Le maître ( Russian Mafia )

By Lamiss141

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Désireuse de fuir son passé à tout prix, Alena décide de partir de New-York et de tout quitter pour s'install... More

Prologue
Chapitre 1
Chapitre 2
Chapitre 3
Chapitre 4
Chapitre 5
Chapitre 6
Chapitre 7
Chapitre 9
Chapitre 10
Chapitre 11
Chapitre 12
Chapitre 13
Chapitre 14
Chapitre 15
Chapitre 16
Chapitre 17
Chapitre 18
Chapitre 19
Chapitre 20
Chapitre 21
Chapitre 22
Chapitre 23
Chapitre 24
Chapitre 25
Chapitre 26
Chapitre 27
Chapitre 28
Chapitre 29
Chapitre 30
Chapitre 31
Chapitre 32
Chapitre 33
Chapitre 34
Chapitre 35
Chapitre 36

Chapitre 8

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By Lamiss141



Le lendemain, comme annoncé la veille, une voiture différente de celle qui était restée toute la nuit devant l'immeuble était passée la chercher pour la conduire à l'entreprise. Ce matin, elle n'avait pas vu Tamara une seule fois ni même son patron qui avait hanté sa nuit à tel point qu'elle s'était réveillée plusieurs fois en nage.

Armée de son stylo, elle griffonna sur l'agenda en attendant patiemment que le premier rendez-vous de Sergueï Azarov se manifeste. Trente minutes plus tard, un homme d'une cinquantaine d'années se présenta. En bonne hôtesse, elle le conduisit jusqu'à la porte et frappa légèrement quelques coups.

La porte s'ouvrit assez brutalement, et une ombre imposante la couvrit à tel point qu'elle avait l'impression que celle-ci était en train de l'engloutir.

Sans prêter aucune attention à son rendez-vous, il fit un pas en avant sans la quitter des yeux. Il l'a dominé sombrement, le regard brillant d'une lueur très glaciale.

- Votre rendez-vous est arrivé monsieur Azarov, parvint-elle à lui dire en reculant.

- J'ai remarqué, dit-il entre ses dents serrées.

L'air semblait s'épaissir, alors Alena pivota les talons et reprit sa place en gardant les yeux baissés.

Elle entendit sa voix virile s'exprimer en russe puis la porte se referma avec plus de douceur. Alena se laissa tomber dans le fauteuil, transcendée par cette paire d'yeux qu'elle pensait toujours sur elle.

Le ventre noué, elle grimaça en se demandant bien ce qu'elle avait pu faire pour le mettre en colère. À moins qu'elle ne soit aucunement concernée. Elle l'espérait.

Pour s'occuper l'esprit, elle utilisa l'ordinateur pour vérifier que son ancien numéro de téléphone avait bel et bien été effacé du système informatique. En tout quittant derrière elle, Alena avait pris le soin de changer de numéro, mais craignait toujours que son téléphone soit un danger pour elle. Le changer n'était pas une option qu'elle pouvait s'autoriser en ces temps difficiles, mais elle espérait que son nouveau salaire puisse l'aider à s'en offrir un le plus vite possible.

Avec anxiété elle releva les yeux sur la porte close en essayant vainement de ne pas penser aux dires de Tamara. Hélas, il était presque impossible de ne pas y songer et ce fut pire quand la porte s'ouvrit sur les deux hommes. Avec une poignée de main chaleureuse, le russe un visage rude et viril raccompagna l'homme jusqu'au bout du couloir et son cœur s'accéléra instantanément quand il revint sur ses pas.

Faisant mine d'être occupée, elle fixa l'écran qui n'affichait pas grand chose d'intéressant.

- Dans mon bureau immédiatement.

Face à cet ordre aux inflexions autoritaires, Alena se leva à contrecœur en le regardant s'effacer dans son immense bureau en laissant la porte grande ouverte.

C'est contre elle que sa colère était dirigée et elle ignorait encore pourquoi.

Elle ferma la porte en inspirant un grand coup et se retourna pour l'affronter. Encore une fois, elle se liquéfia avant même de redouter le pire. Il l'attendait, une lueur impatiente dans son regard métallique.

Il n'avait pas pris la peine de s'installer dans son fauteuil, mais attendait devant celui qu'elle était destinée à rejoindre pour s'y asseoir.

- Que se passe-t-il ? Demanda-t-elle après s'être installée.

- Vous avez déjà rompu les termes de notre contrat.

- Quoi ? S'enquit-elle dans un souffle incrédule. Je n'ai rien rompu du tout.

Ses yeux étaient si sombres qu'elle avait l'impression que ses pupilles étaient entièrement dilatées.

- Quels étaient mes ordres mademoiselle James ? Citez mes ordres et nous verrons si vous n'avez rien fait, exigea l'homme rictus aux lèvres.

Prise de vertige, elle se les énuméra dans sa tête avant de les dire tout haut et sous le regard transperçant de son patron. Au bout de trente secondes de réflexion elle trouva enfin la réponse.

- Vous avez rappelé hier soir et je n'ai pas répondu.

- Pire que ça mademoiselle James. Vous m'avez raccroché au nez.

Le cœur battant à tout rompre, elle secoua imperceptiblement de la tête.

- Je pensais...j'ai cru que je vous dérangeais alors j'ai pensé que...

- Ne pensez pas à ma place ! Gronda-t-il en se penchant en avant pour placer ses mains sur les accoudoirs de son fauteuil. Vous avez délibérément fait le choix de ne pas répondre à mon appel alors que je vous avais informé la veille qu'il ne fallait pas en rater un seul.

La respiration erratique, Alena dévisageait le russe avec une crainte indescriptible tandis que son odeur musquée ne lui laissait aucun autre choix que de le humer à chaque inspiration difficile.

Elle vit son regard tomber sur ses lèvres alors que sa bouche cruelle était tordue d'un rictus.

- Je vous prie de m'excuser, ça ne se reproduira plus.

" C'est un homme très dangereux "

Les avertissements répétés de Tamara lui frappèrent les tempes.

- Je l'espère bien, dit-il entre ses dents. Je n'aime pas la désobéissance mademoiselle James. Ne ratez plus jamais aucun de mes appels délibérément.

Son souffle tiède caressait son visage dangereusement et quand il se redressa elle n'en fut pas soulagée pour autant.

- Je pensais sincèrement que vous étiez occupé.

Sergueï se retint de lui dire que c'était le cas, que lorsqu'elle l'avait appelé il était en train de torturer un homme et qu'il avait saisi son téléphone d'une main ensanglantée pour lui répondre.

Il n'avait pas trouvé le sommeil, incapable de se débarrasser de cette colère qui n'avait eu de cesse gronder en lui. Elle ne lui avait pas répondu, bafouant son autorité, ignorant les règles du contrat.

Pendant des heures, allongé sur son lit, Sergueï avait songé à plusieurs façons de la punir en se rappelant sans cesse qu'il n'en avait pas le droit. Du moins pas encore.

Maintenant qu'elle était assise là, pratiquement recroquevillée sur elle-même, il regrettait d'avoir laissé la colère prendre le dessus car c'est bien trop tard qu'il s'était souvenu de ce passé qu'elle cherchait à fuir.

Cependant, et pour une raison qui lui échappait, la jeune femme consumée par la peur n'avait pas pris la fuite.

- En effet j'étais occupé, confirma-t-il prestement en dénouant sa cravate.

Même en torturant cet homme, le mafieux n'avait pas pu empêcher ses pensées de s'égarer sur elle.

- Avez-vous besoin d'autre chose ? Demanda-t-elle d'une voix plus claire.

Le mafieux serra le poing en arrimant son regard encore glacé sur elle.

Il avait besoin de beaucoup de choses en ce moment même, mais il devait se faire violence et accepter que cette fois-ci c'était différent.

- Tamara vous a sûrement informé qu'il y a un gala ce soir, au sein même de l'entreprise ?

Elle rougit sur l'instant, ayant sans doute compris que sa présence serait requise. Il resta un long moment à la fixer alors que la colère s'estompait peu à peu.

- Non elle ne m'a rien dit, déclara-t-elle en fronçant les sourcils.

- Galina vous a choisi plusieurs robes hier, vous n'aurez plus qu'à enfiler celle qui vous conviendra le mieux.

Elle pâlit en le dévisageant.

- Je dois venir ?

- Je pensais que je n'aurais pas à vous préciser que votre présence est requise, mais puisque vous insistez alors la réponse est oui mademoiselle James. Vous êtes dans l'obligation de venir.

- Vous êtes en colère, c'est indéniable, mais je ne pense pas que ce gala soit la meilleure idée en termes de punition.

- Ça, je ne vous le fais pas dire, confirma-t-il d'une voix rauque.

Mains dans les poches, incapable de détacher son regard pénétrant qui la fixait durement, Sergueï s'approcha du fauteuil en serrant convulsivement les machoires.

- Je dois dire que vous êtes la première personne à me dire qu'assister à une soirée mondaine tel qu'un gala serait une torture.

- Sans doute parce que vous avez oublié que je n'appartiens pas à ce monde.

- Vous apprendrez...

Elle s'agita, se mordant sans cesse la lèvre, fermant ses mains en poings pour mieux les rouvrir.

Sergueï avait connaissance de ses limites, de sa force à résister, mais plus il la regardait, plus il était de plus en plus tenté de l'enlever tout simplement et de la garder rien que pour lui.

Voilà ce qu'il aurait dû faire le soir où son regard gris s'était posé sur elle.

La kidnapper.

- Bien, murmura-t-elle en se levant. Dans ce cas je serais là.

Elle lui offrit un sourire, certes timide, mais qui enfin lui donna un aperçu de ce que son visage pouvait prendre comme forme lorsqu'elle était heureuse.

Comme elle s'apprêtait à partir, Sergueï attrapa son poignet fin qu'il enferma dans sa main.

Ignorant le petit sursaut qui la secoua, il resserra sa main autour de celui-ci.

- Je vous appellerai plus tard dans la soirée, tâchez de répondre cette fois-ci.

Son avertissement pourtant émis avec un calme trompeur eut l'effet escompté.

- Oui monsieur.

Ses yeux pigmentés d'un or pur se mirent à briller d'une lueur aux milles secrets. Satisfait, il relâcha sa main et embrassa sa silhouette d'un regard puissant quand elle se dirigea vers la sortie.

Elle referma la porte, le laissant dans cette insoutenable tension palpable qui commençait à lui vriller les tempes. Il fit craquer sa nuque sans jamais cesser de fixer cette porte close en la sachant derrière celle-ci. Le désir coulait dans ses veines comme la pointe d'une lame tranchante. Chaque seconde passée avec ce désir vorace se transformait en torture.

Toute la journée il avait essayé de tromper ce désir avec le travail, mais rien absolument rien ne parvenait à calmer cette sensation de plus en plus intense.

À dix-sept heures il se décida à quitter son bureau et une colère inexplicable s'empara de lui quand il découvrit qu'elle n'était plus là. Pourtant il la savait dans une voiture avec un chauffeur personnel qui avait pour mission de la ramener.

Il emprunta l'ascenseur pour monter à son appartement privé qui se trouvait au dernier étage de la tour.

Il retira sa veste et la jeta sur le grand canapé puis se dirigea vers le bar pour se servir un verre. Alors il se planta devant l'immense baie vitrée pour contempler cette vue qu'il connaissait pourtant par cœur en espérant que celle-ci l'apaise.

Le silence dans lequel il était plongé fut troublé par le bruit mécanique de l'ascenseur qui indiquait que quelqu'un montait.

Il n'avait pas besoin de se retourner pour savoir qu'il s'agissait de Nikolaï.

- Désolé du retard, lança-t-il depuis l'ascenseur.

Sergueï termina son verre en se retournant et à en juger l'expression de Nikolaï il comprit que sa colère se voyait toujours.

Et la frustration...

- Tu as le regard d'un homme sur le point de tuer quelqu'un. Hier ne t'a pas suffit ?

- Hier c'était trop court, jeta-t-il avec humeur en se dirigeant vers le bar.

- Que se passe-t-il ? C'est encore à propos de mademoiselle James ?

- Et qu'est-ce qui te fait croire ça ?

- Parce que depuis qu'elle est entrée dans notre " monde " tu es légèrement différent.

Sergueï pointa son regard noir et assassin sur le mur en face du bar.

- J'aurai dû l'enlever, lâcha-t-il en affrontant la réaction de son frère d'armes.

Nikolaï resta impassible et retira sa veste dans un silence assourdissant

- Je ne pense pas que ça t'aurait avantagé.

- Je me contrefous d'être avantagé, grogna Sergueï en posant son verre sur le bar.

- Et pour quelle raison ? Qu'est-ce que ça t'aurait apporté de la kidnapper ?

- Beaucoup d'avantages, commença-t-il avec une lueur diabolique dans les yeux. Au moins j'aurais eu l'impression qu'elle est à moi.

- Je pensais que c'était juste une illusion de ma part, j'espérais me tromper mais ce n'est pas le cas n'est-ce pas ? Cette fille te trouble à ce point ?

- C'est différent, c'est totalement et irrémédiablement différent. Tu sais comment je fonctionne, est-ce que ça m'est déjà arrivé par le passé ? Non.

Nikolaï dévisagea Sergueï en remarquant que dans ses yeux régnait une sorte de chaos inquiétant. Il avait cependant raison. Jamais dans ses souvenirs il n'avait été témoin de cela. Sergueï avait des critères, des exigences, et il les connaissait tout comme le reste du clan. C'était lui qui depuis des années était chargé de lui trouver des femmes qui correspondent à ses attentes. Seulement jusqu'ici, aucune d'elle n'avait réussi à combler ce qu'il cherchait.

Il n'était pas le mieux placé pour lui faire une autre leçon de morale et même s'il s'y aventurait, Nikolaï savait que ça ne servirait à rien.

Peut-être que c'était simplement le destin et qu'il devait laisser les choses se produire sans intervenir.

- En effet, ça ne t'es jamais arrivé, finit-il par confirmer en s'approchant pour s'installer sur le grand canapé. D'ordinaire tu me mets en charge de te trouver celle qui saura s'approcher le plus de tes exigences mais je me dois de te rappeler que Alena n'a aucune idée de qui tu es Sergueï.

- Et c'est sans doute ma partie préférée de l'histoire. Elle ne sait rien de moi, mais devine que je ne suis pas un homme normal. Je peux voir dans ses yeux qu'elle brûle de connaître mes secrets. Elle est à la fois craintive et curieuse. De mon côté, je me demande sans cesse où elle est et ce qu'elle fait parce que je n'ai pas le contrôle absolu.

- Donc ton intérêt pour elle est vraiment sérieux ?

Le mafieux vrilla son regard dans le sien, laissant entrevoir quelques bribes de ses pensées.

- C'est extrêmement sérieux Nikolaï, affirma-t-il d'une voix méconnaissable. Je l'ai invité à venir ce soir.

Il marque un temps d'arrêt et dans lequel un éclat sombre transperça ses yeux.

- Galina lui a choisi cinq robes, si sur les cinq elle a le malheur de choisir la rouge, je jure que je ne répondrai plus de rien...

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