l'infirmerie, depuis il ne m'adresse plus la parole.

- Il m'avait dit que c'était parce que tu étais redevenue amie avec Chang.

- Et tu l'as cru ? s'indigna Hermione. Premièrement je n'ai jamais été amie avec elle, et deuxièmement, il t'a mentit parce que je ne voulais pas que tu le saches, je suis désolée.

- Mais s'il le savait, pourquoi réagit-il comme ça aujourd'hui ?

- J'en sais rien, avoua-t-elle. Peut-être que jusque là il avait espoir que je change d'avis, mais aujourd'hui c'est comment dire...officiel en quelques sortes.

Ils se turent un moment. Hermione n'aurait jamais imaginé confier un jour ses problèmes de cœur à Ron. Elle avait toujours su au fond d'elle qu'il était amoureux et par conséquent elle évitait de lui parler des garçons, c'est ce qu'elle avait l'habitude de faire avec Harry seulement. Ça faisait du bien de pouvoir se lâcher sans redouter une crise de jalousie, leur amitié n'en était que plus forte.

- Allez faut qu'on y aille, déclara soudain Ron en se levant.

- Où ça ?

- Au match de Quidditch par Merlin !

- Quoi ? Non ! Hors de question que j'y aille !

- Hermione tu as toujours été la première à me répéter sans arrêt qu'il fallait passer outre le regard des autres !

- C'est différent aujourd'hui !

- Et en quoi ?

- Ce n'est pas toi qui as révélé publiquement tes sentiments pour Malefoy !

- Heureusement que non ! Allez Hermione, si tu n'affrontes pas les élèves et leurs remarques aujourd'hui, tu ne pourras plus jamais le faire, fais-moi confiance. Tu comptes sérieusement te cacher jusqu'à la fin de tes jours ?

- Non, jusqu'à la fin de l'année seulement, répondit-elle d'un ton lugubre.

Tous deux rigolèrent et Hermione retrouva son sourire, ainsi que son courage.

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Sur le chemin qui menait au terrain, certains élèves continuaient de pouffer bêtement à la vue de Hermione, mais celle-ci, accrochée au bras de Ron, n'y prêtait guère attention. Lorsqu'elle prit place dans les gradins, les exclamations redoublèrent d'intensité, Hermione était le centre d'attention général. Même les Gryffondors semblaient lui en vouloir pour avoir « trahis » sa maison.

- Tu nous fait honte, lui avait dit une rouge et or de deuxième année. Les lions ne se mélangent pas avec les serpents !

- Oui et c'est pour ça qu'on s'en va espèce de vipère, avait répliqué Ron en entraînant Hermione par les épaules.

Cette dernière se sentait de plus en plus mal à l'aise, elle ne savait pas si elle tiendrait tout le match qui opposait les Gryffondors contre les Serpentards.

La première équipe fit alors irruption sur le terrain volant en cercle, sous les acclamations de l'école. A leur tête, Harry Potter, capitaine et attrapeur. La seconde équipe fit son entrée, acclamée uniquement par les verts et argents, ainsi que quelques Serdaigles. Leur balais déchiraient l'air en rasant les gradins de si près que Drago aperçut Hermione une fraction de seconde. Elle fut la seule à le voir se déstabiliser l'espace d'un court instant, avant qu'il ne se concentre à nouveau sur sa trajectoire.

Il ne pensait vraiment pas qu'elle viendrait après les précédents évènements. Elle était courageuse, il devait se l'avouer. Lui savait qu'il n'aurait pas de problème à se défaire des quelques curieux, car jamais personne n'avait trop osé l'approcher, surtout pour lui poser des questions d'ordre personnelle. Mais elle, malgré ce qu'elle laissait croire, était beaucoup plus fragile. Drago lui en voulait affreusement pour l'humiliation dont elle était la responsable, mais une part de lui ne demandait qu'à rabaisser le caquet à ceux qui l'emmerdaient.

Mme Bibine donna un coup de sifflet pour demander aux deux équipes de descendre à terre.

- Serrez vous la main, dit-elle à l'adresses des deux capitaines.

Drago et Harry se fixèrent, mais aucun d'eux ne bougea.

- Serrez vous la main ! ordonna l'arbitre aux yeux de chat.

Ils finirent par obtempérer non sans un dernier regard noir avant de quitter le sol. Le match commençait.

- Le souaffle est lancé ! cria Ernie MacMillan chargé de commenter. Et c'est Graham Montague qui le saisit ! Il le lance à Warrington qui le passe à Flint et...ah il est reprit par Alicia Spinnet !

Drago tentait d'apercevoir le vif d'or tout en essayant de suivre le match. Mais son esprit était ailleurs, il ne pouvait s'empêcher de jeter des coups d'œil furtifs à l'une des spectatrices rouge et or.

Au bout d'une demi-heure de match, les Serpentards menaient 60 à 20. Toujours aucune trace du vif d'or, Potter semblait un peu ailleurs lui aussi. Tel un aimant, Drago posa ses yeux sur Hermione pour peut-être la vingt-cinquième fois depuis le début du match. Il la vit alors se débattre furieusement contre des minis avions en papier, probablement les lettres, qui tournaient vivement autour d'elle, la piquant au passage telle une nuée de moustiques. Il suivit de ses yeux gris la trajectoire des avions et découvrit la source : Pansy et autres Serpentards s'amusaient, à l'aide de leur baguette, à transformer les lettres en avions et à les diriger sur la Gryffondor. Prit d'un élan de rage, il fonça droit sur Perigrin Derrick, l'un des batteurs de son équipe, lui prit la batte des mains et, d'un puissant coup, dirigea le cognard qui arrivait vers sa propre tribune. La balle atteignit le banc de Pansy et fit voler le bois en éclat dans un fracas assourdissant. Un coup de sifflet retentit.

Drago du redescendre sous les huées mécontentes des Serpentards, mais également sous les huées joyeuses des Gryffondors qui admiraient le geste de Malefoy envers leurs ennemis.

- Je devrais vous disqualifier sur le champ ! hurlait Mme Bibine.

- Oui mais vous ne le ferez pas parce que je suis le seul attrapeur que cette équipe ait, rétorqua Drago.

- Quelle insolence ! Si la règle n'interdisait pas de mettre un terme au match en mettant l'attrapeur sur le banc, croyez-moi je...

Mais Drago n'écoutait plus, il venait de repartir dans les airs.

000000

Haut d'une cinquantaine de mètres, à présent Drago ne pouvait plus détacher ses yeux d'Hermione. Il avait l'impression que s'il tournait la tête une seconde, on s'en prendrait à nouveau à elle. Elle paraissait si faible vu d'ici...

C'est alors qu'il passa juste devant ses yeux : la petite balle dorée voletait à quelques mètres plus loin, comme pour narguer l'attrapeur. Alors qu'il s'apprêtait à foncer droit sur le vif d'or, ses yeux dérivèrent une dernière fois sur Hermione, et son cœur loupa un battement : elle n'était plus là. Il la vit un peu plus loin en train de se faufiler dans les gradins, parmi les élèves qui lui lançaient des répliques cinglantes au passage. Sûrement ne supportait-elle plus la pression. Drago reporta son attention sur le vif d'or qui tenait sa position, voletant par ci par là. Il devait l'attraper, son équipe gagnerait, qu'est-ce qu'il attendait ? Le Serpentard ne bougeait pas, réfléchissant à tout vitesse, confronté entre le dilemme de la gloire, et celui du cœur...

- Qu'est-ce que t'attends pour la rejoindre ? dit alors une voix derrière lui.

C'était Harry Potter. Il volait juste à un mètre derrière, regardant lui aussi Hermione s'éloigner.

- Tu veux me faire partir pour avoir le vif d'or c'est ça ? demanda Malefoy, pour la première fois sans mépris dans la voix.

- Crois-moi si j'avais voulu le vif d'or je l'aurais prit depuis un bout de temps, dit-il en regardant la petite balle dorée voler devant son nez. Elle a besoin de toi Malefoy, et même si ça m'arrache la bouche de dire ça, elle ne sera jamais heureuse sans toi, je le vois bien...

Hermione était descendue sur le terrain à présent, elle se dirigeait vers la sortie. Drago jeta un dernier regard au vif d'or avant de foncer droit vers le sol à une vitesse impressionnante. La foule de spectateurs poussait des exclamations de surprise devant le comportement soudain du Serpentard. Hermione continuait d'avancer la tête baissée, pensant qu'elle seule était la source de ce brouhaha, dû à son départ précipité. Arrivé au sol, Drago sauta presque de son balais, manquant de trébucher à cause de la vitesse de l'atterrissage.

- Hermione ! cria-t-il.

Celle-ci se retourna, et vit avec stupeur Drago Malefoy courir vers elle.

- Qu'est-ce que tu fais ? bredouilla-t-elle confuse.

- J'assume mes actes, déclara-t-il avant de poser une main sur la joue de la jeune femme et de l'attirer vers lui.

Alors, c'est devant plus de deux mille élèves, que l'homme au cœur de pierre posa ses lèvres sur celles d'Hermione Granger, échangeant pour la première fois de sa vie, un vrai baiser d'amour...

Il se détacha d'elle puis remonta sur son balais avant de se diriger vers Ernie MacMillan et de lui prendre sa baguette magique :

- Sonorus, dit-il en pointant la baguette sur sa gorge.

Sa voix résonna alors dans tout le stade, comme Ernie quelques minutes plus tôt :

- J'aime Hermione Granger ! Et le premier qui a un problème avec ça je l'attends !

Il se dirigea alors vers la tribune des Gryffondors :

- Vous avez quelque chose à dire ? leur cria-t-il.

Les lions se firent tout petits sur leur banc, et il en fut de même pour les Serpentards lorsque Drago s'adressa à eux :

- Et vous ! Une opposition ?

Il osa même aller vers la petite tribune des professeurs sous les regards admiratifs des élèves :

- Professeurs ? demanda-t-il alors d'un air de défi.

Pour toute réponse, Dumbledore se leva et applaudit lentement. Il fut bientôt suivit par les autres professeurs, puis enfin, le terrain entier se mit à applaudir, créant un vacarme résonnant sur les kilomètres. Personne ne s'était aperçut qu'Harry avait attrapé le vif d'or faisant gagner son équipe, et pour dire, même ce dernier s'en fichait royalement.

Drago rejoint Hermione et lui prit la main pour l'entraîner à l'intérieur de la foule qui était descendue les accueillir.

Depuis des millénaires que les sorciers existent, ce couple d'adolescent fut le premier à réunir les deux maisons ennemies de toujours.

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