E t h a n
Brad, Harry, James, Mr Brown et Kyle sont entré dans la maison. Je les observe de la fenêtre. C'est au tour de Kenneth, Tom et moi d'entrer. Nous passons les "vigiles" têtes baissées en présentant nos téléphones. Ils ne nous posent pas plus de questions et nous pénétrons dans la salle. Je parcours l'ensemble de la pièce du regard. Aucune Annah en vue. Même si elle ne sait pas qu'on la cherche elle ne nous facilite pas la tache.
J'inspire un grand coup et rejoins mon poste.
Il nous faut neutraliser tout ce qui ressemble de près ou de loin à un garde. Seulement, le petit soucis de cette mission c'est que toutes les personnes présentes font parti du gang, elles sont donc toutes capables de manier une arme. Et, si elles font parti du gang c'est qu'elles ont un truc en plus. Nous sommes donc face à des personnes aussi futées que nous. Et ça, c'est un problème.
Je suis assis au bar, en costume, un verre d'eau à la main. Oui, c'est bizarre. De ma place j'apperçois James, adossé à un mur, il parle avec Clouth. Ils me regardent et hochent la tête, pour me dire qu'ils sont bien à leur position. De leur côté ils doivent voir Antonh, à cinq mètres à ma gauche, ainsi que Kenneth à cinq mètres à ma droite.
Mon téléphone vibre, et je ne dois pas être le seul puisque Harry, dans l'angle de la pièce m'interroge du regard. Je hausse les épaules et sors mon téléphone.
-> Kyle Brown :
PAS D'ANNAH EN VUE, TOURNEZ LES POSTES
Je range mon téléphone et circule pour prendre la place de Kenneth qui ira prendre la place d'Harry qui prendra la place de Clouth qui sera rejoins par Antonh.
J'ai beau chercher je ne vois pas d'Annah. Je ne croise pas son regard perçant ou encore sa chevelure dorée. Je commence à perdre patience, si nous ne la retrouvons pas, tout est foutu. Il faut se bouger.
Avec le plan, on n'avancera à rien.
A n n a h
Les mains toujours accrochées au radiateur, la tête penchée, je suis tirée de ma semi-somnolence par un chahut provenant du bar.
"Où elle est ?" j'entend
Et puis la voix mielleuse de Marco enchaîne,
"Il est inutile de s'énerver, Scott, tu ne la reverras jamais, elle m'appartient maintenant."
"Annah !" Hurle une voix que je ne reconnait pas.
Je relève la tête, en cherchant du regard la voix. Je ne vois rien, à part du vide autour de moi, des gens qui partent de la pièce pour observer la scène. Je ne peux pas bouger et pourtant je meurs d'envie de rejoindre la voix qui m'appelle.
Les menottes me meurtrissent les poignets, au point de m'en faire des entailles et brûlures. Je tire désespérément dessus pour briser les chaînes. Mais au fond de moi je sais que Marco n'est pas stupide et qu'il ne m'a pas attachée avec des menottes en plastique.
Les larmes ruissellent sur mes joues et je continue de tirer jusqu'à m'écrouler sur ma chaise en plastique qui glisse et cède sous mon poids, me faisant m'écrouler par terre et, par la même occasion, me laisse pendouiller les bras au dessus de la tête.
"-Chiotte !"
Je rage maintenant. La robe me gratte le dos et est maintenant remontée sur mes cuisses. Je ne dois plus ressembler à rien avec les larmes qui ont dû bousiller mon maquillage. De toute façon, à qui dois-je plaire ? Marco n'a besoin que de mon utérus.
Des détonations et des hurlements retentissent de la pièce de réception. Ma tête tourne et je commence à avoir des crampes aux bras à force de les avoir en l'air. J'ai les poignets en feu et je ne sais même pas depuis combien de temps la "fête" à commencé. Je ne sais rien de ce qui se passe, je ne sais même pas quelle heure il est, ni quel jour on est. D'autre détonations se font entendre.
C'est bientôt l'heure... Bientôt je mourrai et je serai avec maman. Tout ira mieux, tout s'arrangera.
Je souris à mes pensées. Maman me manque et je ne souhaite plus qu'une seule chose, la revoir. Seule elle me comprenait et seule elle m'aimait vraiment. Elle était douce ma maman, elle était belle, avec ses grands yeux gris, son teint doré et ses longs cheveux blonds. C'était une femme remplie d'amour et de respect. Elle faisait passer le bonheur des autres avant son propre bonheur et elle gardait toujours le sourire. Elle souriait même quand son teint se dégradait. Elle souriait même quand elle était devenue blanche. Elle souriait même quand le gris de ses yeux est devenu foncé. Elle souriait même quand je n'étais pas gentille. Elle souriait toujours, jusqu'à ce jour, et c'est le seul jour où j'ai vu la terreur dans ses yeux, c'est le seul jour où j'ai vu ses yeux embués de larmes, c'est le seul jour où je l'ai vue vraiment souffrir.
La fillette avait treize ans, Madame Brown corrigeait ses leçons tandis que l'enfant lui tressait les cheveux.
"- Mon dieu Annah ! Tu es vraiment une calamité !
- Mais, je n'ai pas fait tant d'erreurs que ça !
- Non mon ange tu-"
Un bruit sourd interrompit la dame.
"- Annah, file dans le placard." ordonna Madame Brown en avalant difficilement sa salive. Le fillette exécuta les ordres de sa mère et se réfugia dans la placard, sans protester. Elle se demandait pourquoi elle devait se cacher, le bruit était sûrement dû au retour de la chasse de son père, ou bien son frère et ses amis, qui rentraient du football. Elle se demandait pourquoi sa mère restait au milieu de la pièce, et elle allait sortir et lui poser toutes ces questions. Mais quand elle ouvrit la bouche, quatre hommes arrivèrent dans la chambre. Ils hurlaient et riaient.
"- Alors on ne se cache plus, Carolyn. Nous t'avons enfin, et tu sais ce qui t'attend? Tu as été prévenue ma belle." Dit un homme en caressant la joue de Madame Brown.
Ni une ni deux, les trois autres la soulevèrent et la déposèrent sur le bureau, en éjectant d'un geste les leçons de Savannah. Ils l'allongèrent, et la femme se débattait. Elle regardait en direction du placard, elle espérait que sa fille ne sortirai pas, elle espérait que sa fille ne la verrait pas souffrir. Elle espérait mourir le plus rapidement. Car c'est ce qui l'attendait, la mort l'attendait et elle le savait. Elle était là sur le pas de la porte, à attendre que les hommes l'achèvent. Elle donnait des coups dans le vide, en essayant de se faire lâcher par les hommes. Elle ne regrettait pas pour autant d'avoir épousé l'homme qu'elle avait toujours aimé. Elle savait qu'un jour il la ferait souffrir. Elle savait que ses magouilles ne lui apporteraient rien de bon, et elle savait que c'était elle qui en pâtirait. Elle savait qu'après ça, sa famille serait tranquille, alors, comme son corps ne lui permettaient plus, et que l'oxygène commençait à lui manquer, elle arrêta de se débattre. Les hommes la touchaient, ils la déshabillaient. L'un deux cria aux autres que la rumeur de la cicatrice était vraie, ils venaient d'apercevoir la marque au niveau de son sein gauche.
En effet, Carolyn s'était fait opérée d'un cancer du sein il y a six mois de cela. Personne ne devait être au courant mais apparemment, la rumeur avait circulé.
La femme n'avait plus la force de crier. Sa fille cria pour elle.
"Arrêtez ! Laissez ma mère tranquille !"
Les hommes rigolèrent et attrapèrent la fillette. Il la firent asseoir sur sa chaise de bureau en la liant aux pieds. Elle était en face de la scène, elle voyait sa mère se faire violer.
"Arrêtez !" répéta-t-elle "Elle est malade !"
Les hommes ne faisaient aucunement attention à la petite. Elle hurlait à la mort et personne ne lui venait en aide. Elle voyait le sang couler de la cicatrice de sa mère, qui s'était rouverte. Sa mère était encore plus blanche, et ses vêtements étaient déchirés, et couverts de sang. Les quatre hommes passaient et défilaient devant Carolyn. Ils la frappaient, la touchaient. Elle était leur défouloir. Quand ils semblèrent avoir fini, ils se rhabillèrent et partirent. Laissant derrière eux une fillette traumatisée et un corps, à moitié mort.
Annah essayait de se délier, mais elle n'y arrivait pas, la douleur à ses chevilles était lancinante et les larmes déferlaient sur ses joues. Elle hurlait le nom de sa mère, elle voulait qu'elle tourne la tête et qu'elle lui dise que ce n'était qu'un mauvais rêve. Mais Carolyn Brown ne tourna jamais la tête. La fillette ne revit plus jamais le si joli sourire de sa maman.
Je relève la tête quand j'entend de nouveau une détonation et des pas se rapprocher.
E t h a n
Nous avons beau buter tous les mecs qui nous barrent la route, Annah ne se montre pas.
Et si sa lettre était vraie ? Si elle ne souhaitait plus jamais nous revoir, tous ? Et si elle était mieux dans ce gang là ?
Je chasse ces pensées débiles de ma tête et me concentre sur le combat. Une pièce est allumée dans le fond, Annah est forcément là dedans.
Je cherche Kyle du regard. Une fois son attention capée, je lui désigne du menton la salle. Il hoche la tête. Nous devons aller voir. Je cour en espérant que personne ne me barrera la route. Malheureusement pour moi, deux hommes baraqués se plantent devant moi. Ils secouent leurs armes, comme pour me menacer sans paroles. Ils font cela pour m'intimider sans doutes. Sans attendre, je tire le revolver coïncé dans ma ceinture et je tire dans la jambe du mec à gauche. L'autre s'avance, en se grandissant, en se donnant contenance. Le combat de regard continue et j'essaie de gagner du terrain en le faisant reculer. Mais il comprend mon stratagème et se saisit de son arme. J'allais dégainer la mienne, mais au même moment il tombe à mes pieds. J'ai juste le temps de comprendre ce qu'il s'est passé que Kyle me hurle de me bouger. Nous courrons en direction de la pièce illuminée.
J'espère apercevoir cette blondasse que je déteste, mais il n'y a rien qu'une fille aux cheveux rouges enchaînée à une chaise. Elle à a peine la tête levée et est dans une tenue ridicule. C'est peut-être une détenue de Marco elle aussi. Nous avançons vers elle prudemment. Kyle l'interpelle, mais elle ne répond pas. Nous n'avons pas de temps à perdre. Je m'avance et je l'attrape par les cheveux. Ce que je découvre est abominable. La fille est recouverte de bleus, sa bouche est ensanglantée, ses poignets sont meurtris. Elle semble à peine consciente.
"- Tout va bien ?" Je demande, même si elle à l'air dans un sale état.
"- E...Ethan.." murmure la fille, avant de s'alourdir. Elle vient de tomber dans les pommes.
"-D'où elle connait mon pr..." Je lui rattrape la tête et la regarde. "Merde ! Kyle détache la ! C'est Annah."
Baaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaam ! Et voilà, la suite. J'ai fait aussi long que je pouvais, et qui était supportable au vu des informations dévoilées dans ce chapitre.
J'espère que vous allez bien !
J'vous souhaite un bon week-end !