J'ai été assassinée

By bref1201

9 4 22

Entre passion dévorante et mystères cachés, Eleonor et Simon vivent un amour puissant à Genève. L'ombre d'un... More

Chapitre 1.
Chapitre 3
Chapitre 4

Chapitre 2.

4 1 3
By bref1201

« Tu m'as manqué, viens manger un petit bout, » dit Simon, assis à la table de la cuisine, lisant sur sa tablette. « Dania nous a préparé de quoi faire un pique-nique mais on a de la route avant d'arriver là où je voudrais qu'on aille. »

Eleonor s'approcha, encore enroulée dans son peignoir, les cheveux emmitouflés dans une serviette, formant une couronne humide autour de sa tête.

« Merci, Dania, je lui avais pourtant dit de s'en occuper, » lança Eleonor, son sourire empreint de chaleur à l'adresse de la gouvernante s'activant en cuisine, révélant la profondeur de leur lien, quelque part entre l'amitié sincère et le respect mutuel des rôles qui les définissent. Simon se rapprocha, glissant sa chaise vers celle d'Eleonor avant de capturer délicatement ses doigts entre les siens.

« J'étais bien trop préoccupé par l'impatience de ton retour, » murmura-t-il, ses yeux plongés dans les siens, dévoilant l'étendue de son amour profond et inconditionnel. Il était toujours aussi amoureux, comme si les années avaient continué leur route et qu'ils étaient restés bloqué dans cet aéroport en Thaïlande.

- Je t'aime même si tu as rajouté du travail à Dania.

- Et moi je suis fou de toi, surtout quand tu veux que je prenne le travail des domestiques.

Elle lui lança un regard où se mêlaient reproche et affection. Simon, lui, était habitué à ces échanges, mais pour Eleonor, c'était différent. Dania partageait leur quotidien depuis leur mariage, une constante rassurante dans leur vie en mutation. Lorsque Simon, fou d'amour et désireux de lui offrir le monde, avait posé les yeux sur cet appartement que Eleonor avait tant admiré pour sa vue spectaculaire lors d'une promenade nocturne, il n'avait pas hésité. La décision d'acheter était venue aussi naturellement que le souffle du vent. Les anciens propriétaires, face à une offre dépassant de loin leurs espérances, n'avaient eu d'autre choix que d'acquiescer. Dania, déjà intégrée à ce foyer avant même leur arrivée, était devenue bien plus qu'une aide ; elle était le témoin silencieux de leur amour, de leur complicité, tissant discrètement sa présence dans le tableau de leur vie commune.

Eleonor, consciente du dévouement de Dania, avait pris la décision de devenir une présence aussi légère et douce que possible, pour ne pas alourdir davantage le quotidien déjà bien rempli de la gouvernante. Elle veillait à minimiser ses propres besoins et demandes, s'occupant elle-même de petites tâches ici et là, pour alléger la charge de Dania. Elle se retrouvait souvent à chercher des moyens de simplifier la vie de leur foyer, surtout lorsque Simon était absent, désireuse de faire en sorte que tout fonctionne harmonieusement, même en son absence.

Dès leur emménagement, Eleonor avait exprimé le souhait que Dania l'appelle Nori, un surnom affectueux utilisé par ses amis et ses proches, ou encore « Eleonor » cherchant à établir une proximité et une familiarité dans leur nouvelle maison. Dania, respectueuse des limites de leur relation employeur-employée, s'y essayait parfois, laissant échapper un « Nori » hésitant lors de moments de convivialité spontanée. Cependant, poussée par son sens du professionnalisme et peut-être par les traditions de respect profondément ancrées dans sa culture d'origine, elle revenait invariablement au formel « Madame ». Originaire d'une région où les hiérarchies sociales et les formes de politesse sont rigoureusement observées, Dania trouvait dans cette formalité un terrain connu et rassurant, un moyen de maintenir une certaine distance respectueuse, tout en offrant son aide et son soutien inconditionnels au couple.

« Tout sera prêt dans vingt minutes, Madame, » dit Dania en ajustant soigneusement les plats sur le plan de travail. « J'ai préparé une salade de pâtes avec des légumes de saison, simple et fraîche. Les sandwiches sont au poulet rôti et pesto. Pour le dessert, j'ai préparé des mini-cheesecakes aux fruits rouges, comme vous les aimez. J'ai également mis de côté de l'eau et des jus de fruits pour vous accompagner. Je vais tout emballer pour que cela reste parfait pour votre sortie. »

Eleonor adressa à Dania un sourire reconnaissant. « Merci beaucoup, Dania, c'est parfait. » À côté d'elle, Simon offrit un hochement de tête et un « Merci, Dania » sincère, son appréciation dépourvue de toute arrière-pensée apparente. Revenant à Eleonor, il entrelaça de nouveau ses doigts avec les siens, un geste d'amour devenu presque une seconde nature pour eux. Leur intimité était palpable, un doux tableau d'amour et de complicité qui aurait fait fondre le cœur de quiconque y assistait.

« Tu devrais finir ton petit-déjeuner, te préparer, et ensuite, on pourra partir, » suggéra Simon, ses lèvres effleurant doucement les doigts d'Eleonor qu'il tenait dans sa main, dans un geste tendre et attentionné « et aussi, n'oublies pas tes pilules ». « Où allons-nous ? Je dois savoir comment m'habiller, » demanda Eleonor, un brin de curiosité dans la voix et balayant d'un revers de main sa dernière phrase. « Pas de talons aujourd'hui, mais à part ça, habille-toi comme tu le sens. Tout te va à merveille, de toute façon, » répondit Simon avec un sourire rassurant, son admiration pour elle, évidente dans ses yeux. C'était une affirmation sincère, teintée de cette affection qu'il ressentait à chaque fois qu'il la regardait. « C'est adorable, mais je parlais plus de savoir si je dois opter pour quelque chose de décontracté ou un peu plus habillé, » précisa Eleonor avec un sourire, cherchant à deviner la nature de leur escapade pour choisir sa tenue en conséquence. Simon captura le regard d'Eleonor, son sourire se teintant d'une douceur rassurante. « Opte pour quelque chose de confortable. Je veux que tu te sentes à l'aise. » dit-il, laissant transparaître dans ses yeux tout l'amour qu'il lui portait.

Alors qu'Eleonor se laissait bercer par le rituel matinal de son petit-déjeuner, mêlant la douceur des flocons d'avoine à l'arôme réconfortant de son café, son regard était irrésistiblement attiré vers Simon. Chaque observation lui offrait une révélation, comme si son amour redécouvrait sans cesse les multiples facettes de l'homme qu'elle considérait comme l'amour de sa vie. Un sourire tendre et plein d'admiration se dessinait sur ses lèvres chaque fois que Simon, absorbé dans sa lecture, semblait s'évader du monde. Son profil, marqué par un nez finement sculpté, témoignait de l'élégance innée des Hofmann, une lignée d'hommes dont la beauté n'avait d'égale que leur renom. Ses yeux bleus, profonds et envoûtants, brillaient d'une intelligence vive, capturant la lumière d'une façon qui ne pouvait que fasciner Eleonor. Ses cheveux, d'un blond vénitien éclatant, encadraient son visage avec une prestance naturelle, signe indéniable du charisme qui courait dans sa famille. Pour Eleonor, Simon incarnait non seulement l'idéal de beauté des Hofmann mais il était aussi, et surtout, l'incarnation de son amour véritable, un sentiment si profond et si puissant qu'il définissait son existence même.

Sa curiosité, prenant le dessus sur son admiration silencieuse, interrompit doucement le moment. « Qu'est-ce que tu lis ? » s'enquit-elle, la voix teintée d'une douceur qui se voulait discrète. Simon leva les yeux de sa tablette, un sourire se dessinant sur son visage en réponse à l'intérêt d'Eleonor. « Rien de bien passionnant, juste quelques actualités par-ci par-là, » répondit-il, minimisant son engagement dans sa lecture. Son ton léger et son choix de mots soigneusement neutres laissaient peu de place à la curiosité, enveloppant le contenu réel de sa lecture dans une brume de mystère subtil.

« On partira dans 45 minutes, ça te convient ? Je t'attendrai dans le salon, » ajouta-t-il, laissant transparaître dans sa proposition une anticipation tendre pour la suite de leur journée. Il reposa sa tablette, comme pour clore le sujet. Sa main glissa doucement hors de celle d'Eleonor. Ce détachement semblait presque réticent, comme si chaque contact avec elle était précieux, une connexion qu'il hésitait à rompre, même pour l'espace d'un instant.

Il se leva ensuite, lançant un regard en arrière, capturant une dernière fois son visage dans un geste qui semblait chercher à emporter son image avec lui. « Je serai juste là, » murmura-t-il, un dernier fil de connexion avant de s'éloigner.

Dans ce silence qui s'installa après son départ, le regard d'Eleonor le suivit, chargé d'une affection non dite. C'était dans ces moments, où les mots se faisaient rares mais les gestes parlaient, qu'une complexité émotionnelle plus profonde transparaissait. La manière dont Simon avait regardé Eleonor, un mélange de tendresse et d'une intensité presque voilée, pouvait faire naître des interrogations. Un observateur extérieur aurait perçu, dans cet échange silencieux, des couches d'émotion bien plus denses et mystérieuses. Simon, avec son regard profond et cette façon presque mélancolique de sourire, insufflait à l'air même une tension subtile. C'était là, dans ces interactions teintées de normalité, que se dissimulait la dualité de leur amour, incroyablement doux, tout en étant frôlé par l'ombre d'une réalité inexprimée, laissant entrevoir la complexité de sentiments bien plus grands que ce que les apparences pouvaient révéler.

***

Alors qu'Eleonor se préparait pour la journée, un air distrait, perdue dans ses pensées sur la surprise que Simon lui avait réservée, son regard se posa sur sa boîte à bijoux en bois soigneusement posée sur sa coiffeuse. La boîte était gravée du sceau de la famille Hofmann, un emblème reconnu de noblesse et de prestige. Le prestige d'une famille dont l'histoire, riche et influente en Suisse, traversait cinq générations d'entrepreneurs, politiciens et mécènes.

La saga des Hofmann avait débuté avec l'arrière-arrière-grand-père de Simon, fondateur de l'empire horloger qui avait élevé la famille au rang de légende dans le luxe. Ce patriarche visionnaire avait transmis sa passion et son ambition à travers les générations, chaque descendant apportant sa pierre à l'édifice familial. Son fils avait consolidé cette fortune, étendant leur influence au-delà des frontières helvétiques.

La troisième génération, marquée par le grand-père de Simon, avait diversifié les investissements de la famille dans l'art et la politique, tandis que le père de Simon, avec ses frères, avait renforcé l'empreinte des Hofmann dans l'industrie et la philanthropie. De père en fils, la voie avait rencontré leur pas. Simon et ses trois frères, élevés dans cet environnement de haute exigence, avaient chacun embrassé une carrière reflétant à la fois leur héritage familial et leurs passions personnelles. L'aîné, Alexander, s'était orienté vers la politique avec pour aspiration de porter le flambeau de la famille dans les arènes internationales. Le second, Christophe, avait repris les rênes de l'empire horloger afin d'y insuffler du renouveau tout en préservant l'artisanat traditionnel. Quant au plus jeune des frères, Léonard, il s'était établi comme un philanthrope, dirigeant la fondation familiale vers des initiatives soutenant l'éducation dans les pays en voie de développement ainsi que la culture.

Simon, son tendre et cher, l'avant-dernier frère, avait choisi un chemin différent, fusionnant son amour pour l'aventure et son sens aigu des affaires pour créer une entreprise de tourisme de luxe, afin d'offrir une expérience unique aux clients les plus exigeants du monde. Ce qui, au grand désarroi d'Eleonor, le poussait à souvent s'absenter du foyer, que ce soit en parcourant la Suisse ou le monde.

Chaque frère, dans son domaine, reflétait une facette du diamant Hofmann, brillant de son éclat particulier tout en contribuant à la légende familiale.

Elle termina d'appliquer les dernières touches à son maquillage et attacha ses cheveux d'un geste précis. Eleonor lança un regard final vers la boîte à bijoux ornée du sceau Hofmann. Elle, qui connaissait à peine sa propre ascendance, se retrouvait entrelacée avec une histoire séculaire. Son père restait une ombre du passé, sa mère et ses grands-parents maternels constituant l'ensemble de son héritage familial. Tout ça contrastait avec les racines profondes de Simon. Pourtant cette différence n'altérait en rien son sentiment d'appartenance. Elle était désormais une Hofmann, liée par le cœur plutôt que par le sang.

Détachant son regard de la boîte, elle se dirigea vers Simon, portant en elle la complexité de leur union et la richesse de leur monde partagé, prête à embrasser les imprévus, aussi sombres ou lumineux qu'ils puissent être. Tant qu'il était à ses côtés.

Continue Reading

You'll Also Like

4M 196K 101
✅ "We always long for the forbidden things." 𝐝𝐲𝐬𝐭𝐨𝐩𝐢𝐚𝐧 𝐧𝐨𝐯𝐞𝐥 ↯ ⚔︎ ʙᴏᴏᴋ ᴏɴᴇ ᴀɴᴅ ᴛᴡᴏ ᴄᴏᴍʙɪɴᴇᴅ ⚔︎ ...
HOAX By Addie

Mystery / Thriller

40.7K 3K 72
Que ferais-tu si ta star préférée répondait à ton message privé ? Un roi des réseaux sociaux adulé. Des fans fascinés. Une vie virtuelle. Une vie rée...
7.3M 303K 38
~ AVAILABLE ON AMAZON: https://www.amazon.com/dp/164434193X ~ She hated riding the subway. It was cramped, smelled, and the seats were extremely unc...
647K 59.2K 58
Attention: La lecture du premier tome est nécessaire à la compréhension de celui-ci. Sept ans... Sept années étaient passées depuis ce jour où tout a...