Je sors de mon cours d'histoire, suivant l'embouteillage d'élève qui commence à se former. Aujourd'hui j'ai de la chance, je n'avais que Littérature et Histoire le matin avant de reprendre les cours à quatorze heure, une journée calme pour entamer une bonne semaine. Le seul problème est que pendant ces quatre heures de pause, je restais habituellement avec Anna et Juliette mais maintenant que je ne leur parle plus, je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir faire pendant tout mon temps libre. J'aimerai bien demandé à Harry s'il a un trou lui aussi, mais je ne lui ai toujours pas demandé son numéro, et de toute façon, je suis bien trop timide pour lui demander. S'il est intéressé par moi, je pense qu'il me le demandera, même si je n'arrête pas de me dire qu'il ne le voudra sûrement pas.
Il n'y a pas une seconde de mon week-end où je n'ai pas pensé à lui. C'est peut-être exagéré, mais mes pensées retournaient tout le temps vers ce bouclé aux yeux verts. Je me suis plusieurs fois reprise à me demander s'il était en train de me parler par pitié ou juste parce qu'il le souhaitait. J'ai souvent rencontré des personnes qui voulaient faire la conversation avec moi pour savoir s'il y avait des détails de ma vie succulent à raconter. Bien évidemment je restais trop fermée sur moi-même pour raconter quoi que ce soit. Quant bien même, je n'ai pas vraiment quelque chose d'intéressant à partager. Je suis née dans une famille modeste, ni soudée, ni trop proche, avec des parents pas très diplomate et une grande soeur naïve et trop bavarde à mon goût. J'ai été heureuse de quitté la maison bien assez jeune pour pouvoir me débrouiller toute seule et ne plus subir leurs réflexions blessantes. Je ne me pleins pas vraiment de ma famille parce que je pense que la famille parfaite n'existe pas, et que chacun à ses problèmes, et pour ma part, à par quelque petit accidents avec eux, je n'ai rien à dire. Je trouve ça normal et conformiste. Donc la seule chose que j'estime c'est que je ne dois pas être intéressante pour qui que ce soit, et encore moins pour Harry.
Ma rêverie se termine quand j'entend la seconde sonnerie raisonner. Il n'y a pas le moindre élève dans les couloirs, et encore une fois je me retrouve seule, à m'ennuyer. Par réflexe je me dirige vers la bibliothèque pour, non pas réviser puisque je me suis bien avancée, mais pour essayer d'avancer dans mes écrits. J'ai rarement le temps de mettre mon imagination en page, c'est juste une sorte d'hobbies, je pourrais même dire plus, mais je ne suis pas assez dedans pour en parler comme mon futur. En fait j'ai bien trop peur de trop rêver et de ne pas réussir. Du coup, j'écris quand j'en ai le temps, et peut-être qu'un jour j'aurais le cran d'envoyer un scénario.
J'arrive à la bibliothèque, vide sans le moindre son. La bibliothécaire est concentrée sur son ordinateur, encore en train de jouer aux échecs en ligne. Je passe devant elle, sans qu'elle ne lève une seule fois les yeux pour pouvoir voir l'un de ses visiteurs. Je ne l'ai jamais aimé, je préférais l'enseigne mais elle a dû prendre une retraite anticipée pour une raison inconnue.
À midi, je range mes affaires et marche tranquillement vers la sortie. La salle avait commencé à se remplir, et les regards indiscrets commençaient à me rendre folle, donc j'ai décidé de prendre l'air et de manger un sandwich dehors. En marchant dans le couloir, j'entend quelque ricanement et murmure me diffamant. J'essaye toujours de les ignorer et de me dire qu'il ne me reste qu'un an ici, mais ça devient de plus en plus dure et lourd à soutenir.
J'ouvre les portes de la sortie du bâtiment mais je me fais pousser contre le mur par l'équipe de soccer. Encore et toujours. Ils sont accompagnés de ces stupides clichées de filles trop maquillées, ne savant pas trouver une jupe qui ne montre pas leur fesses. Elles me regardent noir avant de ricaner toutes ensembles, gagnant par la même occasion le rire des joueurs. Je roule des yeux avant de partir vers le parc non loin de ma chambre de campus. Si je commence à trop m'ennuyer, je pense que je vais rapidement y retourner.
Je me dirige vers le grand chêne où j'ai l'habitude de me reposer, sans le moindre vis-à-vis, et regard dédaigneux.
- Jamie !, cri soudainement une voix rauque et familière.
Je me retourne pour apercevoir Harry courir vers moi, avec un grand sourire et des yeux pétillants.
- Hey, comment tu vas ?, lui demandé-je quand il fut devant moi.
- Ça va, répondit-il rapidement, en me fixant intensément. Hum, tu comptes aller manger ?, demande-t-il.
- O-oui, bégayé-je, son regard me laisse figée, je n'arrive même plus à me concentrer sur ce que je dis. Hum, en fait je comptais manger sous le chêne juste là...
- Ah bon ? Pourquoi ça ?, fit-il perplexe.
Je n'ai aucune envie de lui expliquer que je n'aime pas manger toute seule dans le self, on est plus au lycée après tout. Je n'ai pas envie qu'il me prenne pour une gamine en pensant que je n'aime pas être vue seule, même si ce n'est pas ça le problème.
- Oh, tu sais... J'aime bien être seule parfois. Pour me détendre, écoutez de la musique.
Menteuse.
Je me tais immédiatement quand il commence à lever un sourcil intrigué. Il n'a pas l'air de croire à mon mensonge...
- Hum, je vois..., il regarde rapidement ailleurs l'air triste et se retourne pour m'offrir un immense sourire. Je peux me joindre à toi si tu veux ?
- Oh, euh. Ouais, pourquoi pas !, fis-je plus rapidement que je ne le souhaite.
Je me retourne avant qu'il ne remarque que je deviens toute rouge. Son commentaire de la dernière fois m'avait ébranlée. Et je ne souhaite pas qu'il remarque qu'il arrive à me rendre chancelante pratiquement tout le temps.
On s'assoie tous les deux sous l'arbre dans un silence de mort. Je ne sais pas réellement quoi lui dire. C'est difficile de faire la conversation avec un garçon qui vous regarde d'une façon si intense qu'on a l'impression qu'il veut vous dévorer sur place...
Il sort un sandwich de son sac avec une bouteille d'eau avant de reposer son regard sur moi. Son regard est tellement intense qu'il m'hypnotise. Il garde toujours sur lui ce sourire en coin qui me fait fondre, littéralement. Harry est l'une des personnes les plus charmeuses que j'ai rencontré. Et je comprend pourquoi beaucoup de filles sont sur lui. Et le fait qu'il n'y prête pas attention le rend encore plus irrésistible. Mais le problème c'est que c'est moi. Et que jamais je ne pourrais lui dire tout ça, car je sais très bien que mes airs rêveurs resteront tels qu'ils sont.
Quand il prend sa bouteille en main, et qu'il ouvre le bouchon, je remarque directement ses mains. Qu'est-ce que c'est ? Des blessures profondes sont incrustées sur ses phalanges. Quelques unes d'elles ne sont pas encore en train de cicatrisé ce qui prouve que ses marques sont encore nouvelles.
- Qu'est-ce qui t'es arrivé aux mains ?, demandé-je sans même me retenir.
Il ouvre ses yeux en grand, et fait tombé sa bouteille. Je me rends compte que je n'aurais pas dû poser la question. Et qu'il n'a sûrement pas envie de m'expliquer.
- Ce n'est rien. Je me suis battu.
Il dit cela tellement facilement que ça me rend nerveuse.
- Avec qui ?
- Un mec qui méritait une bonne leçon. Il dit cela en me regardant droit dans les yeux.
Je ne pense pas qu'Harry est le genre de personne qui se bat pour aucune raison. Mais le simple fait de savoir qu'il se bat avec une personne et qu'il n'est pas le moindre remord fait baisser mon estime envers lui. Avec qui aurait-il pu se battre ? Je passe chaque personne que je connais dans ce lycée pour essayer de mettre un visage sur un parfait inconnu mais je ne trouve pas.
La seule personne que j'ai vu blessée c'est...
Je me lève d'un bon, lui faisant redresser la tête par la même occasion. Ça ne peut pas être possible !
- Harry. Est-ce toi qui a frappé Tom ?
Je ne sais pas pourquoi je demande, mais j'ai l'impression qu'il y a un mince lien avec ce qu'il fait subir aux autres élèves du lycée, et dont moi. Mais je me fais sûrement des films, et maintenant que la question est posée, je suis sûre qu'Harry va me prendre pour une folle.
Il me regarde pendant plusieurs secondes comme s'il était en train de réfléchir à des explications rationnelles.
- Et bien oui.
- C'est tout ? Tu me dis juste ça ? Pourquoi tu as fait ça ?
- Sans vouloir être méchant Jamie, fit-il en se levant soudainement. Je pense qu'on ne se connait pas assez pour que je puisse t'expliquer ce genre de chose.
Et sur ses derniers mots, il parti à l'opposer de la cours, du chêne, et de moi.
Je ne sais pas pourquoi, mais l'impression qu'il y a un rapport avec moi me reste en tête.
✎ Désolée pour mes deux semaines de retard, je venais d'emménager et la reprise des cours était fatigante (c'est toujours le cas...). Je vais faire de mon mieux pour publier au moins une fois par semaine mais c'est difficile à gérer, surtout quand j'ai un devoir et que je dois plutôt réviser qu'écrire.
✎ J'espère que le chapitre vous a plu, dites-moi vos impressions en commentaire.
✎ Question: Quelle est votre fiction favorites, sur wattpad en ce moment. (Perso: Hush Hush de Haxrra, me demandait pas pourquoi, j'adore toutes ses réécritures et traductions!)
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