Mystic Falls, 2012
En arrivant dans le salon, le lendemain matin, l'effervescence fut la première chose qui me frappa. Rebekah se faisait faire les ongles, Finn surveillait attentivement le couturier qui s'affairait sur son pantalon et Elijah cirait ses chaussures. Kol, lui, avait revêtit un costume trois pièces avec nœud papillon. Cela ressemblait étrangement à ce qu'il portait durant le siècle précédent. Debout devant le miroir, il s'observait, un de ses sourires prétentieux au visage. Aucun des membres de la famille ne me vit entrer dans le salon, tous trop occupés ailleurs.
- Rebekah, dis-moi que je suis splendide. S'exclama Kol en fermant sa veste.
- Kol, tu es gentil mais on ne peut pas m'hypnotiser. Répondit cette dernière.
Finn lâcha échapper un franc sourire, Elijah quitta sa moue sérieuse et je ne pus retenir un rire amusé, leur faisant remarquer ma présence. Kol se tourna vers moi, écarta théâtralement les bras, dans l'attente d'un compliment.
- Tu ne m'hypnotiseras pas pour avoir ta dose de compliment. Prévins-je.
Avant qu'il puisse protester, Klaus entra comme une furie dans le salon, il se dirigea d'un pas furieux vers sa sœur, manquant de me renverser au passage. Peu à peu, les humains présents dans la pièce s'éclipsèrent.
- T'as voulu t'en prendre à Elena. Il me semble avoir été clair pourtant. S'écria-t-il.
- Et c'est repartit. Sourit Rebekah, faussement amusée.
Kol s'assit sur une table en bois massif et m'attira contre lui. J'avais appris avec le temps qu'il préférait toujours m'avoir proche de lui lorsque Niklaus était dans la même pièce. Il déposa un rapide baiser sur ma joue avant de s'intéresser à la dispute qui s'apprêtait à éclater.
- Tu veux encore une dague dans le cœur ? Menaça l'hybride.
- Ça suffit avec tes menaces. Protesta Kol. Tu peux pas jouer à autre chose.
- Toi va t'admirer devant le miroir, ça, tu sais le faire. Contre-attaqua-t-il en se tournant brièvement vers nous.
- Tu te prends pour qui ? Mon père, c'est ça ?
- Non, Kol. Mais tu es chez moi aujourd'hui.
Kol se leva brusquement, me poussant sur le côté pour faire face à son frère.
- Tu préfères peut-être qu'on aille régler ça dehors ?
Les deux originels s'affrontèrent de longues secondes du regard, tandis que j'attrapais la main de Kol dans l'espoir de tempérer ses envies de confrontations.
- Ça suffit. Tonna la voix d'Esther. Niklaus, viens là.
L'hybride jeta un bref coup d'œil à sa mère avant de grimacer en voyant nos mains nouées. Il adressa un dernier regard à son frère, et soupira en rejoignant sa mère, tandis que Kol, sourire jusqu'aux oreilles, jubilait. Il passa son bras autour de ma taille pour m'attirer contre lui et déposa un nouveau baiser sur ma joue.
- Il va falloir que tu arrêtes de le provoquer. Le réprimandais-je.
- Il le mérite.- Peut-être. Mais lui, il ne risque pas de se faire mettre dans un cercueil.
- Tu ne devrais pas prendre ses menaces au sérieux.
- C'est Niklaus Mikaelson, et je prends toutes ses menaces au sérieux.
- Je me demande souvent ce que tu as bien pu faire pour qu'une jeune femme aussi sage s'intéresse à toi.Intervint Elijah.
- Tout est dans le charme mon frère. Rétorqua-t-il. Connais-tu une femme qui serait capable de résister à ce visage ? Et aussi extraordinaire sois-tu, mon cœur, tu as été incapable de me résister. Sourit-il en caressant ma joue.
- Je crois fortement que TU as été incapable de ME résister. Si mes souvenirs sont bons, tu étais celui qui me traquait sans relâche à la Nouvelle-Orléans.
- Je n'ai pas eu grand-chose à faire pour que tu tombes sous mon charme.
- Tu deviens presque offensant.
- Loin de moi l'idée de vous contrarier, ma chère. S'excusa-t-il en approchant ses lèvres des miennes.
- N'oublie jamais que tu as été celui qui a supplié pour que je pose l'œil sur toi. Murmurais-je à quelques centimètres de ses lèvres. Et si tu oses user de ton charme sur une autre femme que moi, je te planterais une dague dans le cœur moi-même.
Je lui adressais un sourire satisfait et m'éloignais finalement de lui.
- Je crois que je vais te ramener à l'étage. Déclara-t-il d'un ton qui ne laissait aucun doute quant à ce qu'il avait l'intention de faire.
- Impossible. Il me reste quelques détails à régler pour ce soir.
Kol se comportait la plupart du temps comme un enfant capricieux. Et lorsqu'il n'obtenait pas ce qu'il voulait, ses lèvres se pinçaient dangereusement. Il se servit un verre de bourbon et s'installa dans le canapé aux côtés de sa sœur.
- Qu'est-ce qui peut être plus important que moi ?
- Le bal. Rebekah et moi devons nous rendre en ville avant de nous préparer pour ce soir.
- Je viens à peine de me réveiller et tu décides déjà de m'abandonner ici ? Bouda-t-il.
- Quelques heures seul ne te feront pas de mal, Kol. Tu es un grand garçon, je suis sûre que tu peux gérer ça.
Rebekah enfila rapidement sa veste et sortit de la pièce et alors que je m'apprêtais à en faire autant, Kol attrapa gentiment ma main et me ramena contre lui.
- De quelle couleur sera ta robe ?
- Rose.
Il déposa un rapide baiser sur mes lèvres avant de se pencher vers mon oreille.
- Sois prudente. Murmura-t-il avant de m'embrasser à nouveau.
- Fais en sorte de ne pas être dagué d'accord ?
- Je ferais de mon mieux.
- Parfait. Souris-je en l'embrassant une nouvelle fois. On se voit ce soir.
En passant la porte, je me tournais une dernière fois vers l'intérieur de la bâtisse.
- Et ne tue personne. Criais-je en m'en allant.
- Elle est merveilleuse, n'est-ce pas ? Sourit bêtement Kol en entendant la porte claquer.
Le Mystic Grill fut notre premier arrêt, Rebekah tenait à faire de Matt Donovan, le serveur et ami d'Elena Gilbert son cavalier et pour cela, elle avait décidé d'aller lui donner une invitation en personne.
- C'est lui. Me murmura-t-elle en désignant un jeune homme blond.
- Tu es sûre de ce que tu fais ?
- Certaine.
- Tes frères vont détester.
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La fête battait déjà son plein lorsque Valentina et Rebekah se montrèrent enfin. La rouquine portait une magnifique d'un rose profond qui mettait chacune de ses formes en valeur. Ses cheveux étaient relevés en un chignon travaillé, dévoilant délicieusement son cou. Dès qu'il la vit, Kol ne put s'empêcher de penser à quel point elle était belle. Sa seule présence fit se retourner quelques invités. Lorsqu'elle arriva au bas des marches, Kol l'accueillit d'un baisemain révérencieux et lui proposa son bras.
- Tu es magnifique. Sourit-il.- Tu n'es pas mal non plus.
Les minutes passèrent et vint finalement l'heure du discours. Discours, dont Elijah se chargea. L'ensemble de la famille était théâtralement perchée sur les escaliers de l'immense bâtisse. Kol, fièrement posté aux côtés de sa compagne.
- Mesdames et messieurs, si vous voulez bien vous rapprocher. Commença Elijah. Bienvenue et merci de vous être joint à nous. Sachez que lorsque notre mère que voici se met en tête de réunir notre famille il est de tradition que nous commencions la soirée par un bal. Nous avons opté ce soir pour une très ancienne valse, alors si vous voulez bien vous trouver un partenaire, le bal se tiendra dans le grand salon.
Valentina n'avait plus participé à un bal depuis si longtemps qu'elle ne cacha pas sa joie lorsque Kol la fit valser. Elle accepta ensuite avec plaisir de partager quelques danses avec Elijah. Profitant de ce moment seule avec lui pour discuter.
- Tu es magnifique. La complimenta-t-il.- Merci.- Apprécies-tu la soirée ?- Tu n'as aucune idée à quel point.- Je crois que ton sourire en dit assez long.
Remarquant que la jeune femme ne lâchait pas son frère des yeux, Elijah fronça les sourcils.
- Que se passe-t-il ? S'enquit-il.- J'ai vu Kol et Rebekah parler ensemble tout à l'heure. Expliqua-t-elle. Et lorsque je les ai rejoints pour savoir de quoi ils discutaient, Kol s'est empressé de changer de sujet.- Tu penses qu'ils manigancent quelque chose ?- Je ne l'espère pas. Mais tu connais Kol.
Ses craintes se confirmèrent après le bref discours d'Esther, lorsqu'elle ne retrouva plus la trace du cadet Mikaelson. Elle avait eut beau vérifier tout autour d'elle, il restait introuvable. Alors qu'elle allait s'éclipser pour vérifier l'étage, la main de Klaus attrapa son poignet pour l'empêcher d'aller plus loin.
- Où comptes-tu aller ? L'interrogea-t-il. Il serait mal vu que mon frère et toi vous éclipsiez comme des voleurs.- Est-ce que tu l'as vu ? Est-ce que tu as vu Kol ?- Non. Je pensais qu'il était avec toi. Que se passe-t-il ?- Je ne le trouve pas. Il n'est nulle part. Expliqua-t-elle nerveusement.- Pourquoi es-tu aussi inquiète ?
Le bruit de la porte s'ouvrant brusquement les fit tout les deux se retourner. Et sa peur ne fit que s'accroître.
- Damon ! S'écria Stefan en le rejoignant. T'es dingue.
Peu à peu, l'ensemble de la famille se dirigea vers l'extérieur pour voir ce qu'il se passait. Valentina retint un hoquet de surprise lorsqu'elle vit Damon Salvatore debout devant le corps inerte de Kol, allongé sur le sol.
- Un petit peu oui. Répondit l'aîné. Mais loin de moi l'idée de causer le moindre problème.
Alors qu'il se tournait pour quitter la propriété, Valentina utilisa sa vitesse vampirique pour se poster face à lui et lui briser la nuque.
- Maintenant, tu n'en créeras plus. Murmura-t-elle en se dirigeant vers Kol.
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Valentina avait quitté sa robe de soirée pour des vêtements bien plus confortable. Faisant les cents pas devant le lit où Kol gisait toujours inconscient. Klaus, assis sur une chaise dans un coin de la chambre, la regardait patiemment.
- Pourquoi te mets-tu dans cet état ? Il se réveillera.- Parce que j'aspirais à autre chose. J'espérais que nous pourrions nous amuser.- Tu connais Kol.- Oui, je le connais. J'espérais simplement qu'il pourrait faire un effort. Au moins pour moi.- Il tient à toi.- Mais il ne peut pas s'empêcher de tuer des gens.
Inconscient de ce qu'il se passait à quelques mètres d'eux, ils continuèrent à tergiverser. S'inquiétant pour des choses puériles alors que leurs vies à tous étaient menacées. Ignorant que toute cette soirée n'avait été rien d'autre qu'une vaste comédie.
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En ouvrant les yeux, Kol s'attendait à voir Valentina. Il s'attendait à ce qu'elle soit couchée à ses côtés, attendant patiemment qu'il ne se réveille. Au lieu de ça, il ne vit qu'un lit vide et froid. Pris de panique, il se releva brusquement et chercha la jeune femme des yeux. Lorsqu'il la trouva enfin, il laissa échapper un soupir de soulagement. Elle était assise sur une chaise dans un coin de la pièce. Les genoux ramenés contre sa poitrine.Il tenta un sourire mais il se heurta à un visage impassible qu'il avait si peu l'habitude de voir. Ses yeux bruns habituellement doux étaient froids et emplis de fureur. L'originel se leva et se dirigea vers elle mais comme il s'y attendait elle lui fit signe de rester loin d'elle.
- Tu es fâchée ? S'enquit-il bêtement.- Est-ce que je suis fâchée ? Pourquoi devrais-je l'être ? Ce n'est pas comme si tu avais tenté de tuer quelqu'un, que tu t'étais fait briser la nuque et que j'ai été obligée de briser la nuque de Damon Salvatore pour le lui faire payer.
Sans qu'il ne puisse se retenir, un sourire étira ses lèvres. Elle avait brisé la nuque à ce crétin de Salvatore et cette idée le remplissait de joie et de fierté. Il aurait aimait assister à ce spectacle autant qu'il aurait voulu la voir gifler Klaus sans que ce dernier ne puisse riposter.
- Tu es un crétin. Cracha-t-elle froidement coupant court à ses rêveries.- C'est pour ça que tu m'aimes non ?
Cette simple question suffit à la mettre hors d'elle. Elle se releva brusquement et se jeta sur lui, tentant vainement de le blesser tandis qu'il bataillait pour retenir ses mains loin de lui. Avant qu'il ne puisse l'intercepter, la main de Valentina s'écrasa sur sa joue et ce geste sembla l'aider à retrouver son calme puisqu'elle cessa tout mouvement.
- Je te déteste. Murmura-t-elle.
Il fondit sur elle en moins d'une seconde et sa main sur referma sur son cou.
- Tu me détestes ? Répéta-t-il rageusement. Tu me détestes tellement que tu as brisé le cou de crétin de Salvatore. Si tu me déteste autant que ça, peut-être aurais-tu dû profiter que mon frère m'ait planté une dague en plein cœur pour t'éloigner de moi. Mais au lieu de ça, tu as décidé de m'attendre patiemment pendant un siècle. Tu m'aimes. Murmura-t-il. Tu m'aimes tellement que si je te le demandais tu serais capable d'aller me décrocher la lune.