Rei... Je laisse mes larmes perler sur mes joues. Pourquoi un garçon qui n'a voulu que me voir souffrir veut maintenant m'aborder ? Il pense que j'ai tout oublier, mais depuis ce foutu flash-back, la douleur, les noms, les poings et toute la violence que j'ai eu me revienne en tête. Comment dois-je vivre maintenant ?!
Alors que Len tente de m'approcher, je laisse ma faiblesse prendre le dessus, suivie de près par de l'agressivité.
- N'approche pas !
Il s'arrête, écarquille les yeux et Luka me suit du regard alors que je m'éloigne d'eux. Je suis debout, les mains près de mon visage aux yeux bouffis par les larmes. Je tremble et mon frère tente encore une approche. Je passe près de hurler ma vie pour le repousser, je ne fais que lâcher un gémissement.
- Rin...
Je sens qu'il veut continuer, je me mets à courir le plus vite possible vers le deuxième étage et je vais m'enfermer dans les toilettes. Je me cache dans une cabine et je me laisse glisser le long de la porte. Mes larmes coulent à flots et je ne m'arrête pas. Je m'essuie mainte fois mes sanglots, mais rien ne les empêchent de ruisseler sur mes joues et de déferler jusqu'à mes genoux. Je suis secouée de spasmes et je renifle dans des bruits horribles.
J'entends du tapage près de la porte et malgré le fait que je pleure bruyamment, j'entends parfaitement ce qui ce trame.
- Qu'a-t-elle fait encore ?
- Rien, sors-la des toilettes. Elle doit payer pour les actes de son frère.
Rei...?
La porte des toilettes frappe le mur dans un bruit assourdissant et des pas s'approche de moi. Je cesse tout mouvement, pensant que la personne qui vient d'entrer ne me verra pas. Mais je me rends vite compte à quel point je suis stupide. La personne frappe la porte contre mon dos et je reçois la porte moult fois sur la colonne vertébrale. Ça résonne et me provoque une douleur lancinante. Le loquet de la porte lâche et l'objet s'implante dans ma peau. Je tombe vers l'avant, tout près de la cuvette.
La voix noire et mesquine de Meiko se fait derrière moi, mais je crois que ma tête a frappé durement le plancher car je ne l'entends vraiment pas bien. Je suis sonnée, quand je tente d'ouvrir les yeux, tout tourne. C'est horrible, j'ai mal à la tête. Je referme les yeux et j'ai soudainement mal au cuir chevelu. Je sens ma tête être tirée brusquement vers l'arrière. je lâche un cri de douleur et des voix de l'autre côté de la porte des toilettes. Je suis tirée d'un sens et de l'autre, puis, le choc, ensuite, le noir absolu.
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- Et ça fait combien de temps qu'elle est dans cet état ?
- Depuis le début de la journée...
- Oh non, ne te mets pas à pleurer... Oh, Len... Viens par là.
J'ai mal à la tête, je me sens lourde.
- Je vais rester avec elle, va manger quelque chose.
- N-Non ! J-Je...
Des pleurs. Où suis-je ? Qui est là ? J'ai mal... Êtes-vous sensés me soigner ?
- Tu veux rester encore combien de temps ?
- J-Je... Je ne sais pas...
- Tu ne pourras pas rester tout le midi, viens, on retourne voir les autres. Miku se fait un sang d'encre pour toi.
J'entends des pas, mais je ne suis pas sûre. Il y a un de ces bourdonnements infernals dans ma tête.
°Point de vue Rei°
C'est le silence qui sort de moi. Depuis que Meiko a répondu à mes ordres ce matin, je ne veux plus parler. Quand j'ai vu dans quel état elle l'avait mise, quelque chose en moi m'a fait comprendre que tout n'allait pas rond en moi. J'ai comme...figé en voyant Rin, inconsciente et battue par terre. Je ne l'ai vu qu'une fraction de secondes. Meiko et Oliver ce sont dépêcher de me tirer loin de là en disant que Len approcherait sûrement. Mais c'est cette Haku Yowane de malheur qui l'a trouvé cinq minutes plus tard.
Je suis resté au loin pour regarder la suite, curieux. Comme Haku venait de réussir à sortir Rin des toilettes, Len courait dans tous les sens pour trouver sa jumelle ma... sa jumelle. Il s'est effondré en larmes, et j'ai ressenti comme un pincement au coeur.
- Rei Kagene !
Je reconnais la voix et je fais à mon tour :
- Rui, ta gueule quand je réfléchis !
- Ferme ta trappe de baka ! Arrête de rêvasser à cette fille de malheur.
- Comment tu sais que je pense à une fille ?!
- Hey les jumeaux, taisez-vous merde !
C'était Meiko. Elle nous regarde à tour de rôle, visiblement impatiente.
- Nous avons besoin d'un plan.
- Quel plan ?
Spaf, une claque derrière la tête. Je me tourne vers ma stupide jumelle et je serre la mâchoire. Ce qu'elle me fait mal cette folle. Je siffle entre mes dents :
- Teme...
- Je suis d'avis de Meiko, commence Oliver, endurez-vous bordel.
Il soupire et Meiko le remercie pour son intervention. Elle nous explique que Rin ne pourra jamais parfaitement souffrir si Len est toujours dans les pattes. Elle propose d'envoyer Kaito s'occuper de lui pour l'éloigner de sa soeur. Mais je me sens horriblement mal à l'aise dans cette conversation. Comment leur dire que je suis tombé amoureux de cette fille qui nous servait de bouc-émissaire ? Je ne peux pas les laisser faire.
Alors, je me lève de ma chaise, je les regarde tous un par un pendant qu'ils me dévisagent tous et je dis :
- On ne peut pas continuer.
- Rei, bon sang, c'est la chieuse numéro un de secondaire 4 ! Comment ose-tu ?!
Je jette un regard noir vers Rui, qui commence sérieusement à me tomber sur les nerfs.
- Tu comprendras lorsque... Tu ne comprendras jamais. Personne ne me comprends jamais !
À cette dernière phrase, je me tourne et je tombe nez à nez avec... Len. Son visage rouge, ses yeux bouffis et sa mine faciale me donnent tous les indices nécessaires pour me confirmer qu'il a pleuré. Pourtant, le regard noir et sur qu'il me lance me disent qu'il n'est pas d'humeur à faire la discution. Il pointe un doigt vers moi et hurle :
- Moi je comprends ! Tu fais chier ma soeur, ma jumelle, alors qu'elle n'a rien fait, jamais, contre toi ! Ton seul but étant de vouloir la voir souffrir alors qu'elle souffre d'amnésie !
La cafétéria est d'un silence de marbre. Mais des murmures en suivent :
- Rin Kagamine ?
- La jumelle de Len...
- ...amnésique ?
- ...intimidée...
Je tente de racheter mon cas :
- Len, j...
- Je n'ai pas fini ! Tu oses faire le doux avec elle alors que tu la fais souffrir depuis le début de l'année !
Une chaise frotte au sol et Rui vient se mettre devant moi à gauche.
- Ta soeur est qu'une merde insignifiante qui ne sert à rien dans la société !
Rui... arrête...
- Tout comme ta foutue copine à la noix ! hurle Meiko derrière moi.
Miku, plus loin dans la cafétéria se tourne vers Meiko et se fait retenir par son amie Luka puisqu'elle est à deux doigts d'aller la frapper. Rui reprend :
- Ta soeur est rien !
Meiko renchérit :
- Personne veut d'elle !
- Un boulet !
- Une pute !
- Elle mérite la mort !
- Rin la ringarde !
Je vois Len écraser sous tous ces mots. Moi aussi d'ailleurs... Et quand je suis pour les arrêter, Len agit en même temps :
- Fermez-la !
Len me regarde, visiblement surpris. Toute sa bande plus loin sont dans le même état. La question flotte dans la cafétéria : "Pourquoi Rei Kagene demande d'arrêter d'insulter celle qui lui sert de bouc-émissaire ?"
- Rei...? fait Rui en me jetant un oeil inquiet.
Len me regarde et entrouvre la bouche. Ses yeux s'agrandissent et il fait un pas en arrière.
- T-Tu...
- Laissez tomber.
Je sors d'un pas décidé de la cafétéria.
~Premièrement, merci d'avoir lu et ne me frappez pas pour cette attente interminable !~