Avec les Chiens Errants [VKoo...

By NiriMitsu

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Cet après-midi avait été chaotique. Il avait plu comme jamais. Ils déambulaient lentement, telles des ombres... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3~
Chapitre 5~ [FIN]

Chapitre 4~

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By NiriMitsu

Bonsoir tout le moooonde~

Olalah que je poste tard (^.^')
Je m'excuse encore une fois pour le retard de ce chapitre ! (TT^TT) Pour me faire pardonner, j'en ai écris un très très long !
J'espère qu'il va vous plaire~♥
Merci à tout ceux qui me lisent, vraiment !! Vos votes et commentaires me font toujours trop plaisir !
N'hésitez pas à donner votre avis sur ce chapitre~♫♪
Et bonne lecture à vous touuuus~!! (n▼n)/

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L'homme avançait toujours. Et TaeHyung céda avec peine à la tentation de le regarder. Il dirigea alors son regard dans les yeux de l'inconnu, si timidement que son acte en devenait admirable. Mais une grande capuche camouflait ces derniers et TaeHyung ne pu plonger ses prunelles dans celles qui l'obsédaient. Il en tremblait. Il aurait voulu s'apaiser dans cet œil impassible. L'objet sans pareil qui le faisait s'oublier. Il s'égara alors paniqué sur ses lèvres. Elles étaient la seule partie de son visage qui n'était pas couverte par cet immense voile noir qui le protégeait du vent. Et elles devenaient de plus en plus nettes. TaeHyung pu ainsi apprécier leur légère couleur. Un rose pâle, comme les fleurs des cerisiers. Elles semblaient si précieuses. Une odeur de printemps effleura son nez avec délicatesse. Cette senteur était si plaisante. La douleur de ses plaies, et le froid qui le frigorifiait s'évaporaient. Il était une nouvelle fois ivre de cette image merveilleuse. Ce visage l'absorbait, si bien que son environnement se brouilla. Ses membres vacillèrent, puis il tomba sur ses genoux. Il était incapable de réunir assez de confiance pour lutter. La gravité l'emporta encore. 

Un corbeau croassa, en équilibre sur un toit enneigé. Comme si son heure était venue, TaeHyung vibrait d'effroi, ses rotules trempant dans la rosée blanchie des pavés. Mais il ne sentait toujours pas son corps se glacer. Il n'aperçut pas les entailles tout juste gravées sur sa peau, qui laissait s'échapper quelques gouttes de liquide rouge. Il ne pouvait se concentrer qu'à écouter les bruits de pas qui résonnaient dans la ruelle. Ces grincements qui se rapprochaient dangereusement le rendait fou. Il fronça les sourcils et cacha son visage en rabattant son menton vers sa poitrine, le plus qu'il le pouvait. Son estomac le brûlait. Si cette personne venait à le voir, remarquer son regard vidé d'amour, peut-être ne pourrait-il lui-même plus ressentir ce sentiment d'oscillation entre l'admiration et la crainte. Peut-être l'éviterait-il comme tous les autres, à jamais.

Soudainement, le retentissement des semelles de chaussures s'arrêta. TaeHyung ne pouvait plus penser à quoi que ce soit. Il fut prit d'une angoisse terrible. Puis il sentit un poids sur son épaule. Il releva aussitôt la tête, les yeux grands ouverts. Son cœur se mit à battre plus rapidement qu'avant. Il avait le regard le plus paniqué que l'on ait pu voir jusqu'à ce jour. Un regard toujours enfantin, comme s'il était resté inchangé depuis qu'il avait été oublié de tous. 

Il venait de poser sa main sur lui. Ce premier contact le fit grelotter. Il en était si écœuré qu'il en restait paralysé. C'était inhabituel pour lui d'être touché par un homme. Tous les autres auraient préféré qu'il meure de froid cet hiver. Bien qu'ils ne se le disaient pas entre eux, car ils avaient certainement peur de passer pour des personnes cruelles les unes aux yeux des autres. Ils pensaient peut-être que s'ils n'exprimaient pas leurs pensées à voix haute, ils en seraient pardonnés. De toute façon, dans leurs vies, ça ne changerait rien de le penser ou pas. Les gens sont ainsi. Leur paraître reste le plus important.
Alors pourquoi est-ce qu'il ne le rejetait pas, lui aussi ?

L'inconnu, que TaeHyung connaissait finalement si bien tant il l'avait admiré, se baissa afin d'arriver au niveau du pauvre garçon qui était tombé devant lui.
TaeHyung suivait chacun de ses mouvements, ses yeux bouleversés dévoilant sa détresse. Sa gorge était sèche. Il humidifia ses lèvres avant de déglutir, mais ça lui fit plus de mal. Puis la jeune personne attrapa son bras, voulant l'aider à se redresser. Mais automatiquement, TaeHyung se leva et recula d'un pas. Tout son corps était surchargé de frissons. Son expression s'était glacée. Seules quelques larmes glissaient vers ses tempes sans même que ses paupières ne se soient fermées. Il dirigeait son regard affolé dans toutes les directions, comme pour trouver un échappatoire. 

L'homme retira sa capuche, sans doute pour le rassurer. L'attention de TaeHyung fut captée par son mouvement. Et il pouvait enfin rencontrer ses yeux. Dans un premier temps, il les contemplait craintivement. Il vérifia leur forme, leur expression. Mais leur éclat était toujours aussi sombre, si envoûtant. Ils brillaient si fort par leur noirceur. Et TaeHyung ne pu s'empêcher de jeter un œil à l'ensemble de cet élégant visage. Il était évident qu'il était plus jeune que lui. Mais bien que sa finesse fut remarquable, il semblait plus mature. Il continuait à s'étonner de sa fraîcheur et malgré lui, il s'en rapprochait, hypnotisé. Son émerveillement l'emportait sur sa défiance. 

L'homme lui sourit. Ça le fit frissonner. Ce sourire était si ardent. 
Mais brusquement, TaeHyung fut poussé en avant. On avait fait pression dans son dos, si bien qu'il se retrouva dans les bras de cette terrifiante personne. Il l'avait retenu, afin que ses membres ne s'écrasent pas encore une fois sur le sol. TaeHyung se dégagea de son étreinte immédiatement. Puis il regarda derrière lui pour savoir qui l'avait fait basculer. Il n'aperçut personne d'autre que le berger allemand, assis fièrement à environ un mètre. Leurs regards se croisèrent, puis le chien pencha la tête, se questionnant sur ce qu'allait faire TaeHyung. Ce dernier sentit comme un appel de son ami. Ses yeux insistants voulaient qu'il fasse quelque chose. Mais quoi ?
Il tourna ses iris vers l'effroyable splendeur qui se tenait encore face à lui. Il n'avait pas dit un mot. D'habitude, les gens ne faisaient que parler devant lui. C'est ce qu'ils savaient d'ailleurs faire de mieux. L'action n'était pas commune. Alors ils se plaignaient. Ils disaient qu'ils étaient heureux, malheureux ... Malheureux surtout. Que ça aurait pu être mieux, qu'il faisait beau, froid ou bien qu'il pleuvait.

Heureux ou malheureux ? Dans les yeux endormis de chacun, il y avait une certitude dans la définition de ces termes. Mais est-ce que leur sens était vraiment celui auquel on pensait mécaniquement ? A partir de quel stade était-on heureux ? Qu'est ce qui faisait le bonheur ? Qu'est ce que quelqu'un de malheureux ? TaeHyung ne savait pas, et il préférait ne pas avoir d'avis sur la question, comme pour la plupart des questions. Bien que chacun soit à la quête de ce bonheur, il ne l'était pas ... Il ne l'était plus. Alors ça ne l'intéressait pas. Il recherchait la nouveauté via l'observation de choses concrètes et accessibles à sa vue. A quoi beau désirer ce que l'on ne peut obtenir ? Était une des rares interrogations sur lesquelles il avait émis une sorte de réponse. Persuadé de la fatalité de son existence, il ne doutait pas qu'il puisse continuer à survivre, juste en regardant, en sentant et en goûtant. Peut-être était-ce finalement une solution au questionnement sur le bonheur. 

Il ferma les yeux et soupira. L'homme qui se tenait en face de lui était bien réel. Il constituait un élément nouveau et concret qui l'amenait à être attirant. Et même si c'était la première fois qu'un humain devenait une telle source d'interrogation tant par son apparence que son comportement, il savait au fond de lui qu'il ne devait en avoir peur. Chaque nouvel objet était terrifiant. Un être vivant l'était encore plus par sa capacité à agir sur lui. Mais sa soif d'exploration était bien trop intense. Il verra ce que cet inconnu le poussera à faire. Il prit confiance en lui et arrêta de trembler. Sa vie était bien trop insignifiante pour qu'il ait à s'en inquiéter. C'était cette réflexion, qui allait déterminer un événement bien plus innovant encore. C'était ça, que le chien attendait.

Comme face à son destin, il détendit ses muscles et patienta calmement. Une main amicale s'empara de son bras. Il savait que c'était lui. Ce n'était pas la peine de relever la tête. Et il se laissa guider dans cette ruelle pavée. 
Les boyaux de TaeHyung se nouaient, anxieux à propos de son changement de comportement. Mais il fallait s'adapter. Et réagir autrement que par la fuite. Cet homme était différent, alors il allait agir aussi différemment pour lui. Sous sa détermination se cachait pour la première fois de l'espoir.
L'espoir d'un changement, même infime, la quête du bonheur que TaeHyung reniait. 

Ils marchaient, côte à côte, le chien sur leurs pas. Et l'homme s'arrêta devant un immeuble fleuri. On ne pouvait distinguer la couleur des fleurs dans l'obscurité, mais leurs détails semblaient très divers. Il ouvrit la porte et invita TaeHyung à rentrer. L'homme aux chiens observait chaque détail du couloir. Les interrupteurs luminescents l'intriguaient tout particulièrement. Puis l'inconnu appela l'ascenseur. Il avait toujours son bras autour de celui de TaeHyung. Celui-ci écoutait le bruit que l'appareil faisait en descendant. Appuyer sur ce simple bouton provoquait un tel vacarme. Les portes s'ouvrirent pour laisser place à la minuscule pièce qui permettait de monter les étages sans se fatiguer. Le regard de TaeHyung était plein de questions. Il rentra à l'intérieur après que l'homme s'y soit faufilé. Le berger suivait, comme s'il connaissait ces lieux mieux que TaeHyung. Les portes se refermèrent et emprisonnèrent les deux jeunes hommes. Le plus âgé sursauta lorsque la machine se mit en marche. L'autre lui sourit simplement, comme s'il avait comprit que les mots ne pouvaient apaiser TaeHyung. 

Puis il fut conduit jusqu'à l'appartement de la personne mystérieuse à qui il avait décidé de faire confiance. Immédiatement, l'odeur appela TaeHyung. Elle n'était pas anodine, et lui rappelait étonnement des souvenirs. C'était la même que celle qui était à son bras. Il devait donc vivre ici. 
Il pénétra lentement dans l'entrée. L'air chauffé caressa son visage. Il inspectait tous les recoins des yeux. Le décor était très épuré, clair. Mais rapidement ce décor ne fut plus si intéressant. Ses pupilles se dirigèrent vers le propriétaire du lieu. Il n'avait pas vu son regard depuis trop longtemps. Ils étaient très proches. Et le plus jeune avait l'air de s'en réjouir. 

Celui-ci amena TaeHyung vers la cuisine, d'où il sortit de quoi le nourrir. Il l'installa à table et lui apporta un plateau garnis de toute une variété de mets, et des couverts, ce qui fut source de confusion pour TaeHyung. Il se regardèrent, puis l'homme s'assit à son tour, et commença à manger, mettant en avant l'utilisation des baguettes. TaeHyung analysa sa façon de les manier. Puis il tenta de reproduire, avec moins d'agilité, ses gestes. Les premiers morceaux qu'il attrapait s'enfuyaient de sa pince, ce qui faisait sourire celui qui avait préparé le repas. Mais en peu de temps, il réussit à les diriger de manière assez rapide. Il avait un bon sens de l'observation. Il finit de manger, satisfait de la propreté dans laquelle il avait œuvré. L'homme débarrassa, il retira sa veste et revint vers TaeHyung. Il l'aida à se redresser. Leur proximité le fit encore trembler, mais moins que précédemment. Il commençait à se faire à l'idée qu'on puisse le toucher, ou plutôt qu'il le puisse.

Puis TaeHyung découvrit la salle de bain. Le personnage innommé fit couler de l'eau chaude et se posa sur le rebord de la baignoire. TaeHyung s'installa en face, sur un tabouret. Il regardait cette eau filer depuis robinet métallique. Sa passion pour les liquides et leurs trajectoires incertaines, tout comme celle de la pluie venait à le prendre.
Il prenait généralement ses douches dans des bains municipaux et il n'avait jamais vu de baignoire personnelle. Il avait si envie de s'y plonger, et de sentir enfin de la chaleur se répandre sur son corps. De la buée commença à se former sur le miroir qui trônait au-dessus du lavabo.
Le jeune homme se retira, et laissa TaeHyung seul, après avoir tourné le robinet et sorti un gel douche du placard. Cette esquive plu à TaeHyung. Il allait pouvoir prendre un bain. Il se déshabilla et trempa ses pieds dans l'eau, avant de s'immerger totalement. Enfin. Il mit sa tête sous l'eau et y resta un moment, pour profiter du milieu brûlant. Ce milieu aqueux était parfaitement transparent. Et les ondes qu'émettait TaeHyung en remuant par moment créaient de petites vaguelettes. Elles reflétaient la lumière du spot de la petite salle, et la diffusaient en formant des dessins sur le plafond. Quelques gouttes perlaient sur le carrelage en se condensant. Et TaeHyung inhalait la brume dense qui encombrait ses poumons et troublait l'atmosphère. Il frotta ses bras avec le savon, pour avoir le plaisir de les voir redevenir clairs. Ils avaient été noircis par la poussière et la pollution. Mais ils prenaient rapidement une teinte plus rosée, sous la chaleur. La mousse formait de charmantes bulles bariolées sur lesquelles il ne pu s'abstenir de souffler. Puis il lava ses cheveux. Au fur et à mesure qu'il retrouvait un corps propre, l'eau se salissait et refroidissait. Cela signait la fin du bain. Il se décida alors de sortir, attrapant une serviette pour s'enrouler dedans. Toute la pièce était humide, et le froid le fit s'hérisser. Mais une sorte de bien-être emplit son cœur, pour la première fois. Il resserra la serviette sur son torse. Cet homme était définitivement singulier. Il lui permettait de manger, et de se laver. Mais autre chose le rendait si particulier. TaeHyung sourit en pensant à lui. Plus clairement ce coup-ci, bien que son sourire restait faible. 
Il se retira de la salle de bain. Celui qu'il cherchait était dans le salon. Il choyait le chien qui mangeait. TaeHyung fut très surpris. Jamais quiconque n'avait voulu prendre soin de ce pauvre animal. Le savoir entre des mains douces le rassurait. Son nez commençait à le piquer vaguement. Puis l'émotion devint plus forte lorsqu'il vit le regard ravi de cet ami. Ses yeux qui avaient toujours pleurer de tristesse versaient des larmes de joie. Le léger bruissement de ses pleurs alarma le chien, qui regarda dans sa direction. Puis la jeune personne a qui il devait ces nouveaux sentiments se retourna à son tour. Ce dernier se leva et rejoignit TaeHyung, une serviette très courte dans les mains. Il recouvrit les cheveux mouillés de TaeHyung avec ce linge et laissa ses doigts camoufler ses oreilles un instant. Leurs vues se rencontrèrent. Ils s'observèrent. Puis TaeHyung sentit les mains qui le maintenait se déplacer et caresser sa chevelure à travers le tissu. Il grinça des dents, ce qui amusa le plus jeune. Et celui-ci, aussi ému, assécha les sanglots de TaeHyung.

Sa peau réchauffa ses joues, contre attente. TaeHyung pensait qu'il était aussi froid qu'il en avait l'air. Mais c'est au contraire une sensation agréable qui s'attarda sur son visage, même une fois qu'il eut fini d'essuyer ses larmes. Un peu confus, il joignit ses mains et commença à les gratter convulsivement. Dès qu'il le remarqua, son cadet les lui confisqua. TaeHyung eut un frisson. Son ventre se retourna. Il ne voulait plus qu'il le lâche, et il exprima cette pensée en refermant sa main sur celle qui la tenait. Il ne comprenait lui-même pas pourquoi est-ce qu'il souhaitait rester près de lui. Mais le contact qu'il fuyait il y a peu devenait vital.

Toujours sa main dans la sienne, TaeHyung fut emmené jusqu'à la chambre, où il vit son guide sortir un long t-shirt d'un tiroir. Et puis ils s'assirent sur le lit. Le matelas était si confortable que TaeHyung croyait rêver. Il revêtit l'habit qui le couvrit presque jusqu'aux genoux, laissant la serviette encore humide sur les draps. Et il s'allongea, se sentant étrangement à l'aise. Mais il constata que le jeune homme déliait leurs poings et commençait à partir. En fermant la porte derrière lui, ce-dernier vit TaeHyung, dont le cœur se serrait, tendre le bras, comme s'il voulait l'atteindre. Ne s'attendant pas à ça, il revint d'urgence sur ses pas, enthousiaste. TaeHyung fut soulagé qu'il se rapproche. Il pensait que le vide qu'il avait ressenti lorsqu'il l'avait lâché était dû à sa peur d'être abandonné à nouveau. Mais il réalisa que c'était de lui dont il avait inexplicablement besoin. Et qu'il devenait dépendant de sa présence.

L'origine de son manque se coucha à côté de lui. TaeHyung vint poser sa tête contre son torse. Mais une impression de déjà-vu le frappa. Il entendait des battements apaisants rebondir contre son oreille. Ils vibraient sourdement, comme le ronronnement d'un chat heureux. Le son était pur, et calme. Il résonnait en lui en faisant frémir sa peau.
Fermant les yeux pour mieux écouter, il se laissait bercer par cette mélodie sereine et étouffée. Il sentait son corps se détendre peu à peu, il était comblé. Peut-être était-ce parce qu'il avait déjà entendu ce même genre de pulsations auparavant ? Dans un milieu inondé et duveteux, avant même sa naissance.
Quand bien même il est impossible de se souvenir de ces instants, une atmosphère protectrice nous enveloppe lorsque l'on sent le cœur d'un être qui nous est cher battre contre nous, à travers nous. Il s'agit certainement de la plus ancienne sensation que l'on puisse vivre. Le cœur est la toute première chose que nous aillons tous entendu. Prendre cet écho en considération nous rappelle que l'on existe, que l'on vit. Et cela arrive uniquement lorsque l'on se trouve avec un autre corps.
L'être de TaeHyung aspirait l'énergie que ces battements diffusaient à travers leur vigueur. Il rapprocha ses genoux de sa poitrine, pour se retrouver dans une position qui le réconfortait, presque fœtale. Ainsi, il pouvait être entièrement réchauffé. Et même si sa peau ne pouvait pas se trouver dans un meilleur état uniquement par sa volonté, c'était comme s'il se ressourçait mentalement. Son âme commençait à s'éveiller. Elle revenait, comme si la vie prenait un sens. Ou comme si elle voulait profiter d'un moment si plein de vitalité. Ses sens goûtaient à son environnement d'une toute autre façon. TaeHyung se plaisait ici, définitivement. Ce moment reposa ses traits et raviva son regard. On aurait pu croire qu'il venait de naître. Renaître.

De ce corps paisible émanait une chaleur suave qui l'attirait. Ses yeux mi-clos ne l'étaient plus par désespoir, mais par le bonheur intense qui pénétrait tous ses sens. Toute source de souffrance était comme anesthésiée. Plus par la peur, mais parce qu'il ne pouvait plus se concentrer. Il leva son visage pour apprécier la splendeur de l'éphèbe auquel il se cramponnait.

Ces yeux de tigre étaient illuminés d'un reflet pétillant, qui électrisa TaeHyung jusqu'à ses os. L'apparence maternelle de la scène avait disparu en un regard. Le peu de luminosité de la pièce qui pesait sur TaeHyung le faisait se fondre dans le décor. Et cette intimité lui plu. En lui surgit un désir puissant, presque comme s'il pouvait atteindre un univers encore plus parfait. Son cœur accéléra son travail d'organe vital sous les émotions qui le prenaient. Il inhalait de grandes bouffées d'oxygène, qui se réchauffaient au fil de ses expirations. Il aspirait à être encore plus proche de lui. L'air bouillonnait contre le thorax de celui que l'on pouvait désormais considérer comme son amant, qui glissa lentement une de ses jambes au-dessus de TaeHyung, et finit par s'asseoir sur le bassin de celui-ci. Il se courba pour accéder à son cou et s'arrêta un instant de bouger. TaeHyung vibrait à l'embrasement de son souffle contre lui. Puis il devina la langue de son partenaire le caresser précautionneusement en remontant jusqu'à sa mâchoire. Il rehaussa sa tête et il décrocha le regard qui le passionnait toujours autant. Et il fut étonné de remarquer que ces yeux étaient fiévreux. Mais ses propres pupilles l'étaient aussi devenues. Il porta sa main à ce visage fin. De ses doigts, il effleura ces paupières qui étaient baissées vers lui et s'approchaient progressivement. Sa peau était aussi voluptueuse que dans ses pensées. Ils s'attiraient encore et encore de façon à ce que leurs lèvres se touchent. Simultanément, ils fermèrent les yeux. Celui qu'il adorait rabattit ses lippes sur celles de TaeHyung. Il pu savourer ces lèvres luisantes qui l'avaient sauvé de sa panique bien plus tôt. Puis le jeune homme, hâté, posa ses mais sur les hanches de TaeHyung et tira son haut afin de le lui retirer. TaeHyung ne se sentait pas gêné, la nudité n'était pas pour lui un supplice comme elle l'aurait été pour beaucoup. Le seul fait qui l'embarrassait était que son corps demeurait couvert de cicatrices. Il n'aimait pas exposer ses souffrances qui lui faisait réapparaître de mauvaises images en mémoire. Mais les seuls yeux qui se trouvaient dans la pièce pour les voir ne s'en souciaient pas. En ondulant comme panthère, il préférait se concentrer sur aspect bien plus charnel. 

Le restant de cette partie de la nuit passa rapidement pour les deux jeunes hommes. Et le cadet s'endormit prestement après avoir tout donné. TaeHyung, lui, s'isola un moment pour prendre conscience de ce qu'il venait de se passer. Il sortit de la chambre, s'étant rhabillé, et s'affala sur le canapé de la salle de séjour. Le berger le rejoignit et se coucha sur le tapis au pied du sofa, comme pour écouter ce a quoi il pensait.
Les étoiles scintillaient dans le ciel hivernal. Il pouvait les voir par la fenêtre dont on avait omis d'abaisser les stores. Mais pouvaient-elles étinceler autant que le regard auquel il songeait ? 
Et maintenant il était là, oserait-on dire "amoureux", le chien s'endormant à ses côtés. 



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Dis-moi si ça t'as plu~ (^3^)

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