Elle ouvre enfin la porte de ce lieu qu'elle a tant attendu. Son nouvel appartement. C'est toujours un long suspens, a chaque fois qu'elle change de logement. Elle est déjà tombée sur quatre murs et un toit, au milieu des champs, que le propriétaire lui avait décrit comme "un lieu de repos et de paradis au milieu du calme de la campagne" ! Effectivement, on ne pouvait se plaindre des bruits environnants, car la moindre habitation ou la moindre route se trouvait être a plus d'un kilomètre à la ronde. Parfait pour se couper du monde !
Bref, la jeune fille balaye son nouveau salon du regard. Les murs sont blancs, propres, comme les meubles qui semblent neufs. Une grande fenêtre donne sur la rue, et la cuisine est séparée du reste de la pièce par un comptoir en angle. Un grand couloir se trouve en face de la porte d'entrée. Elle avance vers celui-ci, et découvre 4 portes, l'une pour les toilettes, une autre pour la salle de bains, et deux chambres (enfin l'une d'elles lui servira probablement de débarras). Elle réfléchit un instant avant de se décider à prendre la chambre qui a une fenêtre sur la rue, et un dressing immense. C'est d'ailleurs aussi celle qui est la plus proche de la salle de bains. La jeune fille va déballer ses quelques affaires, ses photos, dont certaines ont son âge. C'est à dire 19 ans.
La jeune fille est doucement réveillée par les rayons du soleil qui passent à travers les fins rideaux. Elle se redresse vivement en réalisant que c'est la rentrée des classes. Il est déjà 7h13. Elle abandonne son short et son débardeur blanc de nuit, se douche, et s'habille d'un simple haut turquoise, assorti à ses baskets et un jean bleu plus foncé. Elle se regarde dans le miroir et soupire. Ses yeux sont loin d'être humains, avec ces pupilles de chat vert émeraude, mélangé à du turquoise. Elle met des lentilles marrons pour cacher cette différence, allant avec ses cheveux d'un noir profond. Elle attrape son sac au passage, avant de descendre par les escaliers de l'immeuble. Le lycée a beau être a dix minutes a pied, elle prend sa voiture. Une énorme Ferrari rouge.
Elle se gare a peine que tous les regards sont déjà braqués dans sa direction. Elle descend de la voiture, un air sérieux sur le visage. Elle déteste cet accueil et montrer une femme riche et pleine d'assurance, d'égoïsme, alors qu'elle n'est en réalité qu'une fille perdue qui s'est trouvé être un être fantastique et dangereux sans le savoir. Elle traverse le parking, la cour, le hall, avant d'atterrir devant une vieille dame a l'air pincé.
- Votre nom, mademoiselle ?
- Je m'appelle Kassia Louvyn.
Et je me transforme parfois en panthère noire. Mais ça, ce n'est pas le genre de chose à dire à une humaine normale, qui se croit dans un monde peuplé uniquement d'humains.