-"Je préfère dire faire l'amour, mais oui je crois..." Dis-je avec le moins de conviction possible au monde.
-"Tu crois ?! Enfin bref, on a un gros problème..."
Je redeviens aussitôt sérieux. De quel genre de problème parle-t-il ? Son expression est à la fois paniquée et choquée. Me mettant sur le côté, je le laisse ainsi rentrer dans l'appartement. Il se pose directement sur l'une des chaises de la cuisine, toujours aussi crispé.
-"De quel problème parles-tu ?" Essaye-je de lancer la discussion, voulant des explications claires et précises.
-"Hier, je devais rendre un document pour le bâtiment S, mais bien sûr, j'ai vu une fille et je l'ai suivi, tu vois ?"
Jusque-là, rien de très inhabituel. Denki est si peu doué en romantisme qu'il en vient à suivre des filles qu'il trouve jolies. C'est très bizarre dit comme ça, mais il n'a jamais le courage d'aller leur parler ensuite, alors il abandonne.
-"Mais cette meuf, elle travaille pour le patron lui-même !"
-"Tout le monde travaille pour lui, je ne comprends pas ton affolement."
-"Non, ce que j'essaye de t'expliquer, c'est que je les ai interrompus pendant une conversation privée et ils parlaient d'un projet de contrôler la ville, voir le PAYS !!"
-"Attends, quoi ? Mais comment ?"
-"Avec la nouvelle puce connectée à tous les appareils ! Ainsi, il créera une sorte d'évolution des robots et pouvoir prendre tout le pays en otage !"
Je reste muet face à cette information. Contrôler le pays ? C'est du grand n'importe quoi. Jamais le patron ne ferait une telle chose. Je le regarde septique, il a peut-être mal entendu ou juste à encore moins dormi que moi ?
-"Je savais que tu n'allais pas me croire, alors j'ai tout enregistré !" Il sort alors son téléphone de sa poche et vient lancer une vidéo. Dans celle-ci, nous voyons effectivement monsieur Toshinori et une certaine dame d'une vingtaine d'années dans une salle réservée et séparée par une simple porte entrouverte.
Et... Il dit vrai. Nous entendons tout, les plans, le projet, les supercheries. . . Lui qui est un homme si bon, comment pourrait-il faire cela ? C'est impensable... Il a toujours voulu aider les autres, ayant fait passer les besoins de la population avant les siens... Lui même qui m'a sauvé de ses rues...
Je m'assois à mon tour, faisant glisser ma main sur mon visage avant de la garder au niveau de mon menton. Maintenant, que nous possédons cette très grosse information, que devrait-on faire ? La police ne peut rien faire face à l'entreprise CTR. En fait, personne ne peut faire quoi que ce soit contre elle, CTR est bien trop puissante.
Rangeant son téléphone, je le vois sortir un hologramme affichant un plan du bâtiment K.
-"Tu sais quoi ? J'ai un plan pour l'arrêter !"
-"Toi, tu as un plan ?"
-"Oui ! Moi, j'ai un plan et c'est du béton ! Il faudra juste l'aide de Katsuki..."
Il a tenté de dire sa dernière phrase en chuchotant, caché sa bouche derrière sa main, cependant, j'ai très bien entendu. Jamais Katsuki n'ira à CTR et encore moins pour s'infiltrer afin de stopper le patron.
-"Il en est hors de question, tu t-"
-"Qu'est-ce qui est hors de question au juste ? Me coupe Katsuki, lui non plus pas habillé et décoiffé.
Je vois Denki se remettre en pause, observant de la tête au pied le corps magnifique de mon blond. Le détaillant de partout, je pourrais mettre en être jaloux si la situation n'était pas critique.
-"Oh Izuuu... Comment t'as dû morfler..." Dit-il la bouche grande ouverte.
Je rougis instantanément face à cette remarque. Me rappelant du sport que nous avons fait hier soir. Mais ce n'est pas le moment Izuku ! Ressaisis-toi bon sang !
-"Ce n'est pas le plus important Denki et Katsuki va t'habiller !" Me mettant des claques mentales.
-"Qu'est-ce que vous manigancez vous deux ?" Demande alors Katsuki, grattant son torse musclé avec sa main gauche et baillant au passage. Sans pour autant aller se vêtir.
-"Et bah, le patron veut carrément contrôler la ville et moi, j'ai une idée pour l'arrêter, mais Izuku refuse parce que tu y serras ! Crie-t-il en me pointant du doigt.
Il prend soudainement un air beaucoup plus sérieux, se rapprochant de moi. Il cherche à savoir si Denki dit la vérité et mon visage ne dit aucunement le contraire. Il vient alors me caresser les épaules, tout en passant derrière moi en m'embrassant le cuir chevelu. Je serre sa main dans la mienne, espérant qu'il comprenne mon choix.
-"Et du coup, on doit faire quoi ?" Demande-t-il, se jouant la sourde oreille sur mon avis.
-"Katsuki !"
-"Je ne te laisserais pas aller risquer ta vie sans moi compris !"
-"Mais tu seras recherché par l'entreprise ! "
Tous deux face-à-face, des larmes commencent déjà à me brûler les yeux. Je ne supporterais pas qu'il se fasse une nouvelle fois attraper. S'ils savent qu'il a survécu, ils le tueront sur place sans aucune hésitation.
-"E-et la fois où tu es rentré, à moitié désassemblé et recouvert de blessures, je n'ai jamais autant eu peur de te perdre !" Hurle-je presque, les larmes coulant sur mes joues.
Il me prit alors mon visage de ses deux mains, collant ainsi nos fronts. Nos deux respirations qui se mélangent, je donnerais tout pour ne pas le perdre...
-"Izuku... Moi, je peux être réparé... Je ne suis pas réellement vivant..."
-"Mais tu l'es pour moi... " Avoue-je, tenant ses deux mains dans les miennes. Entrelaçant ainsi nos doigts ensembles.
-"Heuuu alors... Je ne veux pas couper votre délire de comédie romantique, mais je n'ai toujours pas annoncé le plan !" Nous interrompe Denki, attendant toujours devant son hologramme.
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J'ai finalement dû accepter qu'il vienne. De toute façon, il l'aurait fait à coup sûr. Je reste cependant retissant au fait qu'il fasse partie du coup et aussi du fait de trahir la confiance de Toshinori. Je n'ai certes pas accepté son comportement devant Katsuki, mais... Il a tant fait pour moi...
Suite à de nombreux jours de négociations afin d'améliorer le plan quelque peu plat de mon ami, nous avons enfin réussit à tout assembler.
Denki est un réel professionnel dans l'informatique, étant aussi bien capable de créer des merveilles comme d'en détruire. Ainsi, son plan principal est de pouvoir atteindre le bureau du patron où se trouvent les codes pour ouvrir la porte du centre de contrôle. Par la suite, il injectera un virus constitué de plusieurs micros robots qui détruiront toutes les connexions neuronales qui se trouvent dans le programme.
Dit ainsi, nous pourrions dire que cela sera une tâche des plus simple, mais... Il faudra réussir à faire cela sans se faire remarquer. Si une seule alarme sonne, nous pouvons nous nommer comme mort. Ainsi, nous avons un poste pour chacun. Denki ne sera pas visible, il restera en retrait dans son bureau dans le bâtiment B. Grâce à ses ordinateurs haute technologie, il pourra facilement court-circuiter les caméras du bâtiment. Je pourrais alors rentrer dans le bureau du patron afin de récupérer les codes avec Katsuki qui se chargera des gardes, généralement, en petit nombre, remplacés par la technologie, ils seront alors faciles à intercepter. Par la suite je pourrais transmettre les codes pour que Denki puisse ouvrir le centre de contrôle se situant dans les sous-sols de son bâtiment et injecter le virus.
Cela semble complètement fou, et même impossible et... Vous avez totalement raison ! N'ayant qu'une seule chance pour deux raisons. La première, le patron sera en réunion durant uniquement deux heures et la seconde par la mort qui nous souffle doucement dans le cou.
Mais à vrai dire, c'est l'unique chance que nous avons pour pouvoir arrêter cette rébellion. Seulement, si nous arrivons à une telle chose, Katsuki, Denki et moi serons, sans aucun doute, recherchés mort ou vif par l'entreprise. Malgré cela, je reste sur mes convictions ! Je ne suis pas un héros ni un sauveur. Je n'ai jamais été cela, mais je me dois de réagir lorsqu'un tel événement aussi important est en marche. Par chance, la police ou encore les détectives privés ne trouverons pas d'indices sur nous.
-"Vous êtes prêt ?" Demande-je avec les chaussures et la tenue de l'entreprise pour être le plus invisible possible.
Denki finit de mettre sa sienne pendant que Katsuki essaye encore d'en enfiler une. Nous ne faisons clairement pas la même taille, mais ce tissu a été pensé pour tout physique et morphologies.
-"Katsuki, tu as besoin d'aide ?"
-"Non, c'est bon... J'y arrive. " Rechigne-t-il, réussissant enfin à rentrer sa tête dedans.
Finalement opérationnels, nous franchissons la porte afin de pouvoir commencer cette mission hautement impossible. Je prends mes clefs, cherchant la bonne pendant que Denki se tâte chaque poche comme s'il avait oublié quelque chose.
-"Attends ! Je n'ai pas pris mon téléphone !" Crie-t-il dans le couloir de l'immeuble.
-"Tu crois vraiment que tu auras le temps d'envoyer des messages aujourd'hui ?" Ironise Katsuki.
-"Je te rappelle que sans ce téléphone, vous ne pourrez pas m'envoyer les codes ou même me prévenir s'il y a un quelconque problème !"
-"Tch." Lâche-t-il, levant les yeux au ciel. Il déteste se remettre en ordre, on dirait presque un enfant avec cet air-là.
-"Tu as raison, vas le chercher. " Lui demande-je pour adoucir la tension présente.
-"Je reviens tout de suite !" Dit-il avant de courir dans l'appartement.
Attendant alors mon ami, je vois du coin de l'œil mon blond qui bougonne dans son coin. Je ne peux m'empêcher un petit rire discret avant de venir prendre en otage son dos dans une étreinte chaleureuse. D'abord surpris, il se retourne, face à moi, afin d'accentuer celle-ci.
-"Tu es sûr de vouloir venir ?" Demande-je, la tête toujours enfoncée dans son torse.
-"On en a déjà parlé Deku. "
-"Deku ?! Il faut vraiment que t'arrêtes avec ce surnom."
-"Alors n'agis pas comme tel. Finit-il la discussion dans un tendre baiser.
Nous restons ainsi durant plusieurs minutes avant que Denki ne revienne, son mobile en main et un grand sourire aux lèvres. À croire que cet objet à plus d'importance que sa propre vie.
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-"Comment tu as appris à te battre aussi bien Katsuki ? Je suis sûr et certain de ne te l'avoir jamais enseigné."
-"J'ai fait quelques recherches." Affirma-t-il, un petit sourire en coin.
Un blanc s'installe pendant que nous avançons dans le grand couloir de marbre blanc, amenant à la salle tant recherchée. Grâce à Denki nous avons vraiment pu atteindre le bâtiment et l'étage rapidement. Seuls quelques gardes étaient présents, mais avec Katsuki, ils n'avaient apparemment aucune chance. Je traite alors doucement l'information dans ma tête.
Attends . . .
. . .
. . .
-"Tu savais pour hier ?!" Hurle-je presque, le fixant droit dans les yeux.
-"J'ai fait mes recherches." Toujours la même expression au visage.
-"J'y crois pas. Moi qui te donnais des conseils ! Tu m'as vraiment pris pour un-"
-"Pour un splendide et mignon compagnon." Me coupe-t-il avant que je ne dise une grossièreté.
-"Mm."
Enfin, face aux grandes portes du bureau, nous rentrons doucement à l'intérieur. Rassuré par la non-vie, je suis bien content que Denki est des informations réellement véridiques. Je passe alors devant Katsuki, ne voulant pas perdre plus de temps. Me rapprochant du bureau, je le vois observer la ville dans sa splendeur à travers les grandes vitres. Il est tout bonnement magnifique dans cet angle. À la fois, admiratif et observateur, ses yeux brillent encore plus dus au soleil lumineux, éclatant d'un rouge vif et puissant.
Je me retourne alors vers mon objectif principal, le visage enjoué. Je suis pourtant vite surpris par le fauteuil reculé vers l'arrière. Je dirige alors mon regard au sol, le regard bien envieux de savoir la raison de cet emplacement tout sauf naturel. Mon cœur fait alors un tour sur lui-même, perdant mon sentiment joyeux lors de ma confrontation avec l'origine de tout cela.
-"Izuku ?"
-"L-le... " Je n'arrive même plus à exprimer un seul mot logique.
S'approchant le plus vite possible, il prend une nouvelle fois ma tête entre ses mains. Mon expression terrifiée et les larmes au bout de la rupture, je ne le regarde même pas. Bien trop concentré sur le sujet de mon changement émotionnel soudain.
-"Le patron est mort !! Éclate-je en sanglots.