108 jours avant

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Je sors de mon cours d'histoire, suivant l'embouteillage d'élève qui commence à se former. Aujourd'hui j'ai de la chance, je n'avais que Littérature et Histoire le matin avant de reprendre les cours à quatorze heure, une journée calme pour entamer une bonne semaine. Le seul problème est que pendant ces quatre heures de pause, je restais habituellement avec Anna et Juliette mais maintenant que je ne leur parle plus, je ne sais pas ce que je vais bien pouvoir faire pendant tout mon temps libre. J'aimerai bien demandé à Harry s'il a un trou lui aussi, mais je ne lui ai toujours pas demandé son numéro, et de toute façon, je suis bien trop timide pour lui demander. S'il est intéressé par moi, je pense qu'il me le demandera, même si je n'arrête pas de me dire qu'il ne le voudra sûrement pas.

Il n'y a pas une seconde de mon week-end où je n'ai pas pensé à lui. C'est peut-être exagéré, mais mes pensées retournaient tout le temps vers ce bouclé aux yeux verts. Je me suis plusieurs fois reprise à me demander s'il était en train de me parler par pitié ou juste parce qu'il le souhaitait. J'ai souvent rencontré des personnes qui voulaient faire la conversation avec moi pour savoir s'il y avait des détails de ma vie succulent à raconter. Bien évidemment je restais trop fermée sur moi-même pour raconter quoi que ce soit. Quant bien même, je n'ai pas vraiment quelque chose d'intéressant à partager. Je suis née dans une famille modeste, ni soudée, ni trop proche, avec des parents pas très diplomate et une grande soeur naïve et trop bavarde à mon goût. J'ai été heureuse de quitté la maison bien assez jeune pour pouvoir me débrouiller toute seule et ne plus subir leurs réflexions blessantes. Je ne me pleins pas vraiment de ma famille parce que je pense que la famille parfaite n'existe pas, et que chacun à ses problèmes, et pour ma part, à par quelque petit accidents avec eux, je n'ai rien à dire. Je trouve ça normal et conformiste. Donc la seule chose que j'estime c'est que je ne dois pas être intéressante pour qui que ce soit, et encore moins pour Harry.

Ma rêverie se termine quand j'entend la seconde sonnerie raisonner. Il n'y a pas le moindre élève dans les couloirs, et encore une fois je me retrouve seule, à m'ennuyer. Par réflexe je me dirige vers la bibliothèque pour, non pas réviser puisque je me suis bien avancée, mais pour essayer d'avancer dans mes écrits. J'ai rarement le temps de mettre mon imagination en page, c'est juste une sorte d'hobbies, je pourrais même dire plus, mais je ne suis pas assez dedans pour en parler comme mon futur. En fait j'ai bien trop peur de trop rêver et de ne pas réussir. Du coup, j'écris quand j'en ai le temps, et peut-être qu'un jour j'aurais le cran d'envoyer un scénario.

J'arrive à la bibliothèque, vide sans le moindre son. La bibliothécaire est concentrée sur son ordinateur, encore en train de jouer aux échecs en ligne. Je passe devant elle, sans qu'elle ne lève une seule fois les yeux pour pouvoir voir l'un de ses visiteurs. Je ne l'ai jamais aimé, je préférais l'enseigne mais elle a dû prendre une retraite anticipée pour une raison inconnue.

À midi, je range mes affaires et marche tranquillement vers la sortie. La salle avait commencé à se remplir, et les regards indiscrets commençaient à me rendre folle, donc j'ai décidé de prendre l'air et de manger un sandwich dehors. En marchant dans le couloir, j'entend quelque ricanement et murmure me diffamant. J'essaye toujours de les ignorer et de me dire qu'il ne me reste qu'un an ici, mais ça devient de plus en plus dure et lourd à soutenir.

J'ouvre les portes de la sortie du bâtiment mais je me fais pousser contre le mur par l'équipe de soccer. Encore et toujours. Ils sont accompagnés de ces stupides clichées de filles trop maquillées, ne savant pas trouver une jupe qui ne montre pas leur fesses. Elles me regardent noir avant de ricaner toutes ensembles, gagnant par la même occasion le rire des joueurs. Je roule des yeux avant de partir vers le parc non loin de ma chambre de campus. Si je commence à trop m'ennuyer, je pense que je vais rapidement y retourner.

H. [h.s]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant