Au harem, tout le monde avait remarqué Hürrem dès son arrivée, quand elle s'appelait encore Alexandra, et Nigar n'y faisait pas exception.
D'un autre côté, il était difficile de faire autrement, tant la rousse prenait de place, était véhémente, vocalique et volcanique, elle savait se faire remarquer et se faire entendre et depuis qu'elle était devenue la favorite de Soliman c'était encore pire.
Mais ce n'était pas sur elle que l'attention de Nigar s'était portée.
Mais sur son amie, Maria, renommée plus tard Gülnihal.
Celle-ci ne faisait pas de vagues ni de bruit, elle ne se mettait jamais en avant, soutenant la concubine du mieux qu'elle pouvait sans jamais se plaindre, sans jamais demander quoi que ce soit.
Peut-être était-ce pour ça que Nigar l'avait repérée parmi toutes les autres, parce qu'elle ne se mêlait jamais des intrigues du harem, qu'elle ne complotait jamais contre qui que ce soit, n'ayant pas besoin de le faire pour survivre, n'étant vue comme une menace par personne.
Peut-être était-ce pour cela qu'il avait été si facile pour Nigar de tomber amoureuse d'elle.
L'innocence n'existait pas dans le harem d'ordinaire.
Gülnihal était l'une des rares exceptions.
Elle était douce, belle, gentille, elle rougissait si facilement quand Nigar lui parlait ou quand elle l'embrassait que ça en devenait adorable, et oh comme Nigar pouvait l'aimer cette femme.
Même si c'était interdit, même si elles n'avaient pas le droit, même si elles devaient cacher de tous, elle s'en moquait bien.
Elles avaient réussi à se construire leur petit paradis personnel dans cet enfer qu'était le harem et la kalfa allait faire tout ce qui était son pouvoir pour que personne ne le leur prenne jamais.