La 3ème Congrégation

By Apo-logie

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La Province de Nauphela est divisée en quatre Ordres : Les Chevaliers, les Fées, les Sorciers et les Archers... More

Prologue
Carte de Nauphela
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 8
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36
Chapitre 37
Chapitre 38
Chapitre 39
Chapitre 40
Chapitre 41
Chapitre 42
Chapitre 43
Chapitre 44
Chapitre 45
Chapitre 46

Chapitre 28

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By Apo-logie

Le jours des éliminations des Archers est enfin arrivé.

Je suis anxieuse comme jamais je ne l'ai été auparavant. J'ai très mal dormi cette nuit, n'arrêtant pas d'imaginer le pire.

L'examen est ce matin. Le Jury se réunit cet après-midi, pour trancher nos cas, et nous aurons les résultats finaux en fin de journée. Je n'ai qu'une envie, c'est que le temps passe en un éclair pour savoir ce qu'il m'attend.

Je ne peux pas me faire éliminer maintenant, pas si près du but. J'ai encore beaucoup de choses à découvrir sur Nikolaï et la Deuxième Congrégation, notamment que ça fait quelques semaines que je n'ai pas réussi à faire déclencher les visions. Du temps, c'est ce dont j'ai le plus besoin en ce moment pour avancer dans mes investigations. Je dois faire ce fameux temps pour rester devant cette fameuse ligne rouge. Si je suis un peu trop lente que d'habitude, c'est terminé pour moi. Et, je sais que ça ne va pas se jouer à grand chose.

Je me lève alors, essaie d'avaler quelque chose pour le petit déjeuner bien que je n'ai pas faim du tout à cause de ma boule au ventre, et vais m'étirer. Je ne dois pas trop dépenser d'énergie avant l'épreuve. Je dois juste m'échauffer comme il faut pour préserver mes forces pour ce qui m'attend après, à savoir les épreuves d'endurance. Pour celles de tir, je suis confiante. Je m'entraîne une dernière fois, et me détend un peu. Je suis satisfaite de mes performances, donc ça devrait bien se passer de ce côté-là.

Je retourne Sinan quelques minutes avant l'épreuve.

— Comment tu te sens ? me demande-t-il.

— Stressée. Et toi ?

— Ça va.

— Évidemment que ça va. T'es major de promo, je souris alors.

— Eh, on ne sait pas. Imagine je me tords la cheville.

— Il faudrait que tes scores soient catastrophiques pour que tu te retrouves en dessous de la ligne rouge.

Sinan esquisse un sourire prétentieux.

— C'est vrai.

— Cette épreuve n'est qu'une formalité pour toi. Ta place, tu l'as.

— Tu l'auras toi aussi, Dossard numéro 22. J'ai cru comprendre que tu t'entraînais tous les jours avec ton nouveau pote. Tu passes beaucoup de temps avec lui, d'ailleurs, lance-t-il en m'accordant un regard suspicieux.

Oh ne commence pas toi...

— Larsen ? Il m'aide juste à progresser, je rétorque d'un ton neutre et détaché.

Sinan plisse les yeux et laisse échapper un petit ricanement.

— T'en est bien sûre ? Les gens vous ont vu courir dans les bois tous les deux. Chose qu'il ne semble pas faire avec d'autres.

Je hausse les épaules.

— On s'entraîne juste. Rien d'incroyable. Je suis nulle en endurance, bien plus que tout le monde.

Sinan n'a pas l'air convaincu par ce que je lui dit.

— Il se passe quelque chose entre lui et toi ?

— Pas du tout. Ça ne va pas la tête ?

La seule chose qu'il existe entre Larsen et moi c'est notre collaboration secrète. Hormis ça, il y a rien entre nous. Il est très beau, ce n'est pas le soucis, mais la question ne se pose pas. Je n'ai vraiment pas la tête à penser aux garçons en ce moment.

— Oh ça ne m'étonnerait pas tant que ça. C'est un mec à filles, ça se voit. Toutes les nanas Archères de la promotion veulent se le taper, grommelle-t-il, en levant les yeux au ciel.

C'est fou toute cette jalousie qu'il peut ressentir à son égard alors que Larsen ne fait même pas attention à lui.

— Larsen n'est pas un mec à filles. Tu dis ça juste parce que tu es frustré de ne pas susciter autant d'intérêt de la part des filles que tu le voudrais.

— Qu'est-ce que t'en sais ? T'es dans son lit tous les soirs pour savoir avec qui il fricote ?

— Stop, Sinan. Tu vas trop loin, avec lui.

— Vraiment ? Et si je te dis que j'ai vu sortir Delilah de sa tente à une heure du matin passé, l'autre nuit.

Je me fige alors, et dirige mon regard vers lui, incrédule.

— Mais, qu'est-ce que tu racontes ?

— Je traînais dehors et je les ai vus.

Je manque de m'étrangler. L'obsession de Sinan pour l'intendant commence à aller beaucoup trop loin.

— Tu espionnes Larsen, maintenant ? Mais ça ne va pas ?

— Je ne l'espionne pas. Je traînais juste là-bas, comme je te l'ai dit. J'ai reconnu Delilah de loin, et crois moi je ne me suis pas trompé, c'était bien elle. Une si belle fille comme elle, on la reconnaît à un kilomètre à la ronde. Elle était très peu vêtue d'ailleurs, avec sa petite robe moulante.

— C'est bon, Sinan. Tais-toi. Ce qu'ils font ne nous regarde pas.

Sinan a l'air convaincu de ce qu'il avance. Je ne pense pas qu'il ait pu inventer cette histoire.
Mais, ça m'agace un peu. J'ai revu Larsen depuis et il m'a bien gardé de me dire qu'il s'était entretenu avec Delilah.

De manière générale, je suis jalouse de Delilah, de ses pouvoirs, de sa richesse, de sa vie. Mais, c'est encore pire après ce que je viens d'apprendre.

— Apparemment y a de l'eau dans le gaz entre elle et Taniel. Ça a peut-être quelque chose à voir avec Larsen.

— Pour la deuxième fois, Sinan, est-ce qu'on pourrait parler d'autre chose, quelques minutes avant l'examen ? je rétorque sèchement.

Le garçon hausse les épaules de grommèle. Il va terminer de s'échauffer tout seul dans son coin, vexé que je l'ai coupé de cette manière.

J'aurais aimé me vider la tête juste avant l'épreuve, et je n'ai pas pu le faire après tout ce que j'ai entendu. Je ne fais que de penser à Larsen et Delilah. S'ils se rapprochent, ça va compromettre la suite de mon plan. Il ne faut pas que ça arrive.

Je n'arrive pas à penser à autre chose, et je commence à sentir que ça me déconcentre. Et puis, je n'ai pas vu Larsen de la matinée. Il m'a affirmé qu'il allait assister à l'épreuve pour m'encourager, mais je ne l'ai toujours pas vu. Devant toute la pression, je commence à laisser mes tourments s'emparer de moi. Ça ne va pas du tout. Je commence à faire une crise d'angoisse. L'épreuve commence dans cinq minutes et je ne suis pas du tout en état de la faire. Je cours jusqu'aux toilettes pour me passer de l'eau sur le visage. Je tremble de panique, et n'arrive pas à me calmer. Je suis en train de perdre le contrôle de moi.

J'entends une voix sur mégaphone appeler les Archers à se rassembler dans le gymnase. J'avale une gorgée d'eau et sors des toilettes. Dans un mouvement de précipitation, je bute contre quelqu'un à la sortie. C'est Larsen. Je suis partagée entre soulagement et agacement.

— Mais, t'étais où ce matin ? Je te cherche partout ! je m'exclame en colère.

— J'ai été retardé. Comment tu te sens ?

— Comment je me sens ? Ça ne va pas du tout ! Rien ne va ! je m'exclame, laissant mes émotions prendre le dessus.

Le stress me fait perdre tout mes moyens.

Larsen me saisit par les épaules pour m'obliger à tempérer ma respiration.

— Calme-toi, Katherina. Calme-toi. Ça va bien se passer, tu as travailler pour.

La présence de Larsen me rassure un peu. J'essaie de reprendre un souffle normal, en me calant sur les inspiration et expiration de l'intendant. Il me fait faire quelques exercices rapide de respiration, qui semblent un petit peu fonctionner.

— Je ne vais pas pouvoir assister à l'épreuve comme c'était prévu, mais je sais que tout vas tout déchirer.

J'exécute un mouvement de recul, sentant la colère reprendre de plus bel.

— Comment ça, tu ne vas pas y assister ? Tu te fous de moi ?

— J'ai un empêchement de dernière minute. Mais, tu n'auras pas besoin de moi de toute façon une fois en piste.

Un empêchement qu'il me garde bien de me dire. Je ne sais pas ce qu'il a prévu de plus important, mais son absence me fait davantage paniquer, en plus de m'agacer. Je peine à contrôler ce que je dis. Les émotions négatives sont trop fortes.

— C'est bon, va faire ce que tu as à faire. De toute façon tu n'es pas présent depuis ce matin. Donc que tu sois là ou pas maintenant, ça ne change rien, je rétorque en tournant les talons.

Je m'en vais pour rejoindre la piste, alors que Larsen tente de me rattraper. Sauf que je ne veux plus lui parler. Il ne parvient donc pas à le faire.

La première épreuve s'apprête alors à commencer. Un gong retentit et nous voilà partis. Les épreuves se succèdent alors pendant toutes la matinées, sans qu'on ait accès à la fin de chaque à notre temps.

Je sens que je ne suis pas concentrée. L'absence de Larsen m'a contrariée, malgré moi. J'aurais dû faire abstraction, mais je n'ai pas réussi. Je multiplie les erreurs bêtes, ce qui me fait considérablement ralentir. A mesures que les épreuves passent, je me démoralise. Je sais que j'ai été plus mauvaise que d'habitude de redoute le classement final.

A la fin de l'examen, je me laisse tomber d'épuisement par terre, trempée par ma propre sueur. C'est enfin terminé.

Inna et ses assistants additionnent derrière leurs écrans convertissent en points les temps les points de chacun des candidats, avant de les additionner pendant une trentaine de minutes, avant de nous demander de nous rassembler enfin devant le grand écran qui affiche habituellement le classement général. La tension est à son comble.

La liste s'affiche alors, et des petits cris se font entendre.

Et là, c'est le drame.

Je suis juste derrière la ligne rouge, à quelques points de la dépasser.

Tout s'arrête autour de moi. Mes oreilles se mettent à bourdonner, mes pensées à se mélanger. Je ne veux pas y croire et pourtant c'est ce qu'il vient de se passer. Je ne suis pas parvenu à dépasser cette fameuse ligne rouge.

Quelle déception.

Une déception d'avoir échouer, ne n'avoir pas pu mettre toutes les chances de mon côté, de m'être laissée prendre par mes émotions. Mais, la vérité est là, aussi dure soit-elle.

Ce qui est le plus difficile à avaler, c'est de voir que j'ai échoué de très peu. Quelques points, quelques secondes. Rien. Échouer de cette manière est la pire des choses qui aurait pu m'arriver. Je peux dire au revoir à tout mes espoirs, à toutes mes chances de découvrir ce qui était arrivé à Nikolaï. Je m'étais donné de hauts objectifs, je le sais. Me faire passer pour une Archère et concourir comme telle était risqué, mais j'avais voulu relever le défi. J'avais cru pendant un instant que j'aurais pu réussir. Mais, j'ai définitivement échoué. Je sais que ce n'est pas un manque de travail de ma part, je me suis donné corps et âme dans mes entraînements, j'ai sacrifié une bonne partie de mon temps personnel à me perfectionner. Je n'ai pas échoué par manque d'investissement, j'ai échoué par vulnérabilité. Vulnérabilité face à mes propres émotions que je n'ai pas réussi à maîtriser. Je sais que je suis la seule fautive de tout ça. Larsen, Sinan et Delilah n'en sont pour rien dans cette histoire.

Cet examen, c'était entre moi et moi seule. Et j'ai été mon seul obstacle. Je pourrais me rassurer en affirmant qu'on apprend de ses erreurs, mais je n'aurais pas de possibilité d'avoir une seconde chance. Cette erreur signe mon départ imminent du Camp d'Otrance. C'en est définitivement terminé pour moi.

Je n'aurais pas les réponses à mes questions, je ne pourrais pas rendre justice à Nikolaï en le vengeant. Il a tout fait pour moi, et je n'aurais pas pu lui rendre la pareille. Et c'est particulièrement ça qui me plonge dans une immense déception.

Mon regard troublé par les larmes qui commencent à me monter, se mêle à celui d'Inna le temps de quelques secondes. Je sais qu'elle jubile, et s'en est insupportable pour moi. Quelle garce. La seule chose que je ne vais pas regretter, c'est de travailler avec elle.

Inutile de rester plus longtemps à me lamenter, et d'attendre le compte rendu du Jury de cet après midi. Inna a été claire : si on ne dépassait pas cette ligne rouge, on ne pourrait pas rester. C'est terminé pour moi.

J'essaie de garder ma dignité le plus longtemps possible, jusqu'à ce que je regagne ma tente, dans laquelle je fonds enfin en larme. Je commence à faire mes valises, réfléchissant où je pourrais dormir ce soir. Il ne me reste personne. Ota ne me reprendra pas en entraînement après mon échec monumental, et je ne retournerai pas non plus chez Madame Olga. Nikolaï était ma dernière véritable famille.

Peut-être avais-je été trop optimiste, trop négligente. J'avais voulu y croire, de toute évidence. Peut-on véritablement me jeter la pierre pour cela ?

C'est au bout de quelques dizaines de minutes à faire mes valises que Larsen entre dans ma tente. Honteuse, je n'ose pas le regarder, continuant de remplir mes bagages de mes objets personnels.

— Katherina...murmure-t-il.

Je fonds en larme de nouveau, cachant mon visage avec mes mains. Larsen s'approche de moi posant sa main avec empathie sur le haut de mon dos.

— De quelques points, Larsen... j'ai échoué de quelques point, je lâche alors, désemparé.

— Je sais, Katherina, je sais, déclare-t-il d'une voix infiniment douce.

Je pousse un soupir et continue de remplir mes valises.

— De toute façon, c'était un projet bien trop ambitieux.

Un petit silence s'en suit alors.

— Qu'est-ce que tu vas faire maintenant ? me demande l'intendant.

Je laisse échapper un petit soufflement entre quelques sanglots. D'habitude, je suis gênée de pleurer devant les autres. Mais, là, je me moque de tout. Plus rien n'a d'importance.

— Je ne sais pas. Retourner à Nelbel chez l'aubergiste chez qui j'ai bossé pendant toute mon adolescence pour lui demander du travail. Je n'ai pas le choix de toute façon. Je n'ai nul part autre ou aller.

Je fais glisser la fermeture éclair de mon bagage.

— J'ai quelque chose pour toi.

J'essuie les larmes échouées en excès sur mes joues et me tourne vers l'intendant. Il me tend quelque chose que je reconnais tout de suite, parce que j'ai toujours rêvé d'en avoir. C'est un télé-communicateur. Je n'ai jamais pu m'en offrir parce que cela coûte bien trop cher.

Je reste sans voix, embarrassée par un cadeau tel, et en même temps très touchée par son geste.

— Larsen... Je ne peux pas... Je sais que c'est hors de prix...

L'intendant saisit ma main et introduit à l'intérieur l'appareil.

— Prends-le. Tu en auras besoin si tu t'en vas. Si un jour, tu as le moindre problème, envoie-moi un message. Ce serait plus facile pour moi de t'aider.

Je hoche la tête, profondément reconnaissante de son geste.

— Ça me touche énormément...merci.

Je prends aussi conscience que je vais devoir faire mes adieux à Larsen. Ce n'était pas un ami, mais il a été pour moi un véritable pilier. Il était la personne dont j'étais le plus proche ici, auprès de qui je pouvais me confier. Il savait me rassurer. Et je n'avais pas connu quelqu'un qui arrivait à le faire depuis la mort de Nikolaï.

Au fond, je sais qu'il va me manquer.

— Est-ce que je peux te prendre dans mes bras ?

Larsen hoche la tête. Je le serre contre moi le temps de quelques secondes et ferme les yeux. J'aurais aimé que tout ne se termine de cette façon.

— Investiguer sur Nikolaï sans toi sera plus compliqué. Mais, je découvrirai ce qu'il lui est arrivé. Justice sera rendue, je t'en fait la promesse, déclare-t-il.

Je me détache de l'Archer et lui accorde un regard sincère de gratitude.

— Merci. Merci pour tout.

Je tire la hanse de la valise, regardant si je n'ai rien oublié.

— Le Jury a lieu en ce moment. Ils vont afficher les résultats définitifs juste après. Tu pourras dès lors récupérer ta lettre de départ et des indemnités.

Je lève un sourcil, étonnée.

— Des indemnités ?

Larsen hoche la tête.

— Un peu d'argent. Pas grand chose, mais quand tu vis dans la précarité, ce n'est pas négligeable.

J'acquiesce alors.

— Très bien. Je prendrais mon train après le comité du Jury.

— Ça marche. On se retrouve là-bas.

Larsen disparaît alors, me laissant seule avec ma profonde déception.

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