Let Somebody Go T.1

By -livresse

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Au gré du vent, la vie de Marin passe entre bonheur et manque. Il y a un peu plus de deux ans, sa mère a pris... More

là où tout commence.
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By -livresse

𝐞𝐯𝐚𝐧𝐞

On vient juste de finir les cours. Je dois attendre ce moment depuis plusieurs heures et avec impatiente car dès que j'ai entendu la sonnerie, je ne me suis jamais sentie aussi heureuse.

Aujourd'hui et comme tous les mardis, après avoir souffert, je me rends, en sa compagnie, chez ma meilleure amie pour passer un petit peu de temps avec elle. Étant donné que nous avons à passer notre bac à la fin de l'année, nous ne nous voyons plus comme avant. Kelly me manque, tout comme Célian, quand nous ne pouvons pas être ensemble. Ils sont mon point de repère, que nous le voulions ou non. Je les utilise pour me maintenir debout.

Alors, lorsque quelques heures ou même minutes se mettent à notre disposition, nous faisons en sorte de les passer ensemble. À profiter l'un de l'autre et de la chance de s'être trouvés. J'aurais pu avoir d'autres meilleurs amis, rencontrer des centaines de personnes différentes et toutes les aimer, ou pire, les détester, tous les deux, ne pas pouvoir les regarder dans les yeux car je ne les supporte pas. Maintenant que j'y pense, cette possibilité me fait peur. J'ai toujours grandi et vécu en les aimant éperdument. Je ne me vois pas les détester.

Et puis, comme si prendre le bras de Kelly et lui donner un peu d'affection allait changer les choses, je le fais. Je me rapproche d'elle et serres nos deux corps l'un contre l'autre. Et ceci même si je n'aime pas les marques d'affection ou être trop longtemps proche des gens. Ça fait des années qu'être près d'elle ne me gêne pas le moins du monde, tout comme de toutes les personnes avec qui je me sens bien.

— Comment ça se passe depuis que Colin est rentré ?

— Ça se passe. Il parle souvent avec notre père, de je-ne-sais-pas-quoi, nous laissant, avec maman, seules.

Kelly se tourne violement vers moi, comme choquée de ce que je viens de dire. Elle hausse un sourcil, me faisant hocher la tête pour confirmer mes dires.

— Mais tu ne peux pas savoir à quel point ça me rend heureuse qu'il soit enfin à la maison. Au fil du temps, j'avais appris à ne plus ressentir son manque, mais quand il m'a serrée dans ses bras, c'est comme s'il me disait qu'il était enfin là. Réellement. Et qu'il n'allait plus partir.

Même si je ne la vois pas, je devine du mieux possible son sourire.

Kelly et Colin ont une relation que j'ai aussi réussi à nouer avec ses frères et sœurs. J'ai des fois l'impression que nous sommes tous une grande famille, nous nous réunissons de temps en temps mais n'oublions jamais que nous n'avons pas le même sang ni les mêmes origines. Pourtant, nous nous aimons comme tel. Avant, ce sentiment était partagé avec Célian, mais plus maintenant.

Cette pensée me fait un coup au cœur, si bien que je n'arrive plus à parler et que les larmes me viennent.

Kelly les remarque et je remercie le fait que nous parlions de Colin car elle croit immédiatement que c'est pour cette raison que je suis triste. Si elle savait que tout me ramène tout le temps à lui, elle me demanderait de me secouer et de l'oublier. Pourtant, elle-même ne pourra jamais le faire.

On s'arrête d'un coup et elle me prend dans ses bras. Après un léger mouvement de recul, je m'enfonce presque complétement dans ces derniers. Je ne m'y attendais pas et surement qu'il aurait fallu qu'elle me prévienne avant de me prendre de court, mais je savoure son câlin.

— Tu sais, c'est normal qu'il te manque. Il a été ton seul modèle masculin. C'est comme si Colin était ton père.

Elle a raison. Oui, mon père ne se comporte depuis longtemps plus comme un père. Ma mère a l'habitude de me dire que quand j'étais petite, j'étais sa chouchoute, qu'il m'aimait passionnément et me faisait faire des milliers de choses avec lui. Je ne me rappelle de rien et crains bien que tout ce qu'elle me raconte soit des mensonges, mais je ne demande qu'à ce que mon ancien père revienne à la surface.

Je ne l'ai jamais connu, mis il me manque. Je vis avec son fantôme, à lui aussi.

— Nous connaissons tous ça. Quand mes frères et sœurs partent longtemps, je crois des fois mourir. Nous sommes habitués à les voir tous les jours et à supporter leur manière d'être. Alors, quand il nous quitte, c'est un mélange de tristesse et de joie.

Je souris à sa dernière phrase.

Kelly a trois frères : Samy, Atem et Issa ; et deux sœurs : Imany et Elena. Sa famille a des origines africaines et est maitre dans les exploitations vigneronnes. Leurs vins sont tous plus délicieux les uns que les autres, bien que je ne les aie jamais goutés, étant, pour mes parents, trop jeune pour boire de l'alcool. Ceci ne m'empêche pas de boire du Champagne lors de quelques fêtes, tout de même. J'attends donc avec impatiente d'être majeure pour enfin pouvoir donner mon avis sur les viens de ma meilleure amie. Je lui dois bien ça.

À Bordeaux, ses parents et grands-parents sont connus pour faire l'un des meilleurs vins de la région. Plusieurs sont envoyés à travers le monde et peuvent même aller jusqu'en Asie, d'où les plus grosses commandes ont lieu. Des investisseurs viennent chaque mois, demandant à ce que les plus gourmands, les plus doux et fruités leur soient gardés et livrés.

Mais, plus tard, seul Issa, le plus petit de ses trois frères, souhaite reprendre l'exploitation. Kelly n'a jamais été passionnée par ce domaine, bien qu'elle ait passé la plupart de son enfance dans les vignes ou à écraser les raisins, pour s'amuser. Quand elle allait chez ses grands-parents en vacances ou durant les week-ends, ils leur demandaient d'effectuer le foulage des baies de raisin.

Je me rappelle qu'une fois, nous y étions tous les quatre allés. On avait passé notre semaine à gambader dans les vignes et à voler du raisin. C'était un moment d'euphorie, nous étions jeunes et heureux d'être tous amis. C'était comme si le temps pouvait nous appartenir, que jamais il nous glisserait entre les doigts.

— Oui, ce doit être ça.

— Mais je suis là, moi. Si jamais je pars, je t'emporte avec moi, ne t'inquiète pas.

— Je ne suis pas inquiète pour ça, tu peux en être sûre.

Toutes les deux, nous soufflons du nez.

Peu de temps après, nous arrivons devant chez elle. Kelly sort de la poche avant de son sac à dos la clé et nous ouvre, sans peine. Dès que nous passons la porte d'entrée, nous sommes accueillies par des cris venant de la cuisine. Sans prendre la peine d'enlever notre veste et nos chaussures, nous nous rendons dans cette dernière. Imany, dix ans et Elena, huit ans sont en train de se disputer. Face à elle et exaspéré, Samy fait de son mieux pour leur dire de se calmer. En vain. Elles ne l'écoutent même pas et ne doivent, elles-mêmes pas s'entendre.

Imany et Elena n'ont pas beaucoup d'écart d'âge et sont sans cesse en train de se chamailler sur des banalités. Je peine à croire que ce soit seulement de la jalousie, mais plutôt de l'amour incompris.

Devant cette scène, je prends donc les devants et intervient. Je les prends chacune par la taille pour les serrer contre moi et les inviter à un câlin collectif. Imany est au début réticente mais je la sens au fur et à mesure se détendre.

— Ça ne sert à rien de se crier dessus, les filles. Si vous voulez vraiment vous disputer, il vous suffit de prendre un bout de papier chacune et d'écrire ce pourquoi vous en voulez à l'autre, puis de jeter ce papier et toute haine disparaitra.

Les deux filles me sourient et courent faire ce que je leur ai dit.

Samy vient, juste après qu'elles soient sorties de la pièce, me faire une accolade.

— Merci infiniment, tu m'as sauvé d'une énorme migraine.

Je lui souris et m'éloigne légèrement de lui, comme brulée par ses bras. Bien que je le connaisse depuis que je suis née, j'ai toujours cette sensation que chaque bras masculin va me broyer en morceaux et me faire autant de mal que les siens ou que ceux de mon père inconnu. Pourtant, après Kelly, dans cette maison, il est la personne en qui j'ai le plus confiance. Je sais que si jamais j'ai besoin d'une épaule pour me reposer ou d'oreilles pour m'écouter, il sera là. Samy est comme mon frère, tout comme Atem et Issa et Colin pour eux.

— Ce n'est rien, le rassurais-je, et si besoin, j'ai pleins d'autres façons de les faire taire. Vous pourrez en avoir besoin, on ne sait jamais.

Je me tourne vers Kelly qui hoche la tête, un sourire rassurant sur ses lèvres. Je me frotte les bras par-dessus ma veste et ne sais pas où me placer, bien que je connaisse cette maison comme si c'était la mienne. Je me déshabille donc et pose ma veste sur une chaise et vais sortir en verre d'eau en passant devant Samy qui est lui-même en train de boire.

— Tu veux quelque chose ? je demande à Kelly.

Elle me fait non de la tête. Je remplis mon verre au robinet et me place contre le plan de travail.

Samy reprend la parole, juste avant que le silence ne devienne trop encombrant.

— J'ai appris que Colin était de retour.

— Oui, il est arrivé dimanche.

Samy et Colin ont le même âge, à quatre mois près. Ils sont allés à la même école, au même collège et lycée. Bien qu'ils n'aient jamais été les meilleurs amis du monde, personne ne pouvait dire qu'ils ne s'entendaient pas à merveille. Ils se sont toujours respectés et aimés comme ils le devaient. Quand j'ai rencontré Kelly et que j'ai appris que cette formidable fille était la sœur d'un des amis d'enfance de mon frère, je me suis réjouie. À cet âge-là, j'ai cru à un coup du destin. J'étais bien trop innocente pour d'abord penser aux âges qui nous unissaient. Il était bien trop facile d'être ami avec un ami de nos frères ou sœurs.

Il était tout à fait logique que nous nous soyons rencontrées, mais seul le destin avait pu nous faire devenir meilleures amies.

— Ça me ferait plaisir de le revoir, même le temps d'un instant ou d'un verre.

Je hoche la tête.

— Je lui ferai la commission. Je suis sûre que cette envie est partagée.

Samy pose son verre sur le plan de travail juste à côté de moi.

— J'espère qu'il va bien.

— Il se porte à merveille, souriais-je.

D'un coup de robinet, il nettoie son verre. Il revient ensuite vers moi et m'embrasse le front avant de faire de même pour sa sœur.

— Je pars voir Suzy. Atem doit normalement arriver d'ici pas longtemps. S'il n'est pas là dans quinze minutes, vous m'appelez et on le met à la porte. OK ?

Nous lui faisons toutes les deux, à l'unisson, oui de la tête. Il nous jette un dernier regard, comme pour nous demander si c'est bon pour nous puis se décide à enfin partir. Il crie aux filles, depuis l'entrée qu'elles doivent bien se tenir sinon elles n'auront pas de glace demain après-midi. Mais aucune d'elles ne lui répond. Elles doivent être concentrées sur leurs papiers.

Quelques secondes après, nous entendons la porte d'entrée qui claque. À côté de moi, Kelly souffle, ce qui me fait rire. Samy prend soin de ses sœurs, tout le temps et pour tout. C'est un peu comme si elles étaient ses propres filles. Il en oublie parfois qu'elles commencent à devenir grandes et qu'elles peuvent elles-mêmes se gérer. Ou plutôt qu'il a des études de communication à mener, tout comme Atem qui suit un parcours de médecine. Tous les deux, sont plus talentueux l'un que l'autre et se promettent à un grand avenir, j'en suis certaine.

— Alléluia, il est enfin parti.

— Ne dis pas ça. Rappelle-toi ce qu'on a dit tout à l'heure. Même s'ils sont encombrants, ils arrivent toujours à nous manquer.

— Mhh mhh, me répond Kelly en hochant la tête. Là je suis plus heureuse qu'il aille voir sa copine, que malheureuse qu'il nous ait enfin laissées seules.

Je lève les yeux au ciel en signe d'exaspération et nous nous rendons dans le salon où, comme je l'avais imaginé, Imany et Elena, écrivent sur leurs petits papiers. Elles sont l'une en face de l'autre, comme en face à face et l'une contre l'autre.

Cette scène me fait sourire, pour une raison que j'ignore.

Je me mets par-dessus l'épaule d'Elena et lis ce qu'il y a écrit : elle m'a volé mon amoureux. Je manque d'éclater de rire, car en plus de la différence d'âge qui les unit, je trouve cette raison très spéciale. Alors, je me pose à côté d'elle et lui chuchote :

— Je peux t'en trouver pleins d'amoureux, si tu veux.

La petite sursaute mais ne se montre pas pour le moins intéressée. Au contraire, sur son visage, un beau sourire trône. Quand elle remarque que c'est moi qui lui parle, elle se tourne vers moi pour que je puisse pleinement lui parler.

— C'est vrai ? Je peux en avoir un ?

— Tu peux en avoir tant que tu veux, tu veux dire ! Mais pas en même temps, bien entendu.

Elle hausse un de ses petits sourcils bruns, interloquée par ce que je viens de lui annoncer.

— Pourquoi pas en même temps ?

— Parce que ça s'appelle de la polygamie et que ce n'est pas super bien. Tu demanderas à ta sœur, elle t'expliquera mieux que moi.

Elena pince ses lèvres et regarde un instant ailleurs, perdue dans ses pensées.

— Mais c'est quoi la polygamie ?

— C'est quand tu as plusieurs copains en même temps, comme ce que je t'ai dit de ne pas faire. Ton cœur ne peut pas appartenir à plusieurs personnes. Il n'y en a qu'une qui le possède complètement.

La petite fronce alors un sourcil, ne sachant pas ce que cette phrase signifie.

— Mais mon cœur, il est qu'à moi, qu'est-ce que tu racontes.

Je lui souris, apprécient sa voix aigüe. Elle a un côté rassurant. C'est comme si j'entendais Kelly à son âge, sans vraiment que ça soit elle. Ses deux petites sœurs sont son portrait craché, personne ne peut dire le contraire.

De nombreux flashbacks de quand je l'ai rencontré viennent dans ma tête. Me sentir enfant en la compagnie d'Elena me fait du bien. Cette petite ne se rend pas compte de ce qu'elle éveille en moi, malheureusement. J'aimerais tellement lui dire à quel point sa sœur me fait du bien et que de l'entendre parler, me crée le même sentiment.

Mais elle ne comprendrait pas. Alors, d'une manière ou d'une autre, je lui confie un peu de mon cœur via cette petite conversation qui ne signifie rien pour elle.

— Quand on tombe amoureux, on dit qu'on donne notre cœur à une personne et que grâce à elle, il bat plus vite et pour une belle raison. Bien sûr que ton cœur reste dans ta poitrine !

— Et toi, tu as cette personne ?

De nouveau, je lui souris et sans prendre la peine de réfléchir, je lui réponds négativement.

— Non, je ne l'ai pas, mais je l'avais.

— Et il est où ?

— Il est parti avec mon cœur.

Après cela, Elena me répond qu'elle espère qu'il va vite revenir car sans cœur, on ne peut pas vivre et qu'elle n'a pas envie que je meure. Je rigole et lui caresse la joue en signe d'affection avant de me lever et de rejoindre Kelly qui est dans la cuisine, en train de sortir des gâteaux d'un placard.

— Elles sont si mignonnes.

— Ce n'est pas toujours le cas, tu en as été spectatrice. Et d'ailleurs, je suis désolée pour ça.

Du revers de la main, je lui fais comprendre que ce n'est rien. Elle n'a pas à s'excuser car ses sœurs, que je connais depuis aussi longtemps qu'elle, se chamaillent.

— Elles grandissent en apprennent à le faire ensemble, c'est normal. Tu l'as vécu avec Issa, ne dis pas le contraire.

— Parfois, c'est gonflant, quand même. Leurs disputes peuvent durer une semaine, si personne ne s'en mêle.

— Ça ne change rien au fait que j'adore les voir grandir et évoluer.

Kelly sort un paquet de gâteaux et les appelle pour venir prendre le gouter.

— Elles me parlent toujours en bien de toi, tu peux en être sûre. Elles t'aiment comme une sœur.

Savoir ça me fait un petit quelque chose au cœur et au ventre. C'est comme si un poids dont je ne connaissais pas l'existence venait, après ces deux simples phrases, fondre en moi.

Imany et Elena prennent leur gouter en silence, sans aucune dispute ni aucun mot plus fort l'un que l'autre. Pour ne pas laisser u silence si pesant autour de la table, je fais la conversation, même si ce n'est pas dans mes habitudes.

— Comment ça s'est passé aujourd'hui ?

Elles se jettent un regard et Imany prend la première la parole.

— Ça allait, on a eu école, quoi. C'est jamais marrant d'aller à l'école.

— Si, ça l'est quand tu es avec tes amis, je lui réponds.

— Je n'aime pas mes amis.

— Oh, c'est nouveau, ça, rigole Kelly.

Imany lui fait les gros yeux et mange son cookie. À côté d'elle, Elena regarde sa grande sœur comme si c'était la première fois qu'elle la voyait. Il y a trente minutes, elle était prête à tout pour hausser la voix le plus haut et maintenant, elle est en admiration devant elle. Je me dis que peut-être notre conversation a eu un impact ou que toute seule, elle s'est rendue compte que ça ne servait à rien de s'énerver, surtout pour une raison aussi stupide.

Elles peuvent en trouver pleins des amoureux ! Et des différents, en plus.

— Vous êtes en quelle classe, déjà ?

— Lena est en CE2 et moi en CM2, s'empresse de répondre Imany, comme si c'était logique.

— Oh, et vous aimez bien ?

Toutes les deux ne disent rien, me lançant seulement un regard signifiant que je connais déjà la réponse.

— Vous dites ça maintenant, mais vous n'êtes pas prête pour la suite.

— Y'a quoi ensuite ? veut savoir Elena en avalant le dernier morceau de son cookie.

— Y'a des devoirs à répétition, des examens tous les jours ou semaines et pleins de profs pas trop sympas.

— On les a déjà les profs pas sympas, commente Imany en nous regardant toutes les deux, sa sœur et moi. Tu ne nous avais jamais dit ça, toi.

Ses yeux marrons, identiques à ceux de Kelly sont portés vers elle. Je me tourne vers elle. Kelly ne sait trop quoi dire, je le lis sur son visage. Elle cherche quoi répondre et étant donné que ça ne me concerne pas, je me tais.

— Oui, mais ça, c'est juste les trucs nuls. Après, t'as des amis formidables, tu vis des expériences de fous aussi.

— Et c'est quoi des examens ?

— Ouais, c'est quoi ?

Et là, nous restons toutes les deux bouche bée.

C'est-ce moment-là que choisit Atem pour entrer et nous libérer de leurs yeux questionneurs. Les deux petites foncent dans l'entrée pour accueillir leur grand frère et des rires naissent. Quand ils reviennent, elles sont toutes des deux sur ses épaules, chacune de leur côté.

Atem s'avance et nous embrasse, l'une après l'autre.

— T'as mis plus de quinze minutes, lui fais remarquer Kelly en jettent un coup d'œil à son téléphone. Tu sais que je peux appeler Samy ?

— Je sais que tu peux, mais est-ce que tu veux ?

— Non, en plus il est avec Suzy et je ne sais pas ce qu'ils sont en train de faire. Je ne veux pas prendre le risque de les déranger, on sait jamais.

Je les laisse continuer leur discussion, un peu extérieure à cette dernière.

Imany et Elena montent les escaliers et foncent dans leurs chambres respectives tandis que Kelly et Atem parlent un instant de choses que je ne comprends pas. Ensuite, leur attention se reconcentre sur moi.

— Excuse-moi, comment tu vas, Evane ?

J'avale ma salive et lui souris. J'ai juste eu le temps de me perdre dans mes pensées et il est venu m'en sortir au bon moment.

— Ça va, merci.

— Comment tu te sens par rapport aux prochaines épreuves ?

— Bien. Ça va aller, j'en suis sure.

— Je vous le souhaite.

Après cela, nous allons dans la petite réserve au fond du jardin et Kelly me montre ses nouvelles toiles.

Toutes sont plus colorées les unes que les autres, avec pour chacune, un thème bien différent. Plus elle m'en parle, plus je le comprends et arrive à ressentir les émotions qu'elle souhaitait faire ressortir de ses peintures. C'est sa petite magie, à Kelly. Elle peint et nous enveloppe d'un sentiment toujours différent en fonction de son œuvre. Chaque fois que j'en regarde une, je ne me sens pas pareille.

J'aime bien venir l'accompagner ou lire à ses côtés quand elle crée. Elle arrive à provoquer une atmosphère bien différente à chaque fois.  

allez-y, tapez-moi sur les doigts, je le mérite...

je suis EXTRÊMEMENT désolée de ne pas avoir publié de nouveaux chapitres depuis desssss mois. mais je dois vous avouer que je n'ai pas tant que ça avancé sur l'écriture d'LSG, si ce n'est dire pas du tout. alors, je prends mon temps pour que tout soit parfait, et le votre soit dis en passant. excusez-moi. 

j'espère que celui-ci vous a tout de même plu !!

je fais au mieux pour publier le prochain d'ici pas longtemps, promis.

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